Les mystères de l'aube
Par Carole Foster
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À propos de ce livre électronique
"Que tu sois là, à l'instant fragile, une lumière éclatante sortie des profondeurs de l'océan."
Dissimulée derrière un masque, Elena tente d'oublier ses fêlures, de garder le sourire. De mystérieuses lettres vont la confronter à un lourd secret de famille et la replonger dans le passé. Mais la jeune femme veut tourner la page, donner une chance à l'amour naissant. Lorsqu'elle fait la connaissance de Lucas, elle est loin d'imaginer que cette rencontre va bouleverser son existence et la révéler à elle-même.
Des personnalités envoûtantes, une réflexion profonde sur le destin et le lien qui unit les êtres à travers l'espace et le temps. Imprévisible et captivant, ce récit nous transporte au-delà des préjugés.
Sujets abordés : secret de famille, enquête, romance, deuil...
Les avis des lecteurs
"Un roman indispensable, l'histoire est formidablement bien écrite. La plume de l'auteur est d'une grande fluidité, sensible, intense. Une auteure de qualité qui maîtrise le suspense avec brio. " La lectrice compulsive
"Alerte coup de coeur ! Des rebondissements, et des personnages attachants. Un voyage magnifique entre le temps et l'espace " Les Bookineuses28
"Ce livre ne laisse pas indifférent" Heart Hanea's Book
"De jolies réflexions sur la vie, l'amour, l'amitié, sur les belles valeurs, certaines ont des portées philosophiques..."Marie Nel
Carole Foster
Auteur de quatre romans, Du temps avec elle, Un rêve d'éternité, Les mystères de l'aube, et La voix des anges, Carole Foster dépeint avec sensibilité toute la palette des émotions de l'être en quête de vérité et de lumière. Elle a l'art de raconter des histoires profondément émouvantes avec une touche d'humour. Dans Jusqu'à toi, ses personnages veulent à tout prix croire en l'existence d'une seconde chance.
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Avis sur Les mystères de l'aube
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Aperçu du livre
Les mystères de l'aube - Carole Foster
Du même auteur
Du temps avec elle, roman, Au Pays Rêvé, 2014.
Un rêve d’éternité, roman, Au Pays Rêvé, 2015.
Que tu sois là, à l’instant fragile, une lumière
éclatante sortie des profondeurs de l’océan.
Sommaire
Partie I
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Partie II
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
1
Elle avait peur, peur qu’ils surgissent de nulle part et que le cauchemar reprenne. La frange balayée par le mistral, Louise écouta une dernière fois sa messagerie. Un sentiment de colère se mêlait à son angoisse. Cette situation la dépassait ; complètement bouleversée, elle grelottait alors qu’il faisait chaud, et ne parvenait pas à remettre de l’ordre dans ses pensées. Les perles de sueur qui coulaient le long de son dos lui donnaient des frissons. Déterminée, elle accéléra le pas et atteignit la plage de galets. Son regard se perdait dans l’horizon, et des larmes lui brouillaient la vue. L’air marin chargé d’iode ne calma pas ses craintes. Elle sortit son téléphone portable de sa poche et le jeta dans les profondeurs de la méditerranée.
Passablement soulagée, elle s’éloigna de ce paysage tranquille pour regagner la vie mouvementée du centre-ville. En cette fin de journée printanière, la poésie des fleurs tranchait avec les coups de klaxon intempestifs. Il fallait à tout prix qu’elle évacue son stress, afin de retrouver un semblant de sérénité. Encore troublée par son dernier appel, Louise traversa sans réfléchir. À cet instant précis, on entendit des crissements de pneus, et ce fut le choc. Une voiture la percuta violemment. Le monde cessa de tourner.
Pour Lucas, aux premières loges du drame, cette journée ordinaire bascula dans une autre dimension. Il perdit définitivement les couleurs de l’insouciance. Le ballet des voitures s’interrompit miraculeusement. Il sortit de son véhicule, et se pencha sur le corps inanimé de la jeune femme. Aucune trace de sang ne témoignait de l’accident, elle semblait endormie sur le bitume, héroïne involontaire d’une scène qui marqua les esprits.
Après avoir appelé les secours, il se mit à lui parler doucement, à ce moment-là, elle cligna des yeux brièvement. Il tenta de la rassurer, et la recouvrit avec sa veste afin qu’elle n’ait pas froid. Il ramassa une photo qu’elle tenait au creux de sa main, un cliché qui allait l’entraîner dans une étrange histoire.
En attendant l’arrivée imminente des pompiers, chacun retenait son souffle, afin que la jeune Louise ne laisse échapper le sien. En entendant le hurlement strident des sirènes, Lucas se releva.
— J’ai tout vu. Vous ne pouviez pas faire grand-chose. Cette petite est sortie de nulle part, elle a traversé sans regarder. Si vous voulez... enfin si vous en avez besoin, je pourrais témoigner, proposa une passante, épaulée par un automobiliste qui acquiesçait, encore abasourdi par le drame.
Le cœur en miettes, Lucas les entendait à peine, il avait le sentiment que le sol s’ouvrait sous ses pieds. Une fois les premiers secours donnés, on harnacha la jeune femme au brancard, et on lui posa une minerve pour maintenir solidement ses cervicales. Lucas garda la photographie dans sa main, par mégarde. Les portes du véhicule se refermèrent, et ce dernier démarra en trombe, bruyamment. Arrivée sur place, la police procéda aux formalités habituelles. Les premières constatations confirmaient ses dires. Il se plia aux démarches administratives et se rendit à l’hôpital afin de faire un examen toxicologique complet. Mais impossible de connaître l’état de santé de la jeune femme.
— Elle est en réanimation, répond laconiquement une infirmière compatissante.
Il quitta les lieux dans la soirée, et rentra chez lui en empruntant le tram. Lucas aurait voulu tout oublier, ne serait-ce qu’un instant, s’extraire de cette effroyable impression de vide. Des flashs en rafales l’agressaient sans discontinuer, il revivait sans cesse l’accident. Un symptôme post-traumatique classique. Les sirènes du drame le harcelaient, l’empêchant bien entendu de s’endormir. La chanson « Yesterday » des Beatles, qu’il écoutait au moment des faits dans sa voiture, tournait en boucle dans sa tête. Vers trois heures du matin, nauséeux, à force de se retourner dans son lit, il finit par aller déambuler dans sa grande bibliothèque. Au milieu des livres, il espérait trouver un moment de calme, appuyer sur le bouton « pause », pour que cette musique, qui réactivait automatiquement toutes les images de l’après-midi, cesse enfin. Les mots allaient peut-être réussir à désamorcer le choc. Il avait entassé beaucoup de bouquins dans cette pièce, c’était une passion dévorante depuis sa jeunesse. La littérature le portait au-dessus des banalités du quotidien vers la sagesse. Une sagesse qui cette nuit-là, plus que jamais, pouvait faire taire ses peurs.
Chaque semaine, il rapportait de nouvelles trouvailles, des livres anciens le plus souvent, de véritables pépites. Avec sa librairie « Au souffle sacré » située au centre-ville, le temps lui manquait pour lire. Ces étagères chargées d’ouvrages l’attiraient comme un aimant. En plein naufrage, celles-ci formaient comme une bouée de sauvetage. Sa main effleura le rayon avec fébrilité puis stoppa devant une biographie, un cadeau probablement tombé dans l’oubli. Dès les premiers mots, la ritournelle envahissante s’interrompit, et la ronde des souvenirs s’évanouit. Il se détendit enfin dans son fauteuil vintage et s’endormit deux heures plus tard sur ces dernières lignes :
L’âme de l’homme a reçu des ailes et enfin commence à voler. Elle vole vers l’arc-en-ciel, vers la lumière de l’espoir. (Le dictateur, C.Chaplin)
Au petit matin, le réveil fut douloureux à cause des courbatures. La photo de la jeune femme se trouvait toujours coincée entre les pages du livre posé sur ses genoux. Intrigué, il s’attarda un moment sur ce mystérieux cliché : une enfant d’environ sept ans, le regard grave et fuyant. Il se remit à gamberger. Était-ce la petite fille de la victime ? Sur le verso apparaissait un étrange symbole à l’encre de Chine. Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Et cette phrase calligraphiée en hébreu ancien, était-ce un message ? Cette fillette dont l’expression du visage révélait de l’inquiétude, où se trouvait-elle ? Perplexe, il enfonça l’image dans sa poche, puis sortit prendre l’air. Depuis vingt-quatre heures, sa vie avait subi un véritable bouleversement, plus rien ne semblait tourner rond. Ou bien était-ce lui qui avait perdu le sens du rythme, extrait trop brutalement du mouvement quotidien ?
Quoi qu’il en soit, quelque chose clochait dans cette histoire : l’accident, la fillette, les symboles... Que cela cachait-il réellement ?
Le goût amer de la solitude l’assaillit à nouveau. Ces événements balayaient tout sur leur passage. Il traîna avec mélancolie jusqu’au cours Saleya. Son instinct de survie résiduel le guida tout naturellement au milieu des fleurs du marché. Son regard ne trahissait pas encore le poids des heures sans sommeil, il se laissa captiver par les roses veloutées, les iris royaux et les brassées de marguerites échevelées. Que préférait cette jeune inconnue ? Impossible de se concentrer, ses pensées s’entrechoquaient accentuant son sentiment de mal-être. Il finit par s’asseoir à la terrasse d’une brasserie, et scruta le Marc de café, comme pour y trouver une réponse. L’heure tournait sans lui. Finalement, il s’arma d’un peu de courage et reprit sa marche, un bouquet de tournesols à la main, un long périple vers l’inconnu.
Première épreuve de la journée : le rendez-vous pour la déposition au commissariat. Sa vie était devenue une énigme à résoudre. Son destin lui échappait, un drôle d’imbroglio sur lequel il n’avait plus de prise, cela venait rompre son quotidien, mais cette situation le déstabilisait. Tous ses sens semblaient anesthésiés par l’épreuve, le doute et la culpabilité le désarçonnaient littéralement. Il ne savait qu’une chose avec certitude : plus rien ne serait jamais comme avant.
Il poussa la porte du commissariat central. Les bureaucrates en tenue bleue s’affairaient à leurs tâches ingrates et routinières. Leur ennui se lisait indubitablement sur leur visage. Il s’assit et attendit son tour, une fois de plus. À l’évocation de son nom, il releva la tête et s’engouffra dans un bureau sombre aux murs délavés, témoignant des budgets très restrictifs dévolus à l’entretien des locaux ; des piles de dossiers en souffrance, prenaient la poussière. Assailli de questions sur les circonstances de l’accident, Lucas répondit avec une précision d’orfèvre d’une voix monocorde. On se serait cru au funérarium, les fleurs en moins. Oui, il manquait considérablement de couleurs dans cet endroit. Tant sur les faces blêmes des employés que sur le décor aseptisé. Antichambre du désespoir programmé.
L’agent avança dans ses investigations, et tapa scrupuleusement le rapport, tel un automate au service de la victime, ou plutôt d’un numéro. En effet, Lucas apprit avec effroi que la pauvre femme était inconnue au bataillon. Elle n’avait pas de papiers sur elle, et personne n’avait signalé sa disparition. Son état s’était stabilisé, mais elle ne s’était toujours pas réveillée. Il encaissa la nouvelle en baissant les yeux, s’enfermant ainsi dans une bulle inaccessible. Les témoignages recueillis allaient en sa faveur et coïncidaient avec sa version des faits. Il demeurait malgré tout en pleine révolte intérieure. Certes, elle s’était peut-être jetée sur la route sans faire attention, mais c’était sa voiture qui l’avait heurtée. La sienne, pas une autre. Et même si l’on ne lui faisait pas de reproches, cette expérience éprouvante était en train de le broyer.
— Personne n’aurait pu l’éviter dans de telles circonstances... vous avez fait le maximum, certifia un agent de police compatissant. Mais le poids sur ses épaules demeurait.
En sortant, il décida de se rendre à l’hôpital en début d’après-midi à l’heure des visites. Une fois sur place, il se mit à errer dans un parc, avec son bouquet de tournesols qu’il n’avait pas lâché depuis le matin. D’ailleurs, cela n’avait pas manqué d’éveiller la curiosité au commissariat. La colère avait cédé le pas à l’amertume, puis à l’abattement. Coupable d’avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment.
2
Aéroport Paris-Charles de Gaulle, le lendemain.
Coincé dans la file d’attente d’embarquements, Raphaël regardait sa montre nerveusement. Aucune nouvelle de Louise. « Comment peut-elle me faire un coup pareil ? » se dit-il intérieurement. « Qu’est-ce que je vais faire si ça tourne mal ? » Il n’avait pas vraiment le choix, il devait y aller non seulement pour son travail de photographe de presse, mais aussi afin de terminer ce qu’ils avaient commencé ensemble, aider la police à démanteler une étonnante affaire de trafic de faux. Participer activement à ce genre d’enquête ne s’improvisait pas, il fallait un mental d’acier. La veille, il lui avait laissé un message sur son portable, en faisant en sorte qu’elle comprenne l’enjeu, leur implication à haut risque. Au fond, il avait bien fait d’insister sur ce détail. Peut-être était-il préférable qu’elle renonce, c’était une situation périlleuse, mais elle lui manquait terriblement... Il embarqua avec une certaine appréhension, et s’envola seul pour Alexandrie, sans se douter que Louise était bien malgré elle, devenue la pièce maîtresse de cette partie d’échecs…
*
Lucas faisait les cent pas dans l’écrin de verdure qui jouxtait le parking des visiteurs de l’hôpital. Il ignorait s’il avait pris la bonne décision en venant. Le bouquet de tournesols qu’il traînait depuis le matin dans un sac commençait à manquer d’eau. Assis sur un banc en fer forgé, il s’abandonna à une sorte de méditation. Mais une jeune femme ne tarda pas à le tirer de ses rêveries.
— Les fleurs, c’est pour elle ?
— Je vous demande pardon ? répliqua-t-il, interloqué par cette intrusion brutale.
— Je disais simplement que le choix des tournesols dévoile une symbolique extraordinaire : le dévouement inconditionnel. C’est une fleur qui se tourne toujours vers le soleil, emblème de la vision artistique monde, elle est même reliée au nombre d’or et…
Tandis qu’elle parlait, Lucas s’interrogeait : pourquoi était-elle déguisée de la sorte, ce n’était pas le carnaval. Son visage ressemblait à la voûte céleste, avec des constellations d’étoiles qui scintillaient.
— Et..., enchaîna-t-il, intéressé de connaître la suite.
— Le nombre d’or ? Ah, c’est ma tenue qui vous interpelle, je parie... Je suis en mission spéciale, dit-elle avec un air mystérieux en baissant la voix. En fait, c’est pour apporter un peu d’évasion aux enfants, aux adultes parfois, bien que ces derniers ne savent plus rêver, hélas !
Ça y est, je comprends, pensa Lucas, elle a dû s’échapper de…
— Je m’appelle Elena, je fais partie d’une association… nous avons pour but de divertir tout le monde derrière ces murs blancs aseptisés, ajouta-t-elle en montrant du doigt les façades de l’hôpital.
L’évocation du nombre d’or résonnait encore en lui. Pourquoi cette fille, apparition fantasmagorique, parlait-elle de métaphysique ?
— Vous vous intéressez au nombre d’or ? murmura-t-il, les yeux rivés sur