L EST DIFFICILE, lorsqu’on rencontre le philosophe Alain Finkielkraut, de ne pas laisser s’échapper le regard vers l’immense bibliothèque qui tapisse les murs de son salon. Et en l’espèce, avant d’être un grand écrivain, Finkielkraut est un grand lecteur. Ceux qui le lisent ou l’écoutent sur France Culture savent qu’il collectionne les citations, qui l’aident à penser le monde en prenant appui sur les mots des plus grands. C’est pourquoi son dernier livre, (Gallimard), est sans doute l’un de ses meilleurs. D’une dizaine de citations qu’il a choisies dans ses carnets parce qu’elles lui « font signe », et qui constituent l’amorce d’autant de chapitres, il réfléchit à l’amour, à la mort, à l’Europe, à l’humour, à la politique, ou encore à la France. En se plaçant sous le patronage d’Arendt, de Kundera, de Levinas, de Tocqueville et bien d’autres, il rend hommage, dans un style puissant et sensible, à ceux qui l’inspirent tout en faisant fructifier leur héritage. Toujours « mécontemporain », parfois désespéré, constamment honnête – et jamais pédant –, il sait aussi se montrer drôle ou hésitant. Le livre touchera sans aucun doute tous ceux qui ont su trouver dans la littérature une béquille, et même une épée. Citons le poète écossais Robert Burns : « Je choisis mes citations préférées et les conserve dans mon esprit comme
Alain Finkielkraut : « Partout, les juifs s’aperçoivent qu’ils ne font pas le poids »
Jan 31, 2024
8 minutes
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