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Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant
Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant
Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant
Livre électronique218 pages5 heures

Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant

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À propos de ce livre électronique

Avant de trouver la poule aux oeufs d’or et de b tir sa Tour dans les nuages, Vic en a d’abord rêvé. Il se demandait comment on fait des superh ros, jusqu’  ce qu’il en devienne pratiquement un lui-même.

Dans son sillage, la silhouette d’une femme se d coupe. Nicky observe. Elle aussi a de l’ambition.

Vic aime les deals, c’est connu. Elle va lui en proposer un qui pourrait tout changer.

Personne ne vole le Géant.

D’où vient le terrible criminel du Conte Interdit Jack et le haricot magique? Par où faut-il passer et jusqu’où faut-il aller pour devenir le Géant Verdier?
Quel deal faut-il forcer?
La réponse est laide.D’un foyer malsain à une famille criminelle et passant par le «redressement» à la Cité-des-Prairies, Vic cherche à trouver qui il est vraiment…
Et s’il faut casser des gueules ou prendre des balles pour l’apprendre, tant pis.
LangueFrançais
Date de sortie28 mars 2022
ISBN9782898190988
Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant

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    Aperçu du livre

    Dans l'univers des contes interdits - Verdier, le Géant - Vic Verdier

    Prologue

    9 Mai 1996, laboratoire multimédia du séminaire Saint-François, Saint-Augustin-de-Desmaures

    Woa ! Elle est vraiment capable d’en prendre. JS visionne la vidéo une nouvelle fois. À l’écran, il se voit nu avec elle. L’image n’est pas fantastique, mais il y a de l’action. Le son est clair. Hors champ, il s’adresse à Queen Bee :

    — Dis-le ! Vas-y, dis-le !

    — Viens dans ma bouche, c’est correct. C’est bon.

    À l’écran, la fille ne porte qu’une culotte de coton. Fière d’avoir contrôlé son haut-le-cœur quand le garçon lui a enfoncé sa bite dans la gorge, elle regarde droit vers la lentille. Jean-Sébastien DiMarco (JS pour les amis) se rappelle qu’il avait été impressionné. Surtout qu’elle est quand même grosse, sa queue. Il l’a comparée à celles des gars dans les douches. Sur l’image amateur, on voit son membre durci qui frotte contre la joue de la jeune femme agenouillée, là où son mascara a coulé. Un vrai huit pouces, bien droit.

    Dany, le meilleur ami de JS, aime vraiment cette partie-là de la vidéo. Queen Bee est hot comme un four à broil. Elle torche tellement les autres filles, qui cachent leurs boules dans des gros chandails de coton ! Bee masse les siennes, à genoux devant JS, en passant sa langue sur ses lèvres. À la fin des cinq minutes que dure le bout de film, Bee montre bien la dèche de JS dans sa bouche avant de fermer ses lèvres. Elle avale la gorgée et elle sourit. Elle sourit ! Comme dans le seul vrai film de cul qu’il a vu : Kasha’s Days and Nights. Kasha avait taillé une pipe de sept minutes à un motard, en tous cas, un gars sur une motocyclette. Sept minutes ! Et elle avait souri en avalant. Dany pense que Queen Bee : Sucking You Dry serait un bon titre – en anglais, évidemment. Le garçon peut facilement imaginer la pochette de la VHS derrière les portes westerns du club vidéo.

    — Shit, man ! C’est vraiment une slut.

    — Ta gueule, criss d’épais ! répond JS en vérifiant qu’il n’y a personne avec eux. J’aurais probablement pu la fourrer pour vrai, la prochaine fois, si t’avais pas tout fait chier !

    — Ben là, JS, je savais pas que mon frère verrait la cassette. Il fallait ben que j’utilise ma télé, t’sais… C’est juste une erreur.

    — Man, il l’a pas juste vue, il a fait des copies ! Je sais que Mathieu l’a achetée. C’est le chum d’Isabelle, criss.

    — Lamothe ? Isa Lamothe ?

    — Ouin…

    — Ah non, elle va montrer ça à touuuuut le monde, se plaint Dany.

    — C’est ça, esti, c’est ça ! Je te gage que c’est déjà partout.

    — Ben là, c’est pas grave, t’as quand même une grosse queue, JS… Les filles aiment ça, hein ?

    — Dany, c’est pas ça, le problème. Peut-être que mon coach va l’apprendre. As-tu pensé à ça, maudit cave ? Peut-être que je pourrai pus jouer dans l’équipe. Pis Queen Bee va me tomber dans face ! Tout le monde va penser que c’est une plotte.

    — Mais C’EST une plotte !

    JS se redresse en secouant la tête. Il espérait que Dany saurait comment verrouiller la minicassette vidéo originale, mais il a compris que c’est trop tard. Maintenant que des copies VHS existent, n’importe qui peut reproduire la vidéo. Il suffit d’avoir deux magnétoscopes. Le jeune homme replace une de ses couettes blondes, puis il s’étire. JS n’est pas une bombe en termes de capacité à raisonner logiquement, il y va au feeling. Présentement, son sentiment est qu’il se trouve enfoncé dans un tas de fumier. Il n’en touche pas le fond.

    Quand il vit des choses qu’il ne contrôle pas, il se concentre sur le moment présent. Ça l’aide à chaque fois. Regardant l’heure tardive, il se rappelle qu’il va falloir qu’il s’échauffe bientôt. C’est lui qui lance contre les Voltigeurs ce soir. Les mouvements de son corps, les étirements vont le rassurer.

    JS veut s’éloigner de tout ça.

    — Envoye, on décrisse, dit JS.

    Les deux jeunes hommes sortent du laboratoire multimédia avec la minicassette. Dany demande à JS de le reconduire chez lui avec la Civic neuve que ses parents lui ont offerte. La voiture est stationnée derrière l’école. Autant rentrer à la maison, il n’y a plus rien à faire, sauf être patient pour voir ce qui va se passer. JS sait que ça va péter ; il s’attend au pire, un vrai mélodrame.

    — Je suis dans la marde, Dany.

    — Ben non, ça va aller.

    Les deux garçons descendent vers la sortie par l’escalier central du séminaire. Au pied de l’escalier qui donne sur le grand hall, des voix poussent JS et Dany à stopper leur descente.

    De loin, ils constatent que ce qui devait arriver est justement en train de se produire. Bee sort en trombe de la salle de bain, poursuivie par quatre filles, Isabelle Lamothe en premier. Mathieu Morasse, le chum d’Isa, les attend, assis sur une banquette. JS et Dany figent sur place.

    — Salope ! crache Isabelle. Tu vas faire passer les filles du SSF pour des suceuses ! T’es dégueulasse.

    — Je sais pas de quoi tu parles.

    Les filles acculent Bee contre le babillard du grand hall désert.

    — On a vu la cassette, Bee ! On t’a vue sucer le beau JS. Tabarnak !

    Isabelle regrette instantanément d’avoir utilisé l’adjectif « beau » en parlant de JS devant son chum. Elle enchaîne rapidement pour que ça paraisse moins.

    — Tu lui dis : « Viens dans ma bouche, c’est correct. » T’en rappelles-tu, là ?

    Queen Bee panique, visiblement. En temps normal, c’est elle qui calle les shots dans le groupe d’amies. Cette fois, Isabelle mène le bal.

    — La cassette ? Quelle cassette ?

    — Tu pensais quand même pas que le gars qui te filmait en train de le pomper allait garder ça pour lui ? T’es ben conne ! Mathieu l’a eue du frère de Dany. Tout le monde peut te voir à genoux comme une pute.

    — Dany ? Qu’est-ce que son frère a à voir là-dedans ? Come on, les filles… vous me connaissez.

    — Ta réputation est scrap, dit Isabelle. T’es faite à l’os, Bee.

    Queen Bee se rend compte de l’ampleur de la catastrophe. « Queen Bee »… elle préfère ce surnom à son propre prénom, qui fait vraiment trop garçon manqué. Queen Bee, c’est un personnage qui lui va bien – en temps normal. Elle a l’esprit vif, elle anticipe les situations, elle comprend rapidement. C’est pour ça qu’on lui a fait sauter une année scolaire.

    Isabelle veut ma place comme chef de la gang.

    Un autre flash lui traverse l’esprit.

    Elle se revoit dans la chambre de JS DiMarco, juste à côté de celle de ses parents. Les vieux étaient sortis. JS lui avait montré sa caméra vidéo. Il avait dit : « On l’essaie ? » Et les choses avaient dégénéré.

    Je sais pas pourquoi j’ai fait ça. Maudite impulsive !

    Bee va probablement un jour comprendre que le problème, avec les surdoués, c’est qu’ils sont obligés de vieillir plus rapidement. Et que la vie ne fonctionne pas comme ça. La jeune femme sait qu’elle est plutôt jolie. Elle est déniaisée, aussi. Elle n’a jamais accepté qu’on la traite comme la « petite », la « floune ». Elle a surcompensé. Elle s’est informée, elle a regardé les revues cochonnes, vu des films en cachette, elle s’est pratiquée… Queen Bee ne sera jamais celle qui ne comprend pas, elle sera toujours en avance, même sur les plus vieilles.

    Bee avait déjà fait une fellation à JS, juste pour se prouver qu’elle en était capable. Le jeune homme lui avait passé le doigt quelques minutes avant. Il n’avait pas vraiment trouvé son clito, mais ça l’avait excitée. Elle avait aimé le contrôle que l’acte sexuel lui donnait sur le séduisant lanceur des Royals. Ils n’avaient pas baisé – en fait, ils ne sortaient même pas officiellement ensemble.

    Ce soir-là, quand JS avait chargé la minicassette dans son appareil, c’était après que Bee et lui avaient bu un peu de Beefeater volé dans la réserve des DiMarco. JS avait remplacé le liquide manquant par de l’eau. De l’alcool, elle n’était pas habituée à en boire. Ça l’avait rendue différente. Encore plus spontanée, incapable de se contrôler. Le clic de la cassette qu’on insère dans la fente latérale du caméscope avait provoqué une impulsion irrésistible chez la jeune femme.

    La lumière rouge s’était allumée sur le devant de l’appareil, et Bee avait tout de suite adopté une pose suggestive. Il y avait eu un autre clic ; dans la tête de la jeune femme, cette fois.

    J’ai eu envie de faire quelque chose de bad. Pis fuck les conséquences.

    JS avait été le premier surpris quand Bee avait retiré son t-shirt, puis sa brassière.

    « Approche JS, je te ferai pas mal. » Ses premiers mots à la caméra.

    Acculée contre le babillard du hall, Bee a déjà reconstitué le fil des événements dans sa tête.

    Ils ont tout ça en VHS. JS a voulu se vanter à son chum Dany, comme de raison. Son frère, le colon, a copié la cassette, et maintenant, toute l’école va pouvoir rire de moi. L’école… la ville au complet !

    La jeune femme se dit que certains vont même faire de l’argent en vendant des images d’elle.

    — Moi, dit Mathieu, ce que je veux savoir, c’est : combien ça coûte ? Parce que toute l’équipe de foot est intéressée. Les gars sont prêts à se cotiser !

    Mathieu éclate de rire. Les autres aussi, mais pas sa blonde, Isabelle.

    — Ta gueule, Mathieu.

    — C’tait juste une joke, babe.

    — Fuck you, Mat. Pas drôle.

    Isabelle est manifestement en furie contre son chum, mais elle agrippe plutôt le chemisier de Queen Bee. Elle le déchire violemment, révélant un soutien-gorge Calvin Klein.

    — Va chier, maudite pute ! Promène-toi donc à poil. Anyway, tout le monde les a vus, tes totons.

    Les trois autres filles et Mathieu retiennent une exclamation. Ça va un peu trop loin pour leur confort.

    Queen Bee se couvre la poitrine. Elle se recroqueville sur elle-même. Normalement, elle se battrait, elle se mettrait en colère au moins. Quelque chose la paralyse et elle n’aime vraiment pas ça.

    Son regard croise celui de JS, immobile au pied de l’escalier.

    Il est ici ? Le maudit mange-marde. C’est sa faute. Pourquoi il fait rien ?

    JS remonte de quelques marches avec Dany pour éviter que le groupe les repère.

    Satisfaite de sa démonstration, mais aussi craintive d’avoir un peu poussé le bouchon, Isabelle prend deux ou trois pas de recul. Les filles l’imitent. Elles quittent le hall. Mathieu s’attarde un peu. Il attend que sa blonde soit assez loin pour faire un clin d’œil à Queen Bee en se caressant la braguette. Il lui envoie un faux baiser soufflé dans les airs.

    Bee réfléchit à toute vitesse. D’abord recroquevillée contre le mur, la jeune femme se relève. Elle ne pleurera pas. Elle ne hurlera pas. Elle rattache les quelques boutons de son chemisier qui ont tenu le coup.

    Tandis que la jeune femme se redresse, une idée s’impose à elle : elle refuse d’être une victime.

    Elle se fait une promesse silencieuse dans le grand hall du Séminaire Saint-François.

    Elle se concentre sur cette promesse, elle respire lentement pour retrouver son calme.

    La vengeance est un plat qui se mange froid, comme on dit.

    L’année suivante, Nicola Champoux décide de s’inscrire comme résidente au Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, à Montréal. Avec le procès et tout ce qui s’était produit ensuite, il n’aurait pas été sage pour elle de demeurer dans la région de Québec.

    Elle abandonne aussi son surnom de Queen Bee au PSNM. Quand on lui demande de se présenter, à son arrivée, elle dira simplement : « Je suis Nicky. »

    Cette Nicky deviendra son nouveau personnage, celui qui lui permettra de réaliser la promesse qu’elle s’est faite. Du moins, c’est ce qu’elle voudra croire.

    2 Octobre 2003 – bar la shop,

    Blainville

    Pat Martin vient décompresser à La Shop presque tous les jeudis. Il aime la façon qu’ont les filles de le considérer. C’est un associé du Géant, tout le monde le sait. Il peut faire monter une fille, lui offrir de l’avancement, ou la descendre. Dans le sens littéral, s’il le faut.

    Une gérante s’occupe du bar, c’est elle qui met les filles au pas, qui s’assure que la cut du Géant est toujours réservée… mais lui, il contrôle la gérante. Pat se sent parfois comme Don Corleone. Il sait qu’il exagère ; Michael Corleone, c’est Victor, le Géant.

    Ce soir, Pat est seul. Kev et Baby sont à une soirée de boxe amateur. Kevin a dû s’entraîner toute la journée juste pour se « mettre dedans » ; et il ne monte même pas sur le ring, il y va en spectateur.

    L’épais… Il manque de talent, mais pas de volonté.

    Dom, l’autre membre de sa petite équipe, doit se rentrer de la poudre plein le nez quelque part.

    Pat boit du porto – c’est crazy, le porto, présentement. Tout le monde se renseigne sur la différence entre un Tawny et un Vintage. Lui, il s’en câlisse. Pat veut juste boire quelque chose qui montre qu’il est dans la game. Si le drink à la mode était de la sambuca, il boirait de la sambuca.

    Une Ultimate Girl entre dans le bar de danseuses. Elle n’a pas de raison « professionnelle » de se trouver là. Les escortes haut de gamme restent dans leur bordel de luxe, d’habitude, à moins d’événements spéciaux. Pat coordonne les événements spéciaux : il n’y a rien de prévu ce soir. Il la connaît, en plus : c’est l’experte en humiliation. Elle a une file de clients qui trippent fort sur ses services.

    Je comprends vraiment pas pourquoi des hommes demandent à se faire martyriser par des filles. C’est con, mais ça paye. Qu’est-ce qu’elle fait ici ?

    Au moment où il s’apprête à l’interpeler, la Girl traverse le bar directement vers lui.

    — Je peux m’asseoir ?

    — Oui, pas de problème. Tu veux un verre ?

    L’escorte porte une robe noire très simple, mais elle dégage le sexe. Elle se sert un verre de la bouteille qui se trouve devant Pat.

    — Quand tu bois la même chose que le gars à ta table, c’est plus dur pour lui de mettre du GHB.

    Pat éclate de rire. Il avait oublié que celle-là était vite sur ses patins.

    — Santé ! dit-il en choquant son verre contre celui de la Girl.

    Ils boivent leur gorgée. Une grande Noire, une Éthiopienne probablement, monte sur la scène. Son ultra-mini-bikini blanc contraste fortement sur sa peau foncée. Sous les blacklights, on dirait que la fille est noire comme un péché mortel.

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