Un jeune homme dans le jardin
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Avis sur Un jeune homme dans le jardin
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Aperçu du livre
Un jeune homme dans le jardin - Verveine Villeneuve
Un jeune homme dans le jardin
Verveine Villeneuve
Un jeune homme dans le jardin
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290-0294-6
J’entre dans le jardin. Je suis dans le jardin. Où aller ? Comment le trouver ? Je le cherche. Je prends une allée. Le ronflement des tondeuses me guide. Il y a la lumière, de la chaleur, des gens heureux, la vibration des moteurs. Un jeune jardinier pousse la tondeuse, ses bras musclés appuient fortement sur les poignées de l’engin. Je m’approche. Encore. Il me regarde. Je n’ai même pas honte. Ce n’est pas lui. Et je vais vers une autre tondeuse. Il y a comme une fièvre dans cette vibration des moteurs. Une fièvre contenue par les jeunes hommes. Les fleurs chaudes. La queue des paons étincelle. Un petit garçon s’extasie. Une autre tondeuse. Un autre garçon. Je m’approche. Il me regarde. Ce n’est pas lui. Je persévère. Je ne peux pas m’en empêcher. Moi aussi, dans cet après-midi mouillé et chaud, une fièvre m’empoigne. Je « ferai » toutes les tondeuses. Ce n’est jamais lui. Et voilà que je découvre au loin, pas très loin en fait, mais je n’ai pas mes lunettes, un autre engin. Comme un petit tracteur. Je me dirige vers lui. Il évolue sur un espace vert où poussent des arbres. Je vais vers lui. Il tourne. Ou se détourne. Il change de direction. Je m’approche. Les arbres le dérobent à ma vue. Entre mon désir de voir qui conduit l’engin, si c’est enfin lui, entre ces allées, ces venues, ces va-et-vient, ces retours, ces fuites, entre l’ombre et la lumière, tout est fait pour que je m’approche de plus en plus, que je me livre, que je laisse au vestiaire ma réserve. De toute façon, je ne le reconnais jamais. Je sais que c’est lui quand il me parle, quand je comprends que lui me reconnaît.
Sous les feuilles vertes, entre les arbres, sur la pelouse nue, sous les ombres, dans l’éblouissante clarté, était-ce lui ? Je ne l’ai pas su. Aujourd’hui je ne le verrai pas. Je m’éloigne et recherche la solitude pour sa douceur. Elle pose un onguent sur ma fièvre.
J’ai pensé à mon rêve, à la fin du rêve.
Un homme me dit : « C’est le malheur quand on tombe du hêtre. Vous êtes tombée du hêtre. »
Du hêtre je passe à être, à l’être. Aujourd’hui je suis passée à lettre, la lettre, consonne ou voyelle, l’alpha et l’oméga.
Et maintenant que j’écris je pense à ces lettres, mes lettres qui partent aux quatre coins du monde et tout particulièrement à Sarajevo.
Un autre rêve m’occupe. La petite pièce tapissée des livres d’Heidi, la fille de la montagne. Les livres de mon enfance viennent à ma rencontre.
J’ai l’intention de dire ce dernier rêve sans avoir épuisé la matière du rêve du mariage de Francis au beau nom. Car c’est ainsi que je nomme l’amour de mes vingt ans.
Quand un ami me confirma le mariage de Francis Porron, je me mis à pousser des cris et subitement devenue folle, je courus dans les rues de la ville. Comme piquée soudain par un insecte, je fus la proie d’un délire qui me conduisit après maintes péripéties à l’hôpital psychiatrique. C’est là qu’un après-midi je relisais Les beaux noms de Paul Fort, ballade dédiée à Francis Jammes. Désormais Francis Porron ne fut plus pour moi que Francis au beau nom.
J’attends des nouvelles de Sarajevo. Je n’ai pas osé appeler Aziz depuis que je lui ai envoyé la carte de Saint-Jean-de-Luz. Une espèce de Schtroumpf tape une lettre sur une vieille machine totalement anachronique. Il rature, froisse tout plein de feuilles de papier qui s’amoncellent dans la corbeille telles des roses blanches. Et sur la carte sont écrits ces mots : « Je t’aime, je t’aime, je t’aime mais c’est un peu compliqué. » Aziz comprendra-t-il ce que je ne comprends pas moi-même ?
Se peut-il qu’un jour je ne reçoive plus de lettres de Sarajevo ?
Je suis tombée du hêtre.
Je ne parlerai pas du jardinier à monsieur Steil.
Dans la nuit de samedi à dimanche j’ai fait un très beau rêve. J’étais dans la maison des Aubuisson à Sorbets et soudain d’une grande chambre où je me trouvais, j’ai vue sur une petite pièce entièrement couverte, recouverte de livres et ces livres à la couverture bleue et verte, le dos vert gravé du titre en lettres dorées, ces livres c’étaient les Heidi de mon enfance. Heidi ou l’histoire d’une fille de la montagne. Quel bonheur j’ai éprouvé à la vue de cette petite pièce close sur elle-même et gardienne de mon enfance !
Je suis descendue dans la cuisine où la famille était réunie autour de la grande table rectangulaire, recouverte d’une toile cirée, et j’ai dit ce que j’avais vu. Yvonne, la belle-fille qui a le même nom que ma mère me dit :
– Cette pièce, ces livres appartiennent au voisin, celui qui voulait t’épouser, toi tu n’as pas voulu et maintenant il est marié.
Et moi je parlais des livres avec jubilation, avec enthousiasme, je disais :
– Ce ne sont que des Heidi, des littératures d’Heidi, des dictionnaires d’Heidi.
Et je suis remontée au premier étage mais de la chambre je n’avais vue que sur une porte fermée. Les livres avaient disparu. J’étais dans une chambre rectangulaire avec trois lits à une place. La tapisserie était très belle avec une frise vers le haut, une frise blanche comme l’eau d’un miroir ou des dessins de gel et de frimas et je pensais : « Comme ils ont du goût ces paysans ! » Il y avait aussi deux belles lampes posées sur des piliers à chaque extrémité de la pièce.
J’étais là et c’était beau.
Moment divin, moment d’exception chez monsieur Steil. Un seul rêve est évoqué. Le rêve des livres d’Heidi. Le docteur Elstir m’avait parlé de l’art de monsieur Steil dans l’interprétation des fantasmes.
J’ai donc parlé de la petite pièce tapissée de livres.
Monsieur Steil :
– Ça vous fait penser à quoi ces livres, cette bibliothèque ?
J’ai réfléchi :
– Á l’homme que je voyais dans la bibliothèque. Je n’ai pas nommé Francis au beau nom.
– Á quoi vous fait penser le mot « bibliothèque » ?
Bi-cyclette, bi-nocle, bi-… ? J’ai dit :
– Deux.
Auparavant, elle a parlé de sa mère, la maîtresse d’école qui nous distribuait les livres, m’achetait des livres en cachette de papa (près de ses sous), papa me rapportait des livres de l’école de l’usine. Je n’ai pas dit à monsieur Steil mais c’est papa qui m’avait rapporté les Heidi. Monsieur Steil connaît ces livres. Ses sœurs les lisaient. Et ces dernières vacances il a vu à la télévision les beaux films d’Heidi très poétiques.
Il y avait la beauté, l’harmonie, le bonheur qui ont été brisés quand la petite fille a quitté la montagne pour la ville.
Pour moi aussi ce fut une rupture quand j’ai quitté le village. Je le retrouverai à ma mort. On jettera mes cendres sur les collines de genévriers. Je sentirai les renards, les couleuvres marcher sur ce qui fut moi. L’eau ruissellera sur ma poussière m’emportant dans les ravines. Et je rêverai encore avec le vent sous les étoiles.
Oui, mourir est un village.
Monsieur Steil m’a fait remarquer que mon père et ma mère étaient d’accord sur ce point : me procurer des livres. Eux, qui sans doute devaient être souvent en désaccord étaient d’accord à ce moment. Quand monsieur Steil m’expliquait tout cela : deux, bibliothèque, papa, maman, je ressentais un bonheur divin qui s’apparentait
