abien trouvait Audrey très belle. Elle avait de la classe ce qui, d’après lui, manquait aux autres mannequins qui défilaient ce jour-là.
Ils avaient été un temps amants, il l’avait quittée pour d’autres, il le regrettait presque. Elle ondulait dans une longue robe de satin moulante et fendue sur le côté jusqu’à mi-cuisse. Quand elle passa devant lui, il ne put s’empêcher de l’applaudir. Tout en tapant des mains, il se tourna, sourire aux lèvres, vers la personne qui se tenait à sa droite. Elle aussi applaudissait. Il était arrivé en retard et avait discrètement pris place, sans prêter attention à ses voisins.
C’était une femme. Il estima qu’elle devait avoir la soixantaine, peut-être plus. Il fallait compter avec la chirurgie esthétique qui faussait les pronostics. Mais ce dont il était sûr, d’après ce qu’il pouvait en juger, c’est qu’elle ne devait pas connaître les fins de mois difficiles. A l’évidence, elle ne s’habillait pas au décrochez-moi-ça. Il loucha sur l’index qu’elle tendait pour désigner Audrey. La troisième phalange pesait sous le poids d’une bague chargée de pierres. Les autres doigts n’étaient pas en reste. Amusé et très intéressé par ce déballage de quincaillerie de luxe, il cherchait à en évaluer le prix quand sa détentrice se pencha sur lui.
– C’est votre petite amie ?
Elle avait une voix rauque, de fumeuse. Il la regarda en arborant cette fois un sourire spécifique, celui qui lui avait valu tant de réussites auprès de la gent féminine.
– C’était. Mais on est restés copains.
La porteuse de bagues lui souffla, baissant à moitié les paupières, que cette ex-petite amie portait cette somptueuse robe de façon non moins somptueuse.
Elle attendait visiblement un compliment en retour. La flagornerie, les remarques enjôleuses, Fabien en usait au quotidien. Il adressa un regard de connaisseur à cette demanderesse et s’attarda sur sa poitrine.
– Je suis certain qu’elle vous siérait tout aussi bien. Elle poussa un petit soupir de satisfaction.
– D’autant que moi, au contraire de votre ex-amie, je peux
