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Contes et légendes du Vietnam
Contes et légendes du Vietnam
Contes et légendes du Vietnam
Livre électronique218 pages2 heures

Contes et légendes du Vietnam

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À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire du Vietnam

Jadis, un homme très riche voulait avoir une vie somptueuse, ainsi il fallait que tous les repas du jour fussent remplis de plats inconnus et délicieux. Un jour, il avait un invité qui était aussi un gourmet. En traversant la cour derrière sa demeure, le maître de maison montra à son invité un beau couple d'oies en disant qu'il allait lui offrir un bon plat de viande d'oie le jour de son départ. A cette époque, la race des oies était rare, et la viande d'oie était considérée comme un plat luxueux. Il n'y avait que les familles riches qui pouvaient en avoir. Ces deux oies comprenaient le langage humain, et en souffrirent énormément car la promesse de leur maître à son invité était une condamnation pour elles. Quand le coq commença à chanter, le jars embrassa son épouse et se mit à la porte du poulailler pour attendre le cuisinier. L'oie femelle devina ce geste de son mari et voulant l'empêcher de mourir avant elle, elle prit cette place ; tous les deux voulaient sacrifier leur vie l'un pour l'autre pour sauver le compagnon de cent ans.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800272
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    Aperçu du livre

    Contes et légendes du Vietnam - Susanne Strassmann

    Ciel, Terre et peuples

    1. Comment Dieu a créé une colonne pour soutenir le ciel

    Jadis, quand ni le monde ni les êtres vivants n’existaient, ciel et terre se présentaient indistincts, mêlés, comme un vaste, sombre et froid chaos, dans lequel Dieu gisait. Son corps était démesuré, immense. Il lui suffisait de faire un pas pour se trouver dans une autre province.

    Personne ne sait combien de temps Dieu vécut dans ce chaos. Un jour cependant, il se leva, appuyant sa tête contre le ciel, et se mit à creuser la terre. Il entassa des rocs, de façon à former une grande colonne, qui soutint le ciel. La colonne crut peu à peu, soulevant le ciel. Dès lors, ciel et terre furent séparés. Quand le ciel fut assez solidement installé là-haut, Dieu cassa la colonne. Pierres et mottes de terre furent répandues partout. Chaque motte devint montagne ou île ; la glèbe devint collines et plaines. Voilà pourquoi la surface terrestre est inégale. Là où Dieu avait enlevé de la terre naquirent les mers. On trouve des traces de la colonne primitive dans certaines régions du Vietnam.

    On ignore si ce Dieu mourut ou vit encore. En tout cas, son descendant s’appelle l’Empereur de jade, Yu (Ngoc) Houang, qui règne sur tout le monde, gouvernant le ciel et la terre. Après que Dieu eut séparé ciel et terre, naquirent d’autres divinités.

    Elles se répartirent les responsabilités : les unes sur terre, les autres dans le ciel. L’une créa des étoiles, l’autre des ruisseaux et des rivières ; une troisième réduisit en poudre des pierres, afin de produire gravier et sable ; une quatrième planta des arbres. C’est ainsi que le monde fut créé.

    2. La lune

    Quand terre et ciel se séparèrent, la surface de la terre était humide. Une brume impénétrable couvrait la terre. L’Empereur de jade ordonna à Soleil et à Lune de chauffer et d’assécher le sol. Soleil Tchoï et Lune Tchang étaient, dit-on, les filles du Souverain de jade. Tchoï se déplaçait en palanquin. Les porteurs étaient jeunes et vieux. Quand les vieux étaient occupés à porter, ils avaient tendance à se reposer souvent. Le palanquin avançait lentement, et les jours s’allongeaient. Quand c’était au tour des jeunes de porter le palanquin, cela avançait plus vite et les jours raccourcissaient.

    Jadis, la lune chauffait très fort. La terre souffrait épouvantablement de la chaleur. Ce malheur parvint aux oreilles de l’Empereur de jade. Celui-ci ordonna à Lune de se couvrir le visage de cendre. Alors, elle chauffa moins et devint plus supportable.

    3. Les étoiles du soir et du matin

    A

    Il y avait jadis une fontaine où venaient se baigner les fées, dans un lieu solitaire et ignoré. Un jour, un bûcheron égaré y surprit les fées. Elles avaient déposé leurs vêtements sur les arbres du rivage. Quand elles se furent baignées, elles sortirent de l’eau, reprirent leurs habits et s’envolèrent. Une seule resta en arrière. L’homme s’assura qu’ils étaient seuls, et se précipita sur les habits de la fée et les emporta. La fée le suivit en gémissant, le priant de lui rendre ses habits, pour qu’elle puisse retourner dans sa demeure. L’homme, qui voulait la garder pour en faire sa femme, resta sourd à ses plaintes. Elle fut forcée de le suivre. Arrivé à sa maison, l’homme cacha les habits de la fée au fond du grenier à riz.

    La fée vécut quelques années avec l’homme, ils avaient déjà un enfant de trois ans. Un jour, le mari étant absent, sa mère vendit la provision de riz. La fée trouva ses habits sous les sacs de riz. Elle les revêtit, détachant seulement son peigne qu’elle fixa au col du vêtement de son fils. Elle lui fit ses adieux.

    – Reste ici, ta mère est fée, ton père mortel : il ne nous est pas permis de vivre longtemps unis.

    Elle pleura un peu sur le fiston et s’envola. Quand le mari revint à la maison, entendant chialer le marmot, il demanda à sa mère où était sa femme. La mère répondit qu’elle ne l’avait pas vue de la demi-journée. Le mari se douta de ce qui était arrivé : il courut au grenier à riz, vit que le riz avait disparu, les habits de la fée aussi. Sa mère lui dit qu’elle avait vendu tout le riz. Quand il vit le peigne fixé aux vêtements de son fils, il comprit que la fée l’avait quitté. À la suite de cette aventure, il demeura inconsolable.

    Il prit son fils, se rendit avec lui à la fontaine. Il ne vit plus de fée descendre se baigner. Seulement des servantes étaient là, puisant de l’eau.

    L’homme eut soif, leur demanda à boire, leur conta ses malheurs. Pendant qu’il leur faisait ce récit, le marmot laissa tomber son peigne dans une des jarres. Quand les servantes eurent versé l’eau, on trouva le peigne au fond de la jarre. Leur maîtresse, la fée, rappliqua et leur demanda d’où venait ce peigne. Les servantes ne surent que dire. Elle voulut savoir si elles avaient rencontré quelqu’un près de la fontaine. Elles répondirent qu’elles avaient vu un homme. Il leur avait demandé à boire, leur disant qu’il cherchait sa femme, en vain. La fée alors charma un mouchoir qu’elle remit aux servantes. Elle leur ordonna de retourner à la fontaine. Si l’homme y était encore, il fallait lui dire de mettre ce mouchoir en guise de turban, et de les suivre.

    Les servantes obéirent et ramenèrent le mari de la fée. Les époux, se voyant réunis, furent transportés de joie. Au bout de quelque temps, le mari demanda à la fée comment elle avait eu le cœur de l’abandonner ainsi. La fée lui répondit :

    – Les unions des mortels et des génies ne peuvent durer. C’est pourquoi j’ai dû vous abandonner. Mais vous sachant affligé, je vous ai fait venir ici pour vous consoler de votre chagrin. Maintenant il vous faut retourner sur terre.

    Le mari gémit, ne voulant pas quitter la fée. Elle lui dit :

    – Descendez le premier, dans quelque temps, je demanderai au bouddha la permission de retourner vivre avec vous. Aujourd’hui je n’oserais pas, car il y a trop peu de temps que je suis revenue au ciel.

    Le mari consentit à s’en retourner. La fée ordonna à ses servantes de le faire asseoir avec son fils sur un tambour que l’on descendrait avec une corde. Elle leur donna du riz pour nourrir l’enfant, et dit au mari quand il serait arrivé à terre, de frapper deux coups sur le tambour, afin que les servantes coupent la corde. Ils se séparèrent en pleurant et les servantes laissèrent filer la corde.

    Seulement, comme le tambour était encore à mi-hauteur, voici qu’il passa un vol de corbeaux qui virent le gamin manger les grains de riz. Ils se mirent à picorer le riz tombé sur le tambour. Le tambour résonna ; les servantes, qui crurent qu’ils étaient arrivés sur terre, coupèrent la corde. Le père et le fils furent précipités dans la mer où ils périrent. Les corbeaux, voyant cela, s’envolèrent avec des croassements.

    Phât Bâ (une femme bouddha) les entendit, fit comparaître les fées, apprit qui était la responsable de la mort de cet homme. Pour la punir, elle la transforma en étoile du matin. Le père et l’enfant devinrent étoile du soir. Les servantes durent chaque année, le quinzième du septième mois, faire un sacrifice funéraire. Le même jour, les corbeaux forment un pont pour permettre aux époux de se revoir.

    B

    Une famille riche avait deux enfants, un garçon, une fille. Le garçon, mauvais sujet, vola de l’argent à ses parents, et le perdit au jeu. Comme ses parents le menaçaient, il s’enfuit. Plus tard, il revint, inconnu, au pays, épousa, sans le savoir, sa sœur. Ils eurent un bébé. Un jour qu’il chassait les poux sur le crâne de sa femme, il remarqua la trace d’un coup de couteau. Elle lui dit que dans son enfance, elle avait reçu un coup de couteau de son frère, pendant qu’elle mangeait de la canne à sucre. Le mari s’aperçut qu’il avait épousé sa sœur. Saisi d’horreur, il équipa un bateau sous le prétexte d’aller faire du commerce au loin, et ne réapparut plus jamais. Sa femme partit à sa recherche, en vain. Après leur mort, le mari devint l’étoile du matin, la femme l’étoile du soir. Leur enfant devint la constellation du Fléau, qui habite le milieu du ciel, et attend éternellement en vain l’étoile du matin et celle du soir.

    4. Les peuples nés de la courge

    Dans un village vivaient deux enfants, un garçon et sa sœur. Orphelins de père et mère, ils allaient dans la jungle chercher leur pitance. Ils aperçurent un rat des rizières (Rhizomys) et voulurent l’attraper. Le rat se réfugia dans un trou.

    Les deux enfants extraient le rat de sa tanière avec leur coutelas. Le rat les implore de le relâcher, et il dit :

    – Il va pleuvoir très fort, tout sera inondé. Toutes les bêtes vont crever et vous avec. Libérez-moi et je vous porterai secours.

    Les enfants l’interrogèrent :

    – Comment éviter la mort ?

    Le rat leur donna ce conseil :

    – Coupez un tronçon de bambou ; creusez-y une cavité. Vous y mettrez des provisions pour sept jours.

    Le déluge survint. Les enfants s’installèrent dans le bambou nacelle. Comme la pluie voulait pénétrer dans l’embarcation close, les abeilles vinrent boucher les trous avec leur cire. Les deux enfants agirent selon les conseils du rat. L’eau ne suintait plus. Ils comprirent que la terre s’était asséchée et sortirent de la barque. Cette barque était comme un tambour échoué au sommet d’un nhot (éléagnus, olivier de Bohème). Les gens étaient isolés, les bêtes toutes mortes. Les deux enfants étaient fort tristes.

    Ils se séparèrent pour trouver un conjoint. Ils se retrouvèrent, se reséparèrent. Finalement, le frère passa à sa sœur le couvercle de la boîte de bétel. Il garda la boîte pour qu’ils puissent se retrouver, en signe de reconnaissance. Chacun repartit de son côté. S’étant enfin retrouvés de nouveau, la sœur passa à son frère le couvercle de la boîte de bétel. Ils se reconnurent.

    L’oiseau ngoc leur conseilla de s’épouser, afin que l’humanité puisse se perpétuer. Au début, la sœur renâcla. Finalement elle accepta. Elle se trouva enceinte. La grossesse dura sept ans, sept mois, et sept jours. Elle mit au monde une calebasse. La femme

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