Certains écrivains parlent sans fard de leurs addictions les moins avouables. Irène Frain est de ceux-là. À peine a-t-on posé le pied dans son appartement parisien, près du boulevard du Montparnasse, qu’elle évoque sa drogue de prédilection. S’agirait-il de l’opium, vu qu’elle adore l’Asie? Ou du haschich, comme elle aime encore plus l’Inde ? Fausse route. Elle nous offre un morceau de chocolat Chapon, et nous dit tout de la substance à laquelle elle est accro : « Chaque écrivain fait comme il peut pour aller à la rencontre de cet ennemi qui est en lui et le menace à chaque phrase : le doute. C’est tellement dur que je comprends qu’on puisse fuir dans l’alcool ou les paradis artificiels. L’écriture d’un livre c’est l’Himalaya : vous vivez dans un monde parallèle et votre imaginaire vous épuise, vous descendez vers quelque chose de très profond en vous, ça dépense une énergie psychique incroyable. Le chocolat, c’est enfantin mais ça me permet de retrouver de l’énergie, et il en faut pour
DE LORIENT À L’ORIENT
May 30, 2022
6 minutes
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