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Contes et légendes de Thaïlande
Contes et légendes de Thaïlande
Contes et légendes de Thaïlande
Livre électronique193 pages1 heure

Contes et légendes de Thaïlande

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À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire de Thaïlande

Jadis, un pauvre hère travaillait les rizières pour un gros richard. Il labourait dur, ne se plaignait jamais, évitait les mauvaises actions. Quand il était libre, il fournissait une aide, il allait au temple afin d’obtenir des mérites. Un après-midi, en labourant, la charrue heurte une souche et reste coincée. Le laborieux laboureur tente en vain de l’extirper. Il détache les buffles, va chercher sa pioche. Sous la souche, il trouve une jarre. Il est ravi. Il en désirait une depuis belle lurette. Il creuse autour de la jarre avec diligence ; il extrait la jarre sans dégât, la lave, enlève la terre autour, l’emporte chez lui. À la fraîcheur du soir, il ne met pas d’eau dedans. Il place la jarre tout près de la porte. Personne n’y prend garde. Après dîner, il est là avec sa femme sur la terrasse. Les enfants courent et jouent. Son fils trouve une pièce de monnaie, joue avec, la laisse choir dans la jarre. Il reprend la pièce. Il y en avait deux. Il retire une pièce de la jarre. Il en reste toujours une dans la jarre. Il comprend que c’est une jarre magique, qui reproduit automatiquement ce qui y est mis. Le bruit s’en répand dans tout le village.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800241
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    Aperçu du livre

    Contes et légendes de Thaïlande - Aux origines du monde

    LA CRÉATION DU MONDE

    SELON LES LAHU

    (NORD DE LA THAÏLANDE)

    1.

    G’ui-sha fabrique l’univers

    Voici bien longtemps, il n’y avait ni ciel ni terre, ni vent ni pluie, ni soleil ni lune ni étoiles. Pas de différence entre jour et nuit. Du brouillard partout. C’était bien pénible. À cette époque, il n’y avait aucun être humain sur terre. Seul existait G’ui-sha. L’univers ressemblait à une toile d’araignée. Telle une araignée, G’ui-sha restait assis en son centre. Afin de créer le ciel et la terre, G’ui-sha installa des poutres et des solives. Ayant raclé la crasse de ses mains et de ses pieds, G’ui-sha fabriqua quatre grands poissons ; avec de l’or, de l’argent, du cuivre et du fer, G’ui-sha bâtit quatre énormes piliers. Il plaça ces piliers sur le dos des poissons. Il établit ainsi quatre poutres célestes et quatre poutres terrestres. Ayant raclé la crasse de ses mains et de ses pieds, G’ui-sha remplit les poutrelles de cette matière. Il installa un filet céleste. C’est comme cela qu’il créa le ciel. Il fabriqua la terre de cette façon, mais elle était instable.

    Ayant raclé la crasse de ses mains et de ses pieds, G’ui-sha fabriqua 77 000 boules, qu’il inséra dans les mailles du filet terrestre. C’est ainsi qu’il créa la terre. Le ciel, manquant de squelette, était mou. Idem pour la terre. Ayant enlevé les os de ses mains, G’ui-sha forma les os célestes ; et ayant enlevé les os de ses pieds, G’ui-sha façonna les os terrestres. Maintenant, le ciel avait des os, la terre avait des os. Mais G’ui-sha ignorait quelle était l’épaisseur du ciel et de la terre. Avec la crasse de ses mains et de ses pieds, il façonna deux fourmiliers et leur demanda de lui trouver quelle était leur épaisseur. Les tapirs creusèrent l’un le ciel, l’autre la terre. Ils revinrent dire à G’ui-sha que ciel et terre avaient la même épaisseur. Mais néanmoins ils avaient une taille différente.

    G’ui-sha avait deux assistants : un mâle, Ca Law, et une femelle, Na Law. G’ui-sha ordonna à Ca Law de créer le ciel et à Na Law de créer la terre. Ca Law était plaisant : au réveil, il se mettait à boire du thé. Na Law était diligente : elle travaillait jour et nuit. Une fois le ciel et la terre créés, il apparut qu’ils ne coïncidaient pas bien.

    Le ciel était trop gros, la terre trop étroite. Le ciel semblait une grande poêle, la terre se contractant, s’était ridée. Les endroits saillants furent les montagnes, les creux devinrent rivières. Contractée, la terre tentait de reprendre sa forme et sa taille originelles. G’ui-sha plaça un rocher sur elle pour l’empêcher de se dilater. Le rocher voulut s’échapper. Il rencontra un oiseau bulbul (Hypsipetes mcclelandii). Celui-ci lui dit :

    – Mes plumes sont devenues blanches, mais je refuse de fuir. Pourquoi veux-tu t’échapper ? N’es-tu pas bien ici ?

    Alors le rocher, persuadé, resta sur place. Finalement ciel et terre purent s’adapter. Au centre de la terre, se trouvait Baidi : un lieu entouré de monts et de fleuves, avec neuf maisons. Alors, on avait bien un ciel, une terre, mais ni soleil, ni lune, ni étoiles. G’ui-sha plaça du feu dans le soleil, des lucioles dans la lune. Mais cela ne suffisait pas. G’ui-sha demanda au soleil :

    – Pourquoi ne brilles-tu pas ?

    – C’est parce que j’ai peur que les gens me fassent du mal.

    Il interrogea la lune qui lui fit la même réponse. G’ui-sha fit installer des aiguilles dans le soleil et dans la lune.

    Le tigre reprocha au soleil d’être trop brillant. Il mordit le soleil, d’où l’éclipse. La grenouille reprocha à la lune d’être trop froide ; elle voulut l’avaler. Une ombre apparut sur la lune : c’est parce que la grenouille l’avait mordue.

    Soleil et lune s’amusaient ensemble, et ne voulaient pas se quitter nuit et jour. G’ui-sha envoya le tigre au ciel, ainsi que la grenouille. Le soleil fut effrayé par le tigre ; il roula vers l’est. La lune fut épouvantée par la grenouille, elle roula vers l’ouest. G’ui-sha se racla la crasse des mains et des pieds : il en façonna les étoiles. G’ui-sha se fit un coq et une poule avec sa crasse. Le coq chanta trois fois : une lueur apparut à l’est. Et c’est ainsi que le jour et la nuit se séparèrent. G’ui-sha dit à la lune : l’année aura douze mois.

    2.

    G’ui-sha crée des animaux et des plantes

    G’ui-sha avait bien créé la terre, rouge, mais celle-ci ne portait rien. G’ui-sha utilisa la sueur de ses pieds et des ses mains ; il en fit deux canards, un mâle et une femelle, avec des griffes dorées.

    Les deux canards persuadèrent G’ui-sha de faire une mare. Mais celle-ci n’apparaissait pas. Le paon arriva et dit à G’ui-sha de planter ses graines de bananes mais elles ne prenaient pas. G’ui-sha recommença à utiliser sa sueur pour en faire une racine de bananier dorée. Il prit du satin vert et en façonna un cœur de bananier. Des crabes pincèrent trois fois la racine de bananier, et finalement de l’eau jaillit.

    G’ui-sha sua encore, et avec sa sueur, fabriqua deux grenouilles, qui gardèrent la mare. Elles la gardèrent sept jours et sept nuits. Alors, l’eau émanant du bananier inonda la mare. G’ui-sha façonna des plates aquatiques avec sa sueur. Suivant les lignes de sa main, G’ui-sha creusa 99 grandes rivières. G’ui-sha ouvrit le livre céleste. C’était déjà le cinquième mois. G’ui-sha planta un arbre unique. Dix jours après, rien ne sortait encore de l’arbre. G’ui-sha trouva la solution. Il recueillit la sueur de ses mains et de ses pieds. Avec la sueur de ses mains, il fit des racines d’or, avec la sueur de ses pieds, il fit des racines d’argent. Il planta des branches d’or, des branches d’argent. De jour en jour, l’arbre poussait. Les branches étaient encore vides, toutes nues. Na Law vint sous l’arbre, elle toucha son turban et toucha les branches : de nombreuses feuilles apparurent. L’arbre avait maintenant bien poussé, avec des branches, des feuilles, mais pas encore de fleurs ni de fruits. Na Law alla sous l’arbre, toucha ses boucles d’oreilles tout en caressant une ramure. Des fleurs rouges sortirent de la tige. Donc, fleurs et fruits étaient apparus. Il ne faisait ni chaud ni froid : les fruits ne pouvaient mûrir.

    Ca Law et Na Law examinèrent leur propre corps. Ils virent douze articulations. Ils divisèrent l’année en douze mois : une saison froide de trois mois, une saison chaude de neuf mois. Les fruits mûrirent, mais n’avaient aucun goût ni parfum. L’alcool de G’ui-sha avait quatre parfums différents : aigre, doux, amer, épicé. G’ui-sha dit aux nuages de répandre à travers le ciel les goûts et les odeurs. Ceux-ci tombèrent en pluie. Quand la pluie tomba sur les fruits, ils devinrent doux et parfumés. Les fruits grossissaient de jour en jour, ravissant G’ui-sha. Celui-ci cueillit un fruit, le sécha, le coupa en morceaux, et sema les morceaux à travers le ciel.

    G’ui-sha souffla, son souffla devint vent. Le vent transporta les morceaux de fruit dans le ciel. Un bout de fruit tomba sur la terre : il devint une pinède. Un autre tomba et prit racine : il devint le roi des arbres, Lagerstroemia macrocarpa. Un autre morceau donna naissance à une châtaigneraie. D’autres morceaux tombèrent, produisant diverses races de bambous jaunes et rouges. Les feuilles de l’arbre tombèrent, et donnèrent naissance aux armoises (Artemisia), aux herbes cogon (Imperata cylindrica), aux herbes à balais, aux genêts, etc.

    Une feuille tomba sur le sol, donnant naissance au faisan blanc ; une autre tomba et produisit le paon ; une autre, en tombant, produisit la caille ; une autre donna naissance au gorge-bleue (Megalaima asiatica) ; une autre produisit la corneille, une autre l’aigle, une autre le poulet domestique, une autre enfin donna naissance aux canards.

    Une branche en fourche tomba sur le sol et engendra les rats à ventre blanc, sorte de castor constructeur de digues. Une autre branche en fourche tomba sur le sol et engendra les rats volants. Une autre branche en fourche tomba sur le sol et engendra les taupes. Une autre branche en fourche tomba sur le sol et engendra les hiboux. Le créateur fit voler un copeau de l’arbre, qui devint ours sauvage. Un autre copeau devint cerf, Un autre copeau devint taureau sauvage, Un autre copeau devint éléphant. Un autre copeau devint tigre, Un autre copeau devint chat sauvage. Un autre copeau devint lapin. Un autre copeau devint bœuf. Un autre copeau devint léopard. Un autre copeau devint cheval.

    Des fleurs s’effeuillèrent, donnant naissance aux guêpes. Des petites fleurs devinrent abeilles sauvages. Des fleurs de taille moyenne devinrent abeilles domestiques. Les articulations des arbres devinrent moineaux. La sciure de bois devint fourmis. La racine du gros arbre devint serpent. Les racines du petit arbre devinrent poissons. Désormais il y avait des plantes, des animaux, et G’ui-sha demanda à Na Law et Ca Law de veiller à ce que tout pousse bien. Ils allèrent en tournée d’inspection. Au bout de trois jours et trois nuits, ils revinrent dire :

    – Tout va bien, sauf pour certaines sortes de bambous, qui se dessèchent.

    G’ui-sha fit donc déménager ces bambous, les uns dans les plaines, les autres sur les montagnes.

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