LES GRAINES DE NOTRE SURVIE
Céréales, légumineuses... quelque 110 000 semences menacées par la guerre à Alep ont trouvé refuge sous la glace du Grand Nord, dans le « coffre-fort de l’apocalypse ». Ces variétés sélectionnées au fil des siècles constituent un patrimoine inestimable, car elles sont adaptées aux conditions extrêmes que la terre pourrait bientôt connaître : sécheresse, salinité des sols. Le destin de l’humanité se joue peut-être dans ces petits sachets de blé, de pois chiches, de lentilles sauvés par des chercheurs héroïques.
Maymouna Ali Sabra (photo ci-dessus) rajuste sa combinaison de ski bleu marine. Vaine tentative pour chasser la sensation de froid. Dehors, la chaleur automnale est écrasante, mais, ici, le thermomètre affiche – 18 °C en permanence. La petite chambre froide du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda), installé dans la plaine de la Bekaa, au Liban, doit protéger ses trésors. Aussi minuscules soient-ils. Dans le cas présent, quelques dizaines de millimètres tout au plus, de simples graines, en réalité. D’une valeur pourtant inestimable. Du blé, des pois chiches, des lentilles, des haricots, des trèfles, des petits pois… que l’Icarda tient à conserver à tout prix. Une fois déjà, le centre de recherche a failli les perdre.
La jeune assistante saisit un
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits