Voilà 11 000 ans, elle n’était qu’une liane s’enroulant autour des arbres et dont les petites baies noires et acides s’offraient aux animaux. Aujourd’hui, elle est présente sur cinq continents, et sa culture s’étend sur 7,3 millions d’hectares – soit plus que la superficie de l’Irlande. La vigne comble nos papilles gourmandes de grappes de raisins lourdes, juteuses et sucrées. Fermentées, ses baies sont à l’origine du vin, pilier de l’économie française, boisson prisée des meilleures tables comme des plus modestes.
Comment est-on passé en si peu de temps de l’un à l’autre ? Quels humains ont, les premiers, pris l’initiative d’apprivoiser cette petite liane au succès enivrant ? Le mystère a perduré longtemps. Mais voilà que dans un travail colossal d’analyses génétiques, une équipe internationale a enfin réussi à reconstituer cette épopée. Et les révélations sont légion.
DANS DEUX RÉGIONS DIFFÉRENTES
Déjà, à la surprise générale, la domestication de la vigne aurait eu lieu 9 000 ans avant notre ère, aux tout premiers instants de l’agriculture, 3 000 ans plus tôt que ce que l’on pensait ! Deuxième fait étonnant : cette révolution s’est produite dans deux régions différentes du