Sur tous les continents, des hommes et des femmes luttent pour l’environnement. Match a rencontré, en Équateur, cette Indienne qui défie devant les tribunaux les compagnies pétrolières
En même temps que les machines défrichent la forêt, la pollution arrive et, avec elle, de nouvelles maladies
Le sous-sol regorge d’or noir. Une manne pour l’Équateur, ce petit pays resté longtemps sous-développé, dont la superficie représente la moitié de celle de la France. Depuis la découverte des premiers gisements, dans les années 1960, le PIB par habitant a été multiplié par 18. Mais, dans les zones d’exploitation, la pollution aux hydrocarbures fait aussi grimper le nombre de cancers et de malformations congénitales. Ici, comme au Brésil, c’est l’Amazonie qu’on empoisonne. Et ses habitants.
Par Caroline Fontaine
Elle nous a donné rendez-vous au parc ethnobotanique Omaere, un lieu hors du monde créé par des passionnées de la forêt équatorienne, à Puyo, la capitale de la province de Pastaza. L’endroit est à un jour de pirogue de sa communauté. Nemonte Nenquimo porte sa couronne de plumes et la jupe traditionnelle tissée avec l’écorce de llanchama. Elle attrape la graine d’un achiote, un arbre sud-américain, qu’elle utilise pour se peindre soigneusement le visage. En espagnol, elle nous raconte son histoire.
Parfois, sa voix douce prend des accents virulents : cette nouvelle génération de leaders autochtones est plus radicale que la précédente. Mais Nemonte n’a plus le choix : l’urgence est là, et elle, qui sait si bien lire la nature, ressent quotidiennement les terribles effets du réchauffement climatique. « Sa