DES GRAINES D’ESPOIR EN PLEINE PANDÉMIE
SHIPROCK, NOUVEAU-MEXIQUE. À six kilomètres dans Farm Road, au croisement avec la Route 491, un groupe de jeunes Navajos profitent de la lumière restante de début mai pour planter des oignons et des pommes de terre à Yellow Wash Farm. Alors que le coronavirus se propage dans “Navajoland”, laissant der rière lui chagrin et incertitude, les quatre hommes, mélange de famille et d’amis de Shiprock, ont pris des graines et creusent la terre avec leurs pelles.
À la fin du mois de mai, la Nation avait le taux d’infection par personne le plus élevé du pays, dépassant même l’État de New York. L’épidémie a ravagé la grande réserve, des avant-postes en Arizona aux mesas et au haut plateau désertique du nord-ouest du Nouveau-Mexique, où Shiprock, ou Naat’áanii Nééz – la plus grande communauté navajo – est devenu une zone à risque du jour au lendemain. L’un des fermiers, Zefren Anderson, fait partie des centaines de résidents de Shiprock testés pour le Covid-19 ; il attend les résultats. “Si les magasins ferment demain, nous avons un plan B. Nous avons de quoi survivre jusqu’à l’hiver avec ce qu’on produit à la ferme, assure Anderson, en se tenant à deux mètres des autres fermiers. Nous prenons nos précautions.”
Il n’y a pas de havre de paix dans la Nation navajo, où des générations de familles manquent d’eau courante, de nourriture, d’électricité, de logements sûrs et d’accès aux soins – les premières nécessités pour combattre le virus. Au 1er juin, ladite nation a rendu compte de 5 250 cas de Covid-19, 1 745 guérisons et 241 décès. Dans la zone de Shiprock, le mois dernier, une fratrie enterrant sa mère, son père et un frère, a dû assister aux
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