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Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin)
Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin)
Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin)
Livre électronique439 pages6 heures

Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin)

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À propos de ce livre électronique

Année 3050.
Cyan et Connor sont les derniers descendants des O’Callaghan, la famille fondatrice d’Eochair, une organisation mondiale qui dirige dorénavant la destinée des peuples, depuis que la Terre a risqué l’implosion, en 2020.
Cyan, belle et talentueuse, suit le chemin qu’on ouvre pour elle en devenant joueuse professionnelle de poker. Connor, son jumeau, est un être fragile et instable, habité par des visions et des flashes exploités par l’Autorité... un outil précieux pour le gouvernement, mais un éternel mineur.
C’est donc à Cyan que revient le devoir de perpétuer la lignée des O’Callaghan. Pour cela, elle doit renoncer à protéger son frère, et également sacrifier son amour de toujours, Lex, que l’on destine à une autre.

Le monde qu’Eochair tient dans ses mains est presque parfait : sans guerres, sans violence, chacun ayant droit aux mêmes chances quels que soient sa race, son sexe, son lieu de naissance ou ses origines sociales... Pour ce monde-là, Cyan abandonnera-t-elle ce qui lui tient le plus à cœur ? Et saura-t-elle faire face au mystérieux Fírinne, un paria, fils d’esclave lui-même condamné à l’esclavage, rongé par la haine et par l’envie, qui agit dans l’ombre ?
Cyan choisira-t-elle la voie du devoir et suivra-t-elle le chemin qu’on a tracé pour elle ? Ou bien s’en affranchira-t-elle, en préférant l’amour de Lex et la liberté ?
Au bout de ce chemin, quels que soient leurs choix, les derniers descendants d’Eileen devront faire des sacrifices...

LangueFrançais
Date de sortie2 déc. 2016
ISBN9782370115041
Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin)
Auteur

Marie-Pierre Bardou

Née en Afrique équatoriale dans une famille d’oiseaux migrateurs, Marie-Pierre Bardou a gardé de ses voyages précoces le goût des départs, même en imagination. Elle teste un peu tous les genres – poésie, nouvelle… - mais c’est avec le roman qu’elle peut, réellement, se laisser « embarquer ». Grande admiratrice du génie fiévreux d’un Dostoïevski ou de l’implacable plume d’un Ross Mc Donald ou d’un Liam O’ Flaherty, elle adore les romans historiques et les thrillers. C’est le plus souvent dans les drames familiaux qu’elle puise sa propre inspiration. Elle a une prédilection pour les grasses matinées et les séries TV, et de temps en temps se laisse séduire par quelques chutes libres – mais toujours avec un parachute. Sinon, son bureau ou son canapé seront les endroits où vous la trouverez la plupart du temps. L’avantage étant qu’ils sont dans la même pièce, pour une très agréable économie de mouvement.

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    Aperçu du livre

    Dia Linn - VIII - Le Livre de Cyan (Sinn Féin) - Marie-Pierre Bardou

    cover.jpg

    DIA LINN

    8 : LE LIVRE DE CYAN

    Sinn Féin

    Marie-Pierre BARDOU

    Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords

    Copyright 2016 Éditions Hélène Jacob

    Smashwords Edition, License Notes

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    © Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Littérature. Tous droits réservés.

    ISBN : 978-2-37011-504-1

    À LN, la « mémoire vive » de Dia Linn, qui m’a évité de faire revenir un personnage âgé de 140 ans, d’en faire accoucher un autre après 18 mois de gestation, et autres « détails » plus ou moins gênants…

    Pour les 400 heures de son existence qu’elle a dédiées à ma saga… et pour être ce qu’elle est : amie avant d’être éditrice, mais, pour tout ce qui concerne l’écriture, éditrice avant tout et sans concessions. Merci, merci et merci !

    Résumé des tomes précédents

    De 1847 à l’aube du XXIe siècle, les O’Callaghan et les O’Brien se sont affrontés autour d’une source de richesse fabuleuse : une mine d’or, intarissable, enfouie dans les montagnes du Colorado.

    Eileen, Wyatt et Aïdan étaient les trois derniers survivants de leur famille, après la Grande Famine ayant dévasté les terres d’Irlande en 1847. Avec Liam O’Brien, leur frère adoptif, tous s’exilent : aux États-Unis, pour Eileen, Wyatt et Liam ; en Australie, pour Aïdan. Eileen remporte au poker la fameuse mine d’or et Liam, le père de ses jumeaux, la tue pour la lui voler.

    À cause de ce meurtre, quatre générations vont s’affronter sur fond de conquête de l’Ouest, de guerre de Sécession, de prohibition et de luttes sanglantes de l’Irlande qui tente de recouvrer son indépendance. Les héritiers d’Eileen, de Wyatt, d’Aïdan et de Liam mettent fin à la díoltas celte dans le Livre de Cathan, en 1970 : les O’Callaghan ont gagné, ils ont retrouvé leur fortune et ont exterminé les O’Brien.

    Du moins, le croient-ils.

    Nous sommes maintenant en 3050. Le monde a radicalement changé. C’est dans un univers en apparence parfait qu’évoluent les deux derniers O’Callaghan : les faux jumeaux Cyan et Connor, lointains descendants d’Eileen.

    Les vieilles histoires sont rangées et presque effacées. Ne subsistent que les Testaments, d’antiques documents poussiéreux numérisés et scannés pour être érigés en témoignage spirituel.

    Or, ces Testaments seront finalement de précieux atouts pour Cyan et Connor, lorsque ressurgira le fantôme de leur ennemi oublié.

    La díoltas n’est pas encore achevée.

    Prologue

    Année 2020

    « Dix ans. Vous disposez d’une décennie pour changer le monde et le rendre exactement tel que vous souhaiteriez qu’il soit.

    Pendant ce temps, nous, membres d’Eochair, nous nous engageons à maintenir le statu quo précaire qui permet à une minorité de vivre confortablement et à soulager autant que possible les populations en souffrance.

    Au terme de cette décennie, si aucun consensus mondial n’a été trouvé, nous nous résignerons : ce qu’il reste des sommes colossales mises en jeu pour maintenir l’équilibre du monde sera distribué dans son intégralité, à ceux que nous estimons le plus dans le besoin.

    Ne tardez pas : chaque année qui passe diminuera inexorablement le patrimoine que nous pouvons mettre au service de tous. Pendant des siècles, nous avons amassé, réuni ces fortunes privées ; nous avons réfléchi, analysé, débattu ; nous nous sommes opposés et nous avons fini par prendre cette décision, que vous connaissez tous aujourd’hui.

    Nous attendions le bon moment. Ce moment est arrivé.

    Plus personne, misérable ou nanti, ne peut plus ignorer que la Terre est au bord de l’implosion.

    Ne croyez pas ce que l’on vous raconte : le problème ne vient pas du nombre d’humains qui peuplent cette planète. Le problème vient de la redistribution des ressources.

    Tous les empires se sont effondrés à un moment de leur histoire, des sociétés extrêmement évoluées, riches, puissantes. Et, chaque fois, la raison de cette chute est la même : le gouffre qui sépare ceux qui vivent dans le confort et ceux qui meurent, faute de pouvoir subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L’eau, la nourriture, les soins.

    La Terre peut nourrir et abriter deux fois le nombre des humains qui la peuplent aujourd’hui.

    Si…

    Si l’humanité est capable d’opérer un virage à cent quatre-vingts degrés pour cesser de la polluer, pour changer en profondeur ses modes de production alimentaire et la gestion de ses ressources énergétiques.

    Si l’humanité est capable d’arrêter les guerres qui sont les véritables causes des souffrances des peuples.

    Si l’humanité est capable d’accepter enfin le principe que tous survivront, ou que tous périront.

    Aujourd’hui est LE moment.

    Vous, Occidentaux pour la plupart, vous regardez avec terreur les hordes de barbares qui, entassées dans leurs rafiots, sont à vos portes et cherchent à vous envahir. Vous tremblez de perdre votre sécurité, vos acquis, vos valeurs.

    Vous, hordes de barbares, n’êtes que des hommes, des femmes fuyant la guerre et les massacres, qui cherchez à donner un avenir à vos enfants.

    Les raz-de-marée, les ouragans, les canicules, les inondations, les tremblements de terre… La Terre semble, cette fois, décidée à se débarrasser de ses hôtes devenus bien trop envahissants. Et si l’on ne fait rien, croyez-nous : Elle n’aura aucun mal à éradiquer ceux qui seront encore vivants… C’est-à-dire, très peu.

    Il vous reste dix années pour prendre votre décision : que voulez-vous faire de votre monde ?

    Le laisser exploser ou lui donner une nouvelle chance ?

    Pendant les dix années qui vont suivre, vous avez un sursis. Nous ne pourrons empêcher ni les tsunamis ni les canicules, mais nous sauverons tous ceux qui ont besoin de l’être. Et en contrepartie, vous allez réfléchir.

    Débattre. Chercher des solutions, proposer des moyens, puiser dans l’enseignement de l’Histoire ou inventer, créer, imaginer ! Les universités du monde entier sont ouvertes à tous et, là où il n’y en a pas, nous les créerons. Il y aura des spécialistes, des juristes, des économistes, des scientifiques, des philosophes, des écologistes, des femmes et des hommes qui possèdent un savoir dont vous aurez besoin pour poser ces fondations.

    Venez, tous.

    Et ce message s’adresse en priorité aux jeunes, aux adolescents, aux adultes en devenir, aux enfants aussi : le monde que vous allez inventer, c’est le vôtre ! Faites entendre votre voix, tous, c’est le moment !

    Ne nous décevez pas. Ne nous faites pas regretter de tenir le monde à bout de bras pendant dix ans pour hériter, en fin de compte, de murs infranchissables et de déclarations de haine. Nous mettons tout entre vos mains. N’oubliez pas les deux socles sur lesquels vous devez vous appuyer :

    La Terre doit être nettoyée.

    Nous serons tous sauvés, ou nous mourrons tous.

    Il n’y a pas d’autres solutions. »

    LE FLOP : L’ÂGE DE RAISON

    Chapitre 1

    Dublin, mai 3045

    — Ne bouge surtout pas ! Cyan, tu m’entends ? Ne bouge pas, je suis là !

    Tétanisée, la petite fille garda sa main crispée sur son micro de poignet. Elle ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait. Un mouvement de foule l’avait écartée de ses camarades qui, comme elle, patientaient au pied de l’estrade, et elle s’était retrouvée acculée contre l’un des piliers de bois de la tribune. Il y avait eu des hurlements, des coups de coude et d’épaule, des corps qui l’avaient repoussée ici… Elle était seule, à présent, un peu groggy, et un homme bizarre s’approchait d’elle. Il lui semblait immense, il était vêtu d’une sorte de parka noire, dont la capuche rabattue lui cachait le visage, et il avançait vers elle.

    Cyan se recroquevilla un peu plus contre le pilier, son doigt appuyant frénétiquement contre le bouton d’alerte de son micro. Mais Elena ne lui parlait plus. Où étaient passés tous les autres ? La fillette aperçut un éclat métallique dans la main de l’homme qui n’était maintenant qu’à quelques pas d’elle. Elle retint son souffle et ferma les yeux.

    ***

    Cyan observait la minuscule chose rouge qui s’apprêtait à prendre son envol, en équilibre précaire sur une pousse d’érable. L’insecte semblait sur le point de glisser le long de la feuille qui fléchissait doucement, ses veinures d’un vert tendre presque translucide sous la lumière vive du printemps.

    Frémissantes, les ailes se déployèrent soudain et la coccinelle disparut dans un éclat de feu.

    Un léger coup de coude ramena la petite fille à la réalité.

    — Hé ! Regarde, Isabel arrive !

    Cyan tourna la tête vers son mentor, mince et majestueuse, que lui désignait Hope. Isabel approchait avec trois autres Brehons, tous portant la longue cape grise d’officiants.

    Ils étaient vingt-cinq enfants à attendre, un peu à l’écart : quatorze garçons et onze filles de 7 ans, vêtus de leur uniforme protocolaire aux revers empesés. Vingt-cinq gamins aux visages graves et solennels, un peu anxieux aussi : la cérémonie de l’âge de raison était la première étape officielle de leur vie de citoyens et ils ne l’oublieraient jamais.

    Ils étaient le sixième groupe à passer, d’autres patientant encore avec leur famille et leurs proches.

    Autour de l’estrade, une foule joyeuse se bousculait un peu, dans une cacophonie de rires, de voix, de chuchotements. On s’interpellait, on plaisantait, l’heure était à la réjouissance : les fêtes de Beltaine, qui célébraient le retour de la période claire, venaient de s’achever. Elles avaient donné lieu aux bals, aux festins, aux animations de rues habituelles et les habitants de Dublin étaient encore gavés d’alcool, de musique et de danses. Il y avait là des flâneurs, des étrangers qui approchaient pour satisfaire leur curiosité et profiter des libations que ne manquaient pas d’offrir les familles et les Brehons après la cérémonie. Les banquets, dressés sur des tréteaux à l’ombre des platanes, étaient chargés de mets et de bouteilles de vin, de limonade et autres délices que l’on se partagerait et que l’on proposerait aux passants.

    Cyan se força à sourire, à garder les épaules bien droites. L’incident semblait oublié. L’homme qui avait blessé un Brehon et cherché à atteindre la descendante d’Eochair avait été arrêté et emmené par les militaires ; Elena était intervenue juste à temps, avant que l’agresseur sorte son arme.

    On l’avait prévenue que ce genre de chose pouvait arriver. Simplement, elle n’y avait encore jamais été confrontée directement.

    Cyan avait vaguement conscience qu’il n’y avait pas autant de badauds que de coutume. Aux portes du Centre, un cordon serré de militaires filtrait les entrées. Ils scannaient les cartes d’identité, attentifs aux moindres mouvements de foule : l’apparition des O’Callaghan avait tendance à faire s’abattre une sorte de fièvre sur la population. La petite fille en avait l’habitude. Depuis sa naissance, elle bénéficiait de la présence constante et heureusement discrète d’un garde du corps. Ce dernier était là, aux aguets, une femme mince et de taille modeste aux cheveux courts et bruns, qui en cet instant ne lâchait pas sa protégée du regard. Debout, immobile, au pied de l’estrade, Elena avait sa main droite posée sur le taser accroché à sa ceinture, ses yeux balayant attentivement la foule de la cour. Cyan l’aimait bien, même si Elena ne parlait pas beaucoup.

    Des bouches gourmandes se tendaient vers les immenses plats dans lesquels attendaient les salades de légumes et de céréales, les gâteaux, les meringues, les fruits, les pâtés d’insectes et les friandises à base de miel et d’épices. De grands bouquets de fleurs agrémentaient le centre de chaque table, jetant des touches de couleurs vives sur la blancheur des nappes en lin.

    Les cérémonies de l’âge de raison faisaient partie des célébrations préférées des citoyens : on observait les gamins avec un peu de condescendance et d’envie, chacun se souvenant de ces jours anciens où l’enfance l’enveloppait encore de sa carapace protectrice.

    Et puis il faisait beau, Dublin frémissait d’aise sous la caresse d’un soleil doré comme du miel, d’une lumière neuve et pleine de promesses.

    L’immense structure prenait des reflets roses et doux. C’était l’un des édifices les plus récents de la ville, une véritable performance technologique qui alliait à la perfection les techniques de pointe et l’écologie. Des fondations jusqu’au toit, le bâtiment était construit en béton de terre, associé à un composite indestructible et minéral. L’édifice était totalement autonome. Aucune déperdition d’énergie ni de thermie. Les grandes baies vitrées exploitaient la lumière solaire et la restituaient en chaleur ou en fraîcheur. L’eau était recyclée en permanence, comme l’air que l’on y respirait : les murs végétaux absorbaient les émanations d’ozone et les transformaient en oxygène, jour et nuit. L’ordinateur, qui contrôlait tout ce processus et calculait les températures, les niveaux d’azote et la qualité de l’eau, tenait dans un écran minuscule qui trônait sur le bureau de Richard Abercombrie, le président du Conseil. Dublin était très fière de son Centre.

    L’établissement était, en ce jour, ouvert à tous, et la cérémonie se déroulait dans la cour principale, entre les immenses platanes et les chênes centenaires. Devant l’estrade, vers laquelle s’avançaient les Brehons en procession solennelle, des places assises sur les gradins étaient réservées aux parents, à la famille proche et aux amis. Cyan faisait semblant d’ignorer le regard sévère de Rebecca qui, aux côtés de son père, ne la lâchait pas des yeux, comme pour lui rappeler à quel point ce moment était important pour les O’Callaghan. Pas question de faire le pitre. Sa mère ne le lui pardonnerait pas. Magnifique dans sa robe aux longues manches bouffantes, Rebecca offrait aux passants la sublime vision d’une femme que le temps n’osait pas atteindre : à presque 30 ans, elle en paraissait 20. Elle était mince et souple, dotée d’une peau mordorée qui trahissait ses origines africaines et de hautes pommettes reçues en héritage de ses ancêtres slaves. Puissant, un peu bedonnant, Mortimer n’avait pas besoin de cette perfection pour tenir son rang aux côtés de son épouse : il en imposait et séduisait sans effort tous ceux qui l’approchaient. Entre ses parents, Connor semblait avalé par leur ombre ; le frère de Cyan était encore perdu dans les méandres de ses pensées, les yeux obstinément posés sur le bout de ses chaussures. Elle croisa le regard malicieux et bienveillant de son père et lui sourit. Lui ne lui reprocherait rien, elle le savait.

    Il y avait aussi Baba, son grand-père. Les O’Callaghan « de sang » se limitaient à ces quatre membres, elle incluse, le reste n’étant que des alliances. Plusieurs oncles et tantes, des cousins et cousines. Et, bien sûr, les Pelletier : Trisha, ses trois maris et leurs sept enfants sagement assis à leurs côtés. Parmi eux, le frère de lait de Cyan, Lex, bien droit sur le banc, lui tira la langue et elle résista de toutes ses forces à l’envie de lui rendre la pareille. Sa famille de fosterage était venue de France pour assister à son accession.

    Isabel et les trois autres Brehons montaient maintenant les marches de l’estrade, s’apprêtant à commencer la cérémonie. On avait beau s’y attendre, les trompettes firent sursauter l’assemblée, couvrant soudain les rires et les voix, résonnant longuement dans l’air en échos graves et rugissants. Tout le monde se tut.

    Les quatre Brehons, tête droite, leurs capes sombres claquant derrière eux comme des bannières solennelles, prononcèrent à l’unisson, d’une même voix sonore et majestueuse :

    « Nous déclarons avoir autorité, en ce jour, pour annoncer que ces enfants sont devenus des citoyens à part entière. Que leurs parents, leur famille et leurs proches en soient les témoins et puissent porter ces paroles. Nous sommes les garants de leur entrée dans le monde. »

    Isabel se tourna enfin vers les enfants et enchaîna :

    — J’appelle Cyan O’Callaghan. Est-elle présente ?

    — Je suis présente.

    Cyan ne se sentait plus si sûre d’elle, à présent. Le plus dignement possible, elle monta à son tour les marches de l’estrade et se présenta, dos à la foule, devant son mentor qui lui adressait un regard sévère. Comme ses camarades, elle portait son uniforme de cérémonie, aux couleurs du Centre : d’un beau gris clair, des passementeries argentées en ornaient le col et les poignets, l’ourlet de la robe frôlant ses mollets. Rebecca avait tenté de dompter les mèches d’or roux de sa fille à grand renfort de laque, mais le chignon strict ne pouvait contenir durablement les boucles rebelles qui s’en échappaient déjà. Cyan n’avait pas hérité des traits métissés de sa mère, mais des ascendances irlandaises de la famille. Les yeux verts, les cheveux fauves et les taches de rousseur la désignaient comme leur digne descendante ; elle n’avait que ses pommettes hautes et saillantes pour rappel des origines slaves de Rebecca. Pour le reste, elle était une « vraie O’Callaghan », comme le répétait fièrement Baba.

    Elle jeta un regard derrière son épaule avant de faire face aux Brehons, voyant son grand-père se redresser encore un peu plus pour profiter du spectacle. La petite fille prit une grande inspiration, essaya de chasser les images de l’homme en parka et de l’éclat métallique dans sa main, cette ombre qui approchait d’elle, prête à l’engloutir. Elle frissonna.

    — Cyan O’Callaghan, tu te présentes devant nous pour accéder officiellement à l’âge de raison. Es-tu consciente de ce que cela signifie ?

    — J’en suis consciente.

    — Devant nous et devant cette assemblée, tu dois à présent prononcer ton serment. Nous t’écoutons.

    Cyan se détourna, offrant sa frimousse à la foule amassée à ses pieds. Elle ne distinguait plus vraiment les visages de ses parents, de Baba, de Trisha et de Lex. Priant pour que sa mémoire ne la trahisse pas, elle articula à voix haute, dans un silence religieux, les mots qu’elle avait appris par cœur pendant des semaines et qui coulèrent d’eux-mêmes comme une évidence. Sa voix claire et un peu aiguë de petite fille porta loin.

    « Moi, Cyan O’Callaghan, je déclare être parvenue à l’âge de raison. À ce titre, je revendique les mêmes droits que chaque citoyen du monde. J’ai droit à la sécurité, à la protection, à l’éducation et à toutes les ressources nécessaires à ma vie quotidienne. En retour, je fais le serment de respecter les lois et les usages de cette même société et d’y jouer le rôle que j’aurai choisi lorsque le moment sera venu. »

    Immobile, figée comme une statue au bord de l’estrade, la petite fille aux boucles d’or roux semblait minuscule et étonnamment digne. Rebecca serait fière d’elle.

    Les quatre Brehons prononcèrent alors, d’une même voix, les paroles rituelles :

    « Cyan O’Callaghan, nous acceptons ton serment et te déclarons, à présent, citoyenne. »

    Ils répétèrent trois fois la phrase, avant que Cyan baisse la tête pour recevoir la fine chaîne en cuivre qui symbolisait son rite de passage.

    Elle recula ensuite un peu, pour laisser la place à Hope qui s’approchait, tandis qu’Isabel déclarait :

    — J’appelle Hope Kingston. Est-elle présente ?

    Cyan observa d’un œil un peu distrait sa meilleure amie prononcer, à son tour, le serment officiel. Son attention était retournée à Connor, timide et presque invisible entre ses parents, qui regardait le bout de ses souliers.

    Elle n’avait peut-être que 7 ans, mais elle comprenait déjà qu’entre son jumeau et elle, il existait un gouffre. Connor avait le même âge qu’elle ; il aurait dû se tenir, lui aussi, sur cette estrade et prononcer officiellement son serment. Ce n’était pas le cas. Derechef, elle s’interrogea, tandis qu’un à un les enfants défilaient devant les Brehons et récitaient les mots rituels.

    Lorsque les trompettes résonnèrent à nouveau, un long soupir d’aise parcourut la foule qui se dirigea joyeusement vers les tables du banquet.

    Chapitre 2

    Dublin, juin 3045

    Les ombres s’allongeaient, gracieuses et mouvantes, sur le tapis en fibres qui amortissait les chutes. Fasciné, le gamin restait caché, accroupi à l’angle du mur d’où il pouvait observer la pièce sans être vu.

    L’été neuf de Dublin vibrait derrière les fenêtres closes, les grandes baies vitrées mises en position « silence » : elles laissaient entrer la lumière, mais aucun bruit ne filtrait.

    Ignorant qu’ils étaient épiés, les deux combattants évoluaient dans un silence absolu, leur souffle profond et calme rythmant, seul, les passes foudroyantes qui s’enchaînaient. Pieds, mains, bras, épaules tournoyaient dans un étonnant et gracieux ballet, qui aurait été mortel s’ils n’avaient pas retenu leurs coups : Tancrède et Isabel s’affrontaient pour le plaisir, pas pour se faire du mal réellement.

    Tous deux étaient des maîtres dans leur domaine. Tancrède était féru de taekwondo et de karaté, mais son adversaire était célèbre pour son enseignement et le Centre était fier de la compter parmi ses Brehons les plus renommés.

    Au fil des années, Isabel avait créé sa propre technique de lutte, qui mixait des pratiques aussi diverses que le yoga, le reiki, le judo, le karaté, le jiu-jitsu et le krav-maga… mais également, et c’était là son secret, un art plus ancien encore, qu’enseignaient les Druides du vieux monde gaélique : le troid-sciathagid, le combat à mains nues des Celtes. Cette méthode ancienne servait surtout d’autodéfense et de discipline personnelle, elle aidait à la maîtrise de soi et à l’entretien du corps et de l’esprit. Elle permettait, en outre, d’atteindre le dercad, la voie de la méditation, jusqu’au sitchain, la paix intérieure. Des savoir-faire oubliés, surgis des brumes de l’Irlande ancestrale.

    Tous les enfants, dans le monde entier, apprenaient le reiki et le yoga dès leur plus jeune âge. Ces pratiques étaient le socle de toute éducation digne de ce nom : les élèves y acquéraient la maîtrise et le lâcher-prise, une meilleure conscience d’eux-mêmes, ainsi qu’une base précieuse pour le contrôle de l’esprit. Les enseignements « pratiques » se faisant tous sous hypnose, les étudiants étaient ainsi préparés à assimiler les savoirs en un temps record. Ces disciplines anciennes, qui alliaient le corps et le mental, leur permettaient également une prise en charge efficace contre tous les maux du quotidien : les médicaments étaient le plus souvent inutiles pour soigner une migraine ou des nausées, il suffisait de connaître les méthodes de méditation et les points d’acupuncture requis. Pour combattre une insomnie en quelques secondes, canaliser sa colère ou atténuer une douleur physique, l’auto-médication était la règle, les guérisseurs n’intervenant qu’en cas d’échec ou de maladies plus complexes. Le recours aux médecins, qui se spécialisaient dans les techniques de pointe de la chirurgie, était réservé aux lésions nécessitant le scalpel et le laser.

    Tancrède, le mentor de Jan qui les espionnait, était beau, mince, souple comme un félin, noir de peau. Il semblait absent du combat, comme s’il ne se sentait pas vraiment concerné. Il se contentait de parer les assauts de sa partenaire : Isabel, bien plus petite et beaucoup moins séduisante, était l’attaquante ; il était visible que la nonchalance de son adversaire l’agaçait. Le garçon caché attendait la faute.

    Les yeux écarquillés, il vit les longs cheveux châtains de la Brehon flotter comme une bannière soyeuse lorsqu’elle s’élança, s’envolant littéralement dans les airs, le pied droit en avant. Tancrède évita d’extrême justesse un coup en pleine tête en s’écartant d’un mouvement de reins, Isabel se réceptionnant avec grâce et restant accroupie, les deux mains posées au sol devant elle : elle ressemblait à un animal sauvage.

    — Tu n’es pas là, constata-t-elle d’une voix sourde, où perçait sa frustration.

    — Excuse-moi, répondit Tancrède. J’ai… Je n’arrête pas de penser aux mines.

    Toujours camouflé, Jan retint son souffle. Tancrède revenait d’un voyage qui, il le découvrait maintenant, le concernait personnellement.

    — Je peux te les faire oublier, roucoula Isabel.

    Jan éprouva une haine soudaine, viscérale, pour Isabel, somme toute si ordinaire et qui l’empêchait d’en apprendre davantage. Tout le monde savait que les deux Brehons étaient amants, même si Jan se demandait bien ce que le beau Tancrède pouvait trouver à la femme quelconque, banale, qui lui faisait face en cet instant et s’approchait de lui, collant son corps luisant de sueur à celui, non moins transpirant, de son partenaire.

    Tancrède la repoussa sans douceur et Jan en fut satisfait.

    — J’ai conscience que le père du garçon a mérité son sort. Mais quand même… Tu n’as pas idée des conditions de vie de ces misérables.

    — Bien sûr que j’en ai une idée, imbécile ! Moi aussi, j’ai fait mon Grand Voyage ! Le père de ton protégé est un paria, il ne sortira jamais vivant de cette mine et, oui, sa condamnation est parfaitement justifiée. Où est le problème ?

    Isabel se détourna de lui, allant chercher un gobelet de carton pour le remplir d’eau et se désaltérer. Tancrède l’observait attentivement. Tous deux portaient des vêtements légers pour combattre, un simple pantalon en toile et un soutien-gorge pour Isabel. Le regard de Tancrède était calculateur ; ce n’était pas celui d’un amant contemplant l’anatomie désirable de sa partenaire.

    Malgré sa jeunesse, Jan avait compris depuis longtemps que son mentor utilisait Isabel pour sa propre évolution. Elle avait beau être quelconque, la Brehon était très respectée et crainte, elle enseignait son art depuis des années et jouissait d’appuis solides. N’avait-elle pas été désignée pour éduquer Cyan O’Callaghan, la future dirigeante d’Eochair ?

    Tancrède, Jan le savait, enrageait de l’avoir, lui, comme pupille. Un descendant de paria, de pucé. Quelle bande d’hypocrites. Ils répétaient tous qu’un enfant n’avait pas à porter les fautes de ses parents ni à bénéficier de leur statut : il était censé arriver « vierge » dans le monde et y faire sa place sans influences. Quelle connerie, songea Jan. Personne n’oubliait de qui il était le fils, comme personne n’oubliait de qui Cyan O’Callaghan était la fille. Même son taré de frère, Connor, était un privilégié.

    Jan observait maintenant son mentor qui s’approchait d’Isabelle et glissait une main sous le tissu de son soutien-gorge. La Brehon se mit à gémir doucement quand son amant entreprit de s’agenouiller et, consciencieusement, de lécher son sexe. L’enfant s’éloigna prestement : il les avait déjà vus faire l’amour un nombre incalculable de fois, il n’avait plus rien à apprendre de ce côté-là.

    Le Centre bruissait d’une vie intense, d’une énergie qui ne se tarissait jamais, même la nuit. Cet immense bâtiment abritait une bonne centaine d’enfants de tous âges, les plus petits n’étant là qu’une journée par décade, les plus grands y passant la moitié du mois. Mais il n’y avait pas que les étudiants avec leurs professeurs, leurs salles de classe, les dortoirs, les cuisines, les sanitaires… Chaque Centre avait ses « branches » ; celles de Dublin étaient les arts martiaux et les sciences paranormales. De nombreux spécialistes, chercheurs, enseignants, médecins, mais aussi des artistes, des Guérisseurs, des Fiagaís, des Scáths… se rassemblaient et se côtoyaient ici, véritable carrefour du pouvoir et du savoir. On préférait éduquer les enfants des Cinq Nations à l’endroit même où se diffusaient toute la culture et la connaissance du monde moderne.

    Jan croisa dans les couloirs un groupe de petits, des 3-5 ans, qui suivaient l’un des Brehons en rangée bien ordonnée vers l’une des salles de musique : à cet âge, on ne leur inculquait guère que les arts et les bases de la logique et du langage, surtout sous forme de jeux. Ils ne venaient qu’une fois tous les dix jours, pour s’acclimater insensiblement à la vie en communauté. Jan n’avait jamais connu cet apprentissage en douceur : il avait déjà plus de 5 ans lorsqu’il avait débarqué au Centre. Mais il préférait ne pas penser à cette période terrible de son existence.

    Des voix plus ou moins aiguës retentissaient derrière une porte close : un cours de chant, sans doute. Jan appuya légèrement sur la paroi, une fenêtre virtuelle s’ouvrant aussitôt en lui révélant ce qui se déroulait derrière la cloison. Le système permettait en effet de voir sans être vu… Ici, il servait aux Brehons, qui venaient observer le comportement des élèves sans qu’ils le sachent ni soient perturbés par une intrusion.

    La « fenêtre » lui dévoila l’une des « classes 2 », une dizaine d’enfants âgés de 5 à 7 ans, dans leur uniforme gris clair de tous les jours : filles et garçons portaient les mêmes pantalons et blazers ornés de la croix celtique argentée, emblème de l’Autorité de Dublin. Il reconnut sans peine, au second rang, les deux O’Callaghan : Connor et l’arrogante Cyan, flanquée de sa grande amie Hope. Dans le fond de la pièce, immobiles et s’ennuyant sans doute à mourir, les deux gardes du corps des jumeaux. L’héritière d’Eochair passait ses dernières semaines dans cette classe. Elle avait eu droit, avec Hope, à sa cérémonie de l’âge de raison et, dès la rentrée prochaine, elle intégrerait l’une des « classes 3 » : des gamins entre 7 et 10 ans, qui se rendaient trois jours par décade au Centre et autant dans leur famille d’accueil. Elle subirait également, très bientôt, ses premiers tests d’évaluation.

    Lui-même, en septembre, incorporerait l’une des « classes 4 », car il venait d’avoir 10 ans. Ses propres épreuves n’avaient pas permis de déceler en lui des capacités hors normes et il avait conscience qu’on le considérait d’ores et déjà comme un Gamma… au mieux. Tancrède et les autres Brehons se satisferaient de le voir échapper au statut infamant de son géniteur.

    Jan se demanda ce que deviendrait Connor. Il le haïssait, comme il haïssait Cyan, pourtant il devait admettre que la gosse avait, elle, du potentiel. Mais son dégénéré de frère jumeau, qu’allaient-ils en faire ? Jan fixa la silhouette maigre du garçon, qui semblait toujours se fondre dans le décor tout en étant ailleurs… Loin, très loin de ces murs austères aux pouvoirs secrets, de ces Brehons inquisiteurs qui passaient leur temps à évaluer, imaginer, planifier des avenirs qu’ils affirmaient être libres de toute influence. Jan serra les poings et les mâchoires : Cyan O’Callaghan représentait, littéralement, tout ce qu’il haïssait le plus au monde, tout ce qui lui faisait défaut. De l’assurance, des appuis, une famille dont elle pouvait être fière. Et du talent.

    Mais si lui, Jan, était dépourvu d’appuis et de famille, il possédait une qualité bien précise, très utile même si aucune de ces momies de Brehons ne pouvait en prendre la mesure : l’esprit de revanche.

    D’un geste rageur et pourtant prudent, le garçon referma la fenêtre invisible. Dehors, les premiers jours d’été l’appelaient et il avait déjà décidé d’en profiter, quelle que fût la colère de Tancrède. Il ne serait jamais un Gamma, jamais.

    Chapitre 3

    Dublin, septembre 3045

    — Ne regarde que le point au centre du cercle, Cyan. Détends-toi… Le point, regarde le point…

    Hypnotique, la voix d’Isabel berçait sa conscience, guidant doucement la fillette dans cette sorte de transe où elle était plongée. Installée en lotus sur un tapis de fibre, Cyan fixait l’ordinateur posé devant elle, au niveau de ses yeux. Elle ne percevait plus grand-chose de ce qui l’entourait : les lumières tamisées que filtraient les baies vitrées, l’air immobile où dansaient des particules fines de poussière, la présence d’une dizaine d’écoliers disséminés, comme elle, à travers l’immense pièce, à même le sol, face à un grand écran tactile sur lequel apparaissaient d’étranges figures géométriques.

    Sept Brehons se penchaient sur l’épaule de leurs pupilles, leur chuchotant les instructions nécessaires, les aidant à garder une concentration extrême. Certains Brehons, comme Isabel, avaient deux enfants à charge dans la même section, d’autres n’en avaient qu’un. Isabel passait de Hope à Cyan, les deux petites filles assises l’une à côté de l’autre.

    Une semaine après la rentrée des classes, le jour des premiers tests était arrivé.

    Sous les yeux écarquillés de Cyan, le milieu de la sphère se disloqua, devenant un

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