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Temps mort (Saison 1)
Temps mort (Saison 1)
Temps mort (Saison 1)
Livre électronique242 pages3 heures

Temps mort (Saison 1)

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À propos de ce livre électronique

Que font deux copines d’enfance quand elles se retrouvent, par le biais d’un célèbre réseau social ?
Elles papotent ? Ouais... un peu.
Elles geignent sur leur existence ? Mmmm... Surtout l’une des deux.
Elles se rappellent le bon vieux temps qui était toujours mieux avant que maintenant ? Se prennent le chou façon Godzilla en peluche ? S’envoient de mignons smileys qui rigolent ?
Vous êtes loin du compte...
Car elles dézinguent. Elles trucident, décanillent, découpent, acidifient, crament, tronçonnent !

Tout oppose Élisabeth, dite Petit Kiwi, l’écolo allergique au foin, et Saule, la « fashion-addict », plus « desperate » que « housewife ».
L’une vit aux States et dilapide la pension alimentaire de son ex en minisacs Prada ; l’autre s’est enterrée dans une communauté hippie au fin fond de la Creuse. Qu’est-ce qui les lie, à part une vieille amitié éteinte depuis quinze ans ?
Une sombre histoire, un passé qui ressurgit comme un diable de sa boîte et... ben, ça part un peu en vrille, quoi...
Flanquées d’un ado boutonneux fasciné par les limaces et d’une bande d’illuminés en sabots pour l’une, d’une nounou qui picole en douce et d’un moutard insupportable pour l’autre, les deux femmes auront fort à faire pour affronter une situation qui dérape.

Au programme de ce « serial-thriller-gore » hilarant qui ne laisse aucun temps mort : merguez, cochonnailles, roupettes, macchabée, scie sauteuse et crustacés.
Bon, peut-être pas de crustacés, en fin de compte.

LangueFrançais
Date de sortie16 sept. 2016
ISBN9782370114358
Temps mort (Saison 1)
Auteur

Marie-Pierre Bardou

Née en Afrique équatoriale dans une famille d’oiseaux migrateurs, Marie-Pierre Bardou a gardé de ses voyages précoces le goût des départs, même en imagination. Elle teste un peu tous les genres – poésie, nouvelle… - mais c’est avec le roman qu’elle peut, réellement, se laisser « embarquer ». Grande admiratrice du génie fiévreux d’un Dostoïevski ou de l’implacable plume d’un Ross Mc Donald ou d’un Liam O’ Flaherty, elle adore les romans historiques et les thrillers. C’est le plus souvent dans les drames familiaux qu’elle puise sa propre inspiration. Elle a une prédilection pour les grasses matinées et les séries TV, et de temps en temps se laisse séduire par quelques chutes libres – mais toujours avec un parachute. Sinon, son bureau ou son canapé seront les endroits où vous la trouverez la plupart du temps. L’avantage étant qu’ils sont dans la même pièce, pour une très agréable économie de mouvement.

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    Aperçu du livre

    Temps mort (Saison 1) - Marie-Pierre Bardou

    cover.jpg

    TEMPS MORT

    Marie-Pierre BARDOU et Kathy DORL

    Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords

    Copyright 2016 Éditions Hélène Jacob

    Smashwords Edition, License Notes

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    © Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Polar. Tous droits réservés.

    ISBN : 978-2-37011-435-8

    ÉPISODE 1

    « Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner. »

    Audiard

    Le Pacha

    PSYCHOPROLOGUE

    Jeudi 16 février 2012 à 22 h 20 (heure française)

    — T’es là ? Youhououou ?

    PK regarde la mire d’un bleu azur de Skype qui la nargue et se fout de sa gueule : ça fait quinze minutes qu’elle attend une réponse, en vain. Elle a testé tous les smileys à disposition et des petits bonshommes s’alignent sur l’écran dans des postures bizarres.

    Elle soupire.

    — Désolée, désolée, j’avais oublié l’heure !

    Enfin, la voix et le visage de Saule, essoufflée.

    — Mais qu’est-ce que tu fichais ? Vingt minutes de retard, c’est plus du retard, c’est un ajournement !

    — On ajourne ? s’exclame Saule, ravie. Parce que mon émission n’est pas finie et que Dickens a fait un cauchemar pendant sa sieste, il est avec moi. Mon minuscule ange d’amour, viens dire bonjour à la dame !

    — Sa sieste ? Mais il est… ah oui, c’est vrai, 16 h 20 à Miami ! J’avais oublié que…

    Mais PK pérore dans le vide. Une petite tête hirsute apparaît soudain dans le coin de l’écran.

    — Bavour…

    — Son oreiller lui a explosé dans la tronche ?

    — Parce que t’es pimpante, toi, au saut du lit ?

    — Fais gaffe, il est en train de baver sur ton cla…

    — Va chercher Donnall, qu’on fasse les présentations !

    — Saule, on n’a pas le temps…

    Le petit Dickens commence à gesticuler sur place.

    — Ve voir Donald !

    — Non, Dickens, on a des choses importantes à discuter avec ta maman, temporise PK.

    — DONALD ! hurle la terreur en couche-culotte.

    De l’autre côté de l’Atlantique, PK fait un bond sur sa chaise.

    — OK, je vais le chercher.

    ***

    — Voilà, Donnall, je te présente Saule, mon amie américaine, et son fils Dickens.

    Une grosse tête d’ado boutonneux à l’air niais colle son nez sur l’écran.

    Dickens, effrayé, recule d’un pas, puis deux avant de chuter sur ses fesses, heureusement protégées par sa couche. Il se met à hurler :

    — PAS DONALD ! LUI PAS BEAU ! MOI VEUX DONALD !

    PK soupire.

    — On ajourne ? tente Saule entre deux hurlements.

    — On n’ajourne rien du tout, Saule ! Bâillonne ton gosse, enferme-le, mais surtout FAIS-LE TAIRE ! Mes oreilles n’en peuvent plus !

    — OK, OK ! Je vais le confier à la nounou qui fait le ménage, je reviens.

    Re-soupir de PK.

    Saule réapparaît rapidement à l’écran.

    — Pfff, tu te rends compte quand même qu’on ne s’est pas parlé – de vive voix, j’entends – depuis presque quinze ans ? Et tu commences par m’engueuler ?

    Un silence bienvenu. Du côté de chez PK, un couinement.

    — C’était quoi, ça ?

    — Tommy, le chien. Il a encore coincé sa queue dans la chaise.

    — Un chien ne peut pas se coincer la queue dans une chaise, ou alors il a vraiment une très longue queue, ce n’est donc pas un chien, mais un Marsupilami.

    — Lui, il peut et ce n’est pas un Marsupilami… Bon, tu as raison : on ne va pas se prendre la tête pour nos retrouvailles ! Tu regardais quoi, à la télé, je veux dire avant la tempête Dickens ?

    — Une émission de cuisine géniale ! Ils font des trucs incroyables, tu devrais… Ah non, c’est vrai que tu n’as pas la télé.

    — Tu sais qu’en Somalie, les émissions culinaires sont diffusées sur la chaîne histoire ?

    — La chaîne histoire ? Connais pas !

    — Ça m’étonne…

    — Mais ici, en Floride, ça cartonne grave ! Toutes les ménagères de moins et de plus de 50 ans veulent épater leurs invités avec des meringues à la framboise et des gâteaux en forme d’hélicoptère ! Les métrosexuels aussi.

    — Vraiment ? Tu es une mine d’informations culturelles, ma Saule !

    — Voui. C’est quoi, ce bruit ?

    — Je me roule un joint. À défaut de respirer, tu pourras admirer la fumée !

    — Et tu crois que j’y verrai des éléphants roses ?

    — Je sais pas… Moi, j’en vois en tout cas ! Ils sont pas roses et ce ne sont pas des éléphants, mais bon, on ne va pas chipoter !

    Désormais entourée d’un épais nuage d’un gris-blanc laiteux, PK reprend :

    — N’oublions pas les codes ! C’est pour ça qu’on avait rendez-vous, tu te souviens ? À 22 heures, heure française ?

    — Rhoo, t’es pénible ! OK, allons-y pour les codes !

    — Tu ouvres bien tes écoutilles ?

    — Et je note !

    — « Clémentine peut se curer les dents »…

    — Les cure-dents abîment la gencive !

    — Pfff, ça veut juste dire qu’on a piraté ma boîte mail ! Je préfère anticiper, on ne sait jamais… Bon, le suivant : « Il faut avoir des pipes pour trier les lentilles »…

    — Aaaaattends, tu vas trop vite ! Tu vois que tu t’intéresses à la cuisine, toi aussi !

    — … ce qui signifie : c’est OK, j’ai un accès sécurisé. Je te les ai tous mis dans le dossier, Saule, tu pousses un peu quand même !

    — Ah, mais je me souviens d’un truc, ça parlait de gnôle, non ?

    — « Demain, la mélasse deviendra du cognac » : silence radio jusqu’à nouvel ordre. Un genre de gnôle, oui ! Et : « Le canapé…

    — … a été recouvert de velours marron ! triomphe Saule.

    — …  se trouve au milieu du salon » : je me connecte demain à 10 heures.

    — Bon, je n’étais pas loin, là !

    Sur l’écran, le visage de Saule se tourne sensiblement vers la télé, derrière elle.

    — C’est dingue ce qu’ils arrivent à faire avec des salsifis, quand même !

    — « Athalie est restée en extase ! »

    — Quoi ? Qui est en extase ? Ce sont que des salsifis !

    — « Athalie est restée en extase » : je ne suis pas seule de toute la journée, n’envoie rien.

    — Ah ? Je dois t’envoyer quelque chose ?

    — Saule ! Ce sont des CODES !

    — Ah merde, il y en a encore ? Des codes, je veux dire, parce que les salsifis… je ne sais pas en quoi ils ont été transmutés…

    — Maintenant, passons au dossier partagé sur le Net. Tu cliques ici, tu vois ?

    — Non, je ne vois rien, répond Saule, la tête dévissée vers l’écran de sa télé.

    — Hé ho ! Saule ! Youhou ! C’est par ici que ça se passe !

    — Oups, pardon !

    — Bon, révisons. Si je t’annonce que le canapé est au milieu du salon, tu me réponds quoi ?

    — Que c’est de très mauvais goût !

    — NON, SAULE ! s’écrie PK.

    En mode surchauffe, telle une cocotte-minute, elle actionne sa soupape de sécurité, respire profondément avant de reprendre :

    — Non, cela veut dire que je me con-necte de-main à 10 heu-res.

    — OK, on se voit demain alors ?

    — NON, ON NE SE VOIT PAS DEMAIN !

    — Ben faut savoir ce que tu veux, aussi…

    — Saule…

    1.

    From : Saule.Pleureur@taspaslelook.com

    To : pk@gmal.com

    Subject : Ch’tite question…

    Monday, June 11, 2012

    2:29 PM

    Youhou ma petite PK,

    J’espère que tout va bien dans la Creuse. Halala, habiter en pleine nature, c’est le fantasme de beaucoup de citadins. Courir après le temps tous les jours, être coincé dans les bouchons, dans la peur, subir la pollution. Beaucoup d’entre nous rêvent de vivre une existence plus calme, plus sereine. Toi, tu as eu le cran de franchir le cap, tu as décidé de fuir la vie trépidante de nos villes modernes, de te déconnecter complètement. Quel courage !

    On tourne le robinet et l’eau arrive tout de suite ? Fini ! Vous voulez y voir plus clair ? Il suffit d’appuyer sur l’interrupteur. Fini ! Vous avez froid ? Il suffit de mettre en route le thermostat. Fini aussi ! On a tendance à oublier combien ces problèmes sont vite réglés. Toi, mon amie, tu dois installer des panneaux solaires ou une éolienne, creuser un puits. Tu peux te chauffer au bois, mais couper du bois reste éreintant et cela prend beaucoup de temps. Tu es digne de respect, une vraie mère courage soumise aux rudes saisons, à la pluie, à la neige, le tout en sabots fourrés de paille et en t’éclairant à la lampe à huile. Et non, je ne te cire pas les pompes, je relate des faits.

    Napoléon a commis l’erreur d’attaquer la Russie en décembre et on a vu comment cela s’est fini ! Mais toi, tu fais attention, normal, tu es d’une intelligence hors du commun ! Quand il fait beau, tu fais des réserves, tu t’occupes de ton stock de nourriture comme les écureuils ! Tu es très futée, ma PK, tu conserves ton bois pour l’hiver, tu prépares tes couvertures en laine et ta doudoune avec manches (parce que tu es perspicace) et tu es prête à affronter les longs et difficiles mois de frimas. Ainsi prémunie, tu peux faire face au froid au fond de ta hutte en sirotant ton « thé » concocté à base d’aiguilles de pin ou d’herbes qui donnent la colique (sauf si le dosage est respecté), tout en lisant les mémoires de Jean-Luc Lahaye.

    Comme je t’envie, ma PK, je suis fière d’être ta meilleure amie.

    Parce que des supra-connasses, j’en croise régulièrement, ton amitié m’aide à les supporter. Entre celle qui fait semblant de ne pas te reconnaître dans la rue, celle qui t’insulte alors qu’elle te grille la priorité, l’autre qui te fait ouvrir ta valise pour retirer l’excédent non autorisé de vingt grammes, la milliardaire qui te lance « Il faut vivre ses rêves ». Et la pire de toutes, celle qui pense que si tu n’as pas trois enfants, tu as raté ta vie. Mais je suis sûre que la majorité des supra-connasses sont en fait des mecs. Des pauvres types comme Mike. Tiens, en parlant de Mike ou de ce qu’il en reste, j’aurais une petite question.

    Au préalable, je te suggère quelques exercices de respiration, question de te relaxer. Ne cherche pas à comprendre, c’est juste que Saule, ta meilleure amie, ta copine de toujours, se préoccupe de ton épanouissement.

    Place une main au centre de la poitrine et l’autre sur le bas de tes côtes, là où commence l’abdomen. Pense à ton ventre comme à un ballon, regarde-le si besoin, les bourrelets t’aideront à le visualiser. Inspire lentement et profondément par le nez. Laisse entrer l’air bien lentement jusqu’à ce que le ballon soit pleinement gonflé. Retiens ton souffle pendant cinq secondes, pas plus ! Je n’ai pas besoin d’un second cadavre sur les bras. Expire doucement. C’est bon ? Tes poumons sont vides ? Répète cet exercice trois ou quatre fois. À chaque reprise, tu te sentiras de plus en plus détendue.

    Une fois que tu seras complètement calme et relax, tu pourras lire la suite.

    Tu sais que le fait de retomber sur une ancienne amie, mon amie d’enfance, m’a émue aux larmes, j’ai été heureuse de voir à quel point je faisais nettement plus jeune que toi. (As-tu reçu la tête de Mike ?) J’ai été tellement contente de constater à quel point tu ressemblais à ta mère. (En fait, je t’ai envoyé un colis il y a maintenant plusieurs jours.) C’était comme si on ne s’était jamais quittées. (Dans ce colis, y’a sa tête, et comme tu n’es pas revenue vers moi…) Il faut qu’on rattrape le temps perdu (… en poussant des hululements comme à ton habitude). Heureusement que tu m’as dit ton nom, car sur les photos, je ne t’aurais pas reconnue, enfin ta mère, oui. Toi, non. (Alors je me suis dit que tu ne l’avais peut-être pas reçu.) J’ai réalisé que tu étais nettement moins rancunière que par le passé. (C’est super lourd, une tête.) Mais que par contre, côté égocentrisme, tu n’avais pas trop changé. (J’ai peut-être fait l’erreur de ne pas suffisamment affranchir le colis.)

    En réalité, je me rends compte à quel point nous évoluons dans la vie. Le caractère s’émousse, se lisse, on prend mieux les choses, on gère son stress, on encaisse les mauvaises nouvelles. On se pose, on devient sereine, on est calme, très calme et très décontractée, tu sens tes paupières lourdes, PK, très lourdes… Tu vires de ton esprit toutes les pensées négatives, tu imagines une créature bienveillante, moi par exemple, assise à côté de toi et qui veille sur ta personne, comme ton ange gardien. Je suis quelqu’un de confiance, qui va t’accompagner, tu es en sécurité, PK.

    Maintenant que tu t’es débarrassée de tes pensées négatives voire de ta colère, tu vas répéter plusieurs fois calmement : « Saule est mon amie, c’est une femme extraordinaire, je n’ai aucune colère contre Saule. » Tu vas alors ressentir une chaleur qui se dégage de la région de ton ballon ou de tes bourrelets, comme tu veux. Une chaleur qui va t’envahir et te permettre de complètement te laisser aller et te décontracter.

    Maintenant, tu es tout à fait bien et détendue, tes idées s’apaisent et se calment.

    Voilà, il faut impérativement que tu restes dans cet état de paix et de relaxation le plus longtemps possible. Enfin le temps que je me déconnecte de Skype et que je coupe mon téléphone pour les quelques décennies à venir.

    Temps mort !

    Mais surtout reste calme, PK, tout va bien, enfin à peu près.

    C’n’est pas la fin des haricots, arrête de prétendre chaque soir que le lendemain, ce sera la fin du monde, tu auras forcément raison un jour, mais pas tout de suite.

    Saule.

    (En mode Kaa du Livre de la Jungle.)

    2.

    De : pk@gmal.com

    À : Saule.Pleureur@taspaslelook.com

    Objet : Re : Ch’tite question… Suis sûre que le serpent à plumes a la réponse ! Ou le serpent à dents ?

    Mardi 12 juin 2012 à 23 h 05

    Et il est où le bonbon, hein ? Il est où ?

    Je parle du bonbon de la grand-mère, Saule, le message codé que tu eus dû m’expédier (pas à la grand-mère, à moi !) dans ton mail d’hier afin de me demander, de manière parfaitement sobre et discrète, si j’avais reçu la bobine de l’autre con !!!

    Mais espérer la sobriété et la discrétion, chez toi, c’est un vœu aussi pieux que ceux d’une nonne devant Ryan Gosling (je parle des vœux). Non non non, toi tu sais qu’il y a dans l’ashram un espion retors et tu m’envoies, la bouche en cœur : « Est-ce que tu as reçu la XXX de XXX ? »

    J’ai effacé ton mail par précaution, mais si tu pouvais juste te rappeler un très léger détail : si quelqu’un est tombé dessus avant que je l’éjecte de ma bécane, tu es celle qui court le plus de risques ! Ça me tue que tu ne sembles même pas t’en rendre compte !

    Ohé ? Y’a quelqu’un là-dedans ? Toc-toc ?

    Donc, pour répondre à ta sibylline question, c’est NON. Non, je n’ai pas reçu le chef de l’autre naze, merci, je ne souhaite d’ailleurs pas le recevoir !

    Mais vu la teneur de tes propos, mes espoirs de quiétude s’envolent tels des corbeaux noirs dans un champ de blé…

    Qu’est-ce que tu en as chifu, hein, de la binette du gros con ? Mais heu ! Je voulais dire fichu ! Si tu l’as envoyée, pourquoi je ne l’ai pas ici, en face de moi, à me dévisager de ses vilains yeux globuleux ?

    Tu crois que c’est les Douanes ? Ils vont bien finir par fourrer leur nez dans tes colis particuliers, et là on sera toutes les deux dans la merde ! Mais, pardon de me répéter, toi plus que moi, très chère…

    Oui, je sais, je rabote. Radote. Mais vois-tu, depuis quelques semaines, je suis un tantinet sous pression. J’ai le palpitant qui fait des claquettes, mes eczémas divers et variés qui s’éclatent la rate sur toute ma surface de peau disponible et je ne suis pas d’humeur très égale. Enfin si, égale dans le genre bombe H en cours d’explosion…

    On ne le dirait certes pas, ma douce et tendre amie américaine, mais tandis que je t’écris, j’ai à peu près trente-six joints dans la tronche (bientôt trente-sept, mais le dernier je ne l’ai pas encore fini) et je n’ai pas le

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