Temps mort (Saison 2)
Par Marie-Pierre Bardou et Kathy Dorl
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À propos de ce livre électronique
Quand la très citadine et américaine Saule retrouve son amie d’enfance dans un ashram de la campagne française (profonde, la campagne de la Creuse...), c’est un choc.
Adieu, le luxe des boutiques de Miami. Bonjour à une communauté bio « d’herbe-lués » sacrément haut perchés, aux rots et aux pets, à une hygiène relative, à une bicoque humide et à un confort précaire.
Seule Élisabeth, dite Petit Kiwi, dite PK, la soutient dans cette épreuve.
Car si les filles sont expertes dans le dézingage de ceux qui se mettent en travers de leur route, elles restent féminines.
C’est justement ce côté féminin qui rattrape PK : elle décide de détaler aussi sec de l’ashram, direction Londres, laissant Saule face à son destin avec les mouches.
Après la saison 1 de « Temps mort », retrouvez PK, devenue Miss Météo à Londres et Saule, l’ex-citadine, désormais coincée dans l’ashram.
Encore une fois, tout va partir en vrille.
Car elles trucident, décanillent, découpent, acidifient, crament, tronçonnent, toujours sans être douées pour le crime parfait.
Elles sont vernies, pas comme leurs victimes.
Au programme de ce nouvel opus « serial-thriller-gore » jubilatoire qui ne laisse aucun temps mort : magrets de canard, rosbifs anglais, fer à friser, famille royale et Jude Law.
Bon, peut-être pas de Jude Law, en fin de compte.
Marie-Pierre Bardou
Née en Afrique équatoriale dans une famille d’oiseaux migrateurs, Marie-Pierre Bardou a gardé de ses voyages précoces le goût des départs, même en imagination. Elle teste un peu tous les genres – poésie, nouvelle… - mais c’est avec le roman qu’elle peut, réellement, se laisser « embarquer ». Grande admiratrice du génie fiévreux d’un Dostoïevski ou de l’implacable plume d’un Ross Mc Donald ou d’un Liam O’ Flaherty, elle adore les romans historiques et les thrillers. C’est le plus souvent dans les drames familiaux qu’elle puise sa propre inspiration. Elle a une prédilection pour les grasses matinées et les séries TV, et de temps en temps se laisse séduire par quelques chutes libres – mais toujours avec un parachute. Sinon, son bureau ou son canapé seront les endroits où vous la trouverez la plupart du temps. L’avantage étant qu’ils sont dans la même pièce, pour une très agréable économie de mouvement.
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Avis sur Temps mort (Saison 2)
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Aperçu du livre
Temps mort (Saison 2) - Marie-Pierre Bardou
TEMPS MORT 2
Marie-Pierre BARDOU et Kathy DORL
Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords
Copyright 2017 Éditions Hélène Jacob
Smashwords Edition, License Notes
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© Éditions Hélène Jacob, 2017. Collection Polars. Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-560-7
ÉPISODE 1
« Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
Audiard
Les Tontons flingueurs
PSYCHOPROLOGUE
Samedi 29 septembre 2012
Au fond de la Creuse
— Et les w.-c., tu as vu les w.-c. ?
Élizabeth regarde Saule avec un air de commisération profonde.
— Oui, Saule. Je les ai vus. Je te rappelle que je vis ici depuis presque dix ans… Si je n’avais jamais été faire un petit tour aux w.-c. en dix ans, je pense que je serais inscrite au Guinness des records. Ou que je serais le cobaye favori des chercheurs en médecine.
Saule, insensible à son sarcasme, est toute à son effarement. Elle se tord les mains en répétant sa litanie :
— Mais ils sont tout pourris ! Et il y a de la boue partout ! Et les gens sont trop bizarres ! PK, je ne veux pas rester là, pas rester là, pas rester là…
Ça y est, le disque se raye à nouveau, soupire intérieurement son amie. Il fait encore doux pour une après-midi d’automne, les deux jeunes femmes se sont installées derrière la bâtisse principale, allongées sur des transats de fortune – fabriqués avec des palettes –, à l’ombre d’un immense chêne qui déploie sa ramure impressionnante au-dessus d’elles.
Saule continue à grommeler : elle vivait jusqu’ici dans une grande cité américaine avec des habitudes de citadine bien ancrées. Elle aime le monde, le bruit, la vie, avoir mille choses à faire. L’ennui n’existe pas, en ville. Toujours un pote à voir, un verre à boire, une expo à visiter, un magasin ouvert… Aux States, Saule ne s’arrêtait jamais.
Elle adorait entrer dans les boutiques de luxe tenues par de beaux hommes gay et regarder chaque article avant de choisir celui qui ferait exploser la carte Platinum de Mike. Elle fréquentait aussi les supermarchés, là où il y a toujours du monde. Des vieux, des jeunes, des virils, des cons, des moches, des pressés, des cool… Elle prétendait détester faire ses courses et, pourtant, elle ne manquait jamais une occasion d’y aller.
Mais tout ça, c’était avant.
L’ashram est une expérience plus qu’inhabituelle. Pas de boutiques de souvenirs, pas de visite d’une abbaye ou de shopping dans quelque supérette de village. Non ; rien, sauf la campagne. Point.
Une maison moisie, des champs, des dindons, des moutons au loin et rien. Voilà la vie dans l’ashram, une sorte de communauté qui regroupe un ensemble de tarés tout aussi délabrés que leur bicoque, persuadés que le retour à la Nature est l’essence même de l’humanité. Le genre d’expérience qui vous change une Saule.
Elle a très mal dormi la première nuit et les trois suivantes également.
Dehors, dès que l’obscurité tombe, les animaux offrent un concert des moins rassurants. Dans la vieille baraque, tout est humide. Les araignées et les insectes ornent les murs, les acariens font la fête dans les matelas.
Mais elle est où, cette boulangerie, putain ??!
Au premier petit-déjeuner, Saule a tenté de se persuader que la campagne, c’était pas si mal, même sans les croissants. Aucune voiture. Aucun rodéo en scooter. Que des mouches qui bzzz, le bois qui craque et les bruits de bouche de ses colocataires. Une séance de bronzage dans l’herbe, une promenade aux alentours à faire des bouquets de fleurs sauvages et trente pages de bouquin plus tard, il lui fallait une activité. Seulement que faire, quand il n’y a rien à faire ?
Saule angoisse, elle tente de tromper l’ennui avec quelques activités passionnantes : enlever ses poils récalcitrants à la pince à épiler, rompre le silence environnant en chantant, jouer au Mikado avec des branches.
Elle s’est pris une claque lorsqu’elle s’est rendu compte que, dans sa valise, elle n’avait que des sandales compensées, peu pratiques pour marcher sur les chemins de la campagne. Devoir cohabiter avec une araignée dans la douche, rester calme quand les millions de papillons de nuit se posent sur elle, sursauter au moindre bruit provenant des buissons, découvrir que les scarabées volent et peuvent vous foncer dessus tels des drones armés… Mais elle a pris sur elle, car PK, sa fidèle amie – fidèle est un bien grand mot –, est à ses côtés.
Dickens est entre les mains d’Angèle, qui s’est emparée du petit dès qu’elle l’a pu, au pur ravissement du gosse, d’ailleurs. Donnall est sans doute occupé avec ses chères limaces, quelque part ; les autres… Ducati traîne dans le secteur, faisant semblant de rafistoler un truc – à l’origine un vélo, tellement antique qu’on ne comprend plus très bien à quoi il peut dorénavant servir. Mais, ici, on ne jette rien. Le vieux est donc en train d’huiler des gonds et de démonter des pneus, avec tout un attirail mécanique autour de lui, tout en lançant des coups d’œil frénétiques aux deux femmes installées à quelques mètres de lui. Du coup, il ne regarde absolument pas ce qu’il fait et, d’ailleurs, sans doute ne sait-il même pas ce qu’il fait. Régulièrement, il grimace quand il se coince un doigt dans un machin en ferraille, mais garde les yeux fixés sur une Saule verdâtre. Ce mec lui donne envie de vomir.
— Et l’autre, là…, reprend-elle en chuchotant… Le décati, il me fait flipper !
— Tu peux parler normalement, tu sais, répond PK. Il est sourd comme un pot.
Saule gémit. PK ne l’écoute plus, mais elle regarde autour d’elle d’un œil neuf – celui de Saule. C’est vrai que la baraque semble prête à s’écrouler au moindre souffle d’air. C’est vrai aussi que la terre est pleine de gadoue huit mois sur douze, que ça pue le fumier et qu’on ne peut pas marcher sans éviter les bouses – de vache, ou autres individus dont il vaut mieux ne rien savoir.
PK aime le silence, la majesté des arbres et la vie secrète des forêts. Mais elle comprend que Saule a, en partie du moins, raison : c’est minable, ici. Et, entre l’autre vieux schnock qui bave – littéralement – dans le sillage de la nouvelle venue, Birdie et ses voix intérieures, Sam et ses délires psychotiques, Angèle qui se la joue grand gourou… Ils sont tous barrés.
Quelques jours plus tôt, ils ont accueilli un groupe censé célébrer un obscur rite chamanique. Le but de ces hôtes – payants, bien sûr : découvrir quel était l’animal emblématique de chacun. Après une nuit de transe, aidés par des herbes étranges au nom imprononçable, qui les avaient tous fait vomir partout, ces doux illuminés leur ont raconté leurs visions et leur rencontre avec leur « guide », leur animal totem : ça grouillait d’aigles, d’ours, de loups, à la limite d’élans… Bizarrement, aucun d’eux n’a été visité par un être plus modeste, comme une tortue ou une souris, à croire que les esprits ne savaient pas habiter d’humbles demeures… Ils étaient condamnés, semblait-il, à n’avoir pour clients que des gens qui leur ressemblaient : des égarés.
PK se redresse sur son transat, grimaçant sous la sensation des arêtes du bois mal équarri. Dix ans qu’elle se contente d’expédients, de combines, aux côtés de paumés qui vivotent dans leur existence minable de rebuts et d’exclus. Dix ans. Elle a largement payé son dû.
1.
De : saule@yahouille.com
À : pkpaspq@coldcase.com
Objet : Outai ?
Mardi 2 octobre 2012 à 11 h 15
Ma douce PK,
Pourrais-tu m’expliquer ce que tu fabriques et où tu te trouves ?
Cela fait à peine quelques jours que je suis arrivée dans les abysses de ta campagne profonde et tes collègues de l’ashram se contentent de hausser les épaules en mâchouillant des bâtonnets de « je ne sais pas quoi » et de cracher à mes pieds lorsque je leur demande où tu es passée.
Cette bande de bobos écolos ressemble à une famille de cockers, l’air toujours triste et avachi, en train de ronger des os à mastiquer Pedigree. En plus, je te signale que tes potes sont loin d’être propres. Je t’avoue que ça manque un peu d’assainisseurs dans le coin, et de déodorants aussi. L’eau est précieuse, mais, merde quoi, une douche n’a jamais tué personne ! Et, même si votre cabane d’aisance équipée de toilettes sèches est tout au fond du jardin, mon pif d’Américaine est un peu déstabilisé et mes intestins, complètement bloqués. Je ne me vois pas en train de remuer la sciure pour recouvrir mon offrande, je ne suis pas un chat. De plus, il est hors de question que mon popotin aille faire un tour là-bas. C’est l’open bar des mouches. Elles y organisent des happy hours tout le long de la journée. Du coup, je suis constipée.
Je ne m’inquiéterais pas de ton absence depuis maintenant cinq jours si ton fils, Donnall, ne s’était pas volatilisé non plus et si Dickens ne pleurait pas sans cesse à la recherche de son « canard » préféré. Je te rassure, lui n’a pas de problèmes intestinaux, il n’a pas à tailler la bavette aux mouches dans votre adorable petit coin d’intimité, car, comme tu le sais, mon chérubin de 3 ans fait encore dans des couches. Jusqu’à présent, ça ne me dérangeait pas trop, sauf que ce ne sont plus des changes complets jetables ! Eh oui, Mâdâme, tes potes, bo-bios et chiants, m’imposent des langes en tissu que je dois nettoyer tous les jours au lavoir, et c’est la même chose pour nos ragnagnas ! Et hop : bandes de linges à frotter sous l’eau froide, avec un savon dont l’aspect et l’odeur feraient fuir un putois et exploser de rire une colonie de cafards en goguette ; d’ailleurs, j’en ai croisé quelques-uns dans la cuisine commune. Bah oui, on ne pollue pas la planète, chez vous, on vit en harmonie avec les animaux, surtout les insectes. Non, je crois plutôt que vous avez tous décidé de M’EMMERDER !
Je me calme.
Si tu avais eu l’amabilité de me signaler ces petits détails au préalable, j’aurais réfléchi à deux ou trois fois, voire quatre ou cinq, avant de quitter la civilisation moderne pour la préhistoire. À cause de toi et des événements, je n’ai pas eu d’autre choix que de décamper à toute vitesse de Miami, mon gamin sous le bras.
Je n’ai pas un rond pour sortir de cet enfer, ni même me payer une manucure. Quoique, quand je compare mes cuticules aux ongles noirs de mes nouveaux colocataires, je me dis que je n’ai pas encore touché le fond de la faille de San Andreas, si fond il y a. Par contre, la cavité existe : c’est le trou du cul du monde ICI !
J’ai fait plus ample connaissance avec la mère Angèle. Elle n’est pas vieille, mais la meuf est en mode « supra-naturel » : cheveux gris filasse, peau fanée et ses chicos sont jaune canari.
Les repas sont splendides et raffinés. Angèle balance un chaudron fumant, hors d’âge, contenant une potée indéfinissable, sur une toile cirée douteuse qui pourtant couvre une magnifique table de ferme – il faudrait que je lui parle déco, à celle-là.
Quand nous « dégustons » sa préparation improbable dans des assiettes ébréchées qui n’ont jamais vu un lave-vaisselle de leur vie, c’est simple, je porte des boules Quies que j’ai rapportées des States pour éviter les bruits de mastication alentour, c’est insupportable, je suis prête à commettre un meurtre tous les soirs. Roter et péter, c’est bon pour la santé, mais pas à table, merde ! Du coup, Dickens s’y est mis aussi !
Le midi, le repas est nettement plus recherché : sandwiches aux oignons, et le pain est à la hauteur de l’ashram, rassis.
L’autre jour, j’ai craqué : j’ai voulu m’enfuir, seule. Dick, mon petit Dickens adoré, lui s’éclate ici. Il a refusé de suivre maman. Il se pâme devant les limaces de Donnall qui s’en donnent à cœur joie dans vos potagers hyper-bio. Alors j’ai décidé de partir à pied, dans ta contrée dont la définition « pittoresque » n’est plus adaptée, déterminée à me rendre à un poste de gendarmerie pour demander de l’aide, puis revenir récupérer Dick.
Sauf que je n’avais pas fait une centaine de mètres dans ta Creuse profonde que j’ai croisé le Débris. Je me souviens qu’il a terrorisé Donnall. Je comprends et je compatis. Effrayée par le rebouteux du coin, j’ai rebroussé chemin et me suis réfugiée dans mon semblant de chambre, isolée par des rideaux de lanières en plastiques toutes poisseuses qui ressemblent à de vieux attrape-mouches, d’ailleurs elles sont là tous les soirs, les mouches : la nuit, elles migrent des toilettes vers la maison, pour dormir.
Et moi, je suis devenue insomniaque, je suis épuisée. En plus, Dickens est debout à six heures. Tu sais, vouloir des enfants, quand on n’est pas du matin, c’est comme espérer survivre aux périodes de Noël alors qu’on est une dinde. Angèle s’est proposé de le prendre en charge. Mais j’ai tellement peur qu’il se chope une infection nosocomiale que je me lève. J’en peux plus, PK !
Il me faut de l’argent, je dois me barrer d’ici. Où que tu sois, s’il te plaît, lis mon mail, j’ai besoin d’aide ! Reviens vite ! Au fait, il est très sympa votre vieil ordinateur, j’ai l’impression de faire de l’archéologie et de découvrir un objet du Néolithique. Sa mémoire est aussi vive que celle d’un centenaire atteint d’Alzheimer.
Cerise sur le gâteau ou plutôt tofu sur le seitan : Ducati, ou plutôt décati, ne me lâche pas d’une semelle. Je ne supporte plus son regard libidineux et son haleine chargée. Encore un petit détail que tu avais omis de me dire ! Je m’attendais à la copie d’un Bradley Cooper, et je me retrouve avec Quasimodo qui bave devant moi. Ce pot de colle nous imagine déjà, gambadant ensemble sur la plage au coucher du soleil, les algues s’entrelaçant dans nos doigts de pied. Ce matin, il m’a amoureusement beurré deux biscottes. Il ne me lâche plus. Je craque !
Zut le voilà qui rapplique, je te laisse.
Sors-moi d’ici !
Saule en mode Cendrillon.
2.
De : pkpaspq@coldcase.com
À : saule@yahouille.com
Objet : Re- Outai ? Ben ailleurs !
Vendredi 5 octobre 2012 à 19 h 10
Hi !
Il faudra qu’on m’explique pourquoi les Londoniens, par ailleurs si fair-play et tolérants, se transforment en psychopathes dès qu’ils posent le pied dans les escalators de leur métro. Si, la tête un peu ailleurs et sans penser à mal – sans penser tout court, en fait –, tu as le malheur de te coller à droite des marches et d’attendre tranquillement que le machin mécanique te hisse jusqu’à l’étage supérieur… my god ! Une déclaration de guerre ou une veste bourrée d’explosifs n’aurait pas moins d’effets ! Tu te retrouves, éberluée, avec une dizaine de pitbulls vociférants dans ton dos, bave aux lèvres et prêts à t’écharper vivante !
Il faut vraiment se pousser illico sur la file idoine – la gauche, pétasse ! – en te confondant en excuses, si possible avec le pire accent français que tu puisses articuler… ce qui n’est pas trop dur, en ce qui me concerne, je parle anglais aussi bien qu’une vache espagnole élevée au Danemark.
Bon, ces petites menaces de mort exceptées, Londres me va très bien. Ici, personne ne te regarde de travers, quels que soient tes vêtements, ton allure ou ton attitude, et j’ai dû faire bien gaffe à cesser de fixer les passants avec ahurissement, car c’est vraiment très mal vu dans ce coin de l’Europe. Mais il faut avouer qu’ils aiment l’extravagance, les Anglais ! Tu croises des skinheads – ça existe encore, si si ! L’espèce n’est pas éteinte ! – au coude à coude avec des petites bonnes femmes qui semblent tout droit sorties d’un roman d’Agatha Christie, des messieurs très dignes se rendant sans aucun doute à une tea party tenant la porte à des adolescentes dont la jupe n’atteint même pas la « table de jeu » comme disait ma grand-mère. Le premier choc passé, c’est rafraîchissant.
Bien sûr, je suis allée faire un peu de shopping. Tu sais que je ne suis pas une fashion addict à ta hauteur et qu’une séance de lèche-vitrines a autant d’attraits, à mes yeux, qu’une dent à déminéraliser. Mais