Le prix du silence
Anaïs plongea la main dans la poche de son jean pour y prendre son téléphone. C’était Fabien, son compagnon.
– Alors, c’est comment ? Tu ne m’avais pas dit qu’il s’agissait d’un ancien orphelinat !
– Toi, tu as fouiné sur Google. La construction date du milieu du XIXe siècle. Elle est immense. Je ne l’ai pas encore visitée, je n’ai pas les clés, mais elle a l’air costaud. Il y a un grand parc qui voisine avec un bois. S’il n’y a pas trop de travaux, ça pourrait être l’endroit que je cherche depuis des mois. Les bonnes sœurs avaient un grand potager, la terre est bonne.
Anaïs eut soudain l’impression qu’elle parlait toute seule.
– Fabien, tu m’entends ?
Elle s’était déplacée en discutant et, en arrivant sous les arbres, avait perdu le réseau. Elle imaginait déjà un parcours d’accrobranche dans le bois et différents ateliers à l’intérieur de la bâtisse.
Ce serait facile de redonner vie au potager et d’y initier les enfants. D’après les photos que lui avait montrées la secrétaire de mairie, c’était l’endroit idéal pour réaliser le projet de son association. La municipalité était prête à louer les lieux pour une somme symbolique et elle pourrait obtenir des subventions pour les travaux. De tous les endroits qu’elle avait visités depuis qu’avait germé dans son esprit ce projet de centre aéré pour enfants défavorisés, celui-ci semblait être le plus approprié.
Curieuse, elle pénétra dans le bois. Sous les frondaisons, on apercevait à peine un coin de ce ciel bleu coutumier de la région nîmoise. Un lapin fila à ses pieds, elle poussa un cri de surprise. Les enfants adoreraient cet endroit. Mais elle ne prendrait sa décision qu’après avoir visité la grande bâtisse aux allures de château et, surtout, quand elle connaîtrait le montant de la participation du conseil régional.
Son association n’avait pas encore les reins très solides. Elle croisa les doigts,
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