Une vie de chien

ge m’appelle Sirius. Du moins, c’est mon nouveau nom, parce que dans mon ancienne vie, j’étais Cabotin. Je l’aimais bien ce prénom, je le portais bien. J’aime croire que mes maîtres l’avaient choisi avec tendresse. Mais c’était le temps du bonheur où j’ignorais que l’affection des humains est bien versatile. Lorsque je ferme les yeux, je me remémore ces moments-là. Je ne peux les oublier, tant je les aimais, surtout les enfants. Ah, les parties de ballon que nous avons partagées ! Enfin, au début de notre relation ! J’avais 3 mois lorsque j’ai rejoint leur maison. C’était Noël, le salon était joliment décoré. J’étais aux anges, il y avait un grand jardin où je pouvais m’ébattre en pleine liberté. Un coussin moelleux accueillait mes siestes et mes nuits. J’étais tellement heureux ! Jules et Sarah, les enfants, me dorlotaient tandis que les parents, Diane et Samuel, riaient de mes bêtises. J’avais découvert le paradis, je ne savais pas que l’enfer pouvait suivre.

Les premiers mois furent idylliques, malgré quelques sottises dues à mon jeune âge. Tous avaient l’air d’apprécier ma présence parmi eux. Nous habitions la campagne et j’appris à connaître la neige, la pluie, j’appris à vivre avec les animaux de ferme.

Je me suis adapté à leur mode de vie. Et Dieu sait que l’existence avec les humains n’est pas toujours simple ! Il est parfois compliqué de saisir leurs us et coutumes, leurs attentes, leurs envies.

Certains interdits me laissent dubitatifs mais j’ai appris à obéir pour leur faire plaisir. Je suis très câlin et je déteste quand on est fâché contre moi. Aussi je m’efforçais de les satisfaire. Jusqu’au bain que je honnissais ! C’était bien une invention humaine, cette monstruosité !

Et puis, j’ai grandi. Sans me douter que les choses pouvaient changer.

Ce mot semblait magique, même si je ne comprenais pas sa signification. Mais l’intonation de la voix de mes petits maîtres lorsqu’ils parlaient de la mer et de la montagne ne