Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Pot aux roses et noirs secrets: Roman
Pot aux roses et noirs secrets: Roman
Pot aux roses et noirs secrets: Roman
Livre électronique155 pages2 heures

Pot aux roses et noirs secrets: Roman

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Béatrix, jeune femme contemporaine, est à la recherche de réponses sur les silences qui entourent son passé...

Avez-vous déjà caché des vérités ? En imaginant préserver vos enfants avez-vous choisi de ne rien leur dire ? Mais le silence a ses limites et Béatrix va l'apprendre à ses dépens.
Mariée, maman, Béatrix vit en parfaite adéquation dans notre folle époque contemporaine. Cependant, elle a toujours ressenti autour d'elle des non-dits et les comportements d'évitement de son entourage rendent son passé confus, telle une évidence qu'elle aurait négligée.
Quels noirs secrets sa famille a-t-elle pu lui dissimuler ? Et si l’enquête dans laquelle elle s’investissait la conduisait à découvrir le pot aux roses ?
A la fois délicieux, et implacable, Pot aux roses et noirs secrets nous entraîne dans une quête d’identité savoureuse, mêlant anecdotes cocasses et réalisme pittoresque. Un roman qui donne à réfléchir, et apporte de la bonne humeur. Comme une main tendue pour apprendre à tourner la page sur les écueils de la vie.

Découvrez, au travers de ce roman, la vie pleine de non-dits de Béatrix ; une jeune femme à la recherche de son passé.

EXTRAIT

Je ne vivais pas avec mes parents mais chez mon parrain et ma marraine. Pendant son congé maternité, ma mère vint s’installer chez eux ; en aucun cas, elle n’aurait voulu retourner auprès de ses parents pour les raisons évidentes évoquées plus haut.
Après ma naissance, Emily me laissa. Je n’avais pas un sentiment d’abandon, j’étais pensionnaire. Maman ne pouvait pas s’occuper de moi, elle travaillait de nuit. Mon père jonglait avec ses séjours à l’hôpital, s’efforçant de sauver sa jambe. La solution qui avait été trouvée pour mon bien-être était de me confier à une nourrice. Maman et moi passions ensemble les week-ends quand elle ne travaillait pas, et certains mercredis. Elle habitait Paris dans un petit studio près du Marais, moi dans le Val-de-Marne. J’aimais bien aller dans le petit appartement qui me semblait si opposé à ma vie de tous les jours. À cette époque, je me demandais comment des gens pouvaient vivre dans un aussi petit endroit :
« Comme c’est petit chez toi, avais-je dit à maman.
–Oui, c’est bien, non ?
–Riquiqui tout de même, tu peux à peine tourner dans la cuisine, regarde : impossible d’y être toutes les deux.
–Oui, c’est vrai.
–Si tu me prends un jour, ce sera difficile.
–Nous déménagerons.
–Nous prendrons une maison ! » m’étais-je exclamée, enthousiaste.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Amy B. de Mara est née à Paris, et séjourne entre le Var et la capitale. Passionnée et explosive, on retrouve dans ses écrits cette vivacité de style. Il y a quelques années, elle bascule dans l’écriture et publie à présent son premier roman : Pot aux roses et noirs secrets.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie18 oct. 2018
ISBN9791023610024
Pot aux roses et noirs secrets: Roman

Auteurs associés

Lié à Pot aux roses et noirs secrets

Livres électroniques liés

Humour et satire pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Pot aux roses et noirs secrets

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Pot aux roses et noirs secrets - Amy B. de Mara

    Balivernes

    « On » m’a dit de ne rien dire

    « On » a fait une promesse

    « On » n’a pas voulu s’en mêler

    « On » a attendu tes questions

    « On » n’a pas voulu te faire de la peine

    « On » n’a pas voulu désobéir

    « On » a pensé que ce serait mieux pour toi

    « On » a fait de notre mieux

    « On », etc.

    Quel pauvre « On » … !

    « On » et « Tu devrais » sont sur un bateau. « On » tombe à l’eau, qui reste-t-il ?

    « Tu devrais » !

    « Tu devrais » tourner la page

    « Tu devrais » te faire aider

    « Tu devrais » laisser tomber

    « Tu devrais » aller vers le futur

    « Tu devrais » ne plus y penser

    Prologue

    La « tête de nègre » a toujours été le mets sucré que je préfère ; pourtant je n’ai pas d’appétence particulière pour les saveurs douces. Après un plat roboratif, je n’ai aucun besoin de cette petite touche pour terminer un repas. Je ne mange que peu de gâteaux, rien de sirupeux ne me séduit quand je passe devant une pâtisserie.

    Cependant, dès qu’il s’agit de la « tête de nègre », il devient très facile de me dévoyer. Cette douceur me fait fondre. Appétit ou pas, régime ou pas, si vous m’apportez ce gâteau, l’envie l’emporte sur la raison. Je me délecte de cette union : chocolat et meringue. Summum du péché de gourmandise.

    Du reste, je me retrouve dans cette sucrerie, son aspect est proche du mien. Elle trouve elle aussi son origine dans le nord de la France, elle est recouverte de chocolat et, à l’intérieur, nous découvrons une délicieuse et croquante meringue blanche.

    Cette confiserie n’est plus nommée ainsi à présent. Des arguments politiquement corrects ont eu raison de son patronyme : elle a été rebaptisée « boule meringuée au chocolat » et même parfois, pour faire plus smart, « le merveilleux », et c’est vrai que ce dessert est une merveille.

    Pour ma part, ce sera toujours la « tête de nègre », souvenir de mon enfance. Mais pourquoi devons-nous absolument employer un consensus mièvre afin de dénaturer la réalité de certains mots qui seraient désormais dépassés ?

    Assise devant ma charmante préparation, je me laisse aller à la rêverie en philosophant sur le monde dans lequel nous vivons. Non, en définitive, je ne pense pas que polir des mots offensants bouleverse les mentalités.

    Rien n’a changé pour moi du fait que ma « tête de nègre » est maintenant appelée un merveilleux.

    Certaines personnes que je croise sont avides de savoir d’où je viens et dans quelle catégorie elles vont pouvoir me mettre. S’assurent-elles que mon contact soit acceptable ou profitable ?

    De fil en aiguille, d’argument en hypothèse, naissent dans mon esprit les prémices d’une interrogation.

    Alors, un jour, non différent d’un autre, je me suis éveillée. Une toquade m’a galvanisée, une fantaisie m’a prise : fouiller dans mon arbre généalogique, juste une envie d’en savoir un peu plus sur mes origines et imaginer d’où je viens. Et qui cherche trouve.

    J’ai gratté, enlevé du vernis, fouillé, erré de place en place. Comme un lierre qui se cramponne à son support, je me suis accrochée. Mon arbre pique. Plus je monte, plus je me blesse. Le vertige me prend mais je veux capter la lumière, grandir et fleurir à mon tour.

    Panique !

    Ne pleure pas, je t’en prie, ne pleure pas. Marraine –je l’ai toujours nommée ainsi, tu m’as choyée, élevée. Pardonne à l’ingrate de t’arracher ce jour-là des larmes.

    Acculée, je n’en pouvais plus. Je n’avais pas d’autre option.

    Tu n’as pas confirmé, ni contesté, tu n’as rien dit. Mais je sais, je savais, je crois que j’ai toujours su.

    Le sol vient de s’ouvrir sous mes pieds. Je dois m’appuyer au mur pour ne pas tomber.

    Il faut que j’arrive à reprendre mon souffle. Respire, respire, respire.

    Tu aurais pu me poser la question : pourquoi maintenant ?

    Oui, pourquoi maintenant, dans une période de ma vie stable, confortable et heureuse ?

    Pourquoi pas à quinze, vingt, trente, quarante ans ou à un moment charnière de ma vie, adolescence, mariage, naissance de mes enfants ?

    Je n’ai aucun élément de réponse, je serais bien incapable de donner un avis justifié.

    Tu aurais dû aussi t’en enquérir : comment en es-tu arrivée là ? Mais tu n’as rien dit.

    Une fois encore je ne sais rien, les faits sont survenus, c’est tout.

    L’état nébuleux duquel je suis sortie n’est pas dû à de super pouvoirs. Est-ce de l’inconscience, du subconscient, de la mémoire enfouie, que sais-je ?

    J’ai cheminé vers une quête, utilisé mes souvenirs pour comprendre mes péripéties. Ma mémoire avait tout organisé, j’ai dû fouiller au plus profond pour affiner des soupçons. Des maux d’enfance passés sous silence se sont imprégnés en moi, qui demeure inquiète, écartée, apeurée. Année après année, j’ai dû façonner les matériaux bruts de mes souvenances pour provoquer une rencontre avec mon moi subliminal. Un rendez-vous brutal et violent. Une porte qui était fermée, qui s’est ouverte sur un puits profond où j’ai basculé dans les abîmes, là où tout est triste, sans intérêt et sans plaisir. Jusqu’au moment où j’ai pu ouvrir les yeux et entrevoir la lumière. Une révolte intérieure contre mon infortune a été mise en marche. Soutien, bon sens, acceptation des signes se sont organisés comme dans une formule de sciences physiques. J’ai résisté au choc, repris ma forme et mes propriétés initiales.

    J’ai mis en place un procédé pour réparer la déchirure et pour combattre les démons qui s’étaient immiscés en moi. Je peux maintenant tendre la main vers la résilience pour que le début soit la fin.

    Je me dois de vous initier. Vous devez passer par toutes les étapes et suivre le parcours qui m’a été soigneusement tracé. Plongeons ensemble dans cette rétrospective.

    En scène, les protagonistes !

    Ô ! Feus mes aïeuls

    « As-tu vu comme elle est laide ?

    –Arrête de dire cela.

    –Non, mais tout de même, tu ne peux pas dire, elle est vraiment laide, je ne sais pas ce qui lui a pris à Emily de fricoter avec un noir.

    –Chut ! C’est fait … C’est fait !

    –Oui, mais quand même. »

    J’étais chez ma grand-tante, une sœur de ma grand-mère maternelle.

    J’entends encore le son de leurs voix résonner dans mes souvenirs. Présent à l’intérieur de moi, comme une mauvaise influence qui aurait contribué à mal me construire.

    Tout était impeccable chez la tante Sophie, une vraie maniaque. Minutieusement, les franges du tapis étaient peignées. À longueur de journée, tante Sophie passait le balai-brosse sur les bandes effilées de ses carpettes pour que tout soit parfaitement rectiligne. Attention à celui qui dérangeait cette symétrie !

    Je jouais sur ce fameux tapis. Je devais avoir cinq ans.

    J’étais presque sûre ... Non, j’étais sûre qu’elles parlaient de moi, je sentais leurs yeux dans mon dos, je n’osais pas bouger.

    Continue de jouer, me disait la petite voix dans ma tête. Mais le cœur n’y était plus. Je pris ma poupée, je lui parlai tout haut pour montrer que je n’avais rien entendu et que j’étais concentrée sur mes distractions.

    « Allez, Fanny ! Nous allons mettre une nouvelle robe », lui dis-je

    Je l’aimais, ma poupée Fanny, je ne savais pas trop pourquoi. Elle n’était pas vraiment belle. Comme quoi, qui se ressemble s’assemble. Petite et toute en tissus, c’était une poupée de chiffon légère et malléable, je pouvais l’emporter partout. Ce qui me contrariait, c’était qu’elle n’avait pas de cheveux.

    Maman était où, d’ailleurs, et mon oncle, et mon père ? C’était étrange que je fusse seule avec les deux harpies pour une visite de dimanche après-midi. Pour mon grand-père, Émile, je savais pourquoi il n’était pas là : il ne venait plus chez la tante Sophie, ils étaient fâchés.

    Émile, le pépé pénible, s’immisçait partout et voulait tout diriger, surtout la vie des autres. Autant ma grand-mère était plutôt discrète et conciliante, autant sa sœur était explosive. Les deux personnalités ne pouvaient pas se comprendre, et un jour ma grand-tante lui avait déclaré : « Je ne veux plus de toi chez moi. » Il n’avait jamais remis les pieds chez sa belle-sœur.

    Quand maman revint, le temps de la visite était enfin terminé. « Viens, Béatrix, nous partons ». En me levant, je marchai exprès sur les franges si bien entretenues du tapis, petite vengeance personnelle. En revêtant le manteau en peau que maman m’avait offert dernièrement, je me regardai dans le miroir de l’entrée : je ne m’imaginais pas si moche. Nous partîmes.

    Je suis mulâtresse ou griffonne, je ne sais pas trop quelle est la juste dénomination. Papa métis et maman blanche. Pareil pour les ongulés, impossible de me souvenir du bon terme entre le mulet, le bardot et le baudet, même espèce mais race différente. Si chez les équidés cela ne semble pas trop poser de problèmes, chez l’homme tout se complique. Sommes-nous plus stupides que les ânes ? Je pense que si j’avais été de type caucasien, j’aurais traversé ma vie sans encombre, mais la couleur de ma peau entraînait sans cesse des interrogations. Cela a fait germer dans mon esprit des questions toutes plus farfelues les unes que les autres.

    Pour mon grand-père, cette différence était une réelle difficulté. Il avait eu bien du mal à ouvrir sa porte à mon père.

    Au début, Papa n’avait pas eu le droit de venir chez mes grands-parents mais, au fil du temps, avec toute la patience et la gentillesse dont il savait faire preuve, il avait fini par conquérir mon terrible pépé.

    Ils étaient devenus les meilleurs amis du monde.

    « Tu sais, Pierre, toi, ce n’est pas pareil, tu es né en France, tu as toujours travaillé, tu es adapté. Ce n’est pas comme tous les autres, là, ils ne s’adaptent pas, eux, ça ne peut pas aller », disait mon grand-père.

    Mon père ne répondait pas, avec douceur il changeait de sujet.

    « Tu n’as pas fini d’arracher les betteraves dans le jardin ? Viens, je vais t’aider. »

    La maison de mes grands-parents était pitoyable, petite, deux malheureuses pièces sans confort, toilettes, eau chaude ou salle de bain. Jusqu’à sa mort, mon grand-père refusa catégoriquement tout changement ou progrès. Les week-ends chez mes grands-parents étaient un calvaire.

    Pépé Émile avait la stature haute et un caractère tyrannique. Des disputes violentes éclataient constamment entre mes grands-parents qui ne se supportaient plus mais étaient obligés de survivre ensemble. Je détestais ces éclats de voix, je me cachais sous la table dès que le ton montait.

    La région dans laquelle cette famille vivait paraissait cependant merveilleuse à l’enfant que j’étais. Se promener sur les plages ventées du Touquet

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1