Nathacha Appanah LE CIEL PAR-DESSUS LE TOIT
Le Ciel par-dessus le toit s’ouvre sur la lettre d’un prisonnier anonyme dont on ne connaît d’abord que le numéro d’écrou, 16 587. Plus loin, on apprend qu’il s’appelle
Loup. Il est « bizarre, bête, étrange, mais pas malade », nous dit sa mère, Phénix, qui a tenu à lui donner le nom d’un fauve.
Loup est en prison pour avoir provoqué un accident de voiture en essayant de rejoindre sa sœur, Paloma. Cette dernière a un nom d’oiseau. Phénix a voulu ses enfants libres et forts, le contraire de ce qu’elle a été enfant. Car, malgré son tatouage, sa beauté brute, antique, Phénix est comme submergée par la vie. Le fils fantasque et la fille insaisissable. Comme les mères de la vraie vie et de la mythologie, elle fait tout pour les sauver et, finalement, les éloigne. Phénix n’est pas son vrai nom, ses parents l’ont prénommée Éliette. Son visage d’ange l’a propulsée en mini Lolita, dressée pour plaire et se taire. La petite fille poussait la chansonnette en public. Jusqu’au jour où elle a brisé sa voix, ses chaînes, et leurs cœurs. Comment devenons-nous ce que nous sommes ? Et que transmettons-nous vraiment ? Nathacha Appanah signe un roman troublant sur la famille – dans la lignée de La Noce d’Anna et d’En attendant demain –, dont l’écriture se lit comme le tissage de toutes les voix de ses personnages, et dont l’espace et le temps, fugitifs, se déplacent sans cesse entre les lieux et les époques, les angoisses et les rêveries, capturant la réalité de toute vie. ■
Il était une fois un pays qui avait construit des prisons pour enfants parce qu’il n’avait pas trouvé mieux que l’empêchement, l’éloignement, la privation, la restriction, l’enfermement et un tas de choses qui n’existent qu’entre des murs
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