Soul hey man
Par Sylvie Dalloz
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À propos de ce livre électronique
En une suite de tableaux quotidiens, le lecteur est invité à un voyage intérieur fait de minuscules péripéties, de songeries, d'observations phénoménologiques qui tissent peu à peu le fil de la traversée d'une absence.
Sylvie Dalloz
Sylvie Dalloz a 50 ans. Elle partage sa vie entre Paris et la Normandie où elle se consacre à la poésie et à la création. Soul, hey man ! est son premier récit.
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Aperçu du livre
Soul hey man - Sylvie Dalloz
1
Enfant, il y eut une période où l’on rêvait de labyrinthes suspendus entre terre et ciel. On n’en sortait qu’au petit jour. À présent que l’on tient la main du gamin dans le petit labyrinthe du jardin d’acclimatation, et que l’on ne trouve pas la sortie de ce jeu à taille miniature, on se demande s’il existe un fil d’Ariane. Mais l’enfant demande à sortir, ce que l’on fait en repassant par la salle obscure où un vieux squelette et une araignée en latex sont censés effrayer.
L’enfant se précipite vers les manèges, avide de sensations et de jeux. On le suit vers la rivière enchantée où une barque attend pour traverser un décor fait de deux ou trois crocodiles et autres animaux sauvages guettant sur la rive. On laisse la main filer sur l’eau. On imagine que la rivière cesse de suivre son chemin, qu’elle sort de son lit, et l’on songe à Brunetto Latini, encyclopédiste médiéval, qu’on a connu grâce à un ami, lui-même encyclopédiste des temps contemporains, faiseur de liens, et lecteur tous azimuts. C’est ainsi qu’on a appris que Brunetto Latini a le premier utilisé le terme lit pour désigner l’espace occupé par un cours d’eau et que dans Le Livre du Trésor, il a écrit : « La rivière semble dormir mais il lui arrive de sortir de son lit ».
La petite barque ralentit puis cogne sur la butée. On descend et on prend le chemin du retour en passant par le jeu des miroirs où l’on se voit tour à tour minuscule, aplati, élargi, et l’enfant rit quand il se voit plus grand que l’adulte.
Avant de rentrer, on fait quelques courses au supermarché du quartier. La caissière présente un bulletin de jeu. On regarde la caissière. On ne joue jamais. Elle répond c’est l’occasion en tendant un stylo. On remplit le papier. L’enfant se dépêche de le mettre dans l’urne qui accuse réception au son d’une musique électronique. On entrevoit alors un homme avec une casquette, on croise son regard et l’idée vient qu’il ressemble un peu à Che Guevara.
2
On remonte la rue avec les courses du jour. Quand on ouvre la porte, on trouve l’appartement tel que laissé le matin même. Il y a dans la disposition des objets comme les signes d’un mouvement inachevé. Une pelure de mandarine traînant sur la table, un petit avion sur le parquet, un verre posé sur le rebord du bureau… Moments inscrits dans l’espace. Temps suspendu à l’infime mouvement des choses qui n’ont pas été rangées mais laissées telles quelles.
On regarde la montagne de linge sur le lit et l’on va s’allonger sur ce matelas souple et irrégulier où le corps lourd de fatigue trouve justement sa mise parmi les défroques, les serviettes de bain, les draps, les sous-vêtements, les chaussettes et toutes sortes de sapes, affaires, enveloppes dont les mots se succèdent dans le mi-sommeil où l’on sombre tandis que le linge perd peu à peu tous ses attributs traditionnels, toutes ses extensions et compléments de nom - corps, lit, toilette, table, maison - pour n’être plus que le Linge, le Mont Linge, sur lequel on finit par s’endormir, tête dans un jean, bras dans un drap, pieds couverts par quelque jupe, reins dans de vieux pulls, jambes laissées à l’aventure dans quelque nippe.
3
On s’emmitoufle dans une veste au col animal. De jeunes garçons africains proposent aux touristes des bracelets-minute, tresses rapides pour quelques euros, gagne-misère organisé et contrôlé. Une figure du quartier brandit sa guitare électrique en gueulant. On entrevoit parmi les passants la silhouette de l’homme à la casquette. Son pas hésite. On sourit. On constate les réseaux d’images à partir desquelles les fables commencent. Reconnaîtrait-on cet homme s’il ne portait une casquette qui dessine les traits d’un visage qu’on croit argentin ? Il s’approche, vient s’asseoir sur le même banc. On se dit qu’il a une présence mate. On échange des banalités et derrière les banalités il y a tout ce que l’on sait déjà. On marche et l’on apprécie sa présence de peu de mots. On n’a pas envie de mots. On marche jusqu’à chez soi et il nous accompagne.
On sait qu’il suffit d’un regard pour l’inviter à monter. On laisse le corps décider. L’homme enlève sa casquette et l’on s’étonne en le découvrant tête nue. On rencontre ce corps inconnu qui nous plaît sans que l’on sache pourquoi. Le corps a ses raisons. On découvre un nouveau relief, un paysage dont on n’a pas l’habitude, une peau un peu sèche, un corps éprouvé, une maigreur un peu et on se laisse émouvoir par ce corps, on le goûte, on le cherche, on le savoure, on pense à soi et on oublie le reste. On propose un café qu’on prend dans la cuisine. Noir sans sucre. On sait qu’il habite le quartier. Il regarde sa montre. Au revoir, merci. Il remet sa casquette