Roberto Saviano BAISER FÉROCE
Dans Piranhas*, l’auteur du célèbre Gomorra s’inspirait de faits réels pour décrire l’apprentissage de la violence et l’ascension au cœur des réseaux mafieux d’une bande de gamins des rues, dans une ville de Naples gangrenée par la Camorra. La paranza ne craignait ni la prison ni la mort, mais de mener la vie ordinaire de ses aînés, soumise aux règles de la Mafia. Après le succès de ce premier opus, Baiser féroce en propose l’apothéose dans une veine propre aux plus grands films de gangsters.
Désormais craints et respectés, Nicolas, dit Maharaja, et son « baby-gang » s’emploient à venger la mort de leurs frères d’armes, survenue dans les dernières pages de Piranhas, tout en lorgnant sur de nouveaux territoires jusqu’alors contrôlés par les vieux parrains de la Mafia, dont le centre historique de Naples. À cette fin, des alliances se forment sur fond d’argent sale, mais chacun demeure sur ses gardes pour, de prédateur, ne pas devenir la proie. Sur le point de réaliser son rêve de toute-puissance, Nicolas brûle la vie par les deux bouts, flambe et se dope, tout en s’évertuant à se maintenir au rang auquel il s’est hissé à force de sang et de larmes versés. Quitte à sacrifier ceux qui lui sont chers, dans un ultime baiser de la mort.
* Dont l’adaptation cinématographique signée Claudio Giovannesi sortira dans les salles le 1er mai.
Les baisers, on se les envoie au pluriel, un pluriel générique. Beaucoup de baisers. Mais chacun d’eux est indépendant, comme les cristaux de glace. Il ne s’agit pas seulement de savoir comment on le donne, mais comment il naît : l’intention
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