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Un Amour Inattendu
Un Amour Inattendu
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Livre électronique283 pages5 heures

Un Amour Inattendu

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À propos de ce livre électronique

Ever Montgomery a subi une lourde trahison de la part du seul homme sur lequel elle aurait dû pouvoir se reposer. Cette expérience l’a blessée et l’a rendue blasée et incapable de nouer des relations, mais cela signifie également qu’elle est capable de repérer un menteur sans aucun problème. Ces traits de caractère lui valent la réputation d’être une journaliste qui a le nez pour les bonnes histoires et qui comprend parfaitement le pouvoir extrême des mots.

Lincoln Caldwell est le gardien de but des New York Rangers. À vingt-quatre ans, la star montante travaille dur et s’amuse encore plus. Il est beau et insouciant, le charmeur par excellence. Les femmes tombent à ses pieds et jamais vie de célibataire n’a été vécue comme celle de Linc Caldwell.

Quand Ever publie un article sur Linc contenant des informations qu’elle a reçues officieusement, elle doit faire face à la fureur de l’athlète. Au lieu de se réjouir d’avoir exposé Linc comme étant un manipulateur de femmes éhonté, elle se retrouve à sa merci quand il exige et obtient gain de cause. Forcée par son éditeur à suivre Linc pendant six semaines, Ever est dans l’obligation d’observer le véritable Linc Caldwell.

Et elle pourrait bien se rendre compte qu’elle l’a mal jugé.

Ce livre fait partie de la collection Hors Série mais peut être lu indépendamment des autres tomes de la série. Aucune information dans les livres précédents ou suivants ne diminuera votre compréhension de ce roman. Il s'agit d'un roman de romance contemporaine New Adult.
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie11 sept. 2022
ISBN9788835446071
Un Amour Inattendu

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    Aperçu du livre

    Un Amour Inattendu - Sawyer Bennett

    Prologue

    Ever

    Cinq ans plus tôt…

    Il est parti.

    Je n’arrive pas à croire qu’il soit vraiment parti.

    Peut-être qu’il reviendra. Peut-être qu’il réalisera la décision stupide et égoïste qu’il a prise et qu’il reviendra. Il demandera pardon et après l’avoir laissé se morfondre un peu, on lui ouvrira nos bras et on lui dira que tout va bien. On lui assurera que ce n’était qu’un moment de faiblesse. Je sais que ma mère ne peut pas, mais je lui donnerai la force et le courage dont il aura besoin pour nous sortir de ce désastre familial. Je prendrai soin de lui et de maman, et il verra… qu’en famille, on peut affronter n’importe quoi.

    Mais au fond de moi… je sais qu’il ne reviendra pas.

    Mes larmes ont enfin séché et je me redresse dans mon lit. Je pose la main sur mon oreiller, qui est trempé des torrents de larmes que j’ai versées. Mon cerveau cogne comme si une fanfare y avait élu domicile. En penchant légèrement la tête, j’entends encore les sanglots étouffés de ma mère dans la chambre voisine. Je pense que ses larmes mettront plus de temps à se calmer que les miennes.

    Je me lève en passant mes jambes par-dessus le bord du lit. Je suis un peu chancelante mais je suppose que c’est normal après être restée allongée ici pendant presque deux heures… à pleurer. Mon esprit est confus et mon corps est faible. Mais je n’ai pas le temps pour cela.

    Je dois aller trouver ma mère.

    En ouvrant la porte de sa chambre, je la vois allongée sur le côté. Elle est recroquevillée en position fœtale, un de ses oreillers écrasé contre sa poitrine. Elle essaie de s’accrocher à quelque chose, et hélas, elle ne dispose que d’un oreiller.

    Je marche jusqu’au bord du lit. Ses yeux sont fermés mais des ruisseaux humides s’échappent de ses cils sombres. Son nez est rouge vif et ses lèvres sont sèches.

    Avec une douceur extrême, je retire l’oreiller de son éteinte. Elle n’ouvre même pas les yeux mais un gazouillis s’échappe de sa gorge, et de nouvelles larmes commencent à couler. Je me glisse dans le lit et remplace l’oreiller par mon corps. Ses bras viennent autour de moi, s’accrochant désespérément à ma chaleur. Elle enfouit son visage dans mon cou, et je peux sentir ses larmes couler de sa peau sur la mienne.

    Je lève la main pour caresser ses cheveux, qui sont fins et fragiles. Je suis surpris qu’ils ne se brisent pas entre mes doigts.

    — Shh, Maman. Ça va aller.

    Ma mère sanglote plus fort et, pour la première fois, mon propre chagrin s’estompe. Au lieu de cela, une haine bouillonnante commence à se manifester. Elle prend naissance au milieu de ma poitrine et je peux presque imaginer de la lave liquide qui bouillonne et s’étend jusqu’à mon cœur. Elle déborde et coule dans mes veines. Je peux presque sentir sa chaleur au bout de mes doigts et de mes orteils.

    Mon esprit s’assombrit. Des pensées furieuses et vicieuses me consument, dirigées vers l’homme qui vient de nous détruire, ma mère et moi.

    Mon nom est Ever Montgomery. J’ai seize ans et je m’en fais le serment… je ne laisserai jamais une telle chose m’arriver à nouveau.

    Chapitre 1

    Ever

    Aujourd’hui…

    Je ferme discrètement la porte de mon appartement et referme à jamais un chapitre de ma vie. Je m’adosse à la porte en soupirant. J’attends l’assaut des larmes, mais elles ne viennent pas. Mes yeux restent secs et mon cœur reste froid.

    De l’autre côté de la porte, je peux entendre mon ex-fiancé s’éloigner. Ses pas sont sûrs et confiants. Mais Marc a toujours été sûr de lui et confiant. C’est sans aucune amertume que j’admets que l’ego sain de Marc est ce qui m’a attiré chez lui en premier lieu. Il était un de ces hommes qui obtiennent toujours ce qu’ils veulent. Il m’a poursuivie sans relâche lorsque nous étions étudiants à Duke et j’ai fini par tomber sous son charme. Il m’a convaincue d’entrer à Columbia en dernière année, après avoir décroché un emploi prestigieux à Wall Street. Il avait même cet air assuré sur son visage lorsqu’il m’a offert une pierre précieuse de trois carats à Noël… sachant déjà que je dirai oui à sa demande en mariage.

    La confiance de Marc m’avait permis de croire que je pouvais vraiment vivre une relation saine. Il avait enfin convaincu mon cœur blasé de s’ouvrir à la possibilité d’être heureux pour toujours. Lors de mon dernier semestre à Columbia, je me promenais avec un sourire béat sur le visage, tandis que mon diamant brillait sous le soleil du printemps. J’allais épouser l’homme de mes rêves et on m’avait offert un emploi au New York Post, où j’avais fait un stage l’été précédent. Tout allait bien dans ma vie, tout était parfait.

    Mais j’aurais dû savoir que c’était trop beau pour être vrai.

    Seulement trois semaines avant l’obtention de mon diplôme de l’École de Journalisme de Columbia, les ailes que m’avait donné l’amour sont tombées pour me faire revenir sur terre. Mon cours de l’après-midi avait été annulé et j’étais ravie de pouvoir rentrer plus tôt à la maison. J’avais tellement hâte que l’université se termine pour pouvoir rejoindre le monde réel. Cet endroit où j’aurais une carrière gratifiante, où j’épouserais l’homme de mes rêves et où nous aurions deux-virgule-trois enfants à élever dans une banlieue chic du Connecticut. Je savourais un après-midi de paresse avant de préparer un dîner romantique pour Marc quand il rentrerait du travail.

    J’aurais dû me douter que quelque chose n’allait pas quand j’ai ouvert la porte de l’appartement et entendu des cognements venant de la chambre. Mais je ne comprenais pas ce qui pouvait en être la cause. Je me souviens avoir pensé des choses stupides. Peut-être que le concierge était en train de réparer quelque chose dans la chambre, ou peut-être que Marc était rentré plus tôt et accrochait un tableau au mur.

    J’étais tellement stupide. Tellement naïve.

    Même pendant ces premières secondes, lorsque j’ai ouvert la porte et que j’ai trouvé Marc nu en train de s’affairer entre deux jambes bronzées, j’ai pensé que des intrus étaient peut-être entrés par effraction et faisaient l’amour dans notre lit. Mais la prise de conscience s’est effectuée dès que j’ai reconnu la petite tâche de naissance qu’il avait en bas du dos.

    Mes joues s’échauffent encore de honte quand je me rappelle avoir fixé Marc en train de faire preuve de ses talents. Je ne pouvais pas voir le visage de la femme mais à entendre ses gémissements, je pouvais comprendre qu’elle était à fond dedans. Je n’ai aucune idée du temps que j’ai passé plantée là, mais à un moment, je me suis rappelée que je devrais être furieuse et j’ai fini par retrouver ma voix.

    — Chéri… je suis rentrée… ai-je dit d’une voix douce.

    On aurait pu croire que j’avais lancé un éclair entre eux car Marc a reculé comme s’il avait reçu une décharge. La femme a crié et commencé à tirer les draps sur son corps, mais je ne l’ai pas regardée. Je fixais Marc tandis qu’il glissait du lit et ramenait son pantalon sur son engin ratatiné.

    — Ever… bébé… je suis tellement désolé, a-t-il bredouillé.

    Il a commencé à marcher vers moi, les bras tendus en signe de supplication.

    J’ai toujours du mal à croire au manque d’émotion dont j’ai fait preuve. Ma voix était monotone quand j’ai répondu :

    — Désolé pour quoi ? Pour avoir baisé avec…

    Je me suis tournée pour regarder la femme dans mon lit et j’ai eu un grand sursaut. Je me trouvais en face du visage mortifié de ma camarade de classe et amie, Kelli. Un élan de colère m’a traversé, avant d’exploser. Plus fort encore que ma colère envers Marc. Avec le recul, je ne peux que supposer que j’avais inconsciemment de plus grandes attentes envers Kelli qu’envers Marc. Ou peut-être qu’au fond de moi, je savais que Marc ferait quelque chose comme ça pour me blesser.

    Et on peut se demander ce que ça dit de moi.

    Kelli a commencé à pleurer et à balbutier des excuses.

    Je l’ai arrêtée d’un geste de parle à ma main.

    — Laisse-tomber Kelli. Va-t’en.

    Marc et moi l’avons regardée en silence pendant qu’elle enfilait ses vêtements, des sanglots déchirants s’échappant de sa bouche. Elle s’est retournée pour me regarder une dernière fois, a murmuré une nouvelle excuse larmoyante, puis elle est partie. Je ne l’ai pas vue ni ne lui ai parlé depuis.

    En me tournant vers Marc, j’ai été très surprise de voir des larmes dans ses yeux. Je l’ai fixé froidement, attendant que le désespoir, un peu de douleur, ou même de l’agacement me submergent. Tous ces sentiments auraient été appropriés.

    Au lieu de ça… Je ne ressentais rien.

    Je n’ai rien ressenti après cette montée initiale de fureur qui s’était étrangement dissipée en faible élan d’acceptation et déception.

    — Je suis tellement désolé, Ever. S’il te plaît, crois-moi. Ça ne voulait rien dire pour moi.

    Bizarrement, je l’ai cru. Je savais très bien à quel point il était facile pour les hommes de se déconnecter de leurs sentiments. Je savais qu’ils pouvaient facilement se laisser contrôler par leur pénis. Et je savais définitivement que les hommes étaient faibles.

    — Depuis combien de temps ça dure ?

    — Ce n’était que la deuxième fois. Je le jure.

    Je ne savais pas comment réagir. Était-ce pire que si ce n’était arrivé qu’une seule fois ? Mais mieux que si c’était arrivé trois fois ?

    — Pourquoi ?

    Marc a soupiré et croisé les bras sur sa poitrine.

    — Je ne sais pas. Parce qu’elle a proposé ? Parce que c’était facile ? Dangereux ? Choisis ce que tu veux, mais je n’ai pas de bonne réponse. Ce que je sais, c’est que je t’aime plus que tout.

    Un rire étranglé m’a finalement échappé et je n’ai pas pu m’arrêter. Ma première vraie émotion envers Marc après l’avoir trouvé en train de baiser une de mes amies, et c’était de l’amusement. C’est tordu, non ?

    — Tu m’aimes ? ai-je demandé avec sarcasme. Tu ne pensais clairement pas à ton amour pour moi pendant que tu te tapais Kelli.

    — Ça ne se produira plus. Je te le promets, Ever. Tu dois me croire.

    Je l’ai regardé, essayant de chercher en moi quelque chose qui soit touché par ses mots. Mais je n’ai rien trouvé. Je me suis attardée sur son beau visage, ai mémorisé l’éclat qui recouvrait encore ses yeux bleus et la rondeur de ses lèvres qui étaient sur mon corps le matin même. J’ai essayé de sortir quelque chose, mais rien n’est venu. Mon cœur s’était vidé et mes barrières dressées, solidement fermées.

    C’était un mécanisme de défense que j’avais maîtrisé quelques années plus tôt, et qui était presque impossible à briser une fois en place. Marc avait été la seule personne à franchir ces murs et j’avais fini par les laisser tomber car il me l’avait demandé. Mais à présent, elles étaient fortifiées et je ne pensais pas que des béliers maniés par l’Empire ottoman pourraient les faire tomber une nouvelle fois.

    Je lui ai fait un sourire triste.

    — Tu as raison. Ça ne se produira plus. J’ai besoin que tu fasses tes bagages et que tu t’en ailles.

    Marc a passé l’heure qui a suivi à supplier et à implorer. Il a pleuré. Il s’est lamenté. Et comme je ne cédais pas, il a fini par montrer un autre visage. Il a dit que c’était ma faute, que si j’avais fait plus attention à lui, il ne serait pas allé voir ailleurs. Apparemment, il avait oublié l’incroyable partie de jambes en l’air que je lui avais offerte le matin même.

    Ses mots ne m’ont pas atteint, pas la femme au cœur de pierre que je venais de devenir. C’était comme si quelqu’un avait appuyé sur un interrupteur en moi et que tout l’amour et le désir que j’avais ressentis pour cet homme avaient totalement disparu. Je ne vivais pas bien la trahison. Demandez à mon père. Il peut le confirmer.

    Je n’avais pas revu Marc jusqu’à aujourd’hui. Il m’a envoyé un message pour me demander s’il pouvait récupérer la bague de fiançailles et nous avions prévu qu’il vienne la chercher. Ça ne me posait aucun problème. Elle était au fond de mon tiroir à sous-vêtements et y resterait sans doute à tout jamais.

    L’échange s’est déroulé assez simplement. Je venais de rentrer chez moi après avoir terminé ma première semaine complète au Post, et je devais me rendre à une fête dans l’heure qui suivait. Je n’avais pas le temps de faire la conversation ou d’échanger des civilités hypocrites. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai attendu qu’une étincelle se produise en voyant Marc. Que mon cœur reconnaisse qu’il bat toujours dans ma poitrine.

    Une nouvelle fois, je n’ai rien ressenti.

    Il m’a juste remercié poliment de lui rendre la bague. Je lui ai répondu : « pas de problème » et j’ai fermé la porte. Et aussi facilement que ça, Marc était complètement sorti de ma vie.

    Je me suis écartée de la porte et suis retournée dans ma chambre pour me changer. Je devais aller à une fête avec mon amie, Emily Burnham. En fait, c’était une sorte de soirée de travail pour moi. Elle avait réussi à m’obtenir une interview avec Lincoln Caldwell, gardien de but des New York Rangers. Le Post me fait travailler sur des articles de style de vie en ce moment et quand j’ai proposé l’idée de cette histoire, mon rédacteur en chef a sauté sur l’occasion. Je voulais montrer à quoi ressemble une journée dans la vie de la star sportive la plus sexy de tout New York. J’ai soumis l’idée à Emily et, en un coup de fil, elle a obtenu l’accord de Lincoln. Le fait que son frère, Ryan, joue pour les Rangers et que son petit ami, Nix, soit le frère de Lincoln a clairement aidé.

    Emily va donc venir me chercher pour m’emmener à l’appartement de Lincoln. Il organise un barbecue de fin de saison sur le thème de la plage pour tous ses coéquipiers et leur famille. Lincoln a proposé de faire l’interview là-bas, dans une atmosphère décontractée, pour que je puisse voir les Rangers une fois débarrassés de leurs protections et patins.

    La journée est chaude, alors j’enlève mon uniforme de journaliste - c’est-à-dire une jupe droite et une chemise boutonnée et repassée - et j’opte pour un short, un joli dos nu et des sandales. Je retouche mon maquillage, qui consiste essentiellement d’une ombre à paupières et d’un peu de mascara. Je ne fais pas attention aux quinze tubes de brillant à lèvres dans mon tiroir, car je n’aime pas la façon qu’ils ont de rendre mes lèvres collantes. Je prends un tube de baume à lèvres Burt’s Bees et le fourre dans ma poche. Je pense un instant à mettre de la crème solaire car ma peau est pâle et je brûle facilement, mais j’oublie vite cette idée. Le soleil de l’après-midi ne sera pas trop violent et je m’assurerai simplement de m’asseoir à l’ombre.

    En attendant qu’Emily arrive, je parcours mes notes sur Lincoln Caldwell. Il est originaire de Hoboken, dans le New Jersey, et a joué au hockey universitaire à l’Université du Minnesota. Il a été sélectionné au premier tour à la fin de sa troisième année et est depuis lors le gardien titulaire de New York. Il a vingt-quatre ans, est célibataire et d’une beauté ravageuse. Il est le rêve de toutes les femmes de New York. Bon sang, il me fait rêver aussi. Mon cœur est peut-être mort mais mon corps ne l’est pas.

    En regardant la photo sur papier glacé que son chargé des relations publiques m’a envoyée cette semaine, il est difficile de ne pas se laisser séduire par son physique. Ses cheveux bruns gorgés de soleil sont courts sur les côtés mais un peu plus longs sur le dessus et il les a coiffés dans une douzaine d’angles différents au sommet de son crâne. Ses yeux sont noisette, avec des reflets de vert, d’or et de brun, et sont entourés de cils incroyablement épais. Il a une cicatrice qui court le long de la base de son menton et je me demande si c’est une blessure de hockey ou s’il est tombé d’un arbre quand il était enfant. J’en prends note pour me souvenir de lui demander, mais cela ne diminue en rien son sex-appeal.

    La sonnerie de l’interphone retentit et je jette mon bloc-notes, mon dictaphone et mon stylo dans mon sac. Je pose mes lunettes de soleil sur mon crâne et descends pour rejoindre Emily.

    Chapitre 2

    Linc

    Pourquoi ai-je voulu organiser une fête pour toute mon équipe et leur famille ? Tout le monde sait que l’hôte finit toujours par travailler comme un fou pendant toute la soirée et n’a pas le temps de s’amuser. Quand je n’ai pas été à la recherche de plus de ketchup, de pains à hamburger et de glaces pour les enfants, j’ai veillé à ce qu’il reste de la bière et que la nourriture reste chaude. Je ne pense pas avoir arrêté de courir partout depuis que la fête a commencé il y a deux heures.

    Je jette un coup d’œil à tous ces gens et une vague de joie m’envahit. J’aime voir mon équipe s’amuser, en particulier ceux qui ont des familles. C’est vraiment génial de pouvoir se retrouver ensemble, loin de la pression et du stress de la saison. J’ai de la chance de m’entendre si bien avec la majorité de mes coéquipiers. Certains d’entre eux… un peu moins, mais bon. Aujourd’hui, il s’agit de profiter de tout le monde.

    Les Rangers s’en sont bien sortis cette année, même si je suis toujours déçu que nous n’ayons pas dépassé le deuxième tour des séries éliminatoires. Mais cela ne fait qu’alimenter ma résolution de travailler encore plus dur sur mon entraînement cet été. À mon avis, il y a toujours moyen de s’améliorer.

    Je repère mon frère, Nix, assis sur une chaise en train d’observer les festivités et de savourer une bière fraîche. Il n’est pas vraiment quelqu’un de social. Il n’a accepté de venir à cette fête que parce que je lui ai dit que la famille de tout le monde serait là, ce qui a suffi à le convaincre.

    J’attrape une bière dans une glacière voisine et m’approche de lui, la tête baissée pour ne pas être arrêté. J’ai besoin de me détendre juste quelques minutes.

    — Quoi de neuf ? demande Nix alors que je m’installe sur une chaise à côté de lui.

    — Je veux juste me poser un peu. C’est la première bière que je bois de tout l’après-midi.

    — Eh bien, santé !

    Nix brandit sa bière et je fais tinter la mienne contre la sienne.

    — Où est Emily ?

    Il jette un coup d’œil à sa montre.

    — Elle devrait bientôt être là. Elle vient en voiture depuis la ville.

    — Alors, vous êtes ensemble depuis un moment maintenant. Quand vas-tu lui poser la grande question ?

    Je regarde les yeux de Nix se réchauffer et un sourire idiot se dessine sur son visage. Mon frère… le Marine coriace et endurci par la guerre, mis à genoux par une femme. Qui l’eut cru ?

    — Je ne sais pas. Quand ce sera le bon moment, je suppose.

    Je le frappe doucement sur le bras.

    — C’est le bon moment, mec. Ça ne sert à rien d’attendre.

    Nix avale une grosse gorgée de bière.

    — Je veux d’abord demander à son père. Donc ça n’arrivera pas avant que je puisse lui parler.

    — Alors prends ton téléphone et appelle-le.

    Nix secoue la tête de manière catégorique.

    — Pas question. Ce genre de truc doit se faire en personne.

    — Vraiment ? demandé-je avec curiosité.

    Je ne sais rien du fonctionnement des demandes en mariage et franchement, je m’en moque. Ce n’est pas dans mes projets pour les années à venir, voire jamais. Pourtant, je ne peux m’empêcher de demander :

    — Il y a une règle qui stipule que ça doit se faire en personne ?

    Nix me fait un rictus.

    — Non, crétin. Il n’y a aucune règle qui dise que je doive même lui poser la question. C’est juste que… je veux sa bénédiction. Pour Emily. C’est tout.

    — Alors… demandé-je, pourquoi ne pas simplement appeler ?

    Le sourire en coin qui détourne les lèvres de Nix est hilarant à mes yeux, et je sais qu’il s’apprête à dire quelque chose d’épique.

    — Parce que… je vais le menacer de violences physiques s’il dit non. C’est beaucoup plus efficace en personne.

    Je m’esclaffe bruyamment. Seul mon frère serait prêt à menacer un membre du Congrès américain

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