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Le Clan de l'Île Oubliée: Héritiers de l'Âge de pierre, #0
Le Clan de l'Île Oubliée: Héritiers de l'Âge de pierre, #0
Le Clan de l'Île Oubliée: Héritiers de l'Âge de pierre, #0
Livre électronique68 pages56 minutes

Le Clan de l'Île Oubliée: Héritiers de l'Âge de pierre, #0

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À propos de ce livre électronique

Le Clan de l'Île Oubliée

Prologue

 

Inexplorée durant des milliers d'années, l'Australie abrite encore de nos jours de nombreuses cultures parmi les plus anciennes et les plus fascinantes de notre planète : celle des peuples aborigènes et insulaires du détroit de Torres. À la fin du 18e siècle et en quelques dizaines d'années seulement, la colonisation met brutalement fin à un mode de vie aussi vieux que le monde, pulvérisant les traditions, précipitant des peuples entiers dans la guerre, le déclin et le désespoir. Mais au sud de l'immense continent austral, une île vaste et isolée connait un sort plus terrible encore : la disparition totale de sa première nation.

 

La Tasmanie est le cadre spectaculaire de la série préhistorique « Le Clan de l'Île Oubliée » qui imagine la fondation puis la survie d'un clan fictif au long de nombreux millénaires, avant et après la séparation de l'île du continent. Suivant les changements climatiques et ethniques, chaque livre est l'occasion de révéler les coutumes, les croyances et la sagesse des Aborigènes à travers les aventures des membres du clan qui doivent faire face à de nouveaux défis. En effet, les peuples gardiens de l'île australe de Trowenna ont élaboré au cours des âges des rituels, des artefacts, une culture incroyablement riche dont nous commençons à peine à entrevoir la complexité et le mystère.

 

Comment ces femmes et ces hommes du passé ont-ils imaginé la création du monde et réussi à perpétuer leurs coutumes ancestrales ? Quelles techniques ont-ils développées pour assurer leur subsistance loin de la « civilisation » ? Que pouvons-nous apprendre de ce fabuleux héritage que les Australiens d'aujourd'hui redécouvrent et célèbrent ? Autant de questions auxquelles la série « Le Clan de l'Île Oubliée » tente d'apporter des réponses plausibles, étayées par les recherches et l'imagination des Auteurs.

LangueFrançais
Date de sortie25 févr. 2024
ISBN9798224487073
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    Aperçu du livre

    Le Clan de l'Île Oubliée - C.O. Rebiere

    Remerciements

    Nous saluons les gardiens traditionnels des terres ancestrales dont nous nous sommes inspirés pour écrire cette œuvre de fiction, et rendons hommage à leurs aînés d'hier et d'aujourd'hui. Nous étendons notre profond respect aux peuples aborigènes et insulaires du détroit de Torres.

    Nous avertissons les lecteurs et lectrices que, pour les besoins du récit et la compréhension de certains aspects de l'Histoire, nous utilisons parfois des noms de personnes décédées.

    Enfin, nous dédions ce livre et la série Le clan de l'île oubliée à toutes celles et ceux que la colonisation a brutalement affectés en Australie et ailleurs, tout particulièrement les Aborigènes et les clans de la merveilleuse Tasmanie. Que leur culture millénaire et leur sagesse nous inspirent !

    Les Auteurs.

    Prologue

    Les os blanchis derrière la paroi de verre froide lui coupèrent brutalement le souffle. Elle manquait d'air et n'en croyait pas ses yeux. Soudain, sa respiration s'accéléra à mesure qu'elle réalisait l'horreur de ce qu'elle devait contempler : le squelette de sa propre grand-mère, exposé dans cette salle immense, qui l'écrasait et l'étouffait. La lumière intense, pénétrant par les grandes baies vitrées du pavillon principal, l'aveugla. Elle tituba, manquant de tomber, refusant de toutes ses forces de prendre appui sur la vitrine étincelante. La tête lui tournait. Une boule dans la gorge l'empêchait de déglutir. Elle releva les yeux avec difficulté. Elle se força à inspirer profondément. Progressivement. Douloureusement. Et les sensations lui revinrent, la plantant dans la réalité. Sa vision, en premier, embuée de larmes.

    Elle fixa la gravure apposée sur le côté du verre épais, avec le portrait de celle qu'elle avait tant aimée. L'exposition macabre de ses os la faisait presque vomir. Puis, elle déchiffra en anglais – cette langue qu'elle commençait à haïr de toute la force de ses huit ans – la description scientifique, anatomique, factuelle, de celle qui était désormais l'héroïne de son cœur : Truganini. Une femme courageuse, battue, jugée, exilée, condamnée à finir sa vie dans un autre monde que le sien pour y dépérir. Et, une fois morte, son corps finalement dépecé puis exposé, là, dans cette cage de verre au milieu du vacarme assourdissant de la foule qui allait et venait dans la lumière indécente.

    Ce bruit-là était insoutenable. La fille se boucha les oreilles. C'était trop. Tous ces messieurs et dames bien habillés, tous ces blancs, qui s'arrêtaient pour étudier les tibias, les phalanges, le crâne rutilant de sa grand-mère. Hagarde, elle croisa une seconde son propre reflet dans la vitrine : oui, elle était noire comme la morte, noire comme son peuple, son clan décimé qui était exposé dans tous ces cabinets de curiosités. D'un coup, elle ne put plus supporter tout cela. Elle hurla, criant sa rage et sa révolte devant l’indifférence des gens autour d'elle. Ne réalisaient-ils pas que c'était mal ? Que c'était injuste ?!

    Son cri fit s'arrêter le flux des visiteurs. Le frou-frou des longues robes stoppa net. Des visages se tournèrent. Des sourcils indignés se levèrent.

    — Ah, tu étais là ! tonna la voix gutturale de James Dandrigde, son gardien qui surgit de la foule immobile.

    La main puissante de l'homme s'abattit sur la frêle épaule de la fillette. Celle-ci se débattit, en vain, voulant encore passer quelques secondes devant le squelette mis à nu et qui ne ressemblait plus à rien. Dissimulant avec peine son exaspération, James traîna la fille par le bras, dehors, alors que des regards outrés et accusateurs accablaient l'enfant qui vociférait et pleurait de colère. Finalement, elle se retrouva sur le grand escalier blanc du bâtiment spécialement construit à Melbourne pour cette occasion unique au monde. Elle n'entendait plus les remontrances de James, ne sentait plus son haleine fétide qui lui accablait les narines, ne bronchait plus sous les gifles qui s’abattaient sur sa peau noire et sa petite robe de blanche. Elle ne sentait plus la douleur atroce dans son épaule, ni sa main écrasée.

    Elle leva les yeux, contemplant l'affiche suspendue au-dessus de l'imposante entrée de l'exposition coloniale de 1880. Le cœur débordant d'une révolte qu'elle avait encore du mal à comprendre, elle sentit son poing libre se fermer, puis se lever dans un geste de vengeance vers la vitrine des ossements de la dernière femme de son clan. Elle prononça, dans sa langue maternelle, ces quelques mots : "Un jour je vengerai mon clan. Mon clan de l'île oubliée".

    L'abreuvant de remontrances qu'elle n'entendait plus, James la tira vers la maison, arrachant presque son bras. Pleurant en silence, la fillette tenait fermement de son autre main le seul

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