Nuits de la lecture, nuits du partage autour des mots
Tahar Ben Jelloun, entre espoir et désespoir
Avec le miel et l’amertume, Tahar Ben Jelloun signe un mélodieux roman polyphonique pourtant habité de silence. L’acadé micien Goncourt nous entraîne sur son terrain de prédilection, dans les confins de son pays natal, le Maroc. Là, dans le sous-sol d’une maison cossue de Tanger, un couple vit reclus. Ils sont vieux, douloureux et ne se supportent plus. Elle est pingre, il est lâche, et chacun s’abîme dans la haine de l’autre, rempart à la culpabilité et au chagrin qui les rongent depuis « la tragédie ». Leur fille s’est suicidée après avoir été violée par un homme qui lui faisait miroiter la publication de ses poésies. Seul son journal intime, qu’on découvre par extraits, détient les clefs du drame. L’adolescente n’a rien dit, ils n’ont rien vu. Le non-dit règne.
Comme souvent chez Tahar Ben Jelloun, la fiction se nourrit d’une exploration sans complaisance de la société marocaine. Grâce au mouvement de balancier qui rythme le texte – où
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