Il y a deux ans, Bernard Minier publiait Lucia. Un titre qui devait au prénom de son héroïne. On devinait vite que, contrairement à Une putain d’histoire (2015) ou à M, le bord de l’abîme (2019), ce livre ne serait pas, dans la bibliographie de l’auteur, un thriller indépendant. Les Effacées marque donc le retour de celle qui, avec le très connu Martin Servaz, sera son autre protagoniste récurrent : Lucia Guerrero, lieutenante de l’UCO (Unité centrale opérationnelle) de la Guardia Civil à Madrid, rebelle couverte de tatouages, mais femme à la vie personnelle complexe. Tout comme les enquêtes qu’on lui confie. Avec elle, Minier nous mène une nouvelle fois de l’autre côté des Pyrénées. En Galice, au début du roman, Guerrero a devant elle le troisième cadavre d’une jeune femme qui, comme les deux victimes précédentes, est issue de la classe populaire et a été tuée sur le chemin du travail. Rapidement, pourtant, les plus hautes autorités somment Lucia de revenir à Madrid. Là aussi, une femme a été tuée, mais il s’agit cette fois de l’une des plus riches du pays, figure de la jet-set, « amie de la famille royale comme de tout ce que l’Espagne comptait de soi-disant importants ». Deux affaires de féminicides, aux relents sociaux contraires. Contradictoires ? On en aura une idée au terme d’un suspense millimétré qui dévoile de nouvelles zones d’ombre sur la lieutenante. Après avoir traité du cinéma d’horreur l’an dernier, Minier nous immisce cette fois dans un autre domaine artistique… tout aussi glacial.
LES EFFACÉESBERNARD MINIER506 P., 22.90 €. COPYRIGHT XO. EN LIBRAIRIES LE 4 AVRIL
BIO EXPRESS
1960
Naissance de Bernard Minier à Béziers. Il passe son enfance dans les Pyrénées françaises, mais aussi espagnoles. Après des études à Tarbes, puis Toulouse, il fait d’abord carrière dans l’administration des douanes. Tout en participant à des concours de nouvelles.
2011
(XO) est son premier manuscrit envoyé et son premier roman publié. C’est aussi la première enquête de Martin Servaz, lieutenant puis commandant à