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Ta mort sera mon oeuvre
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Livre électronique262 pages3 heures

Ta mort sera mon oeuvre

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À propos de ce livre électronique

Les meurtres sont ses œuvres majeures. Tout commence pendant la Journée du livre, sur les Ramblas de Barcelone. Un peintre, assis sur le trottoir, apporte ses dernières touches à la toile qu’il considère comme sa pièce maîtresse. C’est un bras amputé, des ciseaux de chirurgien sont plantés dans les veines et les tendons. C’est le même bras que celui qu’on aperçoit, pendant tout en haut de la maison Battló. Au même moment, à l’autre bout des Ramblas, surgit un homme, habillé comme le peintre Anton Van Dyck sur son tableau représentant un manchot. L'un de ses bras a été tranché, et il se vide de son sang. Un thriller noir, chargé de sang, de suspense et de mystère qui emporte le lecteur à travers l’enquête de l’un des inspecteurs les plus réputés de l’UCO, Andrés López.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie6 avr. 2019
ISBN9781547576388
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    Aperçu du livre

    Ta mort sera mon oeuvre - Claudio Hernández

    Ta mort sera mon œuvre

    Claudio Hernández

    Manuel DelPrieto

    Première édition eBook : janvier 2019.

    Titre : Ta mort sera mon œuvre

    ©  2018 Claudio Hernández

    ©  2018 Manuel DelPrieto

    ©   2018 Illustration de couverture : Higinia María

    ––––––––

    Tous droits réservés.

    N° d’enregistrement : 1901049523064

    Œuvre déposée.

    La présente publication, y compris ses éléments de couverture, ne saurait être en tout ou partie reproduite, stockée ou transmise par quelque support que ce soit, qu’il s’agisse d’une transmission électronique, mécanique, optique, par enregistrement, sur Internet ou par photocopie, sans l’autorisation préalable de son éditeur ou de son auteur. Tous droits réservés.

    Je peux, cette fois, dédier ce livre à un ami. Cet ami, c’est Manuel DelPrieto, écrivain lui aussi. De son esprit est née cette histoire, et moi, je l’ai écrite. Nous nous sommes régalés tous les deux. J’espère que toi aussi, lecteur, tu te délecteras de ce roman que je te dédie aussi. Je le dédie également à ma famille, et particulièrement à mon père, Ángel... Aide-moi sur ce terrain glissant... Et à mon épouse, Mary, qui me supporte jour après jour...

    Le miracle d’un roman en duo

    Que vous puissiez lire, aujourd’hui, un roman écrit par deux écrivains n’est pas sans importance. Rare est le miracle de trouver un ouvrage pour lequel deux auteurs se sont retroussé les manches et marché ensemble vers un même projet, pour satisfaire le lecteur le plus exigeant.

    Mais comment cette idée est-elle née ? Tout d’abord, permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Manuel DelPrieto. Tandis que dans mon esprit germait la trame d’un thriller romantique, une troupe de muses a frappé à ma porte, sans prévenir, avec une histoire sous le bras. J’ai laissé de côté le roman qui commençait à prendre forme et je me suis mis à écrire la trame d’un prochain roman policier, dans lequel les meurtres constituaient le gros de l’histoire. Les scènes, les tableaux et l’intrigue coulaient au bout de mes doigts, le fil conducteur fut établi en quelques minutes ; par moments, j’avais le sentiment que le fantôme d’un écrivain disparu me murmurait à l’oreille chaque indice et chaque détail de l’ébauche de ce nouveau thriller.

    J’avais une bonne intrigue : solide et originale. Mais il me fallait une narration sublime, capable de créer l’atmosphère appropriée pour que ce thriller, aux œuvres d’art pour toile de fond, devienne une pièce de collection pour les gourmets de la lecture ; et c’est là que Claudio Hernández s’est imposé dans l’équation.

    J’avais cherché des candidats potentiels, mais en découvrant son ouvrage précédent, écrit à deux mains avec María G. Pineda, je sus immédiatement que ce serait un honneur de lui proposer ce travail. Je m’attendais à ce qu’il décline mon offre, mais poussé par l’espoir qu’il ait à nouveau envie de travailler en duo, je lui ai soumis l’histoire que j’avais imaginée, et il l’a tellement aimée qu’il a accepté ma proposition.

    Nous sommes tombés d’accord facilement, malgré notre différence de génération. Claudio Hernández est un auteur de 50 ans, qui a publié plus de 100 romans. Pour ma part, j’ai 36 ans et 7 livres publiés. L’expérience d’un auteur consacré face à l’étincelle créative d’un écrivain indépendant... Quoi qu’il en soit, le résultat a été extraordinaire.

    Après avoir posé les scènes et les événements, il nous restait à créer l’atmosphère inquiétante qu’exigeait le récit et, en cela, Claudio Hernández est un maître incontesté.   Cet amoureux des ouvrages de Stephen King parvient à instiller l’angoisse dans chaque métaphore qui sort de sa plume. Chaque phrase, chaque dialogue, chaque description confine le lecteur dans une bulle d’horreur et de panique.

    Son récit progresse, évolue en cherchant l’équilibre entre l’épouvante et la phobie. Chaque phrase est une bouchée aux innombrables saveurs dont les plus petits ingrédients prennent une dimension stratosphérique. Les amoureux des thrillers noirs s’en délecteront.

    Claudio et moi, Toulouse et Jerez de la Frontera, l’inspiration et l’expérience, l’imaginaire et le récit se donnent la main pour donner vie à un ouvrage singulier, une expérience littéraire du présent et de l’avenir des belles lettres... Pour enrichir la culture de la littérature de fiction et, pourquoi pas, laisser une trace dans notre public... Vous.

    À présent, profitez, découvrez et plongez-vous dans l’histoire que vous vous apprêtez à lire. Âmes sensibles s’abstenir, l’horreur est de la partie...

    Manuel DelPrieto

    Ta mort sera mon œuvre

    1

    La lune qui avait surgi de nulle part quelques heures plus tôt, dans le ciel indigo de La Rambla de Barcelone, côtoyait à présent le soleil, piégée entre ses rayons. Elle était pleine, parfaitement ronde, comme si Saint Georges avait planté sa lance en plein cœur du ciel, et l’horizon, blessé au flanc, se vidait lentement de son sang qui tachait les montagnes.

    Mais c’était arrivé bien des heures avant que le cul osseux de l’artiste mendiant se soit posé sur la chaussée lisse et rugueuse à la fois. Les gars de la voirie avaient déjà fait passer leurs lourdes machines et avaient inondé toute La Rambla de las Flores, comme on l’appelait aussi à cause du grand nombre de fleuristes qui y tenaient boutique.

    Ce vagabond malingre et déshydraté aurait pu passer inaperçu sans l’ombre qui s’était assise à ses côtés lorsque le soleil levant avait caressé sa silhouette dépenaillée. Il portait une barbe dense et épaisse, jaunâtre. Ses lèvres étaient profondément abîmées. Ses cheveux bouclés étaient envahis de poux. Son imperméable, qui avait certainement été blanc autrefois, le protégeait du froid matinal.

    Et puis, il y avait le tableau.

    Cette toile couverte de coups de pinceau maîtrisés.

    La Rambla, également réputée pour ses kiosques, ses animaleries et ses artistes qui emplissent sa longue promenade, et aussi pour la statue de Colomb qui pointe le doigt vers le large, est recluse dans le port où venaient se reposer les vaisseaux amiraux de la capitale catalane.

    Et maintenant que le soleil avait congédié la pleine lune, qui favorisait l’apparition de créatures sauvages légendaires et déclenchait toutes les alarmes des détraqués, ils étaient là. Les gens de couleur. Dans une ville cosmopolite où toutes les races se croisaient, ceux que l’on voyait le plus, c’était eux. Les anciens esclaves noirs qui grillaient sous le soleil dès les premières heures de la matinée. Des vendeurs à la sauvette, sans papiers, dont les yeux s’emplissaient d’effroi au moindre bruit ou à la vue d’une plaque brillante qu’ils distinguaient à un kilomètre.

    L’artiste-peintre allait entamer son œuvre majeure, et ils étaient là, eux aussi.

    Leurs étalages à ras le sol, tels des draps abandonnés, composaient un amalgame de couleurs et, pour certains, de talents. Nombreux étaient les badauds et les touristes qui prenaient le temps de s’y arrêter et immortalisaient la scène avec leurs téléphones portables. Cette immense promenade catalane était l’artère de la capitale.

    On était le 23 avril, le Jour du livre, et eux aussi étaient là, les livres. On observerait bientôt toute l’agitation des séances de dédicace d’auteurs célèbres et, évidemment, des marchands qui vendaient leurs putains de roses de Saint Georges.

    L’art, la vie, la réalité et le marketing, tous réunis sur une seule avenue. C’était magique et spécial à la fois. La nuit, c’était un défilé de putes et de macs. Le jour, c’était plein de vie, d’art et de magie.

    C’était ça, La Rambla de Barcelone, un incontournable.

    Le vagabond tenait entre ses doigts un pinceau plutôt gros, usé, et couvert de milliers de nuances colorées. Il avait glissé les doigts de son autre main sur sa palette de couleurs, des teintes de rouge pour la plupart. Chaque trait était une note de musique, un élément essentiel, un indice de ce qu’il était en train de créer.

    C’était le début de tout.

    Après tout, c’était la toile de la mort.

    2

    Une heure plus tard, l’inspecteur adjoint Lola Guzmán arpentait La Rambla, le premier jour de ses vacances qu’elle avait organisées des mois auparavant. Son mari Ginés et elle venaient de Malaga, et si ni la date ni la destination n’avaient été choisies au hasard, ils n’avaient pas l’air d’un couple heureux, car ils marchaient à l’écart l’un de l’autre. Distants. Le Centre de procréation assistée leur avait conseillé de partir en voyage pour pouvoir concevoir un enfant, loin de leur travail, de leur stress et de la routine de leur quotidien.

    Lola n’aimait pas les fleurs, et son mari le savait bien. Ses passions, c’était la lecture et les arts.

    Elle s’arrêta soudain et le regarda droit dans les yeux.

    - Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

    Lola pensait à la nuit. Elle voulait être mère avant ses quarante ans et elle avait déjà subi quatre fausses couches, mais pas cette fois. Cette fois, elle gagnerait la partie.

    - Eh bien, puisque nous sommes là, allons voir les artistes de rue, répondit Ginés, de sa voix grave. Le talent peut se cacher partout ! ajouta-t-il en soupirant légèrement.

    Il désigna un stand devant lequel s’agglutinaient des gens qui remuaient les bras dans tous les sens.

    - D’accord, mais ensuite, on pousse jusqu’aux stands de livres.

    Lola demeura songeuse et poursuivit.

    - On ne sait jamais, peut-être qu’un jour c’est moi qui présenterai mon roman.

    Ginés ne semblait pas l’avoir écoutée, et il reprit la parole.

    - Regarde tous ces gens. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien regarder ?

    Le peintre semblait bouleversé par la réaction des badauds qui regardaient quelque chose posé sur un drap étalé par terre. Un tableau presque achevé. Cette réaction ne lui ressemblait pas.

    - C’est quel genre d’artiste ? lui demanda-t-elle, sans grand intérêt.

    Elle semblait distraite.

    - Sûrement l’un de ces mimes maquillés de bronze ou d’argent qui prennent des poses improbables...

    Ginés prit Lola par la main et l’entraîna vers la foule. Les gens avançaient d’un pas, se penchaient, touchaient la surface de la toile et observaient les poils se hérisser sur leurs bras.

    - Mince ! Ça semble tellement réel ! s'exclama une jeune femme d’origine mexicaine, stupéfaite par ce qu’elle venait de voir sur la toile du vagabond en haillons, à la barbe épaisse et au regard profond.

    Cette toile était différente des autres tableaux qu’elle avait vus jusqu’alors. Lola fit de son mieux pour apercevoir le portrait et ses lèvres se crispèrent en un étrange rictus.

    Elle était choquée.

    Lorsque la foule des badauds s’effilocha dans la longue rue, l’inspecteur adjoint et le peintre restèrent figés sur le tableau qui avait suscité tant d’émoi.

    Lola avala sa salive et eut l’impression que sa gorge se nouait au point de lui couper la respiration, ou qu'on l'étranglait avec un foulard derrière l'un des nombreux arbres alignés à perte de vue tout le long de l'avenue.

    - Putain, c’est quoi ça ?

    La voix de Lola avait grimpé comme le sifflement d’un train à vapeur.

    - Fantastique ! C’est génial !

    Ginés sautillait de joie. C’était comme s’il rebondissait par terre après s’être jeté d’un avion.

    - C’est sadiquement réaliste.

    À présent, ils étaient seuls tous les deux. Lola et Ginés. Les yeux exorbités et un sourire stupide sur le visage. Celui de Lola était un sourire de remerciement tandis que celui de Ginés était le sourire d’un dingue qui vient de trouver ce qu’il cherchait depuis longtemps.

    - C’est terrifiant, lâcha-t-elle. Regarde autour de toi. Les gens se sont barrés, parce que ça...

    Elle désigna le tableau étendu sur le dos et poursuivit.

    – On dirait du sang. Et ces artères coupées avec ces ciseaux... C’est trop réaliste. Ça me donne mal au cœur.

    Ginés, grand amateur de peinture, était un artiste contrarié, mais fort désireux de connaître les mystères des toiles et des tableaux, roulait des yeux exorbités et une partie de sa mâchoire se décrochait dans un sourire presque diabolique. Ses yeux brillaient. Pendant ce temps, le mendiant continuait à peindre par petites touches, sans se soucier de ce qui se passait autour de lui.

    - C’est un portrait réaliste, dit Ginés, carrément enthousiaste.

    Ses bras, tels les pales d’un ventilateur, brassaient un air quasi inexistant.

    - Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que cet homme est en train de réaliser un portrait de style réaliste ou baroque. On dirait qu’il ressuscite une partie de l’histoire.

    Ginés était spécialiste des peintres les plus en vogue chez les collectionneurs de tableaux. Aussi, où qu’il aille, il visitait tous les musées qu’il trouvait, pour autant qu’il y en ait.

    - Allez, viens ! Allons-nous-en, il n’y a plus personne ! s'exclama Lola en le tirant de toutes ses forces par le bras.

    Il bougea d’à peine quelques millimètres.

    Ginés était planté là, comme un arbre. À mesure que la trotteuse de sa montre avançait, il sentait en lui monter un fourmillement intense, du ventre jusqu’à la tête, que toute cette énergie positive semblait faire exploser.

    - Non ! Ce tableau m’intéresse ! hurla Ginés, les yeux injectés de sang.

    Il ne lui manquait plus que de la bave aux lèvres.

    - Eh bien, moi, il ne m’intéresse pas du tout, grogna Lola en le tirant toujours par le bras, cette fois avec ses deux mains.

    Ginés ne bougeait pas. Elle sentait son pouls juste sous ses mains. Comme un roulement de tambour en lui. Elle s’en inquiéta, parce qu’elle savait que ça frôlait la folie. Un désir presque irrépressible, un peu comme la libido.

    Les pigeons, troublés par son anxiété, s’envolèrent dans un bruit d’enfer, on aurait dit que leurs ailes se détachaient de leurs corps.

    - Combien voulez-vous pour ce tableau ?

    La voix grave de Ginés était rauque et tremblante. Ses yeux avaient l’air de deux soucoupes fraîchement lavées, avec un peu de mousse persistant à la surface.

    Le mendiant ne répondit pas, mais il cessa de peindre. Ses cheveux en bataille dissimulaient une fiente de pigeon.

    - Tu ne vois pas qu’il t’ignore ?

    Lola commençait à s’énerver.

    Ginés l’écarta d’une main douce, mais elle se sentit blessée.

    - Quel est le prix de ce tableau ? insista Ginés, dont on voyait à présent les dents briller à l’intérieur de sa bouche ouverte.

    Le mendiant leva les yeux. La mine grave. Impassible. De ses lèvres sèches s’échappa quelque chose que Ginés considéra comme une absurdité.

    - L’art ne se vend pas, monsieur. Je ne fais pas ça pour manger. Mais pour exprimer mon talent. L’art devrait être gratuit. Je connais des millionnaires qui marcheraient dessus comme sur une fourmi.

    Ceci dit, le mendiant baissa la tête et appliqua une nouvelle touche de peinture.

    Lola le regarda du coin de l’œil avec une certaine stupeur.

    Ginés était resté sans voix.

    Mais le pire arriva ensuite.

    Quand le jeu commença.

    3

    Lola voulait d’abord satisfaire son envie. Acheter deux bons livres et, évidemment, obtenir la dédicace de son auteur favori. Enrique Sierra. Un écrivain à succès. Ses livres se vendaient par millions et, rien qu’à Barcelone, on ne dénombrait pas moins de cinq cent mille exemplaires vendus. Un rêve que Lola garderait en elle le reste de sa vie.

    La langue dorée du soleil s’étirait sur La Rambla, qui commençait à se remplir de badauds, de lecteurs et de vieilles dames qui allaient faire leurs courses au marché de « La Boquería », à mi-chemin entre la statue de Colomb et la bouche de métro qui permettait d’emprunter deux lignes de transport : la verte, la L3, et la rouge, la L1.

    Lola se frottait les mains devant le théâtre Liceu, où donnait également une sortie de métro. Elle était stupéfaite par l’immense alignement de stands qui bordaient l’avenue, longue de mille deux cents mètres. La foule était dense, et elle ne pouvait pas voir plus loin que les nuques des dix premiers promeneurs qui se trouvaient devant elle.

    Ginés, contrarié, avait cédé aux envies de sa femme, mais, au fond de lui, il envisageait toutes les possibilités de se procurer le tableau qui l’avait envoûté dès qu’il avait posé les yeux dessus.

    Le murmure de la foule s’éleva bientôt en un brouhaha

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