Tandis que la mer se retirait: Récit de vie émouvant
Par Nicole Batlaj
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À propos de ce livre électronique
C’était un samedi de printemps.
Le train s’arrêta net entre deux gares. L’endroit était presque désert, sans habitations construites. Proches du quai, quelques baraquements étaient disloqués, au milieu de mauvaises herbes jaunies.
Le contrôleur demanda un médecin dans les wagons de Première. Je me levai. Parvenue à sa hauteur, il rectifia : « C’est sur le quai. »
J’ai pensé que tout était fini, quelqu’un était passé sous les rails. J’appréhendais qu’il ne soit encore vivant.
Madeleine était allongée. Elle avait huit ans environ, respirait encore, avec la marque d’un choc frontal.
Le visage était blanc sous le choc. Elle n’avait presque pas de cheveux. Le vêtement qu’elle portait était si léger qu’on découvrait toute la misère du monde et de l’instant.
Je suis restée près d’elle pour lui inventer une mémoire.
Découvrez ce récit de vie émouvant et tout en poésie !
EXTRAIT
L’enfant gisait en plein milieu de l’été,
le visage renversé par le sommeil,
docile à l’éclat du danger.
Elle se murmurait des mots d’ombre
pour se protéger
avant que la nuit des nuits
ne l’eût atteinte et défigurée.
Supplique à la dérive des mots
promis au silence.
Cantique de l’aurore
où se défont les parures.
Plain-chant musical des chagrins
sans larmes et sans recours.
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Avis sur Tandis que la mer se retirait
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Aperçu du livre
Tandis que la mer se retirait - Nicole Batlaj
PROLOGUE
C’était un samedi de printemps.
Le train s’arrêta net entre deux gares.
L’endroit était presque désert,
sans habitations construites.
Proches du quai,
quelques baraquements étaient disloqués,
au milieu de mauvaises herbes jaunies.
Le contrôleur demanda un médecin
dans les wagons de Première.
Je me levai.
Parvenue à sa hauteur, il rectifia :
« C’est sur le quai. »
J’ai pensé que tout était fini,
quelqu’un était passé sous les rails.
J’appréhendais qu’il ne soit encore vivant.
Madeleine était allongée.
Elle avait huit ans environ,
respirait encore,
avec la marque d’un choc frontal.
Le visage était blanc sous le choc.
Elle n’avait presque pas de cheveux.
Le vêtement qu’elle portait était si léger
qu’on découvrait toute la misère
du monde
et de l’instant.
Le SAMU arriva.
Je la retrouvai à la Pitié-Salpêtrière,
en neurologie.
Le chirurgien m’annonça
qu’on ne pouvait plus rien.
Je suis restée près d’elle
pour lui inventer une mémoire.
Deux mémoires se conjuguent,
celle d’une enfant qui se meurt
et celle d’un inconnu
dans un service de réanimation.
Confidences murmurées à l’envers
d’un temps qui n’a plus d’endroit.
Étrange est cette remémoration
qui se tient à l’écart de la mort
égarée dans l’espace de l’inconscient.
Chapitre 1
« Rien ne nous est donné de ce que nous sommes et tout ce que nous sommes est le produit d’une métamorphose. »
–Gaston Bachelard
L’enfant gisait en plein milieu de l’été,
le visage renversé par le sommeil,
docile à l’éclat du danger.
Elle se murmurait des mots d’ombre
pour se protéger
avant que la nuit des nuits
ne l’eût atteinte et défigurée.
Supplique à la dérive des mots
promis au silence.
Cantique de l’aurore
où se défont les parures.
Plain-chant musical des chagrins
sans larmes et sans recours.
L’enfant regarde dedans l’enclos
de ses paupières veinées.
La mort est bleue.
Bruit du train,
soupirs mécaniques du trépas,
une odeur tiède flotte
sur les cailloux rouillés.
Quand l’image soustraite laisse en creux
la forme de l’absence
tout devient crayeux, pulsatile,
encore déchirant.
Ce cri n’a plus d’enfance.
Le monde s’affaiblit de n’être pas nommé.
Cette voix n’a plus d’enfance.
Avant d’être dépossédée de sa mémoire,
elle évoque ce qui maintient toujours la