MICHEL BOUQUET DERNIER ACTE
En 1943, en pleine Occupation, un petit pâtissier sonne à la porte d’un acteur de la Comédie-Française et lui récite un poème de Musset. C’est parti
«L’âge est une chose terrifiante et je suis un vieillard qui devrait bientôt mourir.» C’était il y a quatre ans et demi, il avait 92 ans, et il montait chaque soir sur scène pour un «Tartuffe» qui durait deux heures! Dans la troupe, c’était lui la star, c’était pour lui que les gens payaient leur place 40 ou 80 euros. Voir Michel Bouquet en chair et en os. Pour beaucoup, c’était la première fois. Ils l’avaient vu à la télé dans les films de Chabrol, en Mitterrand pour Robert Guédiguian, mais jamais en vrai. Une légende vivante. Il y avait dans la salle comme une sorte de recueillement à «en être». Mais l’acteur forçait aussi cette mystique. Il dégageait un je-ne-sais-quoi de sacré. Il avait beau incarner « cet obtus d’Orgon »,
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