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J’ai bien connu Brel: Biographie du chanteur belge
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J’ai bien connu Brel: Biographie du chanteur belge
Livre électronique139 pages1 heure

J’ai bien connu Brel: Biographie du chanteur belge

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À propos de ce livre électronique

L'écrivain toulousain Joël Fauré, amoureux de Jacques Brel, raconte son idole comme si c'était son ami de toujours.

Jacques Brel nous a quittés le 9 octobre 1978. Plus qu’un chanteur, il fut un artiste complet, un homme attachant, un poète qui brûla la vie par les deux bouts. Il laisse un patrimoine inestimable. Ses chansons ont marqué toutes les générations et continuent de séduire aujourd’hui même les plus jeunes interprètes.

Dans J’ai bien connu Brel, Joël Fauré évoque bien sûr le grand Jacques et son immense talent mais il propose surtout de s’en faire un ami, un proche qui aurait accompagnés chacun de nous tout au long de sa vie, comme ce fut le cas pour l'auteur, dans son imaginaire personnel ou parfois au contact de ceux qui ont vraiment connu l’artiste.

C’est ce parcours initiatique qu’il partage aujourd’hui avec le lecteur au travers de cet ouvrage empreint d’une poésie et d’une tendresse véritables, ponctué de documents iconographiques inédits.

Jacques Brel raconté autrement dans un ouvrage intimiste et richement documenté.

EXTRAIT

J’ai très bien connu Jacques Brel. C’est un ami personnel de longue date. J’ai passé avec lui des heures formidables et torrentielles, des secondes chair-de-poule, des jours inoubliables. Des nuits ? N’en parlons pas. J’ai très bien connu Jacques Brel. Quand il est mort, le 9 octobre 1978, j’avais 16 ans et lui 49. J’ai des révélations à faire... J’ai très bien connu Jacques Brel. Quand il est mort, j’ai été bouleversé, atterré, malheureux. Et seul. Je le suis resté.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Joël Fauré est né en 1962 à Toulouse. Il a écrit pour le théâtre, pour la radio, pour la presse, et même pour le cirque. Après avoir été assistant de rédaction à Europe 2, il est aujourd’hui fonctionnaire au ministère de la Justice. Joël Fauré milite aussi contre la maladie dont il a été atteint et qu'il a vaincue : les Troubles Obsessionnels Compulsifs.
LangueFrançais
ÉditeurUn Autre Reg'Art éditions
Date de sortie5 janv. 2018
ISBN9791090894884
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    Aperçu du livre

    J’ai bien connu Brel - Joël Fauré

    J’ai très bien connu Jacques Brel. C’est un ami personnel de longue date. J’ai passé avec lui des heures formidables et torrentielles, des secondes chair-de-poule, des jours inoubliables. Des nuits ? N’en parlons pas. J’ai très bien connu Jacques Brel. Quand il est mort, le 9 octobre 1978, j’avais 16 ans et lui 49. J’ai des révélations à faire... J’ai très bien connu Jacques Brel. Quand il est mort, j’ai été bouleversé, atterré, malheureux. Et seul. Je le suis resté.

    J’ai très bien connu Jacques Brel. Aujourd’hui qu’il a plusieurs décennies de tombeau, on va tous planter des chrysanthèmes en même temps. Je sais qu’il n’aimerait pas beaucoup mais, moi, j’ai très bien connu Jacques Brel. Je peux bien vous l’avouer aujourd’hui : le « Joël » de la chanson Madeleine¹, c’est moi. Vous ne me croyez pas ? Vous avez sans doute raison. Et pourtant... J’ai très bien connu Jacques Brel. Surtout depuis septante-huit. J’étais apprenti cuisinier alors. Le 10 octobre, place Esquirol à Toulouse, il était une heure après midi. Je suis furtivement passé devant un café. Une télévision était allumée. Oui, il était une heure après midi et c’est important. C’était l’heure du journal télévisé. J’ai simplement eu le temps de voir, moi, le passant, Brel en noir et blanc dans le tube. Au même instant, ailleurs que là, j’ignore que ma mère, Marthe, Madeleine, Mathilde Trémolières, à la campagne, près de la forêt de Buzet-sur-Tarn, dans la maison, dans la salle à manger, a branché un magnétophone et enregistre. Elle ne sait pas trop s’en servir. Et le micro capte tout ce que dit la télé, mais aussi tout ce qu’elle dit, elle. À un moment, elle dit : « S’il était là, il serait à ses pièces, le pauvre enfant. » Mais loin de ma maman, dans ma tête, je me suis dit : « S’ils le passent comme ça, à cette heure-là, c’est qu’il doit être mort, Brel. » Je suis monté dans un autobus. J’ai dit à un copain, arpète lui aussi : « J’en suis pas sûr, mais je crois que Brel est mort. » Une dame m’a entendu. Elle m’a dit : « Oui, il est mort. »

    Si pour Philippe Delerm, la mort de Brel est « une autoroute à trois voies avec un gros camion Antar sur la file de droitei », pour moi, c’est un café, un autobus et la place Esquirol à Toulouse. J’ai très bien connu Jacques Brel.

    L’éditeur a pris mon livre.

    Vous avez vu, l’éditeur a pris mon livre ! Vous l’avez entre les yeux. Dites, c’est Brel qui vous a attiré ? Sa photo et son nom sur la couverture, c’est ça ? Je me trompe ?

    Écoute... Écoute...

    Marie-Madeleine a épousé mon frère Bernard, Émile Fauré le 27 juillet 1974. Marie-Madeleine aime Brel, le saucisson sec et mon frère. C’est mon frère qu’elle épouse. Elle veut me faire partager sa passion pour Jacques Brel. Elle insère une cassette dans un lecteur et me dit : « Écoute... Écoute... » Brel tonitrue sur un port de Hollande, s’emporte contre des notables, éructe, s’apitoie, sanglote, transpire... Les Bourgeois² et Amsterdam.³ Je n’aime pas.

    Mon Brel à moi.

    Pourquoi n’ai-je prêté d’abord aucune attention à ce que disait ce type ? Et pourquoi ensuite me suis-je arrêté au bout de ses phrases, jusqu’à les connaître presque toutes par cœur ?

    Qu’est-ce qui s’est passé ? Mon Brel à moi, vous ne pourrez pas me le voler. Il ne ressemble pas au vôtre, ni à aucun autre.

    Il est un peu ici et un peu là. Vous pouvez me l’envier mais pas le copier. Il est debout dans la salle à manger, devant le micro que lui tend ma mère. Il est caché dans ma chambre, sous le lit. Il a déboulé comme un fou avec de la bière, des bonbons, un doigt de couvent, un grand verre de grand’messe, dix éléphants, cent kilos et trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman. Il est entré dans ma cage thoracique, tel un oiseau, un singe, un fauve. Un lion. Il est couché du berceau de la joie au lit de la puissance. Il est courbé sur mon front. Il m’engueule parce que je suis trop lâche...

    Mon père disait...

    En 1977, pour mon petit Noël, Marie-Madeleine m’offre un électrophone. J’ai pris la mobylette et je suis allé à Saint-Sulpice acheter mon tout premier disque, un 33 tours... Il y avait Les Bourgeois². Je les écoutais souvent. Déjà Jojo était là. Ma mère riait. Mon père disait : « Tu commences à nous faire chier avec tes disques... »

    J’ai vomi.

    La veille de ma première communion, j’ai vraiment vomi. De peur. Une aube blanche, c’est aussi impressionnant qu’une robe noire de magistrat ou d’avocat.

    La rue oubliée.

    Ça doit être l’une des rues les plus inconnues de Toulouse. Paradoxalement, elle se trouve au cœur même de la ville, là où des foules de gens battent le pavé... Mais ici, personne ne passe. Il ne se trouve aucune enseigne attractive, aucun néon aguicheur, rien qui ne se mange, se boive, se lise, se sente... On n’y fait pas de cadeaux. Je crois même qu’il n’y a pas de boîte aux lettres... Pas de plaque, pas de pair ni d’impair. On pourrait s’y méprendre, à une lettre près, elle porte le nom du psychiatre suisse Hermann Rorshach (Prononcez ROR - SAX), inventeur de ce fameux test qui nous a tous traumatisés, avec ces planches de taches d’encre symétriques obtenues par pliage, où il était hypocrite de ne pas voir une araignée, une grenouille ou un sexe. Ici donc, il s’agit d’Ernest Roschach, archiviste de la ville que l’on a voulu, maladroitement, honorer. Et pourtant, il y a un donjon et une entrée des artistes... Alors, pas étonnant que Brel y ait été photographié lors d’un de ses passages dans la ville Prose, chère à Nougaro. La photo, publiée dans La Dépêche du lundi 3 septembre 1962 est légendée : « Jacques Brel a donné à l’hôtel d’Assezat, samedi soir, un récital qui lui a valu des rappels enthousiastes. Voici le sympathique artiste surpris par notre photographe, dans la rue Roschach, avant d’être reçu amicalement au Donjon par M. GIBERT, président du Syndicat d’initiative. »

    La photo est signée Jean-Louis Jammet. Je connaissais un peu Jean-Louis Jammet. Il était photographe à La Dépêche du Midi. Chaque fois que je le rencontrais, il me promettait de me confier les négatifs. « Je me souviens très bien de Brel » me disait-il. « J’ai fait les photos le jour de l’anniversaire de ma femme. La prochaine fois, promis, sans faute, je vous fais passer les négatifs. » Jean-Louis Jammet est mort, ne me laissant pas si négatif...

    C’est quoi un artiste ?

    Mon père disait à propos des artistes : « Ces gens-là, ils ne se font pas vieux. Ils font trop la bringue. » Brel, mort jeune, lui a donné raison. « Ce qui compte dans une vie, c’est son intensité pas sa durée. » « Tout est extrêmement dangereux pour la santé puisqu’il y a un phénomène d’usure. » Alors, comment faut-il vivre ? Qui a les règles du jeu ? Mieux vaut-il mourir à 81 ans, en ayant toujours gueulé ou fait la gueule, ou à 49, en souriant, et en continuant à fumer quatre paquets de cigarettes par nuit, malgré un cancer du poumon ?

    Moi, je crois qu’un artiste, c’est important.

    L’homme qui vit et l’homme qui écrit

    Un écrivain est quelqu’un qui peut écrire des choses épouvantables auxquelles il n’adhère pas. Du genre : « J’ai placé ma mère dans une maison de retraite mais je ne sais plus laquelle. » Ce qui en fait un être redoutable.

    Vierzon

    J’ai vraiment voulu voir Vierzon. Ce que j’ai vu de Vierzon est moche. Il vaut mieux écouter la chanson.

    Seul.

    La chanson Seul⁴ est un petit chef-d’œuvre de lucidité. Elle est réussie, tant sur la forme que sur le fond. Elle est bien charpentée. Elle illustre à merveille le crescendo/decrescendo cher

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