Refaire l’histoire n’est pas vraiment dans ses habitudes. Depuis cinquante ans, Véronique Sanson s’est beaucoup racontée en chansons comme dans ses interviews. Mais la peur de lasser, la crainte de se répéter a fini par gagner celle qui détonna en 1972 avec un premier album fou, imposant sa voix singulière dans le paysage de la chanson d’alors. « Véro » se fait plus discrète, se réservant pour la scène. Depuis janvier, elle a repris la route, au rythme de cinq ou six concerts par mois, proposant un show totalement réinventé, avec ses classiques mais aussi des titres moins évidents, moins connus. Rarement a-t-on vu ces dernières années une telle remise en question. Sanson sort des sentiers archibattus du concert best of pour mieux goûter les acclamations de la foule. Dire qu’il y a quinze ans elle déroutait son public avec des performances pas toujours à la hauteur de sa légende… Désormais, chaque soir, la septuagénaire impressionne par sa force. Par la rage qu’elle met dans son jeu de piano. Par l’émotion qu’elle glisse dans sa voix. Alors, juste avant de fêter ses 75 ans, il nous a semblé urgent d’aller la retrouver dans son fief de Triel-sur-Seine. Pour converser sans filtre et sans langue de bois.
Paris Match. Vous êtes repartie sur les