La chanteuse a choisi de quitter la scène cette année. Elle s’explique et revient pour nous sur les souvenirs d’une carrière extraordinaire
« Johnny est quasiment mort sur scène. Pour moi, ce ne sera pas le cas. J’ai tant de choses à rattraper… »
Interview Benjamin Locoge
Paris Match. Le temps des adieux est donc venu ?
Sylvie Vartan. Oui, ma décision est prise. Depuis quelques années je tergiversais. J’ai toujours tout fait avec passion, sans calcul, juste par envie et sans me poser trop de questions. Parce qu’au fond je n’aime pas du tout ce qui finit, je n’aime pas les départs, je n’aime pas ce qui s’arrête.
Cela vient d’où ?
Certainement de mon départ précipité de Bulgarie, à 7 ans. D’un coup je suis devenue adulte et j’ai laissé mon enfance sur le quai de la gare. Je revois encore mes grands-parents, que j’adorais, courir après le train, c’est une plaie à jamais ouverte… Après, grâce à ma carrière de chanteuse, j’ai énormément voyagé, j’étais mue par la curiosité, par ma jeunesse, j’avais envie d’aller partout. Je me demandais sans cesse : “Et après, qu’est-ce qu’on fait ? Quel est le prochain projet ?” Tout s’est passé à la vitesse de la lumière et en plus je suis vite tombée amoureuse d’un grand jeune homme blond au regard bleu que je trouvais splendide, qui lui aussi était chanteur. J’ai partagé toute cette folie avec lui, on a tout découvert ensemble. C’était dingue…
Pourquoi renoncer à ce tourbillon qu’est votre vie de chanteuse depuis 1960 ?
J’ai commencé sur scène, je me dois de terminer sur scène, avant que je ne puisse plus. C’est une question d’élégance.