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A5564
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Livre électronique72 pages55 minutes

A5564

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À propos de ce livre électronique

Tout d'abord, ce livre, basé sur les faits réels vécus par Clara Weintraub (ma mère), a été écrit avec comme nom d'auteur, celui de Clara Weintraub, puisqu'il fallait rendre à cette histoire vécue, histoire douloureuse, jalonnée de pertes de membres de familles, l'émotion qui en ressort. Tous ceux qui ont vécu ces épreuves inimaginables, rescapé(e)s, pour la plupart, maintenant décédé(e)s, témoignent à travers ces lignes, afin que l'on n'oublie pas que l'horreur a existé.
LangueFrançais
Date de sortie17 déc. 2012
ISBN9782312006918
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    A5564 - Clara Weintraub

    souffrances

    Préambule

    Ce témoignage est dédié à la mémoire de ma mère, de mes amis et de tous ceux qui ont partagé les mêmes épreuves, dans cette aventure cauchemardesque.

    À la mémoire des nombreuses personnes décédées dans des conditions inhumaines.

    À la mémoire des rescapés qui n’ont pas survécu après cette déportation.

    À la mémoire de ceux qui nous ont permis de sortir de l’horreur pour retrouver la liberté.

    Pour que l’humanité, pour que l’Histoire n’oublie jamais que l’impensable a eu lieu.

    Pour que les générations futures ne se laissent pas influencer par les négationnistes, qui continuent à réfuter l’existence des camps de la mort.

    À mes enfants et petits-enfants, afin qu’ils puissent témoigner aux enfants de leurs enfants.

    À vous le lecteur, qui avez déjà entendu parler de l’holocauste, ces quelques pages vous sont dédiées également, pour que vous marquiez dans votre esprit, les mots d’une femme qui parmi d’autres, a vécu dans les entrailles de l’enfer, et qui a enfin décidé de révéler ce qu’elle avait voulu taire pendant toutes ces années.

    Laisser parler le passé

    Enfin livrer ses secrets

    Révélations

    J’ai bientôt 89 ans, l’âge dit-on de la sagesse… sagesse acquise au fil des années, des expériences, des épreuves, des joies et des souffrances.

    Longtemps j’ai hésité à parler de mon passé, comme s’il s’agissait de relater des moments pénibles, que j’ai voulu ensevelir au plus profond de moi-même. Malgré ce refus de dévoiler quoi que ce soit de cette période de ma vie, une dualité s’est installée entre le dire et le non-dire. Pourquoi parler de ces souffrances, de ces deuils non faits mais également pourquoi ne pas en parler ? Je parlais de sagesse acquise avec l’âge, et c’est cela, qui maintenant me pousse à traduire à travers ces quelques lignes, toutes les émotions, souffrances, épreuves tragiques, qui m’ont été inculquées à mon insu.

    Les dés sont jetés, j’ai enfin décidé de vider le sac de ma tourmente insidieuse. Je ne puis garder plus longtemps ces terribles secrets, partagés par d’autres, qui comme moi, ont vécu ces sévices physiques, psychologiques et spirituels. Beaucoup sont morts, emportant avec eux ces secrets, ces abominations. Pourquoi devrais-je à mon tour, emporter ce témoignage dans la tombe de l’oubli. Il faut, et cela est un devoir, que le monde sache, que des êtres ont souffert dans leur chair et dans leur âme.

    Je ne puis prétendre apporter une réponse à toutes les questions que certains se posent quant à cette période de guerre, mais ayant vécu cette tourmente, mes épreuves témoigneront pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de le faire.

    Libre ! Je suis libre ! C’est ce que j’ai pu me dire en ce mois d’avril 1945, quand le camp a été libéré par les anglais. Libre, quand je me suis retrouvée en terre française, à Paris, dans cet hôtel Lutétia, transformé pour l’occasion, en lieu d’accueil pour tous les rescapés des camps de la mort.

    Libre, oui et non, car en même temps, je me sens prisonnière d’un passé, qui est maintenant figé dans le temps et dans ma mémoire. Un passé qui s’est arrêté une certaine année 1942, lorsque ma mère fut alors déportée, ma mère que je ne devais plus jamais revoir. Comment se sentir libre, alors que tous les membres les plus chers de votre famille ont disparu de votre vie ? Comment se sentir libre, alors que d’autres sont morts dans d’atroces souffrances, torturés, violés, brûlés… je me souviens…

    Ma jeunesse

    Je suis née le 7 Février 1920, à Vernajoul, dans le département de l’Ariège.

    Nous sommes restées quelques mois dans cette région, pour finalement monter à Paris, rue de la Roquette. J’avais à ce moment, 2 ans et demi. J’allais dans une école de sœurs, et très curieusement, je fus attiré dans ce lieu, par l’harmonium, qui était pour moi un magnifique piano. Déjà, se manifestait en moi, ce besoin de musique. Puis à l’âge de 5 ans, nous nous rendîmes dans la région parisienne, à Pantin, rue Denis Papin. Ma tante Sophie, demeurait là depuis peu. Ma mère Rosa, n’avait jamais le dernier mot avec sa sœur, il faut dire que Sophie avait un caractère trempé comme l’acier. Lorsque ma mère voulait parler, Sophie dressait l’index dans sa direction et lui disait « sug gurnicht !¹  »… le temps et les circonstances ont fait que j’ai plus hérité du caractère de ma tante que de celui de ma mère… cela m’a très certainement sauvé la vie…

    Puis ma mère se remaria avec Emile Weintraub, qui lui me reconnut, accepta de m’élever comme sa fille. Il n’en fut d’ailleurs rien, puisqu’il passait son temps à dilapider l’argent du

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