Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Illuminatis: Au-delà d'une théorie du complot, une réalité.
Illuminatis: Au-delà d'une théorie du complot, une réalité.
Illuminatis: Au-delà d'une théorie du complot, une réalité.
Livre électronique495 pages7 heures

Illuminatis: Au-delà d'une théorie du complot, une réalité.

Évaluation : 5 sur 5 étoiles

5/5

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

L'histoire des Illuminés, ou Illuminatis, de leurs origines à nos jours.

Être qualifié d’« Illuminé » relève presque de l’insulte ; ce mot a subi l’influence des chantres de la désinformation et des théoriciens complotistes. La moquerie va de la suspicion de satanisme à l’allégation d’escroquerie. Tout n’est pas faux. L’esprit illuministe a survécu au XXIe siècle, s’est diversifié au point d’être partout ou presque, en sa conception constructive. L’Illuminisme a muté : de la conception des « Frères du Libre-Esprit » en France, adeptes de la pauvreté et de l’esprit vidé pour y recevoir Dieu, la Lumière, pour être « Illuminé » aux « Alumbrados » en Espagne au XIVe siècle, à un projet initiatique de société meilleure, teinté de mysticisme. Au XXIe siècle « Illuminati », passent pour être des amateurs de folklore ou des affairistes tirant les ficelles de multinationales, de structures supra-gouvernementales. On parle de Nouvel Ordre Mondial, dirigé par un petit groupe. Quelle est la part de vérité ? L’Illuminisme allemand du XVIIIe siècle véhiculait l’ambition d’un perfectionnement humain de sagesse, d’une société de progrès, plus juste, non corrompue, n’attaquant pas les religions en leur existence. Il y eut de forts rapports avec les Jésuites, la Franc-Maçonnerie, les Rose-Croix et l’héritage templier. Se réunir en secret entre membres portant des noms étranges pour y discuter de projets politiques, de sciences et de liberté ne plut ni au pouvoir ni à l’Église ; l’Ordre des Illuminaten fut interdit ; des pamphlets féroces se multiplièrent ; nombre d’Illuminaten étaient Francs-Maçons, on les vit organisateurs de la Révolution française, on les crut à la base de l’indépendance des Etats-Unis. Quid ?
Les Illuministes sont toujours là, ont emprunté des voies inattendues et fécondes, n’ont laissé de côté aucune zone d’exploration intellectuelle ; « ils » sont à la fois partout et nulle part ; on verra leurs valeurs premières, leurs symboles, leurs systèmes de grades, leur influence. Au XXIe siècle, l’Illuminisme peut inquiéter ; folklore, refuge pour déçus d’autres spiritualités, groupes assoiffés de pouvoir, ou projet de société en marche ?

Plongez-vous dans l'histoire des Illuminatis et découvrez leurs valeurs, leurs symboles, leur organisation. Entre spiritualité et pouvoir, qui sont-il vraiment ?

EXTRAIT

La première signification se réfère à un ensemble de doctrines ésotériques (ensemble des enseignements secrets réservés à des initiés) à qui l’on prête d’avoir traversé l’Antiquité et de s’être continuées en Occident ou en Orient sous la forme d’enseignements réservés à un nombre restreint de personnes en mesure de recevoir et d’entendre ces enseignements.
Les débuts de l’ésotérisme se perdent dans la nuit des temps. L’utilisation d’hématite ou d’ocre, attestée à partir de 100 000 ans AD, a peut-être une valeur symbolique. Il semble que, dès le paléolithique, l’homme s’intéresse à la vie après la mort (90 000 AD), aux amulettes (35 000 AD) et à des rites « ésotériques » compris par quelques initiés, ce que vient confirmer la pratique ésotérique féconde du chamanisme (de 32 000 à environ 10 000 AD).

A PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Liénard est avocat en droit des affaires depuis une trentaine d'années et à la tête de son cabinet ; il est également magistrat suppléant, auteur et conférencier (dont en loge).
Initié à la Grande Loge de Belgique, il y occupa diverses fonctions maçonniques, dont celles d'Orateur en 2002 et de Vénérable Maître en 2005.
Ses précédents ouvrages : Mais que font les francs-maçons en loge ?, Regard sur la Franc-Maçonnerie et l'islam, dialogue impossible ?, Histoire de la Franc-Maçonnerie ; une existence influente depuis trois siècles ?, L'Opus Dei dans le monde et en France.

LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie17 déc. 2018
ISBN9782390093244
Illuminatis: Au-delà d'une théorie du complot, une réalité.

En savoir plus sur Philippe Liénard

Auteurs associés

Lié à Illuminatis

Livres électroniques liés

Essais, études et enseignement pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Illuminatis

Évaluation : 5 sur 5 étoiles
5/5

1 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Illuminatis - Philippe Liénard

    1.

    Des « Illuminati » depuis

    au moins 1000 ans ?

    1.1 / Qui sont-ils ?

    Des Illuminati sont parmi nous, partout, ou presque, dit-on ; il faudra relativiser, quoique… ; en fait, rien de nouveau sous le soleil, quoique. Le terme « d’illuminé » s’avère galvaudé et mal compris. Beaucoup confondent « l’Illuminisme » avec le terme « Illuminé » tant la finesse de la différence ne se perçoit qu’en allant plus loin. Des Illuminés relèvent de la catégorie mystique et donc de l’Illuminisme tandis que d’autres font partie de ces Illuminés au sens d’hommes éclairés.

    « L’Illuminisme » touche à la relation au divin tandis que les « Illuminés » de type bavarois sont des hommes éclairés, tout comme ceux que cette mouvance séduira à ce moment et par la suite.

    L’état d’esprit «Illuministe » voit le jour il y a environ 1000 ans ; il mute plusieurs fois. La grande peur de l’An Mil aurait-elle accouché du besoin d’être pauvre, comme s’il fallait se rassurer de ne pas posséder, et, de « se vider l’esprit » pour « se remplir de Dieu », de Lumière, d’être donc illuminé au sens mystique, pour se rassurer et dès lors se protéger sous la bienveillance du Très-Haut ?

    Était-ce de la superstition ou de la crédulité ; pour certains cette attitude relève du bon sens populaire de l’époque ? Telle est en tous cas la conception des premiers Illuministes du début du deuxième millénaire ; puis l’Illuminisme évoluera vers plus de mysticisme à travers la « sagesse du divin », sous l’influence des théosophes, pour muter encore au XVIIIe siècle en Bavière et devenir initiatique, ésotérique, éclairé et même occultiste, tourné vers l’idée d’une recherche des vérités par les toutes les sciences, avec l’objectif d’impulser une société nouvelle, de concourir à l’évènement d’un Homme Nouveau, pour évoluer encore à la fin du deuxième millénaire, et au début ce ce troisième millénaire.

    Une relation assez complexe a existé entre les Illuminés amis de cette recherche de vérité fondée sur la science, sans pour autant négliger la foi ou la pratique d’une religion, et d’autres mouvances « héritées », copiées, côtoyées et parfois mélangées, qu’il s’agisse des Rose-Croix, des Templiers, des Jésuites¹ ou des Francs-Maçons, ou qu’il s’agisse de « sagesses ancestrales mystiques » ou de voies éclairées autres ; par certains côtés, elle perdure. Le présent ouvrage exposera dans quelle mesure il en fut ainsi et en quoi il y a encore des rapprochements ou une proximité à certains égards, afin de tordre le cou aux ragots, de souligner les liens et de marquer les différences utiles.

    Ce livre se veut un projecteur allumé sur la mouvance « illuminati » au sens large. L’ouvrage remontera aux lointaines souches, aux germes.

    Les « Illuminati » sont devenus la cible d’une diabolisation, vivent une dérive, une dispersion tenant de l’intelligence, du cheminement initiatique mais aussi pour d’autres de l’affairisme.

    Ils passent aujourd’hui tantôt pour des amateurs de folklore attardé et tantôt pour des groupes « allumés » aux pratiques douteuses, à la croisée des chemins entre sorcellerie, satanisme ou crédulité arriviste, sans parler des allégations émanant des esprits fertiles des amateurs de théories complotistes.

    De nos jours foisonnent des mouvances dites illuministes dans plus de 56 pays, à travers des groupes et des Loges dites Illuminati, soit « sérieux » au sens initiatique ou spirituel, soit, de leur aveu douteux, héritiers des Illuminaten allemands. L’esprit Illuministe a marqué un changement de société, en principe dans le sens de son amélioration. D’un point de vue géographique, il se trouve aussi que l’on aurait bien tort de penser que les Illuminati se sont nichés aux USA et que cela ne concerne pas l’Europe, l’Afrique, ou d’autres contrées, bien au contraire, que ce soit hier ou en ce XXIe siècle.

    Sans la moindre vocation sensationnaliste, sans la moindre volonté de déformer, il sera question au fil des pages de cet ouvrage, d’expliquer et de décrire avec un maximum d’objectivité…sans plus, dans un souci de transparence. Celle-ci se conçoit encore plus aisément depuis la publication en 2015 d’un ouvrage majeur relatif aux rituels des Illuminati² bavarois du XVIIIe siècle. Une approche explicative s’imposait. En effet, lors de conférences publiques au sujet de la Franc-Maçonnerie, les interpellations ne sont pas rares, qui parce qu’il croit voir un complot mondial mêlant Illuminati et Franc-Maçonnerie³, qui parce qu’il considère que les Illuminati et les Francs-Maçons sont les deux faces d’une même médaille, qui parce qu’il pense avoir détecté des Illuminati partout aux commandes de grandes banques, de sociétés multinationales puissantes voire de gouvernements essentiels, l’ensemble occultant mal un groupe secret qui dirigerait l’économie et la politique géostratégique.

    En termes d’influence, les « Illuminati » seraient même avant l’heure, exercice intellectuel intéressant, une sorte d’Opus Dei⁴ inversé, à supposer qu’il faille accorder cette importance à l’Opus Dei né il y a moins d’un siècle.⁵

    On amalgame les « Illuminati » type bavarois à la Franc-Maçonnerie, aux Templiers ou aux Rose-Croix ; est-ce à tort ou à raison ? On verra la part de vrai et d’intoxication. Ils sont encore accusés, ces « Illuminati », après que de s’être investis dans la Révolution française ou américaine, d’ourdir aujourd’hui dans l’ombre un complot d’ampleur planétaire, de vouloir abattre les religions et d’œuvrer à l’instauration d’un « nouvel ordre mondial » via des entreprises multinationales et des structures supra-gouvernementales.

    Figurent sur le billet de un dollar américain, notamment, la devise « novus ordo seclorum » (traduite de façon impropre par « nouvel ordre pour les siècles ») attribuée aux Illuminati, la chouette, symbole « illuministe », et, le chiffre 1776 ; qu’en penser ?

    Les Illuminati de Bavière ont-ils « gangrené », marqué ou « influencé » la société moderne par leurs idées et sous quelle forme ? Sont-ils encore actifs ?

    On taxe aussi les Illuminati, comme les Francs-Maçons d’ailleurs, dans certains milieux musulmans radicaux, mais pas seulement dans ces sphères-là, de pratiquer des rituels étranges et d’utiliser des symboles diaboliques, comme si le fardeau qu’on leur met sur le dos ne suffisait pas déjà à les pointer d’un doigt vengeur assez fort. À l’inverse, il en est qui voient dans les Illuminati une ancienne création perfide des Jésuites. Les Illuminati intriguent. Ils font parler d’eux dans les bistrots, sur la toile, dans les librairies et au cinéma, bien que cette mouvance demeure assez méconnue et qu’on en dise tout et n’importe quoi.

    Les moteurs de recherche de Google, notamment, recensent pour le mot « Illuminati », presque 12 000 000 de résultats, outre en références vidéos, plus de 160 000 000 d’occurrences, sans préjudice de films ou de romans où le terme trouve place ; on pensera au film (action) américain « Tomb Raider » (2003) où l’aventurière Lara Croft tente de déjouer les plans secrets des Illuminati, au roman (thriller) de Jacques Ravenne et Eric Giacometti, « Le Règne des Illuminati » (2014), où le célèbre commissaire Marcas remonte la piste en France d’une conspiration attribuée aux Illuminati⁶.

    Les réseaux sociaux ne manquent pas de «manifestations» de personnes qui se disent Illuminati ou qui s’annoncent comme membres d’une structure illuministe ou comme intermédiaires pour y entrer… ; on peut même s’y procurer en un tournemain des formulaires à signer pour devenir un membre !

    Une partie de la presse se fait l’écho⁷ de l’appartenance d’acteurs de cinéma ou de vedettes du show-business se prétendant Illuminati ou dits Illuminati, ce qui ajoute à l’impression de mouvance d’influence et de réussite !

    Cela donne une aura de prestige et ce d’autant plus que d’illustres personnages furent des Illuminati ou très proches d’eux, comme Goethe ou peut-être Mozart, des philosophes ou des hommes politiques, ce qui est avéré, comme Joachim Martinès de Pasqually, Franc-Maçon jacobin qui fonda « l’Ordre des Élus Coën de l’Univers », dit aussi le « martinisme », Georges Danton (1759-1794, guillotiné après avoir été éliminé par Robespierre)⁸, Joseph Garat (1749-1833), Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791)⁹, Camille Desmoulins (1760-1764 guillotiné)¹⁰, Jacques Pierre Brissot de Warville (1754-1793 guillotiné)¹¹, Jean-Sylvain Bailly (1736-1793 guillotiné)¹², Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet (1743-1769)¹³, Sébastien-Roch Nicolas de Chanfort (1740-1794)¹⁴, Claude Fauchet (1744-1793 guillotiné)¹⁵, mais pas seulement eux, loin de là.

    D’autres personnages de premier plan en seraient membres de nos jours, sans certitude…et pourtant des noms circulent et pas des moindres. Que n’a-t-on pas même imaginé en marge de la mise en scène du discours du président Emmanuel Macron au Louvre le 7 mai 2017¹⁶, taxé d’influence « illuministe » et à tout le moins de maçonnique. Voilà encore un signe tenant du complotisme et des amalgames tenaces qui perdurent, mais ne sont pas dénués de sens, bien que la Franc-Maçonnerie ne soit pas assimilable aux Illuminati. Arrivant dans la cour par deux colonnes dites « maçonniques » par certains (ou illuminati puisque trois des grades illuminati sont dits « maçonniques »), s’exprimant selon des termes ambigus auprès de la pyramide (qui serait aussi le triangle des Illuminati ?) construite sur commande de l’ancien président François Mitterrand (qui aurait voulu ainsi sous influence parachever ou poursuivre la présence de symboles maçonniques¹⁷ dans Paris. Rien n’est moins sûr si ce n’est que cette pyramide représente bien un symbole maçonnique – lequel ne comporte pas 666 carreaux comme prétendu par les anti-maçons mais 673 !), sans être limitatif dans les signes détectés qui auraient signé la mainmise ou la proximité des Illuminati sur le nouveau président de la Ve République française. Son vocabulaire, dû à ses conseillers en communication et, semble-t-il, peaufiné par lui, fut qualifié d’illuminé et de maçonnique ; la confusion complotiste a battu son plein sur les réseaux sociaux d’Internet.

    Certes, il existe un Paris « maçonnique »¹⁸ ; certes il existe des Illuminati en France ou ailleurs dans le monde du XXIe siècle. Certes aussi, il y existe en ce monde des Francs-Maçons Illuminati et des Illuminati qui sont Francs-Maçons. Certains se trouvent à la direction ou dans les sphères décisionnelles de grands groupes économiques multinationaux, ou exercent d’importantes fonctions politiques. Pour autant, peut-on parler de complot ou d’un Nouvel Ordre Mondial qui serait « en marche » ?

    On verra ce qu’est l’Illuminisme, quels sont ces liens historiques qui ont créé les amalgames, qui a allumé et en quelles circonstances des mèches incendiaires et quelle est la réalité moderne du phénomène « Illuministe » ou « Illuminé ». Par la même occasion, cet ouvrage permettra de préciser en quoi il y a confusion dans l’esprit de certains entre les Illuminati et les Francs-Maçons, à tort, même s’il existe des convergences de valeurs morales.

    1.2 / Lignes directrices de l’ouvrage

    - angles de vue inédits

    Cet ouvrage est à la fois un livre d’Histoire, comporte un voyage à travers des mouvances et des personnages et ne se limite pas à l’aspect « société secrète » bien qu’il en soit par nature largement question. L’objet du présent ouvrage consiste donc à clarifier et à rappeler les origines de la mouvance Illuministe et Illuminati, son évolution, son développement et de quoi il s’agit vraiment au XXIe siècle, par un examen à la fois « horizontal » (ligne du temps – dénominations – mutations - influences) et à la fois « vertical » (liens ou interférences avec d’autres mouvances), sans se focaliser sur les Illuminati de Bavière de manière réductrice, sous une loupe qui priverait d’une vue plus large et donc de la richesse de la perception de l’environnement précieux de l’Illuminisme, de l’esprit qui le sous-tend, des doctrines et des personnes qui en firent le lit au fil du temps.

    De manière inédite, cet ouvrage fait le point sur ce fameux esprit « Illuministe » au sens de cherchants de vérités, sans négliger les autres mouvances assimilées, et ose une analyse contemporaine qui concerne ce XXIe siècle, dont l’écrivain et homme politique connu André Malraux (1901-1976)¹⁹, l’une des grandes consciences du XXe siècle, avait prophétisé « qu’il serait spirituel ou ne serait pas ».

    Pour mieux observer, dit-on en science, il convient de prendre du recul et, dit-on aussi en philosophie, d’orienter son regard sous un nouvel angle. Ces deux lignes directrices balisent les pages de l’ouvrage, à la manière suggérée dans le livre « Le cercle des poètes disparus »²⁰.

    Prendre de la hauteur par rapport à ce que l‘on voit et questionner ce que l’on croit voir, engendrent une perception féconde, laquelle peut se révéler perturbante en regard du « prêt-à-penser » dispensé hier ou aujourd’hui, des idées préconçues et des clichés imprimés dans les têtes par des sectateurs de vérité ou des amateurs de complotisme à deux sous, sans être exhaustif de la liste des langues folles qui s’agitent pour exciter les imaginations.

    1.3 / Signification, définitions et dévalorisation du terme « illuminé »

    Le terme latin « illuminati » pluriel du mot « illumino ».

    L’Illuminisme passe pour être à la fois mystique et lié au divin donc, et dès lors, s’assimile à une « illumination intérieure », mais il serait plus juste, en référence à Henri Goelzer, latiniste²¹ français (1852-1929) de voir l’illumination comme un synonyme d’éclairer, d’illuminer, d’emplir de lumière ; quelle que soit cette lumière ; elle peut relever de la sagesse, de la vue claire, de la connaissance éclairée, pas obligatoirement du divin.

    Dans son livre « Gouvernements invisibles et Sociétés secrètes », publié en 1971, Serge Hutin définit « l’illuminé » comme étant celui qui a été soumis à l’illumination, qui a réceptionné en lui la lumière divine ; cela concerne un certain nombre de personnes… et non des moindres.

    Selon le dictionnaire Robert, l’illuminé est « un mystique croyant à l’illumination intérieure », le même dictionnaire citant comme secte les Rose-Croix à titre d’exemple d’illuminés. Pour le dictionnaire Larousse, l’illuminé est la « personne qui embrasse ou soutient une doctrine avec une foi aveugle, un zèle fanatique » et cite les Illuminés de Bavière comme « société secrète et politique ».

    A été osée dès lors la définition suivante²² : « L’Illuminisme caractérise toutes voies spirituelles où l’Homme est représenté doué de la possibilité concrète d’atteindre un état où il obtiendrait un contact intérieur avec la lumière, avec le divin. Il s’agit d’une expérience où la lumière divine irradie le sanctuaire intérieur qu’est l’âme humaine, d’une expérience qui se présente comme le couronnement et le but de la formation que subit l’être humain pour devenir apte à la connaître ».

    L’Illuminisme, au sens religieux, est défini par le même dictionnaire comme étant « la doctrine ou le mouvement de certains mystiques » et cite Swedenborg et Böhme, au sens psychiatrique, comme une « exaltation pathologique accompagnée de visions de phénomènes surnaturels ».

    Le Larousse définit en la même matière l’Illuminisme de manière similaire, mais avec une nuance : « doctrine métaphysique et mystique fondée sur la croyance à une illumination intérieure inspirée par Dieu » et prend pour exemples les cas de Böhme, Swedenborg et Saint Martin. Ce dictionnaire définit l’illumination religieuse comme ceci : « expérience ascétique et mystique, état d’éveil, intelligence des choses spirituelles ».

    Est-ce de cet Illuminisme dont il fut question lors de la création des Illuminaten de Bavière ? Certes non. Il s’agissait de personnes « éclairées ».

    Le terme « illuminé » n’appartient qu’à la notion de lumière²³, physique, métaphorique ou de la sagacité, mais il a connu une interprétation évolutive au cours du temps, provoquant sa « dévalorisation ». Dès après le XIIe siècle, le concept relèvera du domaine des « allumés » mystiques en lien direct ressenti par eux avec Dieu, sans nul doute avec une sincérité tout irrationnelle. L’Inquisition s’y intéressera de près. Au XVIIIe siècle, le terme désignera des personnes « éclairées » appartenant à ce que l’on dénommera « Illuminati » via des écrits moqueurs accablants et injustes, s’agissant des Illuminaten de Bavière, d’hommes versés dans l’ésotérisme, les Mystères, les sciences, la sagesse notamment politique, mystiques pour certains, teintés d’occultisme pour d’autres. L’Illuminisme du XVIIIe siècle, si nombre d’intellectuels perçoivent toutefois sa véritable valeur éclairante, sera raillé, attaqué ou ravalé au rang des idées malsaines par d’autres, s’appuyant sur le danger potentiel présumé incarné par les Illuminaten, organisés en société secrète, laquelle comploterait dans l’ombre. Au XXe siècle, l’Illuminisme sera assimilé au complot d’élites ou de frappadingues, au pouvoir illégitime, aux déviances de toutes natures, plus folles et plus indignes les unes que les autres ; la dévalorisation s’est poursuivie. Dans l’esprit populaire, l’Illuminisme relève aujourd’hui presque ou totalement de la pathologie, nonobstant sa dimension lumineuse, féconde et saine.

    L’Illuminisme procède d’un état d’esprit rayonnant, n’en déplaise à ses détracteurs. Être « Illuminé » passe presque pour un qualificatif insultant, parce que le mot a été dégradé, vilipendé, alors qu’il signifie tout autre chose. On décoche ce mot à l’adresse de telle personne quasiment comme une flèche empoisonnée destructrice de son honneur ou de sa réputation.

    On peut regretter que les dictionnaires ne distinguent point l’Illuminisme mystique et les Illuminés de type bavarois qui ont engendré une doctrine ou une mouvance liée aux Lumières, à l’Aufklärung, à la recherche des vérités hors des dogmes et vérités assénées par les religions, que l’on estime pouvoir croire en Dieu ou non.

    Être « éclairé » implique à la fois la « clarté intérieure » et la « lumière extérieure », sous les auspices de la sagesse.

    Pour atteindre cette clarté intérieure, encore s’impose-t-il d’avoir pu y découvrir la pierre occulte, ce qu’il y a de plus caché en soi, de s’être élevé au point de se sentir en harmonie sereine et de maîtriser non pas uniquement le savoir académique mais aussi et surtout la Connaissance, les Mystères.

    Quant à la lumière extérieure, elle paraît aller de pair avec la clarté intérieure, par bonheur de partager avec celles et ceux qui peuvent entendre ; il s’agit du rayonnement tant intellectuel que bienfaisant, celui qui postule de se soucier des autres, de ressentir un plaisir d’aller vers eux dans le respect de l’altérité constructive au profit d’une société plus juste.

    Être « éclairé » au sens complet, voilà bien un état qui a valu à beaucoup d’hommes, à travers la ligne du temps de l’humanité, de se trouver humiliés, dénoncés, pourchassés, écrasés, ou assassinés. Socrate en fit les frais, de même que Pythagore et Jésus, à l’inverse de Bouddha, l’éveillé.

    1.4 / Un état d’esprit

    L’Illuminisme remonte au moins au XIIe siècle, qui voit l’essaimage de cet « état esprit » à travers l’Europe. À cette époque, l’Illuminisme se caractérise par un idéal de vie, d’une pauvreté poussée à son paroxysme, en ce compris parfois de vivre sans vêtements, une pauvreté matérielle et spirituelle ; elle postule de vider son esprit pour mieux recevoir Dieu, non sans se dispenser l’Homme d’être à l’écoute de ses désirs afin de connaître la béatitude de « l’esprit libre ».

    Deux concepts ne se confondent pas, celui de « chercher la lumière » et celui de « faire place à la lumière dans sa tête ou dans son âme ».

    Par exemple, les Francs-Maçons modernes ou spéculatifs cherchent la Lumière, avec bienfaisance et ouverture, mais ne prétendent pas l’avoir trouvée ; ce sont des « cherchants ». Contrairement aux chercheurs des laboratoires, les Francs-Maçons ne cherchent d’ailleurs pas à trouver, mais à comprendre, à se perfectionner et à se mieux connaître, de manière à contribuer à l’amélioration de l’humanité, qu’ils soient croyants ou pas, qu’ils pratiquent une religion ou pas.

    « La recherche de la Vérité dans toutes les traditions est particulière ; l’Inde sublime le sacrifice, le bouddhisme exalte la charité et le renoncement à la souffrance, le christianisme l’Amour, le judaïsme et l’Islam célèbrent l’Unité dans l’amour spirituel, le taoïsme et le zen prônent la pureté et la simplicité ; la Franc-maçonnerie recherche la Vérité et la Lumière ; toute philosophie, toute religion et toute initiation visent à résoudre cette triple question : d’où venons-nous, qui sommes-nous et où allons-nous²⁴ ? »

    La quête de Lumière n’est pas une idée neuve et faire place à la Lumière dans l’esprit de l’Homme non plus. L’Illuminisme actuel du XXIe siècle conjugue ou juxtapose toutefois les deux notions, ce qui entraine aussi une confusion d’intelligibilité.

    Revenons à la recherche de la Lumière, celle qui aboutit à éclairer l’Homme. En Égypte, vers -2500 AD, existe une tradition initiatique liée à la quête de lumière et à l’immortalité, à laquelle aspire tout Pharaon, accessible à tout un chacun, ce que l’on ne rappelle pas assez en dépit de son importance, puisque cet accès n’y relève pas d’un privilège réservé aux classes sacerdotale et « aristocratique ». L’âme est pesée au regard des actes de la vie pour être comparée au poids d’une plume. N’accède au Royaume d’Osiris²⁵, pour être immortelle, que la personne dont les actes non vertueux s’avèrent plus légers que la plume, que l’être humain vertueux assez « lumineux », en somme. Le parcours initiatique du mort est relaté dans des textes anciens ayant composé le Livre des Morts²⁶, que les égyptologues modernes tendent à nommer… Livre pour sortir du jour²⁷, le jour étant le « Principe lumineux » opposé à l’oubli, aux ténèbres, à l’anéantissement. Ne pas mourir revient à rester dans le Principe lumineux, éternel, immortel. En Égypte, le prêtre dépose, à côté de la momie, un papyrus initiatique auprès des amulettes auxquelles des pouvoirs sont attribués, pour aider le mort à renaitre à l’éternité, le Livre des Morts, composé de plus de deux-cents formules apparemment éparses²⁸. (NDLA : Le mort accueilli au Royaume d’Osiris devient le faucon d’Horus, s’élève et ainsi peut contempler l’Œuf cosmique, recélant la vibration originelle de la Vie, et devenir pour l’éternité, dans la Lumière et dans l’œil de Râ, une parcelle de l’Esprit indestructible qui anime l’éternel recommencement de l’Univers).

    Les mythes égyptiens anciens se sont penchés de manière profonde sur la vie, la mort, et l’au-delà²⁹, d’une manière qui a influencé les pensées subséquentes. Encore aujourd’hui en certains Rites franc-maçonniques, il se dit que « la mort c’est la Vie », que « mourir » c’est revenir au « Principe ».

    La Lumière cherchée en eux-mêmes par les Francs-Maçons peut être liée à divers cultes fort anciens, qu’elle transcende de manière féconde, ce qui en fait la richesse et ce qui, en même temps, engendre une inquiétude de la part de personnes non maçonnes qui craignent cette universalité spirituelle, bien qu’elle ne soit pas de nature à rejeter un concept monothéiste.

    Dans les Gâthâs³⁰, recueil persan de chants sacrés intégrés dans l’Avesta³¹ et attribués à Zarathoustra (traduction libre : « meneur de chameaux », ou « astre d’or »), datant selon les spécialistes de plus ou moins 17 siècles avant l’ère chrétienne (environ 3700 ans AD), ce premier des grands « prophètes », Zoroastre donc, se fait le chantre d’un Dieu unique et influence le judaïsme, le christianisme et l’islam à travers les anciens prophètes d’Israël, le Christ, et Mahomet, le « dernier » d’entre eux qui soit « officiel ». Zarathoustra³² vit en Iran ; lors d’une retraite féconde et mystique, il aurait des « entretiens » avec le Dieu Ahura Mazdâ ; est-ce un « Illuminisme » avant la lettre ? Zarathoustra engage une réforme religieuse qui influence tout l’Occident, à une époque où régnait le polythéisme.

    Zarathoustra attribue en effet au « chercheur de Lumière » la faculté de choisir entre le bien et le mal, dieu ayant laissé à l’Homme cette liberté (traduction libre des Gâthâs)³³ : « Que les hommes écoutent et comprennent, car du choix qu’ils feront entre la lumière et les ténèbres dépend leur sort. Je marche vers la lumière de toute la force de mon désir (…). Donne-nous la force qui est la tienne, celle de créer la joie future des hommes (…). Je veux créer des œuvres qui travaillent dès l’aube à l’accroissement du jour, des œuvres qui réjouissent le regard d’un dieu à la lumière du soleil. (…) Parle avec la langue comme tu penses avec ta pensée et agis de tes mains selon la perfection de ta pensée(…)³⁴».

    Vieille de 36 siècles, l’épopée légendaire du roi Gilgamesh³⁵, « l’Homme qui ne voulait pas mourir », écrite sur de l’argile, demeure tout autant féconde pour l’esprit, notamment en son apologie de l’amitié, du sens de la Vie et de la mort. La recherche du sens de la vie et de ce qu’il en advient dans l’au-delà imaginé a nourri les esprits de penseurs depuis des millénaires.

    Mais chercher la Lumière ne se confond pas, comme susdit, avec le concept de se vider l’esprit pour accueillir la Lumière, cette acception caractérisant l’Illuminisme de première génération. La béatitude de « l’esprit libre » devenant le réceptacle de la Lumière, c’est-à-dire de Dieu, est un marqueur de l’Illuminé au sens premier ; il ne va pas sans la pratique de l’idéal de pauvreté.

    Cet idéal de pauvreté est prôné surtout par les Cathares³⁶ (que refusèrent d’attaquer les Templiers d’ailleurs !), les Vaudois³⁷, les Templiers (bien qu’ils inventèrent un système de banque, l’Ordre possédant en outre des biens matériels de l’importance que l’on sait, mais c’est une autre histoire…), les Franciscains (et autres ordres mendiants) et les Turlupins, entre autres. Le concept d’Illuminé évoluera à travers le temps.

    Le terme « Illuminati » (bien que provenant du latin) est dû à des écrits britanniques du XVIIIe siècle, à la fois ceux de l’Abbé Barruel et du savant John Robison, qui furent cités au chapitre précédent ; en effet, le nom d’origine est « Illuminaten », puisque germanique. Le mot « Illuminé » regroupe plusieurs acceptions. Il concerne plusieurs groupes plus ou moins secrets du XIIe siècle, dont les « Frères de l’Esprit Libre » et d’autres connus au XVe siècle. Le terme désigne des mouvances religieuses ou politiques aux doctrines mystiques, comme celles des théosophes de Jacob Böhme au XVIe siècle, puis de Swedenborg au XVIIe siècle et de Claude de Saint-Martin au XVIIIe siècle.

    On s’apercevra progressivement des liens entre l’Illuminisme et la Franc-Maçonnerie mystique ou non. Cette dimension divine d’élévation christique reliera l’Illuminisme et donc les Illuminati du XVIIIe, aux Templiers et aux Rose-Croix, en partie. Ces liens ne sont pas théoriques ou seulement destinés à relire l’Histoire. Ils soulignent des interférences, voire une parenté par cousinage et expliquent la « confusion » qui peut régner encore aujourd’hui ou alimenter des allégations mal fondées ou des imaginations fertiles et férues de théories complotistes non justifiées puisque engendrées par l’ignorance et un irrationnel refuge qui ne résiste pas à l’examen des faits historiques en dépit des affinités. Ils dessinent la ligne du temps d’un état d’esprit toujours présent au XXIe siècle à travers ses « adeptes ».

    1.5 / Ambigramme « Illuminati » ; symbole initiatique ou héritage antique théosophique ?

    L’Illuminisme éclairé est lié à la théosophie ancienne ou antique (theosophia — en grec : theos, divin et sophia, sagesse). Il existe une théosophie moderne ; on y reviendra.

    La sagesse postule la recherche des vérités, ou de la vérité hors de ce qu’imposent les religions monothéistes. Les Illuminaten de Bavière reprennent cette conception de recherche des vérités par la sagesse, en se plongeant dans les mystères anciens transmis aux initiés par Tradition, ce qui n’exclut aucune spiritualité, bien au contraire. Ce n’est pas innocent ni par hasard s’ils se réfèrent à des codes et à des signifiants grecs, dont la chouette chevêche.

    Chez les Grecs, le concept de religion se traduit par « therapeia ». Les Chinois traduisent le mot « religion » par deux idéogrammes, le « zong » et le « jiao », signifiant, juxtaposés, « l’enseignement des ancêtres » ; quant aux Japonais, ils ont opté pour le mot « shûkyô », signifiant « enseignement de l’essentiel ».

    Le terme actuel de religion vient d’ailleurs du latin, « relegere » (verbe « recueillir »), bien que les auteurs chrétiens aient préféré prendre pour racine le verbe « religere » (relier)³⁸, même si tous les auteurs ne partagent pas ce point de vue.

    La Franc-Maçonnerie elle aussi, à l’époque des Illuminaten, transmet la Tradition (substantif « traditio », et verbe « traducere », soit : « traduire ») ; une religion recueille et transmet ; le parallélisme mérite d’être observé. La Franc-Maçonnerie transmet l’essentiel, la Tradition, dans le but de permettre l’amélioration de soi et de l’humanité³⁹, de s’élever, non sans spiritualité ; les religions (judaïsme, christianisme et islam) se fondent sur une spiritualité, elles aussi ; et pourtant l’approche est différente, bien que l’adepte d’une religion ait la foi, un Franc-Maçon ayant aussi sa « foi ». En dehors d’exigences théologiques, est-ce si différent d’accepter l’existence d’un Dieu, d’un Absolu, d’un Grand Tout, d’un Principe, de l’Un, ou, d’un Grand Architecte de l’Univers ?

    La sagesse, la mystique et la spiritualité sont des notions à la fois différentes et proches ; elles recouvrent un vaste champ d’expériences humaines orientées vers la quête d’un absolu⁴⁰ ; les humains ont toujours cherché des réponses les rassurant sur un certain nombre de sujets (origine, vie, mort, univers…).

    +++++++++++++

    Le détour vers la théosophie s’impose pour éclairer l’Illuminisme. L’origine du terme théosophie remonte aux philosophes d’Alexandrie, les « philalèthes » (en grec : phil, qui aime et aletheia, la vérité). Ce terme apparaît au IIIe siècle PCN sous l’impulsion du Grec Ammonios Saccas (232-242), maître de Plotin, fondateur de l’école néoplatonicienne ; lui et ses disciples fondent le système « théosophique éclectique », à savoir le raisonnement analogique.

    L’analogie alliée à l’intuition directe conduira bien plus tard à la technique ou à l’art de l’ambigramme… après les Illuminés de Bavière, semble-t-il.

    D’une part, les Grecs interprètent les légendes, mythes et contes sacrés par une méthode de « correspondance en regard », donc « analogique » ; d’autre part, ils considèrent que cette méthode permet de connaître « l’expérience du divin par l’extase spirituelle » et par « l’intuition directe », l’illumination.

    Cette considération confine à la confusion, mais pas si l’on se réfère au concept de « divin » et de « religion » chez les Grecs.

    Le théosophe serait : « Un être idéal unissant en lui-même la qualité d’un philosophe, d’un artiste et d’un prêtre du plus haut niveau », au sens grec. La lecture de la logique de l’initium Illuminati à travers ses rituels et ses Grades répond parfaitement à cette approche.

    Les Illuminati ne sont ni « ambigus

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1