Les Cahiers de Science & Vie

Les nouvelles sorcières, puissantes par nature

Tiffany Garrido est une jeune femme charmante. Mais ne vous y trompez pas, c’est une sorcière, ou du moins se définit-elle ainsi. Sur Facebook, son Cercle des sorcières, associé à une école de magie sur Internet, regroupe quelque 3400 membres. Et son initiative est loin d’être isolée. L’archétype sulfureux de la sorcière est devenu une icône aux dimensions politiques, spirituelles, artistiques. Sous sa bannière, des militantes s’illustrent par des actions coup de poing, tandis que d’autres femmes pratiquent la magie ou des rites néopaïens. Beaucoup expriment un désir d’affirmation de soi. Tiffany se considère comme une femme puissante et recherche une harmonie avec la nature mise à mal par la société moderne. Des aspirations qui rejoignent celles du mouvement écoféministe, qui, comme son nom l’indique, lie dans un même combat des revendications féministes et écologistes.

Dès 1968, aux États-Unis, le manifeste du mouvement W.I.T.C.H. (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell) pose l’image de la sorcière comme un symbole de la lutte contre l’oppression des femmes. Elle devient celle « », héritière de celles, qui, par le passé, « », et « ». Dans les années 1970, la sorcière devient un emblème pour les féministes aux États-Unis, mais aussi en France ou en Italie (voir chronologie p. 67). Dès cette époque, elle s’érige aussi en contre-modèle face à une société patriarcale qui détruit la nature et la vie, une identité qui va prendre une nouvelle dimension avec la naissance de l’écoféminisme. «  , rappelle la philosophe Catherine Larrère. » Autrement dit, la même

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