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Magie noire magie blanche - Tome 2: Tome 2
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Livre électronique312 pages3 heures

Magie noire magie blanche - Tome 2: Tome 2

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À propos de ce livre électronique

Salomay venait à peine de renouer avec sa grand-mère Dorothée, lorsque celle-ci a été capturée. La jeune fille se retrouve donc obligée d'apprivoiser sa nouvelle réalité de magicienne sans son aide. Elle a des pouvoirs dont elle ne sait que faire ; un protecteur, Chammal, le grand loup noir des Territoires Occultes, qui devient son mentor ; et un ennemi, appelé l'Innommable, reconnu pour sa cruauté sans bornes. Salomay en rirait presque, si tout cela n'était pas vrai.

En l'espace de quelques semaines, sa vie lui échappe complètement. Elle est forcée de mentir à ses proches pour les tenir à l'écart du danger. Salomay s'éloigne d'ailleurs de son amie Sarah, qui ne la reconnaît plus et s'inquiète sérieusement de ses comportements étranges. Elle tente aussi de tenir Cédric à distance, mais celui-ci recherche sa compagnie de plus en plus souvent.

Depuis sa prison, dans la forteresse de l'Innommable, Dorothée oeuvre en silence pour soutenir sa petite-fille. Des membres de sa famille, ceux qui forment le groupe des rebelles, multiplient les attaques contre le Souverain des Territoires Occultes, ce traître qui a usurpé son titre.

Lorsque Salomay décide de se rendre dans ces contrées hostiles, elle le fait à l'encontre des mises en garde de Chammal. Son protecteur la considère trop inexpérimentée pour entreprendre cette traversée. Mais lié à elle par un pacte de sang, il n'a d'autre choix que de la suivre. Ils sont unis. A la vie à la mort.
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie12 oct. 2016
ISBN9782896626298
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    Aperçu du livre

    Magie noire magie blanche - Tome 2 - Dominique Perrier

    inconditionnel.

    PROLOGUE

    POUVOIRS OCCULTES

    Une urne de jaspe d’un rouge violacé entre les mains, l’Innommable se dirigea vers sa créature. Une fois auprès d’elle, il constata avec quelle vigueur elle essayait de se libérer.

    Bientôt, tu seras entièrement soumise à ma volonté.

    Il déposa sa mixture d’asservissement à un bout de l’autel et commença la cérémonie. Presque aussitôt, des effluves nauséabonds s’élevèrent dans la pièce tandis qu’il procédait aux rites. Au bout de trois interminables heures, il dut cependant rendre les armes. Son hurlement furieux déchira le silence des catacombes. Hors de lui, il frappa le mur de son poing fermé, ses longs tentacules, excités par sa fureur, soulevant son lourd vêtement de fourrure. La pierre se craquela sous l’impact et des fragments se détachèrent. Ça n’allait pas du tout ! L’écume aux lèvres, les yeux révulsés, sa chose se tordait sur la table de cérémonie. Soudain, elle arqua le dos en grognant et s’agrippa au meuble comme si sa vie en dépendait.

    Dans sa tête, l’Innommable refit les étapes du sortilège ; il les avait pourtant suivies à la lettre. Toutefois, au moment où il avait tracé les signes cabalistiques sur le front, le cœur et la bouche tout en récitant les incantations appropriées, la réaction de sa créature ne s’était pas fait attendre : un râle terrible avait fusé de sa gorge puis ces convulsions avaient pris possession d’elle. Vraisemblablement, l’entité luttait contre le charme. Il s’efforça de conserver son calme : il devait tout reprendre du début. Jusqu’à ce qu’elle se soumette à sa volonté. C’était ça ou abandonner son plan. Option inenvisageable.

    De nombreuses heures plus tard, il se tut et se pencha sur le faciès osseux, pareil à celui de sa pire ennemie :

    – Quel est ton nom ?

    Il ne l’espérait plus, mais la chose lui répondit d’une voix rauque :

    – Malinos…

    L’Innommable laissa jaillir un ricanement de victoire : enfin !

    – Retire ces liens ! hurla tout à coup le captif en ruant dans ses entraves. Pourquoi m’as-tu sorti du néant ? Tu n’as pas le droit de me forcer à m’incarner !

    Le Souverain des Territoires fronça les sourcils :

    – J’ai tous les droits. Et, maintenant que je t’ai asservi, tu vas m’aider à capturer l’impure.

    CHAPITRE 1

    – Je l’ai ! dit Salomay d’une voix tendue.

    Depuis des lustres qu’elle tentait de soulever ce crayon par télékinésie ! Enfin, ça y était : il volait ! Dès que cette pensée traversa son esprit, le crayon piqua du nez. La jeune fille comprit alors qu’elle ne devait absolument pas relâcher son attention.

    C’est ta volonté qui doit soulever cet objet, pas les muscles de ton visage ! la rabroua Chammal.

    – Cesse de rouspéter ! grogna-t-elle, les traits crispés par un effort considérable.

    La magie est quelque chose de naturel pour une magicienne des Territoires Occultes ! Si tu continues comme ça, tu vas finir par causer des dégâts dans la maison ! commenta le grand loup noir en levant les yeux vers le plafonnier.

    Celui-ci émettait des clignotements, les plongeant tour à tour dans la clarté puis dans la pénombre.

    – Veux-tu bien te taire !

    Trop tard : le crayon venait d’atterrir sur le sol.

    En colère, Salomay pivota vers son protecteur :

    – Tu m’as distraite avec tes remarques négatives !

    Mes remarques étaient… réalistes, rétorqua Chammal avec un calme qui énerva encore plus la jeune fille.

    « Pourquoi est-ce si ardu d’utiliser volontairement mes pouvoirs alors que ça se produit si facilement quand je n’y pense même pas ? » ragea-t-elle en son for intérieur.

    Parce que tu es convaincue de ne pas y arriver ! Imagine quels résultats tu obtiendrais si tu te croyais capable de réaliser absolument tout ce que tu désires…

    Exaspérée, elle attaqua sur un autre front :

    – Tu parles ! Si tu arrêtais avec ton attitude supérieure, je n’aurais pas tant de mal à réussir !

    L’Alpha darda sur elle des prunelles étincelantes. Consciente de sa rudesse mais toujours furieuse, Salomay ramassa le crayon.

    Lorsqu’elle se redressa, elle était un peu plus calme :

    – Excuse-moi…

    Seul le silence lui répondit.

    – Chammal… Ne sois pas fâché, OK ? Je suis juste fatiguée…

    Après quelques secondes, Chammal finit par céder :

    Tu sais que tu es très désagréable quand les choses ne tournent pas comme tu veux ?

    – Bon, ça va, ça va…

    La jeune fille se retint de répliquer que, pour sa part, il se montrait plutôt moralisateur. Elle se mit à arpenter nerveusement la pièce.

    – Toi, tu n’as qu’à monter la garde et à me protéger en cas de besoin. Moi, je dois apprendre à maîtriser des pouvoirs dont j’ignorais l’existence jusqu’à tout récemment. En plus, il faut que je reste « discrète » !

    À force de s’isoler dans sa chambre pour s’exercer, elle avait éveillé les soupçons de sa mère. Cette dernière avait tenté de découvrir ce qui pouvait bien « tracasser » sa fille et avait récolté des réponses plus évasives les unes que les autres. C’était d’ailleurs ce qui l’avait poussée, Salomay en était convaincue, à prendre quelques jours de congé, prétextant un besoin urgent de vacances. Enfin, elle retournait au travail le lendemain.

    Resté de marbre durant ses réflexions, le grand loup noir lui adressa une remarque qu’elle n’aimerait pas, il le savait bien :

    Si je peux te donner un conseil : cesse de t’apitoyer sur toi-même.

    La jeune fille riposta, de nouveau acerbe :

    – Ah ! Tu m’énerves ! Arrête de me faire des reproches !

    Chammal ferma les yeux à demi, signifiant qu’il refusait de discuter plus avant. Salomay en conclut que, en dépit de ses efforts, elle le décevait continuellement. Quel sentiment déplaisant que celui de ne pas être à la hauteur ! Elle s’apprêtait à se justifier encore quand le grand loup noir dressa les oreilles. Sans comprendre ce qui se passait, elle le vit franchir le lit d’un saut magistral. À peine toucha-t-il le sol avec adresse qu’il s’engouffra dans la garde-robe.

    Prise de court, Salomay fixa les vêtements qui oscillaient sur leurs cintres.

    – Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle enfin, ahurie de la rapidité avec laquelle son protecteur avait réagi.

    Chuutttt ! Ta mère s’apprête à entrer.

    Après avoir cogné doucement, Diane ouvrit la porte. Debout près du lit, sa fille lui sourit en espérant ne pas paraître trop louche.

    – Tu n’aurais pas remarqué des anomalies avec le courant électrique ? La lumière de la cuisine fluctue sans arrêt.

    – Elle fluc… fluctue ?…

    – Oui, on se croirait dans une discothèque.

    – Ah… Oui… J’ai bien vu qu’elle clignotait…, toussota Salomay d’une voix légèrement étranglée.

    La jeune fille se promit de ne plus s’exercer à la télékinésie quand sa mère serait à la maison. C’était vraiment trop risqué ! S’il fallait que Diane découvre ses… manigances…

    Arnwald leva l’objet qu’il tenait à la main devant le visage de Dorothée.

    – Tu vois ceci, ma vieille ennemie ? Tu le reconnais ?

    Le Miroir des Maléfices !…

    – Eh oui…

    Qu’as-tu l’intention de faire ?

    Sans répondre, Arnwald s’éloigna dans le labyrinthe des catacombes, se délectant de l’inquiétude qu’il venait de semer dans le cœur de la magicienne.

    Debout dans la salle de bain, Salomay finissait de se laver les mains quand un bruit de frottement lui fit relever la tête. Sa bouche s’ouvrit toute grande : tracés en lettres manuscrites, des mots étaient en train d’apparaître sur la glace.

    Le premier moment de stupeur passé, la jeune magicienne entreprit de déchiffrer le message :

    Chère Salomay,

    Ce message sera bref, car je suis en fuite et le Souverain des Territoires est sur mes traces. Je dois absolument te rencontrer. Ne dis surtout rien à Chammal. Il représente désormais une menace. Retire le médaillon afin qu’il ne puisse pas t’accompagner, mais apporte le Grimoire. D’ici quelques heures, je t’enverrai un guide qui te mènera jusqu’à moi. À bientôt, mon chaton…

    Ta grand-mère qui t’aime

    La jeune fille sentit un léger mal de tête l’envahir ; c’était trop d’émotions pour elle. Elle n’arrivait pas à y croire. Sa grand-mère venait de la contacter et lui envoyait même un guide pour qu’il la conduise jusqu’à elle ! Elle poussa un soupir de soulagement : ses ennuis étaient finis ! Lorsqu’elles seraient réunies, Dorothée l’aiderait à développer ses dons. Tandis que les lettres s’effaçaient peu à peu dans la glace, la jeune fille resta immobile à s’absorber dans son reflet.

    Ne dis surtout rien à Chammal. Il représente désormais une menace.

    Ce n’était pas possible…

    Allongé dans la cour baignée de soleil, l’Alpha sommeillait. Soudain, il ouvrit les yeux et se redressa. Ses iris d’émeraude scrutèrent les ramures des arbres, il renifla l’air tiède.

    Son instinct de prédateur lui soufflait que quelque chose n’allait pas. Il percevait une présence mauvaise qui rôdait. Alarmé, il chercha l’esprit de Salomay.

    Le poil de son échine se hérissa et un grondement féroce roula dans sa gorge.

    Le monstre venait d’établir un contact. Sa magicienne était en danger.

    CHAPITRE 2

    Avec des gestes mécaniques, Salomay rangea sa brosse à dents et referma le tube de dentifrice. S’apprêtant à quitter la pièce, elle aperçut le grand loup noir qui l’observait depuis la porte. La tension qui l’habitait monta d’un cran.

    – Ça fait longtemps que tu es là ? s’inquiéta-t-elle.

    Chammal hésita ; les bribes d’information qu’il avait saisies l’informaient que sa magicienne ne lui faisait plus confiance.

    Assez pour comprendre que tu as peur de moi, maintenant.

    – Je n’ai pas peur de toi.

    Si, fit simplement le grand loup noir.

    Puis il recula pour lui céder le passage.

    – Mais non. Je suis seulement un peu fatiguée.

    Il la suivit jusque dans sa chambre, où elle enfila ses chaussures.

    Comme la jeune fille restait muette, il finit par demander :

    Nous allons quelque part ?

    Salomay tenta d’élever une barrière mentale. Elle crut y être parvenue jusqu’à ce que l’Alpha reprenne :

    N’oublie pas qu’un pacte de sang nous lie. Je ne peux en aucun cas te faire du mal.

    – Puisque je te dis que je n’ai pas peur de toi !

    Plutôt que de s’acharner dans cette voie qu’il sentait sans issue, Chammal riposta :

    Le monstre t’a contactée.

    La jeune fille baissa les bras, renonçant à jouer la comédie :

    – Non, ce n’est pas lui qui m’a contactée.

    Ah non ? Qui donc, alors ?

    – Ma grand-mère.

    Ce n’était pas Dorothée, c’était « Lui ». Que t’a-t-il dit ?

    – C’était elle, s’obstina Salomay, qu’une douleur sourde dans son crâne tourmentait.

    Conscient de son malaise, le grand loup noir pencha la tête de côté, attentif à sa compagne qui expliquait d’un ton monocorde :

    – Elle est la seule à m’appeler « mon chaton ».

    Qu’est-ce qu’elle te voulait ?

    – Me rencontrer. Et tu ne peux pas m’accompagner, poursuivit-elle, sur la défensive.

    Hors de question !

    – Donc, je t’ordonne de retourner dans l’Entre-Monde.

    Magicienne ! Non ! Tu ne peux pas me renvoyer dans l’Entre-Monde !

    Obligé de se soumettre à sa volonté, Chammal s’effaça subitement.

    Tout en luttant contre les remords, Salomay entreprit de retirer le médaillon.

    Ne retire pas le médaillon ! Tu vas rompre le contact entre nous. MAGICIENNE ! Tu mets ta vie en danger ! Nos vies !

    La voix mentale de l’Alpha trahissait à la fois l’impuissance, la fureur et l’effroi. Ébranlée, la jeune fille suspendit son geste. Et si elle se trompait ? Un nouvel éclair de souffrance lui cisailla le front. Pourquoi avait-elle si mal soudain ?

    Percevant son hésitation, son protecteur tenta une autre approche :

    Garde le médaillon dans ta poche. Comme ça, si tu as besoin de moi, je serai tout près.

    – Ma grand-mère a été très claire : le médaillon doit rester ici.

    Mais tu ne comprends pas qu’on cherche à nous séparer pour te tendre un piège ! ! !

    – Non… Je pense que c’est bien elle qui m’a laissé ce message et qu’elle a ses raisons.

    C’est ce que tu VEUX croire ! Mais tu n’as aucune preuve de ce que tu avances, ragea le grand loup noir.

    Puis, reprenant ses exhortations :

    Tu ne peux pas partir sans moi ! Je suis ton protecteur !

    – Quand j’en saurai un peu plus, je pourrai prendre une décision.

    De quoi parles-tu ?

    – Elle m’a dit que tu représentais une menace pour elle et pour moi.

    Voilà ! Tu as la preuve qu’on essaie de nous séparer. Nom d’un loup ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus pour changer d’avis ?

    – Rien. Je ne changerai pas d’avis.

    Un grondement animal lui parvint :

    Je suis un chef de meute, un prédateur, je sais reconnaître le danger, et il est là, juste sous ton nez ! Tu dois m’emmener !

    Se fermant aux arguments de son protecteur, Salomay passa la chaîne du médaillon par-dessus sa tête. Elle n’avait pas le choix de faire vite si elle ne voulait pas changer d’idée ! La voix de l’Alpha se fit de plus en plus ténue dans l’esprit de Salomay, puis se mua en sons indistincts. Le genre de murmures que la jeune fille avait toujours associés à des acouphènes. Le doute l’envahit. Chammal s’était toujours montré bienveillant envers elle et elle ne s’était jamais sentie en danger en sa présence. Sa grand-mère faisait sûrement erreur…

    Ayant de plus en plus de mal à réfléchir avec ce mal de crâne lancinant, Salomay décida qu’elle tirerait tout cela au clair avec Dorothée. Mais, avant de se préparer pour la venue de l’émissaire annoncé, elle devait vérifier quelque chose qui la taraudait depuis l’apparition du message dans la salle de bain.

    Elle s’installa à son bureau de travail et souleva la couverture du Grimoire :

    – Comment peut-on écrire un message dans un miroir ?

    Le livre ancien fit défiler quelques pages avant de s’arrêter.

    Le Miroir des Maléfices

    Objet magique dont le seul exemplaire à ce jour a été créé par Pénélope, la Première Magicienne. Il transmet des messages écrits à des destinataires ne pouvant pas se servir de la télépathie ou certains charmes sans grandes envergures listés plus bas. L’ingrédient essentiel pour la réalisation de cet objet est une opale bleue à surface plane, dont la taille initiale doit être supérieure au cadre qui la contiendra (celui-ci doit absolument être en argent massif). Ces opales ne se trouvent qu’au sommet du mont…

    Salomay s’arrêta là dans sa lecture. Voilà ! C’était la preuve qu’elle recherchait.

    Sa grand-mère avait fort probablement dérobé le Miroir des Maléfices afin de pouvoir communiquer avec elle !

    Une flambée réchauffait la salle d’audience. Au-dehors, l’orage hurlait sa fureur. Assis sur son trône, l’Innommable contemplait l’objet qui lui avait permis de rédiger le message « provenant de Dorothée ». Ensuite, il avait attentivement suivi les réactions de l’impure grâce à l’Oracle de Cristal. Elle éprouvait beaucoup de joie à l’idée de revoir sa grand-mère… Surtout grâce à l’ensorcellement qu’il lui avait transmis en même temps que « l’invitation », histoire qu’elle croie à ses mensonges.

    Le Souverain des Territoires se délectait de la voir tomber dans son piège. À l’écart, Aranéa et Malinos attendaient ses ordres.

    Les reliques de son collier cliquetèrent quand il s’adressa à eux :

    – Avez-vous des questions ?

    – Non, souverain, chuinta Aranéa.

    Les prunelles glacées du monstre se braquèrent sur Malinos :

    – N’oublie pas : ton rôle consiste à occuper l’impure le temps que l’arachnide trouve le médaillon. Il faut s’assurer qu’elle l’a bien laissé derrière.

    – J’ai compris, riposta Malinos d’un ton agressif qui contrastait avec le timbre féminin de Dorothée. Et je dois aussi récupérer le Grimoire. Une fois que cette… bestiole, ajouta-t-il avec mépris en faisant référence à Aranéa, aura confirmé que l’impure n’a pas le médaillon avec elle, vous interviendrez pour la capturer.

    L’araignée-femme ne broncha pas. En son for intérieur, elle se promit de régler son compte à cet insolent.

    Le Souverain des Territoires reprit à l’intention du clone :

    – L’essentiel, c’est que son protecteur et elle soient séparés. Et surtout : vous ne devez pas la tuer. Je me réserve ce privilège.

    Ce serait la punition de Dorothée : assister à la longue agonie de sa petite-fille.

    Un ricanement échappa à Malinos. L’Innommable le dévisagea. Cela faisait plusieurs fois que ce dernier semblait avoir intercepté ses pensées. Et ce, malgré le sortilège d’asservissement. L’ampleur de ses capacités, dont il n’avait en fait aucune idée, l’inquiétait.

    Il se pencha en avant sur son siège ; à cause de sa taille formidable, ses yeux arrivaient à la même hauteur que ceux du clone :

    – Tu dois exécuter mes ordres à la lettre.

    – J’obéirai, répondit Malinos d’un ton qui ne présageait rien de bon.

    Exaspéré, le souverain leur tourna le dos pour se concentrer sur l’Oracle de Cristal, tout en lançant une dernière menace :

    – Allez, maintenant ! Et souvenez-vous qu’un échec signerait votre arrêt de mort.

    Salomay se rendit dans la cuisine et jeta un regard à l’horloge murale. « D’ici quelques heures, je t’enverrai un guide… » Les paroles de sa grand-mère étaient plutôt vagues. Un frisson d’angoisse la traversa tout à coup ; et si Chammal disait la vérité et qu’elle s’apprêtait à se jeter dans un piège ?

    Non, bien sûr que non ! Elle avait la preuve que le message provenait de Dorothée, puisqu’il n’y avait qu’elle qui la surnommait « mon chaton. » Mais elle allait tout de même apporter du sel sacré. D’après ses précédentes lectures dans le Grimoire, le sel, une fois chargé de magie, pouvait non seulement servir à délimiter des périmètres de protection, mais également d’arme. De quelle façon ? Ça restait plutôt imprécis, car elle n’avait pas eu le temps de pousser ses investigations plus loin. Mais elle allait vérifier tout ça avant son départ.

    La jeune fille ouvrit le garde-manger. Zut ! Il ne restait presque plus de sel. Puis, elle eut une illumination : le fondant à neige ! Si on l’appelait plus communément « sel de déglaçage », c’était sûrement parce qu’une des composantes en était du sel, justement ! Sel de table, sel de déglaçage… Puisqu’ils avaient un dénominateur commun, ils devaient appartenir à la même famille !

    Salomay trouva le produit en question sous l’escalier. Elle remontait avec son chargement quand le carillon tinta. Oh non… Pas déjà l’envoyé de sa grand-mère ! Elle n’aurait pas le temps de réviser certaines informations dans le Grimoire. Elle lissa ses cheveux puis ouvrit la porte.

    « Ouf ! Sarah et Cédric. »

    – Salut…, lança-t-elle en évitant de regarder Cédric pour ne pas perdre tous ses moyens. Qu’est-ce que vous faites là ?

    – On passait dans le coin et on a décidé d’arrêter…, babilla Sarah, ignorant son frère qui essayait de placer un mot.

    – On se demandait si tu voudrais nous accompagner pour

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