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L'Opus Dei dans le monde: Pouvoir réel et histoire
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Livre électronique324 pages3 heures

L'Opus Dei dans le monde: Pouvoir réel et histoire

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À propos de ce livre électronique

L'Opus Dei, sa structure, son pouvoir réel, et sa réalité de terrain.

L’Opus Dei serait partout au sein des élites, puissant, Église dans l’Église selon certains, antimoderne, dominant. Quid ? Sa structure est méconnue, tout comme son pouvoir réel ; il se ramifie presque partout dans le monde (France, Belgique, Suisse, Canada…). « La Prélature de la Sainte-Croix et Opus Dei » ne fait pas de politique ; la réalité de terrain de sa mouvance est autre. Elle formate la jeunesse et s’immisce partout où des leviers de pouvoir peuvent être actionnés. Le « chemin de sainteté » proposé déguise mal ce qui se passe : influence politique et économique, emprise liberticide, intérêts financiers. L’ouvrage est inédit, sous la plume d’un Franc-Maçon de Haut-Grade. Cette contribution repose sur une approche originale des rapports entre l’Opus Dei et la Franc-Maçonnerie, mais surtout, elle décrit l’Opus Dei sans qu’il s’agisse de confidences d’une personne repentie ou d’un livre bénéficiant du nihil obstat de la Prélature. Il s’agit d’un livre de vérité libre et peut-être d’un décodeur pour comprendre ce qu’est en fait l’Opus Dei.
L’évolution de l’Opus Dei suscite des questions et a imposé une nouvelle stratégie de communication. Pourquoi ? Son « fondateur », Josémaria Escriva de Balaguer, auteur du livre de chevet des membres, Chemin, a-t-il créé une « sainte mafia » catholique, une secte, une Franc-Maçonnerie blanche, l’outil d’un chemin de sainteté ou une garde blanche du pape ? Les membres de l’Opus Dei vouent à saint Escriva une admiration sans bornes.
Scandales politico-financiers, liens avec les dictatures : quelle est la réalité ? La mouvance de l’Opus travaille-t-elle au retour des valeurs fondamentales de la chrétienté ? Le libre examen n’y a pas de sens, pas plus que la liberté individuelle, mais bien l’obéissance et l’amour du Christ. Ce livre n’est pas destiné à rassurer ; il se veut transparent et explicatif.

Découvrez l'ouvrage transparent et explicatif d'un Franc-Maçon de Haut-Grade, qui propose un décodage de ce qu'est réellement l'Opus Dei aujourd'hui.

EXTRAIT

Les Maçons n’entendent pas convaincre, les membres de l’Opus, si. Le dialogue constructif des uns se compare à l’autoritarisme des autres. Ni les uns ni les autres ne sont toujours exemplaires, faut-il préciser avec honnêteté, mais gageons et constatons que les uns et les autres agissent, à une écrasante majorité, selon leurs convictions et au mieux, selon leur appartenance. La question qui se pose ne vise pas tant leurs convictions que les conséquences de celles-ci. L’une des différences entre eux réside dans la véritable liberté de comportement et de parole, sans préjudice d’autres points remarquables. Le Franc-Maçon ne supportera pas qu’on lui dicte ses agissements et ce qu’il peut ou doit exprimer ; il n’accepte pas que l’on s’exprime en son nom ; le membre de l’Opus n’a pas de choix : il faut obéir, sauf peut-être dans le chef des hiérarques, qui disposent d’une « marge de manœuvre » orchestrée, de plus en plus balisée de stratégie communicante.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie25 avr. 2018
ISBN9782390093114
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    Aperçu du livre

    L'Opus Dei dans le monde - Philippe Liénard

    histoire

    - 1 -

    Balises de l’ouvrage, optique inédite et questions

    L’ouvrage est inédit, sous la plume d’un Franc-Maçon de Haut-Grade dévoilé comme tel.

    L’optique de cet ouvrage ne consiste pas à porter le glaive contre une religion ni contre l’Église catholique.

    Ce livre n’est pas destiné à rassurer ni à inquiéter ; il se veut transparent et explicatif.

    Il a pour objectif de décrire ce qu’est la mouvance de l’Opus Dei, qu’elle est son influence réelle tant politique qu’économique, d’expliquer la structure de l’Opus Dei, son implantation, son développement et ses rapports avec la Franc-Maçonnerie.

    L’approche reste originale en ce que les ouvrages relatifs à l’Opus Dei¹ n’ont pas envisagé cet angle d’étude.

    En effet, d’aucuns assimilent parfois l’Opus Dei à une Franc-Maçonnerie blanche² ; d’autres la confondent avec elle ou l’y confrontent ; que penser ?

    Ce premier chapitre n’est destiné qu’à délimiter les contours du présent ouvrage, pour une meilleure compréhension des chapitres suivants ; il s’agit d’un balisage descriptif d’une première approche de la notion d’Opus Dei et d’un premier questionnement.

    L’Opus Dei n’est pas l’Église catholique, même si d’aucuns ont qualifié l’Opus d’Église dans l’Église.

    « La Prélature de la Sainte Croix et Opus Dei », organisation catholique « privilégiée » est une prélature tentaculaire, d’envergure mondiale ; son origine, ses projets, son pouvoir réel et bien sûr son ADN seront examinés.

    Ce qui deviendra « l’Opus Dei », au cours des années 30, partait de l’idée, selon les historiens officiels de l’Opus, d’aider tout chrétien à cheminer vers Dieu et à devenir saint, par le travail, notamment via des foyers de soutien spirituel, des conversations ou une formation adéquate ; ces foyers ou résidences sont aujourd’hui nombreux à travers le monde ; ils formatent une jeunesse et dispensent une instruction aux adultes, les hommes étant séparés des femmes.

    Cette mouvance de pensée « opusienne » a pesé sur l’Histoire de l’Europe née au milieu de XXe siècle ; ce fut le cas de manière récurrente à travers les références aux « racines chrétiennes » de l’Europe, certes réelles, mais aussi utilisées comme un levier politique.

    Un esprit maçonnique a aussi pesé sur l’Europe ; l’Opus et la Franc-Maçonnerie incarnent deux visions de la société.

    Si les Loges maçonniques sont nombreuses³, elles demeurent éparses et souveraines, libres et diversifiées ; il n’existe pas d’organisme mondial directeur et hiérarchique. Environ 95 % de la Franc-Maçonnerie mondiale est dite « régulière » parce que reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre ; ses membres sont astreints d’y croire en un Être Suprême, un Dieu.

    Un petit 5 % relève de ce que l’on nomme la Franc-Maçonnerie « libérale », au sein de laquelle on respecte que les membres croient ou non en un Dieu, par choix personnel libre ; cette Maçonnerie est largement franco-belge.

    L’Opus Dei s’apparente par contre assez clairement à un monolithe mondial autoritaire, même ramifié en diverses structures parentes et comporte un objectif, une doctrine, un plan combatif et n’en déplaise à sa mouvance, une vision politique, en ce qu’elle touche à un concept sociétal sans cesse peaufiné.

    Néanmoins, étrange injustice, la Franc-maçonnerie passe pour être une organisation d’influence majeure.

    L’Opus Dei, à en croire ses détracteurs, contrôlerait ou, à tout le moins, serait proche du pouvoir économico-politique, outre qu’il se serait implanté au cœur de l’Église catholique, qu’il aurait « gangrenée ».

    Serait-ce à la manière de « Big Brother », dans le livre de Georges Orwell, « 1984 », ou de façon plus effrayante encore, ou exagère-t-on l’importance de l’Opus Dei par méconnaissance ? Convient-il d’avoir peur, comme le voulait l’Empire romain à l’endroit de ceux qui auraient pu imaginer céder à la tentation de lui désobéir, l’Empire arborant de toutes les façons possibles une imagerie à peine subliminale, qui signifiait « Craignez-nous ! », comme par exemple sur la colonne de Trajan à Rome…

    L’Opus Dei semble, bien que ce ne soit pas son rôle officiel, se nourrir d’une politique hégémonique, avec un appétit perceptible et avéré pour le pouvoir.

    Sous une apparence religieuse, pieuse, dite « sanctificatrice », mais en réalité contraignante et liberticide en son projet de société, la mouvance de l’Opus Dei apparaît en totale contradiction avec l’idéal d’une société améliorée sous l’angle des valeurs maçonniques.

    La doctrine de la mouvance de l’Opus Dei parait effrayante à un esprit libre et éclairé ; le livre « Camino » du « fondateur » Escriva n’inspire pas vraiment la tolérance et n’encourage pas, en ce XXIe siècle, le « vivre-ensemble » dans le respect mutuel des convictions humaines.

    Comme l’annonça Jean-Paul II après son élection, lors du conclave qui fit de lui le premier pape polonais, en octobre 1978, fallait-il décoder son message « N’ayez pas peur ! », à l’envers ?

    Ce furent de fait ses premiers mots, à lui, le pape qui érigea l’Opus Dei en « prélature personnelle » quatre ans plus tard, en 1982, quatre ans, le temps qu’il fallut à l’entourage estampillé Opus pour acquérir une influence suffisante dans la Curie de Rome.

    La notion de prélature personnelle, forme juridique « particulière », fut introduite lors du Concile Vatican II⁴ (ouvert en 1962 sous Jean XXIII ⁵ et achevé en 1965 sous Paul VI ), en partie à l’initiative des membres de l’Opus, pour tailler un costume sur mesure à l’enfant de l’abbé Escriva, c’est-à-dire une structure qui n’aurait de comptes à rendre qu’au pape, une prélature nullius (de nulle part)… !

    Un certain Joseph Ratzinger fut nommé par Jean-Paul II en 1981 à la tête de la « Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi », fille de la « Sacrée Congrégation du Saint Office », à savoir, « l’Inquisition »⁶, lui, le futur pape allemand bavarois Benoît XVI, élu en avril 2005. L’Église catholique a coulé les condamnations antérieures contre la Franc-maçonnerie dans son droit canon, en 1983, en 1985 et en 1987, sous Jean-Paul II, appuyé par Joseph Ratzinger, gardien très « habité » de théologie, inspirateur privilégié du souverain pontife.

    Le pape François, jésuite, s’avère aujourd’hui soutenir l’Opus Dei ; pourquoi ?

    L’Opus Dei serait devenu une Église dans l’Église⁷, avec méthode, puissance d’action, rapidité et efficacité. « L’Œuvre de Dieu » nourrirait des desseins antimodernes d’un autre âge⁸, dans le but d’opérer une nouvelle évangélisation des peuples ; la question se pose de savoir si cet objectif constitue une vision sociétale spirituelle de progrès et d’amélioration.

    La Franc-maçonnerie, en ses composantes, vise à contribuer au progrès d’une humanité libre à travers l’action individuelle de ses membres, tout aussi libres, afin qu’il y fasse meilleur vivre ; elle véhicule toutefois, pour certains, une image liée à la fréquentation des allées du pouvoir et à l’opportunisme.

    Si on prête à la Franc-Maçonnerie une « influence » dans certaines régions du monde et le nier serait mentir (on pensera à l’Afrique en particulier), elle demeure très relative et étrangère à la Franc-Maçonnerie en son ensemble.

    Les Francs-Maçons n’agissent ni en vertu de directives, ni selon une hiérarchie, qui n’existe par ailleurs pas, ni selon un dessein servant les intérêts quelconques de la Franc-Maçonnerie, laquelle ne s’occupe ni d’économie, ni de politique, ni de religion, sauf à travers certaines prises de position dans le souci de préserver les valeurs de démocratie, de liberté et de fraternité respectueuses de tous, surtout en Europe.

    On pensera en particulier au Grand Orient de France, par tradition républicaine, au nom de la laïcité.

    Par contre, spirituel et pénitentiel, le concept de l’Opus s’avère, en filigrane, très politique, combatif et dominateur au niveau mondial.

    Les coulisses de l’Opus Dei paraissent troubles à bien des observateurs. Pas question cependant dans cet ouvrage de « fouiller les poubelles » et d’aller au-delà de ce qui est nécessaire pour conduire le lecteur à se forger une perception.

    Il ne s’agit pas ici de convaincre, mais de donner à penser.

    L’existence de l’Opus Dei tout comme celle de la Franc-Maçonnerie, peuvent interpeler par leurs côtés secrets ; cette contribution se penche aussi sur ce que sont en réalité ces deux mouvances ; l’une et l’autre paraissent en inquiéter certains et en rassurer d’autres.

    Ce que l’on peut imaginer de la Franc-Maçonnerie s’éclaire aisément vu les sources d’informations fiables et la multiplicité des initiatives maçonniques ouvertes et accessibles aux non-initiés⁹, que ce soit via des conférences ou des salons culturels.

    Parce qu’elle s’assimile à une société initiatique, certes discrète et assurément pas secrète, surtout dans le monde anglo-saxon où la Franc-Maçonnerie a, en quelque sorte, pignon sur rue, le mystère de la Franc-Maçonnerie s’estompe vite.

    De nombreuses personnes ont pu en effet entendre parler de la Franc-Maçonnerie et peuvent se documenter sans difficulté, bien que d’aucuns et cela relève de leur liberté, ne se préoccupent pas de ce qu’elle représente ou des valeurs que véhicule son essence, laquelle perpétue « l’art de construire » inhérent à l’être humain, à ce qu’il ressent, ce qui forme la « Tradition ».

    Cet art de construire vient du fond des âges à pieds ; il semble correspondre à une aspiration humaine légitime d’homme libre, non inféodé à des doctrines qui sclérosent la pensée et les initiatives ; l’art de construire, dont les lois restent parfois mystérieuses, porte l’idée maçonnique.

    De Pythagore en passant par Leonard da Vinci, mais pas seulement eux, la construction, la mesure et la géométrie, éclairèrent les hommes libres et les invitèrent à s’interroger.

    « L’Homme est la mesure de toutes choses », exprimait Pythagore (580 AD-495 AD), qui vécut 95 ans, ce qui est exceptionnel à cette époque¹⁰ ; Léonard de Vinci (1452-1519)¹¹ le matérialisa dans l’Homme de Vitruve¹². Le Nombre d’Or, divine proportion¹³, régente les progressions géométriques de la nature et de l’Homme ; cet esprit naturel de construction concerne l’Homme et l’invite à rayonner par la création de la Beauté, de la perfection.

    La Tradition de l’Opus Dei emprunte une autre route, celle de la voie du Christ et de la sainteté, celle de l’obéissance à un directeur de conscience, celle qui n’admet pas la libre pensée pas plus que les initiatives « constructives ».

    La Franc-Maçonnerie vise perfection, amélioration de l’Homme et de la société ; l’Opus entend former des saints par leur foi, leurs actes et leur dévouement, de manière que la société soit conforme à sa doctrine, peu ou pas en phase avec la liberté individuelle critique.

    Une autre différence entre Franc-Maçonnerie et Opus Dei réside dans le secret d’appartenance.

    Si un Franc-Maçon se dévoile s’il le désire, un membre de l’Opus Dei ne le peut pas.

    Pas un Franc-Maçon ne fit de procès à un tiers ayant révélé son adhésion à la Franc-Maçonnerie.

    Par contre les membres l’Opus Dei n’apprécient guère que l’on parle d’eux, en particulier les coopérateurs, un peu comme si être proche de l’Opus révélait une tare ou une image négative que l’on tiendrait à cacher alors que l’appartenance à l’Opus Dei devrait signer un comportement exemplaire, christique, saint, salutaire pour l’humanité, ouvert et transparent.

    Maria del Carmen Tapia, devenue « numéraire »¹⁴ de l’Opus Dei en 1966 et qui l’a quitté aujourd’hui, a expliqué dans un livre : « Surtout (au sein de l’organisation), on ne parle jamais des personnes qui ont quitté l’Opus Dei ni de ceux qui se sont suicidés ou qui ont tenté de le faire, ni de ceux qui sont devenus fous. On ne parle pas non plus des prêtres qui ont quitté l’Œuvre : l’Opus Dei les fait tous taire. »¹⁵

    Maria del Carmen Tapia s’est littéralement enfuie de cette organisation après avoir été séquestrée à Rome durant plusieurs semaines, assure-t-elle dans son ouvrage ; elle quitta l’Europe pour les États-Unis et y travailla aux universités d’Harvard et de Santa Barbara¹⁶ ; de pareils témoignages ne manquent pas.

    Les anti-opusiens se déchainent parfois aussi sans retenue, à travers de lourdes critiques de l’Opus Dei, ce qui attise les crispations ; la mesure doit aussi régner dans l’analyse de l’Opus et de sa mouvance.

    De leur côté, les anti-Maçons¹⁷ pratiquent une désinformation, soit stupide, soit à dessein. Ils s’appuient sur les théories farfelues de complots imaginés, dont par exemple le risible fameux complot judéo-maçonnique, ou encore, le soi-disant satanisme « maçonnique », tout droit issu de l’ignorance voire de la méchanceté de qui aime à dénigrer la Franc-Maçonnerie, ou de qui entend la décrédibiliser pour en repousser les esprits intéressés.

    On en sait beaucoup moins sur l’Opus Dei, dont on dit tout et son contraire, tout et n’importe quoi, à tort ou à raison, Opus à propos duquel certains alimentent aussi une véritable désinformation ; la mouvance de l’Opus Dei vise le pouvoir via la sainteté ; en soi, ce n’est pas autre chose que ce que font tous les groupes à vocation hégémonique.

    L’essentiel des livres accessibles relatifs à l’Opus Dei se focalise sur des témoignages de personnes « sorties » de l’Opus¹⁸ ou concernent la vie de son fondateur, Jose Maria Escrivá de Balaguer, souvent encensé, à qui l’on tailla un habit d’homme hors du commun, qui aurait ressenti une inspiration divine de cette « Œuvre », de ce « chemin » qu’il lui appartiendrait de colorier en réalité.

    À sa main auraient été écrites 999 « Maximes » en 1928, lesquelles concentrent la doctrine de ce qui devint l’Opus Dei, en un petit livre intitulé « Chemin » (paru en 1939).

    Comme susdit, l’Opus Dei reste très mystérieux car assez fortement secret.

    L’Opus Dei n’ouvre que rarement ses portes au public et ses membres ne s’expriment que rarement en cette qualité révélée, sauf lors de rares conférences de presse ou de recrutement ciblé.

    L’évolution de l’Opus et sa perception publique de secte dans certains pays (France, Belgique…) l’ont conduit à un virage dans sa « communication » depuis quelques années, afin de mieux pénétrer les tissus sociaux et les relais utiles, afin de paraître fréquentable, puisqu’on le taxe de secte en Europe.

    ***

    Cet ouvrage fait le point, tant sur ce qu’est l’Opus Dei que sur ses origines, son évolution, son implantation, son influence réelle, son pouvoir, particulièrement en Europe dont en France et en Belgique (mais aussi en Suisse et au Canada dont le Québec), ses relations avec la Franc-Maçonnerie, dans le monde et bien sûr, sur ses projets très détectables ; ils paraissent politiques et partisans.

    Pas question ici cependant de verser sans le sensationnalisme, mais d’informer, d’éclairer, avec réalisme, ce qui n’exclut pas tel ou tel renvoi à des faits ou à des épisodes qui ont pu défrayer la chronique.

    Pas question non plus de lancer des allégations belliqueuses pour le plaisir ; l’auteur, bien que Franc-Maçon affiché et « engagé », est un homme libre, tant de plume que de parole ; ni l’une ni l’autre ne sont serves.

    Les recherches et les références que comporte cet ouvrage sont dénuées de concessions.

    Vu les nombreux livres publiés au sujet de la Franc-Maçonnerie¹⁹, ses rites et rituels, ses symboles, son histoire, ses valeurs, dont les ouvrages de l’auteur²⁰, il serait superflu de réserver une part importante à la Franc-Maçonnerie en cet ouvrage. Elle y sera donc présentée de manière brève, pour privilégier l’approche de l’Opus Dei.

    L’Opus Dei est une organisation ramifiée en de nombreux endroits du monde, si secrète, qu’elle engendre intimidation, crainte et fantasmes ; est-ce justifié ?

    L’Opus aujourd’hui se compose, à plus de 95 %, de laïcs (pas de « laïques »), hommes ou femmes et d’environ 5 % de prêtres.

    En dépit des réticences premières de son « fondateur », pour ne pas dire de son mépris, des femmes ont en effet été intégrées progressivement à l’Opus Dei, qui en vit l’utilité opportune.

    Rattaché au Saint-Siège, l’Opus s’affaire de manière officielle à tracer un « chemin de sainteté »²¹ à travers le monde, sur la base principale du livre de référence de l’Œuvre, « Camino »²² (« Chemin » en espagnol), mais pas seulement, car existent aussi des « instructions » laissées par le « fondateur » ou qui lui sont attribuées.

    Le pape Jean-Paul II béatifia en 1992 le fondateur Escriva, mort en 1975 et le canonisa en 2002. Monseigneur Josemaría Escrivá de Balaguer, abbé au départ, devint donc un nouveau Saint de l’Église catholique et apostolique romaine. Son « procès en sanctification » a battu un record de rapidité...

    L’Opus Dei et sa mouvance véhiculent une odeur qui parait parfois nauséabonde, qui a pu défrayer la chronique ou qui fut passée sous silence.

    Josemaría Escrivá de Balaguer (1902-1975)

    La structure complexe, nommée « Sancta Crux et Opus Dei », serait-elle à l’initiative de dérives sectaires, d’une emprise psychique, de ponctions financières, de scandales, d’un pouvoir d’influence au plus proche de chez nous ; serait-ce, aux dires de certains, une véritable « Franc-Maçonnerie blanche » implantée au Vatican ?

    De quoi s’agit-il vraiment ?

    Quelle est l’origine de l’Opus Dei, quid de son expansion, de son implantation au sein de la société moderne, de son pouvoir réel ? Quels sont ses rapports avec le pouvoir politique et économique ? Quid de ses relations ou de ses similitudes éventuelles avec la Franc-Maçonnerie ?

    Deux romans intriguent et ont abordé les coulisses de l’Opus Dei, l’un, de Dan Brown, le « Da Vinci Code » (2003), et l’autre, des inséparables Jacques Ravenne et Eric Giacometti, « Le Frère de Sang » (2007)²³, livre plus proche de la réalité bien qu’étant un roman policier, certes attrayant.

    Ne convient-il pas de relativiser ce que représente l’Opus Dei en sa supposée puissance ?

    Entre les romans à sensation, les livres de dénonciations et la réalité, qu’en est-il ? Difficile d’y voir clair et pourtant… Toute transparence officielle de l’Opus relève du calcul actuel des « communicants » ; l’Opus Dei possède aussi ses « spin doctors »²⁴ ; les projecteurs ne sont allumés que sur ce que l’on souhaite montrer ; la règle demeure les ténèbres et à tout le moins la pénombre.

    Les services de communication de l’Opus Dei sont devenus efficaces ; quelle est la part d’intoxication, est-elle la part des anges ou l’essentiel ?

    La sortie du Da Vinci Code en livre (2003)²⁵ puis en film (2006)²⁶, choqua l’Opus Dei²⁷, qui publia un document en vente libre, intitulé « Le Da Vinci Code et l’Opus Dei »²⁸, dans lequel l’Opus dit exposer la « vérité historique » ; avec l’autorisation du diocèse de Paris et la Pastorale des jeunes, l’Opus a même organisé des visites touristiques explicatives de l’église Saint-Sulpice. Pour trier le bon grain de l’ivraie, qui mieux que le meunier ? Si l’Opus n’avait pas réagi, la boite à fantasmes se serait alimentée seule et de plus belle… à son détriment. Gageons toutefois que la lumière apparaît plus pure lorsqu’elle passe par le tamis de l’esprit critique et donc lorsque l’éclairage vient de plusieurs sources. Rappelons donc qu’il existe d’autres ouvrages qui abordent le « Da Vinci Code », pour permettre de le « décoder »²⁹.

    On a écrit beaucoup au sujet de l’Opus Dei ; cette structure méconnue nourrit une débauche d’accusations et de phobies qui dépassent l’entendement ; pourquoi ?

    Une simple recherche sur Internet « clair » ou sur le « dark net » fera apparaître plus de quatre

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