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Von Papen: Un moraliste machiavélique
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Von Papen: Un moraliste machiavélique
Livre électronique148 pages1 heure

Von Papen: Un moraliste machiavélique

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À propos de ce livre électronique

Aristocrate catholique, homme politique de la république de Weimar, Von Papen a permis l’alliance politique entre la droite conservatrice et les nazis.

Ce livre est un essai historique et biographique sur le parcours de Franz Von Papen. Aristocrate catholique, homme politique de la république de Weimar, Von Papen est celui qui va permettre l’alliance politique entre la droite conservatrice et les nazis. Favorisant l’accession au pouvoir d’Hitler, Von Papen en deviendra son vice-chancelier. Complice de la destruction de la démocratie allemande, Von Papen sera successivement ambassadeur en Autriche et en Turquie. Soutien de la politique expansionniste nazie, il est en quelque sorte une éminence grise du Führer. Cependant durant son parcours, Von Papen restera attaché au pape, à l’Église catholique, au traditionalisme allemand.
Ce livre est aussi le parcours d’un homme machiavélique, tourmenté entre sa foi chrétienne et sa dévotion envers la grande Allemagne.

Un essai historique et biographique prenant sur un homme machiavélique, tourmenté entre sa fidélité à l'Église catholique et son grand intérêt pour le nationalisme et le traditionalisme allemand.

EXTRAIT

Franz a un destin tout tracé comme le décide son père Friedrich. Ce dernier veut faire de son fils un bon militaire. La fin du XIXème siècle est marquée par le réarmement allemand. L’armée offre de nouvelles perspectives. Le pacifisme n’est pas une valeur allemande en cette fin du XIXème siècle. Des sentiments belliqueux s’observent. L’idéologie militariste se diffuse au sein des élites allemandes face à l’impérialisme britannique et le danger d’une France revancharde. Les Allemands savaient que la France espérait une revanche sur 1870. Depuis la Révolution française, la France avait une très mauvaise image en Allemagne surtout dans l’aristocratie. C’est tout naturellement que Franz Von Papen intègre l’académie militaire de Prusse. Cette dernière a été fondée en 1810 à Berlin. Cela faisait partie de la réorganisation de l’armée prussienne depuis les défaites de 1806. Jadis, cette école a été dirigée par Von Clausewitz. À sa majorité, Franz devient membre d’un régiment de cavalerie. Dans un pays réunifié, l’armée devait être le ciment de la nouvelle identité nationale. Cette culture guerrière est classique des Allemands qui sont un peuple voué à l’ordre, à l’armée, à la patrie. Fort de son ambition, Franz Von Papen devient lieutenant de cavalerie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1982 à Vitry-sur-Seine, Jonathan Saadoun est un jeune auteur diplômé en histoire contemporaine. Il est maintenant professeur d’histoire – géographie à Paris depuis une dizaine d’années. Spécialiste de l’Allemagne nazie, il s’intéresse aux mystères du IIIème Reich. Von Papen est sa première œuvre.
LangueFrançais
Date de sortie12 avr. 2019
ISBN9782851135636
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    Aperçu du livre

    Von Papen - Jonathan Saadoun

    Introduction

    Depuis plus de 70 ans, le monde s’interroge sur les raisons de la montée au pouvoir d’Adolf Hitler. Il paraît surprenant de voir comment un petit Autrichien sans talent est arrivé à prendre le contrôle du gouvernement allemand. Sur ce point-là, on ne peut que blâmer les carences de la démocratie allemande, l’arrivisme de certains hommes politiques, de l’antisémitisme latent du peuple allemand.

    Hindenburg président de la République de Weimar nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933 alors qu’il éprouvait un mépris sans faille pour ce caporal bohémien. Ce geste politique de nature suicidaire paraît incompréhensible pour une grande majorité d’Européens d’aujourd’hui. Pourtant pour l’époque, ce choix s’inscrit dans une longue descente aux enfers. Il paraît en quelque sorte logique. L’Allemagne perd la Grande Guerre, son territoire est amputé, la crise économique gangrène la société. De plus, les élites allemandes converties au nationalisme se sont repliées sur elles-mêmes. Elles semblent séduites par un populisme agressif et nostalgique de l’Empire bismarckien et wilhelmien.

    Plongée dans l’abîme, l’Allemagne sombre. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 a humilié l’Allemagne et les Allemands. Sans armée, sans colonies, occupée partiellement, endettée par de lourdes réparations de guerres, la nation allemande a été jugée comme le bouc – émissaire du continent européen. La révolution spartakiste de Rosa Luxembourg avait effrayé la bourgeoisie allemande à tel point que la gauche allemande s’était compromise avec des groupuscules nationalistes violents (corps francs). Sur le plan économique, la crise de 1929 a fragilisé l’économie allemande ultra dépendante des fluctuations de l’économie américaine. Des millions d’Allemands se retrouvent au chômage. Des politiciens incapables vont favoriser par leur inaction des groupes ultranationalistes et fascisants comme le Parti nazi d’Adolf Hitler. Ce peintre raté, ancien clochard des rues de vienne, décide de se lancer en politique afin de mettre en œuvre ses projets machiavéliques. Hitler a toutefois un certain talent oratoire, il sait captiver l’attention d’une foule en détresse en diffusant l’espoir d’une vie meilleure tout en propageant de la haine nauséabonde contre les Juifs. Utilisant les médias et soutenu financièrement par des lobbys financiers et capitalistes, Hitler émerge sur la scène politique.

    Au début des années 1930, Hitler est proche idéologiquement de Hugenberg et de Von Papen. Ces trois ténors de la droite nationaliste allemande partagent le même diagnostic sur leur chère patrie : remise en question du traité de Versailles, remise en question des réparations de guerre, haine des communistes. Pourtant celui qui va desserrer le verrou démocratique, c’est Franz Von Papen. Ultra-réactionnaire, catholique de droite, Von Papen va tout faire pour faire nommer Hitler chancelier du Reich au mépris de sa Grandeur personnelle.

    Cet aristocrate est considéré par les spécialistes comme l’homme le plus responsable de la montée au pouvoir d’Hitler. Cette biographie a pour but de dresser le portrait d’un personnage qui a la plus lourde responsabilité dans l’accession au pouvoir du führer. Il s’agit d’une biographie politique et personnelle qui va tenter d’expliquer comment un aristocrate catholique sombre dans l’alliance avec des fascistes.

    Première partie

    Un aristocrate allemand

    Franz Von Papen est né en octobre 1879 en Westphalie dans la petite ville de werl. Cette petite cité germanique se trouve à la frontière entre la Rhénanie-du-Nord et la Westphalie. Cette région d’Allemagne a appartenu successivement aux ducs de Saxe, aux Archevêques de Cologne, à l’Empire français et à la Prusse. Elle est donc marquée par une certaine idée de la féodalité mais aussi du catholicisme. C’est un bastion du conservatisme allemand.

    Deuxième de la famille, Franz Von Papen est le fils de Friedrich Von Papen et d’Anna Steffens. Issu d’une famille catholique, il est le représentant d’une minorité religieuse. Les guerres de religion avaient fortement divisé l’Allemagne depuis le XVIème siècle. Un moine allemand, Martin Luther avait dévoilé la décadence et l’opulence de l’Église catholique. Dans un pays catholique depuis Charlemagne, Luther choque les consciences. Avec le scandale des indulgences, Luther en 1517 attaque directement le cœur du catholicisme. Excommunié par le Pape, banni de l’empire des Habsbourg par Charles Quint, Martin Luther a suscité l’admiration des intellectuels de l’ouest de l’Allemagne, d’une certaine partie de l’aristocratie qui ne supportait plus le poids de la papauté. En revanche, une certaine noblesse et une grande paysannerie bavaroise ont rejeté avec force un homme aussi controversé. Les guerres de religion avaient été terribles pour le peuple allemand : une guerre de Trente Ans au XVIIème siècle qui a secoué une grande partie de l’Europe occidentale. Par ces clivages, certaines identités surgissent comme le sentiment saxon, bavarois ou prussiens. À la naissance de Franz, les Protestants influencent la société de leurs idées. Pourtant les Catholiques forment un tiers de la population et sont très présents dans le sud du pays mais aussi en Westphalie. À la naissance de Von Papen, la religion est aussi un clivage social. En effet, les élites industrielles sont protestantes et militent pour une séparation de la religion et de l’État. Ces bourgeois du XIXème siècle ont mis en avant le chemin de fer, la sidérurgie, la métallurgie. Les banques fleurissent ainsi que les usines. Par ailleurs, la noblesse prussienne est majoritairement protestante. La paysannerie est majoritairement catholique. En Rhénanie, en Bavière, la bourgeoisie et la noblesse sont de souche catholique. Peu satisfait des transformations sociales et industrielles de l’Allemagne, cette élite catholique rejette le capitalisme et une certaine décadence morale. Il est vrai que la bourgeoisie parvenue n’avait pas bonne presse chez ces catholiques conservateurs et rigoristes. Une certaine nostalgie de la ruralité est visible. Jadis divisée en 38 nations à l’issue du congrès de Vienne de 1815, l’Allemagne est réunifiée depuis 1871. Elle formait un empire allant de l’Alsace jusqu’à la Prusse. Le Reich allemand était l’une des trois grandes puissances du continent avec des colonies et une industrie puissante. La noblesse d’empire était constituée des Junkers (propriétaires terriens) comme un certain Otto Von Bismarck. Friedrich Von Papen fait partie de ces élites. C’est un propriétaire terrien, un baron comme l’Allemagne en connaît beaucoup en Westphalie. Chez les Von Papen, il y a une fierté du lignage et des origines. Friedrich éduque son fils dans ses valeurs de supériorité.

    Friedrich est le fils de Franz Joseph Von Papen et de Casperine Von Papen nés respectivement entre 1810 et 1815. Tous les deux sont aussi des propriétaires terriens. Friedrich est un militaire de carrière. Tout naturellement, il participe à la reconstruction du Reich allemand. Sous l’égide de la Prusse et de son Premier ministre Bismarck, les Allemands entreprennent l’unification territoriale de leur nation. Or pour cela, il fallait se débarrasser de l’influence de l’Autriche-Hongrie et de son empereur François-Joseph qui gouverne le pays depuis 1848. Bismarck tout comme Friedrich est empreint de mythologie pangermaniste. Cette idéologie nationaliste est aussi véhiculée par le roi guillaume 1er de Prusse. C’est ainsi que Friedrich entre dans l’armée de Prusse en tant qu’officier et s’engage contre le Danemark dans la guerre germano-danoise de 1864. Le 23 Décembre 1863, 12 000 hommes de la confédération germanique passent une grande partie de la frontière et débarquent dans le Holstein et dans le duché de saxe-lauenburg. La Prusse et l’Autriche attaquent aussi le Danemark. Bismarck occupa définitivement ces deux duchés en 1866. Par la suite, Friedrich participe à la guerre prusso - autrichienne de 1866. Cette guerre marque un tournant dans l’histoire de l’Allemagne. Elle met en avant le rôle de la Prusse dans la construction de l’Allemagne. La Prusse est déjà un État puissant de plus des dix millions d’habitants avec une armée puissante. En 1866 se déroule la célèbre bataille de Sadowa opposant l’Autriche à la Prusse allié de certains États allemands. Cet épisode guerrier s’avère être une débâcle totale pour l’Autriche. Bismarck a gagné : l’Autriche a plié. Cette bataille a permis à la Prusse de récupérer le sud de l’Allemagne. Le soldat Von Papen participe à cette bataille qui redore le blason de la grande Allemagne afin de reconstruire le grand Reich. Or cette reconquête est incomplète sans l’Alsace-Lorraine. Terre germanophone au sein de l’Empire napoléonien, l’Alsace-Lorraine est source de revendications territoriales allemandes. La jeune nation prussienne veut étendre ses conquêtes jusqu’à Strasbourg et Metz.

    À la fin de l’été 1870, la guerre Franco-prussienne débute sur le fond de provocation bismarckienne. Pour de nombreux mobilisés allemands, il fallait venger les ravages des armées napoléoniennes qui ont ébranlé l’âme germanique. La France symbolise l’arrogance, le chaos, le désordre. Les armées napoléoniennes avaient tant souillé le sol allemand. Friedrich fut mobilisé lors de la guerre Franco-prussienne de 1870.  Comme un grand nombre de jeunes Allemands, on souhaitait briser la France napoléonienne qui jadis avait marché sur les terres des junkers, détruisant les restes de la féodalité en Allemagne. Les troupes prussiennes envahirent le territoire français. Sedan tomba le 2 septembre 1870. Friedrich est de ce combat-là. Il assiste à la débâcle de l’armée française, à l’abdication de Napoléon III, à la proclamation de la IIIème république. La percée des Ardennes est déjà un signe du destin. Soldat exemplaire, Friedrich effectua le siège de paris avec la nouvelle armée du Reich. À l’issue de ce conflit qui permit à l’Allemagne de rayonner sur la scène européenne, Papen atteint le grade de lieutenant-colonel. Fort de son triomphe, il assista à la proclamation de l’empire à la salle des miroirs de Versailles. Friedrich est fier d’avoir participé à cette épopée allemande. Le nouveau Reich est reconstitué. Ainsi les Allemands seront unis : catholiques, Protestants, Saxois, Hanovriens, Bavarois, Prussiens au sein d’une même bannière.

    Fort de ses succès militaires, Friedrich veut donner un nouveau sens à sa vie. Jeune aristocrate, il doit construire sa vie professionnelle et personnelle. Après 1871, Friedrich part étudier à Bonn où il se lie d’amitié avec le futur guillaume II de Prusse.

    Militaire réputé, Friedrich choisit une

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