«Patterson, c’est ça? Sur le Covid long, vous dites? » Devant son écran, Elisabeth Bik soupire. L’experte enfonce ses lunettes, fronce les sourcils et pianote sur son clavier. Depuis 2014, cette ancienne microbiologiste traque la « mauvaise science » et les « mauvais scientifiques ». Ceux qui, selon elle, truquent, arrangent, exagèrent. Puis elle les épingle, sur son compte Twitter, un des plus suivis dans le domaine. Sa plus grosse prise: Didier Raoult. Elisabeth Bik a été l’une des premières à dénoncer les falsifications dans ses articles sur l’hydroxychloroquine. Les cliquetis des touches s’accélèrent, puis s’arrêtent: « Vous avez raison. L’étude et les prescriptions du docteur Patterson posent un problème. » Depuis son bureau à San Francisco, elle rend son verdict: « C’est toujours pareil. Ils affirment tenir un remède. Publient pour renforcer leur crédibilité. Et utilisent leurs articles pour élargir leur audience. »
Face au Covid long, certains scientifiques tentent de s’ériger en « sauveurs », publications controversées à l’appui. Comme