Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

La loi et le chaos - Tome 1: Les gardiens du temple et de Saladin
La loi et le chaos - Tome 1: Les gardiens du temple et de Saladin
La loi et le chaos - Tome 1: Les gardiens du temple et de Saladin
Livre électronique510 pages6 heures

La loi et le chaos - Tome 1: Les gardiens du temple et de Saladin

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

« Silas Kern est débarrassé de la drogue, et il se rendra compte qu’être passionné par la lecture et savoir écrire sont deux choses très différentes. Une vague idée se formera dans son esprit. Comment se rendre utile s’il se sent inutile ? L’écriture viendra en même temps que germera son inspiration, un rêve, une envie. L’Église lui aura autorisé à s’accorder le pardon, et il pardonnera à ceux qu’il affectionne, et qui l’ont aimé. Après avoir écrit “La vraie vie du Graal”, sa vision de la vie revisitée du Christ, sa cousine lui posera cette question : “Tu te prends pour Jésus, Silas ?” “Évidemment non ! Mais je souhaiterais être le prophète de ma propre expérience. Ce que j’ai vécu l’année dernière m’a ouvert les yeux sur un point : je dois être utile.” »


À PROPOS DE L'AUTEUR


S'inspirant de l'esprit des templiers, Sylvain Prat écrit La loi et le chaos - Tome I - Les gardiens du temple et de Saladin. Il invite ainsi le lecteur à réfléchir sur la spiritualité et la place qu'elle pourrait avoir dans l'organisation de notre société.
LangueFrançais
Date de sortie20 sept. 2022
ISBN9791037763761
La loi et le chaos - Tome 1: Les gardiens du temple et de Saladin

En savoir plus sur Sylvain Prat

Auteurs associés

Lié à La loi et le chaos - Tome 1

Titres dans cette série (2)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fiction d'action et d'aventure pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur La loi et le chaos - Tome 1

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    La loi et le chaos - Tome 1 - Sylvain Prat

    I

    O Diablo

    1

    Pour une histoire d’ATD

    Le crack était moins pire que la cocaïne sur le comportement de Silas au niveau physique et psychiatrique, mais sur Andreana, les effets étaient redoutables.

    Elle faisait des crises de schizophrénie de plus en plus intenses depuis 2014.

    Cette année 2017 et l’année d’avant, Silas avait dû la transporter à l’hôpital en urgence parce qu’elle avait voulu se suicider en ingurgitant des médicaments anti-inflammatoires et des somnifères, auxquels elle était totalement allergique, en faisant passer le tout avec de la javel.

    C’était la seconde tentative de « suicide spontané » qu’elle faisait depuis que Silas la connaissait.

    Depuis qu’ils avaient commencé à fumer du crack, elle voyait des choses, sentait des odeurs, et entendait des voix qui n’existaient pas.

    Comme c’était l’année des congés bonifiés des fonctionnaires pour la famille, Silas attendait la paie de fin juillet pour payer le seul billet d’avion d’Andreana pour passer 35 jours à Lorient dans la famille de Silas, mais un Avis à Tiers Détenteur des Impôts de 2700 euros mit tout à plat.

    Durant les congés bonifiés, c’est-à-dire deux mois de vacances tous les trois ans, payés comme en Guyane, avec paie majorée sans certaines primes, les billets de toute la famille étaient payés par l’administration. Il fallait motiver les fonctionnaires continentaux à venir travailler dans ce département considéré comme plein d’insectes et violent.

    Andreana ne pouvait venir avec eux. Ils n’étaient pas mariés à cause du divorce de Silas qui n’était pas encore inscrit sur son état civil, et donc son billet à elle n’était pas pris en charge.

    Les deux enfants, André, Laura et lui, allaient aller seuls à Lorient chez les parents de Silas durant le mois d’août.

    Silas fit les courses pour un mois, et laissa à Andreana 200 euros pour ses faux frais.

    Il ne pouvait faire plus sans être à la charge de ses parents qui vivaient, eux, avec leur quasi minimum vieillesse.

    Ils allaient passer des vacances en famille et prendre le bus pour aller à la plage de Larmor-Plage. Il n’y aurait pas de voiture de location.

    Le train lui coûtait déjà 350 euros à la descente de Paris vers Lorient.

    L’ATD avait été fait exprès pour empêcher la famille de partir en vacances et de dépenser l’argent des impôts.

    En effet, il est vrai que Silas et Andreana fumaient les impôts qu’ils devaient payer.

    À partir du 15 août, le contrat mobile se stoppa faute de liquidités sur le compte CCP de Silas qui avait tout retiré en espèces, de peur d’une autre saisie d’une origine inconnue.

    Il croulait sous les créanciers car il avait accumulé des dettes.

    Il avait fait le choix de la drogue au privilège de ses factures courantes.

    Andreana devint injoignable.

    La dernière fois que Silas l’avait eu au téléphone c’était pour la coupe du monde de football France-Brésil, où elle avait perdu 100 euros par terre, lui avait-elle dit.

    Après, il appelait, mais aucune réponse et aucun appel de sa part.

    Lucien, son fils à elle, ne savait rien…

    Le 02 septembre, la famille rentrait à Cayenne au domicile familial.

    Un second ATD de 1300 euros avait été fait sur le salaire comme en août.

    Elle appela le 09 septembre pour que Silas vienne la chercher à Degrad Saramaka près de Kourou.

    Elle lui demandait d’apporter 200 euros, car elle devait rembourser des gens qui l’avaient conduit en pirogue entre Saint-Élie sur le lac artificiel de petit saut et le lieu de rendez-vous.

    Il était tellement heureux de la revoir et de savoir qu’elle n’avait pas eu d’accident qu’il ne posa aucune question.

    L’argent était un moyen, pas un but.

    Il n’avait pas fumé depuis son retour et en était heureux.

    Il était aux anges.

    Une semaine après, après avoir eu ses indispositions, Andreana repartait vers Saint-Élie récupérer des vêtements qu’elle revendait maintenant.

    Elle disait avoir trouvé un travail durant l’été : revendeuse de vêtements sur les sites autour de Saint-Élie, un village en pleine forêt, haut lieu de l’orpaillage clandestin.

    Elle partait pour une ou deux semaines maximum, lui avait-elle dit.

    Deux semaines plus tard, elle appela Silas via un téléphone satellitaire, et lui annonça qu’elle faisait la cuisine dans un site d’orpaillage illégal de 20 personnes.

    Elle rentrerait dans deux semaines.

    Un mois et demi après, elle rentrait à la maison.

    Cela faisait deux semaines qu’elle n’avait pas donné de nouvelles, alors qu’avant elle s’arrangeait pour avoir Silas soit sur son portable, soit sur le téléphone de son travail, au moins deux fois par semaine, pour prendre des nouvelles des enfants.

    Au travail, Silas s’épanchait auprès de son nouveau chef Gaël, qu’il considérait également comme un ami, sur les absences incontrôlées de sa femme.

    Il était triste, mais restait concentré et demeurait performant dans son travail, même plus que d’habitude.

    Il se vengeait dans le travail et assumait la responsabilité des enfants et de la maison tout seul.

    Elle arriva par surprise à 18 h 00 un mercredi.

    Silas eut le cœur si heureux de la voir qu’il en pleura en la prenant dans ses bras.

    Les enfants lui sautèrent au cou.

    Le soir même, Silas se dénuda et se coucha près d’elle.

    Il entreprit de lui faire l’amour.

    Elle lui dit qu’elle avait ses règles, et qu’elle n’était quand même pas obligée de faire l’amour avec lui si elle était en plus fatiguée.

    Il lui dit que cela faisait 1 mois et demi qu’il ne l’avait pas vue, et qu’elle allait certainement avoir envie elle aussi.

    « Ce n’est pas grave Andreana. Si tu es fatiguée, demain est un autre jour », lui dit-il.

    Ils firent l’amour quand même.

    Trois jours plus tard, dans la soirée, Andreana décide de prendre de la coke.

    Elle était sur les dents, et le matin Silas visionna son Facebook où ses dernières photos ne montraient pas qu’elle avait l’air de faire la cuisine.

    Elle faisait la fête avec des gens et était habillée très sexy.

    Silas péta un câble, et sortit taper ses tibias dans un arbre présent sur le parking de l’école des enfants située devant sa cité pour se défouler, et faire partir les sentiments de violence qui ne s’étaient pas apaisés par cette nuit sous cocaïne.

    Elle repartait le lendemain pour revenir dans un mois, lui dit-elle.

    Nous sommes alors le 12 octobre 2017.

    Elle devait partir un mois pour pouvoir revenir avant Noël.

    Elle allait en fait revenir le 05 janvier 2018.

    Elle appela Silas une fois la première semaine.

    Elle tenta de le contacter et sur son portable et au travail, mais en vain.

    Puis, plus rien.

    Seul André, 12 ans, que Silas avait reconnu comme le sien savait.

    En fait, il savait que maman ne reviendrait pas pour Noël.

    Silas entra dès la seconde semaine en dépression.

    Laura, 8 ans, le consolait le soir de l’absence de leur mère.

    Pour ses collègues et ses chefs, même si au travail il demeurait efficace, sa vie familiale était un problème.

    Son directeur adjoint aux douanes de Cayenne le lui dit un jour :

    « Tu sais Silas ? Tu dois te faire à l’idée qu’Andreana t’a quitté. Tu vas péter un câble, et ce sont les enfants qui vont prendre au final. Que feras-tu d’eux si tu es hospitalisé à nouveau ? Prends-tu tes médicaments ? »

    « Oui, monsieur le directeur, je le sais. Ne vous inquiétez pas pour moi, mais Andreana a un problème que je vais solutionner. »

    « Si tu fais des conneries, Silas, on ne pourra pas te protéger cette fois-ci. Le Directeur Régional ne te couvrira pas. »

    « Je sais, mais ne vous inquiétez pas. Je suis un grand garçon. »

    Le 15 décembre 2017, Silas fit passer par les contacts d’Andreana le message suivant :

    « Si le 24 au soir, elle n’est pas à la maison, je vais m’occuper personnellement du cas des gens liés à elle dans l’orpaillage illégal. »

    Par l’intermédiaire de Rich, son ami d’enfance informaticien, il avait cracké son portable qu’elle avait laissé à André et sa liste de contacts.

    Il avait eu accès à ses messages, son Facebook, son WhatsApp également. Il la voyait s’échapper et le quitter.

    « Non ! Elle avait un problème de sécurité, et elle ne voulait pas le dire à Silas », se disait-il.

    Malgré les messages des échanges avec des hommes qui laissaient ouvertement supposer qu’elle l’avait trompé durant l’été, Silas ne pouvait y croire.

    Pour lui, elle se faisait draguer c’est tout.

    « La Guyane est le pays du diable », lui avait dit Serge Grisnez, un ami martiniquais, patron d’une grosse boîte d’ingénierie.

    Il était normal ici de vouloir coucher avec la femme d’un autre, et surtout que les Brésiliennes avaient la réputation de ne pas être très fidèles.

    Son amour pour Andreana rendait Silas hermétique à toute logique, à l’imagination de toute trahison de la part d’Andreana.

    En fait, il restait fidèle à l’adage qui dit que : « L’amour rend aveugle ».

    Le 24 décembre 2017, la mère Noël ne vint pas au réveillon.

    Silas n’avait pas fait de sapin, et n’avait pas acheté de cadeaux aux enfants.

    L’heure pour lui n’était pas à la fête.

    Sans leur mère, Noël ne pouvait être une fête des enfants.

    Silas voulait que les enfants se rappellent cette soirée toute leur vie, tout comme lui se rappelait les noëls gâchés par son propre père.

    Andreana avait eu également des Noëls gâchés, mais c’est pour cela qu’elle n’attachait aucune valeur à cette fête.

    Pour Silas, Noël, était la réunion de famille et était le moment le plus important de l’année.

    À minuit, Andreana ne vint pas.

    Il l’avait attendu toute la soirée, espérant qu’elle allait faire tout son possible pour être là pour le réveillon et lui faire la surprise de son retour.

    Silas prit les enfants dans ses bras et pleura avec eux.

    Le 25 décembre, il avait loué pour le week-end une Dacia, et alla direction Degrad Saramaka à Kourou, vers 16 h 00.

    La maison de la femme était au milieu de cette sorte de favela brésilienne reconstituée en France.

    En Guyane, les quartiers populaires étaient des habitats spontanés construits illégalement, et étaient constitués de tôles, de briques, avec des systèmes bricolés pour se faire approvisionner en eau et en électricité illégalement.

    La gauche avait permis à ces gens de légaliser leur habitation quand elle était faite en dur par des compteurs d’eau et d’électricité.

    Mais depuis les constructions illégales avaient proliféré, et les propriétaires vendaient leur eau et leur électricité à prix d’or à leurs voisins clandestins.

    C’est dans cette juxtaposition de constructions faites de bric et de broc, que des familles de sans-papiers et de Guyanais vivaient à cause d’une pénurie de logements sociaux.

    De toute manière, nombreuses étaient les familles qui ne pouvaient y prétendre du fait d’un blocage des titres de séjours depuis Sarkozy.

    Il arriva dans la maison où il avait été chercher Andreana la première fois en septembre 2017.

    C’est aussi là qu’il l’avait laissée lors de son second départ pour Saint-Élie.

    Le mari de la femme savait où était Andreana et cela Silas en était persuadé.

    La femme l’avait appelé vers le 20 décembre pour lui dire qu’Andreana était une grande fille.

    Silas lui avait demandé si elle pouvait lui transmettre un message : « Que Andreana le rappelle le plus vite possible ».

    Il n’avait eu aucun appel, et après, cette femme avait bloqué son téléphone.

    Au cas où, il vint armé d’un couteau très aiguisé qu’il avait caché dans sa ceinture, derrière le pantalon.

    Il vint vers l’entrée de la bâtisse, et vit la femme sur le seuil.

    À la vue de Silas, la Brésilienne appela à l’aide ses deux fils.

    Silas mit un genou à terre en signe de paix.

    Il ne voulait savoir qu’une seule chose : sa femme était-elle vivante ? « Savez-vous si elle est vivante et où ? »

    Les deux fils de 19-20 ans lui firent signe de partir d’une manière agressive.

    Il dit à la femme que mentir dans son milieu était honorable, mais là le « Capitaine des Douanes », « O Capitao da Aduanera », avait besoin de savoir si sa femme était vivante.

    Un des deux hommes menaça Silas de le frapper s’il ne quittait pas les lieux.

    Il sortit un bâton.

    Silas sortit son couteau et recula vers le chemin.

    Le second jeune suivit Silas de près, et Silas ne posa le couteau que rentré dans sa voiture.

    Il était empli de violence et n’avait peur de rien ni de personne.

    Rentré dans son véhicule qu’il avait garé un plus loin que le chemin d’accès à la maison de la femme, Silas vit un des jeunes venir à lui avec le bâton, certainement pour casser la voiture avec.

    Silas qui avait appris à conduire dans un service d’intervention des douanes, la DNRED, prit de la distance très vite sur le Degrad, puis il revint en roulant sur la droite du chemin, doucement, flairant le guet-apens.

    L’homme surgit du chemin, caché par un muret.

    Silas fonça sur lui par la gauche, obligeant l’homme à reculer, et Silas accéléra très vite malgré le dos d’âne imposant pour filer ensuite vers la sortie.

    Arrivé 100 mètres plus loin, un carrefour amenait à une place intérieure, et les gendarmes étaient là en nombre, en pleine opération.

    Silas sortit sa carte professionnelle et se présenta à eux.

    Il leur expliqua ce que représentait ce haut lieu de l’orpaillage illégal vers Saint-Élie.

    Il leur expliqua qui était qui dans le secteur, et comment dans peu de temps, il allait prendre contact avec le colonel du GIR de la Guyane pour donner toutes les informations qu’il connaissait.

    Silas savait à peu près qui faisait quoi, et quelles étaient les pistes de contrôle qui n’étaient pas encore utilisées par les gendarmes.

    Il fallait par exemple survoler en hélicoptère la forêt le long des cours d’eau, et chercher les sites de présence humaine avec une caméra thermique la nuit.

    Si lorsque l’hélicoptère survolait des groupes de formes de chaleur qui se séparaient, c’est que l’on avait affaire à des animaux.

    Si les formes de chaleur se regroupaient, c’est que l’on avait affaire à des humains.

    En ce moment, la montagne million était le lieu où étaient le plus implantés les sites illégaux.

    Rentré chez lui, Silas compris qu’il avait fait une erreur en allant là-bas, car il aurait pu prendre une balle.

    Ce n’était pas grave, il savait qu’Andreana allait être destinataire du message.

    En effet, Le 05 janvier, elle arriva dans l’après-midi.

    Elle est là, le soir en train de faire à manger quand Silas rentre à la maison après son travail.

    Il lui saute au cou.

    Il l’embrasse et pleure à ses genoux.

    Elle lui explique que durant la fin d’année, les sites ont été verrouillés par les gendarmes.

    Personne ne pouvait sortir de la forêt.

    Elle a même dû laisser son or là-bas, et doit repartir prochainement, dans une semaine, le chercher, et lui dit que ce sera son dernier voyage.

    Elle a avec elle l’équivalent de 1200 euros en or.

    Elle doit se rendre à Oiapoque, la ville brésilienne frontière, pour le changer.

    Le jour de son dernier départ, Andreana est mécontente.

    Elle reproche à Silas d’avoir été menacer ses amis à Kourou.

    Elle lui dit qu’elle part pour une semaine, peut-être deux.

    Silas pleure à son départ.

    Il lui dit que si elle n’est pas rentrée au bout d’un mois, c’est fini entre eux.

    2

    Lapidé

    Le 27 janvier, Andreana n’est toujours pas rentrée.

    Silas sort une nuit chercher à fumer, après que les enfants se sont endormis.

    Il a recommencé au bout de deux semaines au vu de l’absence d’Andreana.

    Il rencontre Katarina, une jeune dominicaine de 22 ans qu’il connaît de vue.

    Elle a des béquilles et un plâtre au tibia gauche.

    « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » lui demande Silas.

    « C’est mon mec. Il m’a frappé avec un bâton, et m’a cassé le tibia. Et toi tu fais quoi là ? Tu cherches un truc ? On prend ensemble et on va chez moi. J’habite une petite chambre à côté. »

    Silas lui donne 20 euros et l’attends. Elle revient dix minutes plus tard.

    Elle montre les cailloux qu’elle a achetés pour lui et les cache dans sa culotte.

    « Là ils sont au chaud. Tu les enlèveras toi-même », lui dit-elle avec un sourire et la langue passée sur ses lèvres.

    Katarina fait 1,58 m, mais son corps est parfait. Elle a un visage souriant et de beaux yeux marrons.

    Des taches de rousseur sont voisins d’un nez légèrement épaté.

    Silas n’a jamais couché avec elle. Elle le lui avait proposé pourtant deux fois ces derniers mois.

    Il ne savait pas si elle était une prostituée.

    Les filles qu’il a rencontrées depuis octobre sont noires, pour être bien loin du milieu brésilien d’Andreana.

    Mais Katarina a l’air d’être câline et Silas en a vraiment besoin.

    Une femme commence à lui manquer.

    Andreana allait peut-être trouver cette femme dans sa maison à son retour.

    Silas raconta à Katarina sa vie dans la soirée qui avait débuté à 1 h 00, et nous étions lundi soir.

    Silas savait qu’il n’allait pas dormir.

    Pas grave, il dormirait mieux le lendemain.

    Ils fumèrent du crack avec sa pipe à elle, et ensuite elle se déshabilla devant lui.

    Elle avait un corps parfait malgré sa petite taille. Pas grave. Allongée, cela ne se voyait pas.

    Ils firent l’amour et Silas aima ça.

    Cette petite femme savait y faire, et elle ne lui demandait pas d’argent.

    Elle lui expliqua comment son mec l’avait quitté pour une autre.

    Cela ne l’avait pas empêché de lui casser la jambe quand elle l’avait engueulé.

    Il était violent et prenait de la coke.

    Elle voulait le quitter et trouver un homme plus gentil, peut-être comme Silas ?

    Il rentra chez lui à 5 h 00 et dormit un peu. Enfin, se reposa pour être plus exact.

    Le crack ne lui aurait pas permis de dormir de toute manière.

    À 7 h 00, il prépare les enfants pour l’école, et va au travail pour 7 h 30.

    Son idylle avec Katarina durera jusqu’au jeudi soir.

    Le jeudi soir, elle lui présenta son ex-mec lorsqu’il vint à son domicile. Silas et lui se reconnurent comme des ennemis.

    Katarina expliqua à Silas qu’ils étaient soi-disant séparés, mais encore amis.

    Silas quitta les lieux. Mais c’était trop tard. Silas ne le savait pas encore.

    Silas l’appela pour lui dire qu’il ne voulait plus la voir. Il ne voulait pas de problème avec son mec.

    Le samedi, Silas zonait dans le secteur de cité Brutus pour voir son dealer Tyson.

    Un autre vendeur de crack lui demanda un service : Pouvait-il accompagner sa femme en ville acheter un landau pour leur bébé et acheter des vêtements ?

    Silas qui n’avait rien à faire accepta.

    À leur retour des courses, la femme qui avait été très gentille dans l’après-midi lui proposa de l’argent ou du crack pour le remercier. Silas dit non.

    Par contre, pouvait-elle lui faire rencontrer une amie à elle, majeure, noire, pour sortir avec lui le soir même ?

    Elle dit oui, et rendez-vous fût pris à 21 h 00.

    Jessie était comme Silas aime les femmes noires : plantureuse, jeune, 24 ans, et un visage d’ange.

    Ils partirent chez lui d’abord car elle voulait savoir où il habitait.

    Il pensait qu’elle voulait faire l’amour, mais non, elle voulait simplement uriner.

    Il lui dit qu’il lui donnerait 50 euros pour passer la soirée avec lui, qu’elle veuille faire l’amour ou non.

    Ils iraient au « Domino », danser, et après c’était elle qui décidait de la fin de soirée.

    Au dancing « Le Domino », elle ne se sentait pas à l’aise dans cette ambiance brésilienne, aussi lui demanda-t-elle de rentrer chez elle, tous les deux, au bout d’une heure.

    Ils allèrent acheter du shit pour elle à la crique, et une bouteille de black label pour lui.

    Silas entra dans l’impasse et se gara.

    Quand tout à coup, deux jeunes hommes vinrent côté conducteur pour crier sur Silas.

    Silas ne comprenait pas ce qu’ils disaient.

    Jessie sortit du véhicule mais laissa la porte ouverte côté passager.

    Silas sort de l’habitacle du véhicule avec 2 bières dans la tête, et en ayant fumé un peu de crack en début de soirée. Il est chaud, et pas d’humeur à se faire crier dessus sans répondre.

    Le plus jeune reste en retrait et se tait, et ce que Silas a pris pour un adolescent est en fait une jeune femme, une des pires bandits du secteur, et elle est souvent armée d’un flingue.

    Silas en a marre qu’elle lui crie dessus dans son patois mi-créole, mi-guyanien (Guyana).

    Silas pose sa main droite sur son visage et la pousse violemment au sol.

    À ce moment-là, 7 personnes sortent des baraquements et prennent des pierres de gravas dans un tas qui est près de l’endroit où la voiture est garée.

    Ils jettent des pierres comme des pavés sur Silas qui les prends sur tout le corps.

    Il se protège la tête avec ses bras, mais certaines passent au travers.

    Silas décide de s’enfuir de l’impasse, mais comme il a plu, et qu’il a des petites chaussures de sport, il glisse par terre.

    Là, 5 hommes décident de le tabasser à terre à coups de pied.

    Il se protège la tête comme on le lui a appris à la boxe.

    Il sent les coups dans ses côtes et dans son ventre.

    Il décide de regarder ses agresseurs à travers ses poings pour pouvoir trouver une issue.

    Le plus grand est en face de lui, et Silas décide de lui agripper les testicules avec la main gauche.

    Le fait de descendre l’homme lui permettrait de se lever.

    À partir de ce moment-là, Silas à l’impression de vouloir se lever, et d’avoir envie de mettre un doigt dans l’œil de l’homme qui se trouve à sa droite.

    Il en reste 3, mais Silas perd conscience du réel. Il agit mais il ne gardera aucun souvenir de ce qu’il a fait et de ce qu’il s’est passé.

    La seule chose dont se souvint Silas, c’est qu’il se retrouvera seul dans l’impasse, avec personne dans son champ de vision.

    Tyson arrive et dit à Silas de s’échapper le plus vite possible.

    « Go Sile ! Go ! Go ! Go ! Go away quickly ! »

    Silas saute dans la voiture, démarre, et passe la marche arrière. La portière droite restée ouverte se plie contre une voiture garée contre un mur.

    Là, Silas descend, et le propriétaire sort de sa maison.

    Une femme l’accompagne, et elle fait partie de ceux qui lui ont jeté des pierres au début de l’agression.

    L’homme, un rasta de 60 ans, est en colère car sa portière avant gauche est enfoncée, et la peinture de la porte arrière est rayée. La voiture semble neuve en plus.

    Silas est dépité, aussi bien d’avoir plié la portière du 4X4 de location autant que la voiture de l’homme.

    Il décide de partir, mais quand il revient dans le véhicule, les clés ne sont plus sur le contact.

    Un jeune homme est derrière lui à 20 mètres, avec les clés dans la main gauche, et un couteau papillon dans la main droite.

    L’homme est torse nu. Il est dominicain. Plus grand, plus jeune, et beaucoup plus musclé que Silas.

    « Hé gringo ! Tu ne sortiras pas de cette impasse sans payer ! » lui dit-il.

    « Tu vois, jeune homme ! Des hommes, j’en ai tué plein à la guerre, et tu ne seras que le prochain, tu seras seulement un de plus ! » lui dit Silas en bluffant.

    Silas n’a pas peur et ses mains ne tremblent pas, tout comme ses jambes. Il est calme.

    Il sait très bien que l’homme ne pourra pas lui faire beaucoup de mal, vu la façon dont il tient le couteau.

    Il se laissera blesser au bras et se débarrassera du couteau, puis il l’étranglera avec ses deux mains en lui brisant la trachée. Un bras, ça se recoud.

    L’homme dodeline, et essaye de trouver la meilleure position pour attaquer, mais Silas l’incommode, car le vieux a l’air de savoir se battre.

    Cela dure 2 minutes de tentatives avortées, et puis le jeune homme lâche les clés par terre et s’en va de l’autre côté de la rue en sortant de l’impasse.

    Le propriétaire du véhicule arrive et dit que Silas doit payer les réparations.

    Silas lui dit qu’ils vont faire un constat.

    Il prend les papiers du véhicule et remarque que son portable et la bouteille ont disparu.

    Son passeport est dans la boîte à gant, avec sa sacoche avec sa carte bleue. Ouf !

    Mais, Silas qui se retrouve dans la cuisine de l’appartement du vieux rasta est plus blessé que prévu.

    Il saigne de la tête, et de ses bras également, du fait de l’impact des pierres.

    Il se rend compte surtout que le rasta n’a pas d’assurance et qu’il va devoir le dédommager à l’amiable des travaux à faire sur sa voiture, qui il est vrai, a été achetée neuve il y trois mois.

    Silas décide de revenir le lendemain avec 300 euros, mais il doit laisser son passeport en caution pour que l’homme le lâche.

    Silas referme la porte pliée du véhicule de location tant bien que mal, car elle est pliée à l’envers de son emboîtement normal.

    Il peut enfin rentrer chez lui, et va fumer le reste de crack qu’il a pour faire tomber la pression.

    Il se douche, et le sang coule des blessures que les pierres ont occasionnées, et elles sont nombreuses et profondes.

    Il en a sur la tête dont une est assez profonde. Son arcade sourcilière gauche est ouverte, et il a des blessures aux bras des deux côtés.

    Il a également des hématomes nombreux au corps et aux jambes. Mais il est vivant.

    Demain, il ira avec les enfants à Oiapoque comme prévu faire les courses mensuelles, et se rendra dimanche à la police pour porter plainte.

    « Ouf ! » fit-il à la première bouffée de fumée.

    Ça le détend complètement. Les douleurs disparaissent au fur et à mesure que la fumée entre dans ses poumons, puis la cocaïne dans son corps.

    Le lendemain, Silas va chercher Éric chez sa mère. Il est frais. Il s’est couché à 2 h 30, et s’est réveillé à 9 h 00. Les enfants sont prêts.

    Christine, son ex-femme refuse qu’Éric aille avec eux, car elle trouve Silas perturbé.

    Ils s’engueulent, et Silas abandonne la dispute, car ses blessures doivent être visibles.

    Il se faisait un plaisir de réunir ses trois enfants ensemble et de pouvoir profiter d’eux trois en même temps.

    Ses deux enfants sont heureux d’aller à Oiapoque, car là-bas, ils vont pouvoir manger brésilien au poids, acheter des calabraises, ces saucisses fumées brésiliennes, du açaï, ce jus de graine de palmier noir et violet typique de la région amazonienne, des gâteaux et des bonbons brésiliens.

    Pour eux, depuis le départ de leur mère, c’est tous les mois la fête quand Silas profite de faire les courses du mois en alimentaire à Oiapoque, du fait que les prix sont moins chers au Brésil.

    Cependant, sur la route, André demande à son père de conduire moins vite, car Silas ne se rend pas compte de la vitesse qu’il prend sur la route sinueuse qui amène de Cayenne à Saint-Georges de l’Oyapock, la ville frontière avec le Brésil.

    Cette nuit a laissé Silas dans un état d’exaltation prolongé, et altère son jugement sur le fait que conduire vite avec ses enfants est imprudent.

    On est maître de sa conduite mais pas de celle des autres.

    Et sur cette route, il vaut mieux respecter les limitations, ne serait-ce qu’à cause du gibier qui peut traverser la route au dernier moment.

    La journée est une journée de famille, et cela fait oublier à tout le monde l’absence d’Andreana, et la nuit de la veille pour Silas.

    Pendant le trajet, Silas a réfléchi à la veille, et sait qui est à l’origine du guet-apens, car il en est persuadé : il s’agit bien d’un guet-apens.

    3

    La police de Cayenne

    Silas va le dimanche à 9 h 00 au commissariat de Police de Cayenne pour porter plainte pour vol et tentative de meurtre.

    On lui répond que les bureaux sont fermés le dimanche pour les plaintes, et qu’il faut revenir demain, le lundi.

    On lui conseille d’aller aux UMJ de l’hôpital de Cayenne (Unité médicale judiciaire), car de toute façon, il aura besoin de l’avis de l’UMJ pour la plainte.

    Le médecin aux UMJ est amené à constater les blessures, et à porter un jugement sur la version des causes réelles par rapport aux propos de la victime.

    Silas se rend à l’hôpital, mais l’UMJ est fermée le dimanche aussi pour des raisons inconnues.

    Il est demandé aux patients de venir le lundi matin.

    Silas décide de temporiser sa consommation de drogue et d’arrêter.

    Entre samedi, dimanche et lundi, il ne consomme que de la bière et en boit avec modération.

    Le dimanche après-midi, Silas et les enfants vont à la crique patate profiter de l’eau douce, faire des grillades, et Silas peut en profiter pour faire cicatriser un peu ses blessures.

    André et Laura sont au courant que Papa a été attaqué par des bandits.

    Silas leur a expliqué ce qu’il lui est arrivé dans la voiture pour se rendre à Oiapoque.

    Évidemment, il n’est pas rentré dans le détail.

    Il leur a simplement dit qu’on a voulu le voler.

    « Mais papa, il est trop fort ! »

    Le lundi matin, à 6 h 30, Silas va au bureau pour faire un rapport sur son agression au Directeur Régional des Douanes en personne, plus ses autres chefs.

    Au moment où il envoie le mail, Gaël entre dans son bureau, et cherche à l’empêcher d’aller au commissariat tout seul.

    Après avoir déposé une feuille de congé pour la journée, Silas s’en va en lui disant que c’est la procédure, qu’on a essayé de le tuer, et qu’il connaît les patrons des douanes pour lui faire porter le chapeau et vouloir s’immiscer dans son histoire pour l’empêcher de faire ce qu’il pense devoir faire.

    Au commissariat, Silas est reçu par Marc, un brigadier-chef, officier de police judiciaire.

    Au début, Marc ne veut pas retenir la tentative de meurtre en bande organisée, mais devant l’insistance de Silas qui le menace d’aller chez les gendarmes de Matoury pour le faire, cette qualification est retenue.

    Silas lui raconte l’histoire de A à Z, mais omet l’achat de drogue.

    Marc lui remet une copie du PV, et Silas se rend aux UMJ du CHAR, mais ils sont toujours fermés pour manque de médecin. Il faut revenir mercredi.

    Le lundi après-midi, dans la voiture, au niveau du siège passager, André trouve une clé et une arme de femme, du genre épingle à cheveux pointu que l’on met dans les yeux.

    Le lendemain matin, Silas va au Commissariat après avoir appelé Gaël pour lui signifier qu’il doit aller voir un médecin pour se faire mettre en arrêt de travail.

    Le délégué de Police qui est à la réception au commissariat fait celui qui ne reconnaît pas Silas.

    Marc arrive et regarde les deux objets et les jette dans la poubelle.

    « Vous n’avez pas le droit de les jeter ! Ce sont des pièces à conviction ! Cette clé ne m’appartient pas ! » s’exclame Silas outré.

    Marc lève les épaules et quitte le bureau et revient dans son bureau, laissant Silas comme un imbécile devant l’accueil.

    Le préposé à l’accueil dit à Silas de laisser la place aux autres personnes qui attendent.

    Il garde la commission d’emploi que Silas a laissé à l’accueil comme preuve de son identité pour que Marc se déplace.

    Silas insiste pour la récupérer, mais le préposé fait celui qui n’entend rien.

    Silas quitte alors le commissariat, et disant au préposé qu’au moins il sait où est sa commission d’emploi des douanes, et qu’ils n’ont pas intérêt à la perdre.

    L’après-midi, sur une route qui borde Mongo, à 500 mètres de son

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1