Et le Codex réinventa Saint-Jacques
Stupeur et tremblements… En juillet 2011, un chanoine espagnol découvre que le Codex Calixtinus a disparu du coffre où il était conservé dans la cathédrale de Saint-Jacquesde-Compostelle. Aucune effraction n’a été commise, aucune caméra de sécurité n’était installée dans la salle et le précieux ouvrage n’était pas assuré. L’Église est même incapable d’indiquer sa date exacte de disparition… En Espagne, l’affaire tourne au scandale, car ce Codex n’est autre que le plus ancien et le plus complet exemplaire connu du Liber sancti Jacobi (ou Livre de saint Jacques), un manuscrit du XIIe siècle inscrit sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, d’une valeur estimée en 1990 à 6 millions d’euros. Un an plus tard, miracle, les agents d’Interpol retrouvent l’ouvrage dans un garage, à seulement 5 km de la cité galicienne. Un ancien employé de la cathédrale l’avait dérobé avec d’autres objets historiques pour se venger de son licenciement… Depuis, le fameux Codex a retrouvé sa place dans la cathédrale, dans un coffre-fort nettement mieux protégé.
Composé entre lors de sa réédition en français par Jeanne Vielliard en 1935. Mais les travaux menés depuis les années 1980 par des historiens comme les Français Humbert Jacomet, Patrick Henriet ou Adeline Rucquoi permettent aujourd’hui de reconsidérer ce manuscrit dans son ensemble, pour en faire un témoin précieux de l’époque hispanique médiévale. En 1988, le codicologue espagnol Manuel C. Diaz y Diaz a également mis en évidence un ouvrage à la réalisation concertée, trahie par l’homogénéité de la mise en page, du programme décoratif, du style d’écriture ou l’emploi fréquent de certaines tournures.
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