Compostelle au prisme de l’histoire
Emprunter les chemins de Saint-Jacquesde-Compostelle, c’est partir à la rencontre d’une histoire millénaire, débutée au IXe siècle avec l’annonce de la découverte du tombeau de l’apôtre en Galice. Profitant de l’essor du culte des saints et de la dévotion croissante à saint Jacques, le sanctuaire attire des pèlerins de toute l’Europe, et s’impose bientôt comme un lieu de pèlerinage majeur de la chrétienté. Au fil des siècles, ni les interrogations autour de la présence réelle des restes de Jacques à Compostelle, ni les vicissitudes de l’histoire n’ont raison de ce phénomène. Résistant au scepticisme de l’ère industrielle, il renaît même de ses cendres à la fin du XIXe siècle, paré d’une nouvelle légitimité par le pape Léon XIII, qui reconnaît l’authenticité du tombeau. Comment expliquer cette remarquable longévité?
« On peut faire remonter l’émergence du culte des reliques – d’un mot latin qui signifie “reste” – au IVe siècle, lorsque la paix de l’Église a rendu libre la pratique de la religion chrétienne », explique l’historienne Edina Bozoky, maître de conférences émérite en histoire médiévale à l’université de Poitiers. Dès cette époque, on évoque les miracles qui se produisent auprès des tombeaux des martyrs, attribués au pouvoir thaumaturgique des corps saints, c’est-à-dire à une force mystérieuse susceptible d’entraîner des guérisons ou d’autres effets miraculeux. On imagine aussi que les âmes des saints peuvent intercéder auprès de Dieu en faveur des vivants. Les tombeaux des martyrs, et par la suite ceux d’autres saints, attirent les fidèles venus implorer leurs bienfaits et se transforment en lieux de pèlerinage.
LES RELIQUES DE JACQUES
ajoute l’historienne Ce morcellement des reliques permet leur dissémination dans le monde chrétien et entraîne la multiplication des lieux de pèlerinage. Si les reliques du Christ et de
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