Même si des procédures existent pour changer de nom en France – depuis le 1er juillet 2022, une simple déclaration à l’état civil suffit quand on choisit le nom de l’autre parent, ou des deux –, le patronyme est généralement considéré comme inhérent à l’identité. Que l’on s’appelle Martin, Cocu ou La Rochefoucauld, nous devons faire avec. Forgé par une tradition presque millénaire, cet héritage nous paraît immuable. Il ne s’est pourtant complètement figé en France qu’à la fin du XIXe siècle, et retrouver l’origine des noms de personnes est loin d’être simple. La science des noms – anthroponymie ou onomastique – n’en fourmille pas moins de détails croustillants sur l’histoire de nos lointains ancêtres…
Ceux-ci n’étaient pas toujours des Gaulois, et quand bien même descendrait-on de Vercingétorix, il serait impossible de le vérifier. La culture celtique indigène ne connaissait en effet que le nom individuel, formé à partir d’une origine ethnique, du vocabulaire guerrier, du nom d’un dieu ou d’un arbre, etc. S’il était parfois fait mention du père, il identifie chaque citoyen par son prénom, le , son gentilice, le (le nom de sa , c’est-à-dire de son clan) et par son surnom, le . précise l’historienne Monique Dondin-Payre, directrice de recherche émérite au CNRS. Pour faire bonne mesure, les plus hauts personnages ajoutent parfois un quatrième nom. Jules César, de son nom de naissance (prénom) (nom de sa famille patricienne) (surnom d’étymologie discutée) s’adjoint ainsi le titre .