Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Curieuses histoires des noms propres devenus communs: De Marcel à poubelle
Curieuses histoires des noms propres devenus communs: De Marcel à poubelle
Curieuses histoires des noms propres devenus communs: De Marcel à poubelle
Livre électronique197 pages1 heure

Curieuses histoires des noms propres devenus communs: De Marcel à poubelle

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Voici la curieuse histoire de 44 hommes et femmes dont le nom (ou le prénom) fait désormais partie de la langue française.

Dans la famille Dalton, je demande John. John Dalton, physicien anglais, souffrait d’un trouble de la vue… qu’on appelle désormais « le daltonisme ». Ils sont ainsi plusieurs centaines dont le nom est passé dans le langage courant. Ce sont les éponymes. Savez-vous que… la pizza margherita a été préparée aux couleurs du drapeau italien pour la reine Marguerite de Savoie. Le sandwich a été composé par le cuisinier du comte de Sandwich, qui voulait manger tout en continuant à jouer aux cartes. Le godillot doit son nom à Alexis Godillot, le fabricant de chaussures qui fournissait l’armée française. Et le frisbee à William Frisbie, un pâtissier qui vendait ses tartes dans un moule dont les gamins ont vite fait un tout autre usage ! Savez-vous que… On doit le Dow Jones à Charles Dow et Edward Jones, journalistes financiers au Wall Street Journal. Le boycott à Charles Boycott, un intendant tellement sévère que les fermiers finirent par refuser de le payer. La clémentine au frère Clément, la poubelle à Eugène Poubelle, l’Everest à George Everest, le triple axel à Axel Paulsen, le macadam à John McAdam, le bottin à Sébastien Bottin, les strass à Georges Strass… Et si l’on faisait connaissance avec… Benjamin Hall, le grassouillet lord britannique qui laissa son nom à Big Ben. Bertha Krupp, la jeune héritière qui inspira la Grosse Bertha. Aloïs Alzheimer, le psychiatre qui mit un nom sur la démence sénile. Mais pourquoi les Amériques portent-elles le prénom de Vespucci ? Quel était le violon d’Ingres ? Et qui était donc cette reine-claude qui ne compte pas pour des prunes ?

Un ouvrage richement documenté qui dressent le portrait de personnalités qui ont laissé leur nom à la postérité.

A PROPOS DE L’AUTEUR :

Christine Masuy est déjà l’auteur de Curieuses histoires de noms propres devenus communs, un recueil consacré aux personnages dont le nom est entré dans la langue française. Ce premier tome a reçu un bel accueil de la presse. « On y apprend tellement de choses qu’on a fini par lui consacrer toute une soirée sans voir le temps passer ! », s’exclame Le Journal de
Montréal. « Christine Masuy réussit le pari de montrer sous un autre jour quantité d’objets du quotidien dont on utilise le nom sans en connaître l’origine », constate Le Soir. Tandis que Le Figaro Littéraire parle d’un « aimable livre, aussi délicieux qu’érudit ».

EXTRAIT :

Il aurait pu s’appeler Raymond ou Fernand, il s’appelle « marcel ». Qui ça ? Ce (sous-) vêtement qui s’affiche ou se cache selon les époques, les milieux et le temps. Mais qui est donc ce Marcel qui inventa le marcel ? Une chose est sûre : c’est une histoire française.
On est à Paris, dans les années 1860 ou 1870. Au coeur de Paris, dans ce grand marché que sont les Halles. L’endroit existe depuis le MoyenÂge, mais il vient d’être totalement repensé et réaménagé. Notamment par l’architecte Baltard, qui imagine ces fameux pavillons à structure métallique et toits de verre. Les Halles de Paris sont désormais l’un des plus grands marchés du monde. Elles s’étendent sur une trentaine d’hectares et des tonnes de nourriture y transitent chaque jour. Ce qui inspire d’ailleurs à Zola un roman au titre évocateur : Le Ventre de Paris.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie2 mars 2015
ISBN9782390090892
Curieuses histoires des noms propres devenus communs: De Marcel à poubelle

Auteurs associés

Lié à Curieuses histoires des noms propres devenus communs

Livres électroniques liés

Essais, études et enseignement pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Curieuses histoires des noms propres devenus communs

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Curieuses histoires des noms propres devenus communs - Christine Masuy

    Hugo

    MARCEL, LE CHIC DES DESSOUS CHOC

    Il aurait pu s’appeler Raymond ou Fernand, il s’appelle « marcel ». Qui ça ? Ce (sous-) vêtement qui s’affiche ou se cache selon les époques, les milieux et le temps. Mais qui est donc ce Marcel qui inventa le marcel ? Une chose est sûre : c’est une histoire française.

    On est à Paris, dans les années 1860 ou 1870. Au cœur de Paris, dans ce grand marché que sont les Halles. L’endroit existe depuis le Moyen-Âge, mais il vient d’être totalement repensé et réaménagé. Notamment par l’architecte Baltard, qui imagine ces fameux pavillons à structure métallique et toits de verre. Les Halles de Paris sont désormais l’un des plus grands marchés du monde. Elles s’étendent sur une trentaine d’hectares et des tonnes de nourriture y transitent chaque jour. Ce qui inspire d’ailleurs à Zola un roman au titre évocateur : Le Ventre de Paris.

    Pour faire tourner cette grosse machine, il faut évidemment des hommes. Des milliers d’hommes qui travaillent surtout de nuit à décharger des sacs de pommes de terre, des cageots de légumes, des caisses de poisson ou des quartiers de viande. À l’époque, on se soucie peu des conditions de travail des ouvriers, et moins encore de leurs vêtements de travail. La plupart portent donc un pantalon en drap et un chandail. Mais le chandail s’avère gênant pour saisir la marchandise, la faire passer sur le bras, puis sur l’épaule. Pas question pour autant de l’ôter parce qu’il fait souvent frais sous le ciel de Paris, surtout la nuit.

    Jusqu’au jour où un ouvrier des Halles a l’idée un peu folle de démonter les manches de son chandail. Il se retrouve donc les bras nus – ce qui lui accorde une plus grande liberté de mouvement, mais il conserve le torse et les reins bien au chaud, à l’abri des courants d’air qui règnent dans les entrepôts. Voilà donc le vêtement idéal, rapidement adopté par tous les ouvriers des Halles. Ils l’appellent « maillot de corps » ou « tricot de corps ».

    Du ventre de Paris au soleil du Midi

    L’information ne tarde pas à descendre jusqu’à Roanne. Cette petite ville de la Loire est la capitale française de la bonneterie. On y fabrique donc du tissu à mailles. Et parmi les nombreuses entreprises roannaises, il en est une qui décide de miser sur ce tricot sans manches : les Établissements Marcel. Plus besoin pour les ouvriers parisiens de détricoter leur chandail, ils peuvent désormais acheter un tricot de corps tout fait. Avec, dans le col, une petite étiquette au nom de « Marcel ». C’est ainsi que l’appellation va s’imposer aux Halles de Paris.

    Sans doute ne serait-elle jamais sortie du quartier si, en 1914, l’armée française n’avait décidé d’imposer le marcel dans le paquetage de tous ses soldats. Le vêtement se fait alors sous-vêtement pour protéger les poilus du froid. Et une fois la guerre terminée, il se répand aux quatre coins de la France. Les ouvriers l’adoptent. Les paysans aussi. Et lorsqu’apparaissent les premiers congés payés, dans les années 30, ils emmènent leurs marcels au soleil, transformant ce vêtement de travail en un vêtement de loisirs populaire.

    Parmi ces ouvriers, il y a les dockers… Le mot « docker » est un anglicisme, mais il s’est tellement bien imposé qu’on en a oublié son équivalent français : « débardeur ». À Toulon, à Marseille, au Havre et ailleurs, les débardeurs adoptent le marcel, qui s’impose comme une espèce d’uniforme sur les quais. Et voilà comment « marcel » et « débardeur » sont aujourd’hui synonymes.

    CHARLES DOW ET EDWARD JONES : CHERCHEZ L’INDICE !

    Ils sont deux, ils sont Américains et ils sont inséparables… Un peu comme Tom et Jerry ou Laurel et Hardy. Sauf que leur quartier, c’est plutôt Wall Street que Broadway. Puisqu’il s’agit de Mister Dow et Mister Jones, les inventeurs du premier indice boursier : le Dow Jones.

    L’histoire commence dans un petit patelin du Connecticut. C’est là que naît Charles Dow. Son père est paysan. Il cultive sans doute du maïs ou des feuilles de tabac, mais il décède très tôt et le gamin est donc obligé de faire une foule de petits métiers. À 20 ans, le voilà journaliste. Il travaille pour une gazette locale et, un jour, son rédacteur en chef l’envoie en reportage à l’autre bout des États-Unis, dans le Colorado, où les mines d’argent sont en train de pousser comme des champignons. Durant ce voyage, Charles Dow fait la connaissance de spéculateurs et se prend d’une soudaine passion pour le monde des affaires. Après tout, New York n’est pas bien loin de son Connecticut natal et il décide donc d’aller tenter sa chance à Wall Street…

    Fort de sa série d’articles sur les mines du Colorado, Charles Dow réussit à se faire engager dans une agence d’information financière. C’est là qu’il sympathise avec un autre jeune journaliste : Edward Jones. Au bout d’un moment, Dow et Jones s’estimant mal payés, ils quittent l’agence et fondent leur propre société. En réalité, il y a dans l’affaire un troisième larron que l’Histoire a injustement oublié. Il s’appelle Charles Bergstresser, mais les deux autres estimant ce nom inutilement compliqué, ils décident de baptiser la société « Dow Jones et Cie ».

    Dans un premier temps, la Dow Jones et Cie publie chaque jour, en fin d’après-midi, un petit bulletin d’information sur les principaux faits de la journée, à la Bourse de New York. C’est une production complètement artisanale. Le bulletin est manuscrit mais grâce au papier carbone – Dieu merci ! – il est possible d’en produire jusqu’à vingt exemplaires à la fois.

    Anticiper l’évolution des marchés

    Pendant qu’Edward Jones tente de régler ces problèmes d’intendance, Charles Dow, lui, réfléchit à la manière dont il pourrait davantage informer ses lecteurs. Jusqu’à présent, comme ses concurrents, il fournit des informations sur les dernières heures écoulées. Mais il serait évidemment plus intéressant de pouvoir informer sur ce qui risque d’arriver le lendemain. Et ça, personne ne le fait !

    Charles Dow décide alors de se livrer à quelques calculs. Chaque fin d’après-midi, à la clôture, il note la cote d’une dizaine de grosses sociétés et en fait la moyenne. En soi, ce chiffre n’a pas grand intérêt, mais lorsqu’on examine son évolution au fil des jours, des semaines et des mois, on constate que les soubresauts de la Bourse ne sont pas dus au hasard. Il y a une logique sous-jacente, faite d’éléments rationnels et d’autres qui le sont moins. En tout cas, plongé dans ses calculs et ses graphiques, Charles Dow est persuadé que l’on peut anticiper l’évolution des marchés.

    Il met plusieurs années à affiner ses théories, notamment cette fameuse moyenne des cours à la clôture, qui est en fait le tout premier indice boursier au monde. L’idée date de 1884, mais il faut attendre 1896 pour que cet indice prenne officiellement le nom de « Dow Jones ». Dans l’intervalle, auréolés par cette découverte, Charles Dow et Edward Jones ont bien mené leur affaire. Leur petit bulletin d’information financière, jadis manuscrit, est devenu le Wall Street Journal.

    Aujourd’hui, un bon siècle plus tard, le Wall Street Journal est le quotidien économique le plus vendu à travers le monde. Quant au Dow Jones, il est désormais concurrencé par d’autres indices bien plus sophistiqués, mais rien ne semble pouvoir venir le détrôner.

    VESPASIEN ET LES VESPASIENNES

    C’est l’histoire d’un petit coin… inspiré d’un grand empereur romain. Il s’appelait Vespasien, il a donné son nom aux vespasiennes.

    L’invention ne remonte pourtant pas à l’Antiquité… Il faut attendre 1834 pour voir apparaître les premiers urinoirs publics dans les rues de Paris. Quelques mois auparavant, Claude-Philibert Barthelot, comte de Rambuteau, avait été nommé préfet de la Seine. À l’époque, Paris est encore un dédale de ruelles médiévales, étroites, sombres et souvent insalubres. Lorsque Monsieur de Rambuteau arrive aux affaires, une épidémie de choléra vient de ravager la capitale. Il écrit au Roi : « Mon premier devoir, dans la mission que Votre Majesté m’a confiée, est de donner aux Parisiens de l’eau, de l’air et de l’ombre ». Rambuteau fait donc assainir des quartiers entiers. Il élargit des rues, il en perce d’autres, il modernise les égouts et l’éclairage public, il plante des arbres, il

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1