Le chevalier, un missile au guidage… aléatoire
Les hommes de guerre du Moyen Âge en étaient persuadés: un chevalier vaut dix combattants à pied. Par l’extraordinaire puissance de leurs charges, culbutant, taillant et débandant les rangs ennemis, les chevaliers passaient pour décider du sort des batailles. Du Richard Coeur de Lion des croisades au Bertrand Du Guesclin de la guerre de Cent Ans, le preux chevalier est le personnage central des chansons de geste qui vantent ses exploits. Mais surclassait-il vraiment les autres combattants? Les historiens en sont aujourd’hui bien moins convaincus que ne l’étaient les contemporains.
déclare un édit du roi Henri II d’Angleterre, en 1181. La lance est, avec l’épée – tellement évidente qu’Henri II ne la mentionne pas –, la principale arme offensive. Une arme de choc et non pas de jet. Côté défensif, le chevalier porte son écu à la main gauche. Le casque appelé heaume couvre sa tête. Le haubert, une cotte de mailles d’environ 12 kg, protège le corps des coups d’épée. Mais il est inefficace contre la puissance de pénétration de la lance. On le double donc, à partir du XIIIe siècle, de plaques de métal protégeant, qui va peu à peu se sophistiquer pour former une armure complète articulée: le harnois blanc du XVe siècle, qui va rendre l’écu inutile et transformer le chevalier en un monstre cuirassé protégé — partiellement — des coups de lance comme d’épée
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