Les grandes victoires anglaises de la guerre de Cent Ans, de Crécy (1346) à Azincourt (1415), sont largement dues à l’usage efficace du célèbre arc long gallois, le longbow. Est-il possible d’attribuer semblablement à une arme en particulier l’avantage pris par les Français à partir des années 1430? On lit souvent que les Français évitèrent les batailles rangées et se contentèrent d’une guerre de siège et d’attrition, en investissant massivement dans l’artillerie. Ce sont donc les canons des frères Bureau qui auraient porté le coup de grâce aux Anglais, à l’image du grand Talbot, gravement blessé par une couleuvrine à la bataille de Castillon (1453).
Sans nier l’importance de la guerre de siège ou de l’artillerie, l’historien amateur Michael Harbinson a voulu mettre en lumière les progrès de la cavalerie française et son rôle déterminant dans la victoire siècle parce que les chevaux sont trop vulnérables, et aussi parce que l’usage de la lance devient trop technique pour une majorité des hommes d’armes français, incapables d’accomplir le bon geste au bon moment, alors qu’une précision minutée est indispensable à la réussite de l’opération. En revanche, au xv siècle, l’emploi de petites unités d’élite aux chevaux bien protégés aurait abouti à des résultats excellents.