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Mais que font les francs-maçons en Loge ?: Propos d'un frère, ancien vénérable-maître
Mais que font les francs-maçons en Loge ?: Propos d'un frère, ancien vénérable-maître
Mais que font les francs-maçons en Loge ?: Propos d'un frère, ancien vénérable-maître
Livre électronique461 pages7 heures

Mais que font les francs-maçons en Loge ?: Propos d'un frère, ancien vénérable-maître

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À propos de ce livre électronique

Que font les francs-maçons en Loge ? La question paraît simple aux frères et aux sœurs, quoique…

D’aucuns parmi eux avanceront que les maçons se rencontrent entre équerre et compas, deux symboles connus, pour travailler à leur progrès intérieur et « extérieur », et à celui de l’Humanité, ce qui, on en conviendra, s’annonce pour le moins ardu et peut signifier beaucoup, même au risque de vouloir exprimer trop, mal ou trop peu, avec les dérapages collatéraux d’une compréhension édulcorée ou carrément erronée.
D’autres prétendront, et à juste titre, travailler à tailler leur « pierre brute » et œuvrer à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, ce qui convoque une perception encore plus malaisée pour tel ou telle qui n’en serait pas…
Il en est même qui voient la participation aux réunions maçonniques comme une thérapie de groupe ou des rassemblements osmotiques voire transcendantaux.
En fait, il y a un peu de tout cela et ce que font les frères ou les sœurs en Loge procède d’une élévation teintée à forte dose d’une fraternité constructive, qu’elle soit spirituelle ou sociétale à des degrés divers et peut-être même les deux à la fois ; rien de complotiste en cela ; l’auteur expose également ce que n’est pas la franc-maçonnerie et comment on peut l’approcher en vue d’espérer y être coopté franc-maçon.
Nombreuses sont les personnes qui s’interrogent sur ce que font les maçons en Loge.
Il n’est pas question ici de dévoiler des rituels, d’abord parce que ce n’est pas l’objet, mais aussi parce que la maçonnerie est une école moderne de sagesse initiatique, de sorte que ceux et celles qui n’en sont pas membres peuvent effectuer des démarches pour solliciter le devenir. Être initié n’est pas un droit, mais le demander est légitime pour qui est libre, probe et de bonnes mœurs.

Un ouvrage qui se donne pour ambition d’ouvrir une fenêtre sur les sujets traités en Loge.

EXTRAIT

N’importe qui peut souhaiter entrer en maçonnerie, pour autant qu’il s’agisse d’une personne honnête, voire probe, et de bonnes mœurs, qui dispose de l’intelligence pour comprendre l’initium, du temps pour s’y investir à son rythme et selon ses capacités, et dont il apparaît de manière rassurante qu’elle est sincère, qu’elle n’adhère pas à une quelconque organisation sectaire ou liberticide et ne la soutient pas.
Cela signifie aujourd’hui que, dans la plupart des Loges dans le monde, des personnes de tous milieux sociaux peuvent approcher la maçonnerie, bien qu’il soit dû à la vérité de reconnaître que les personnes de milieux sociaux plus aisés bénéficient de plus d’opportunités de rencontres que les personnes qui ne sont pas en contact avec des francs-maçons « au quotidien » en quelque sorte, encore que par l’Internet ou via une démarche personnelle, toute personne puisse « frapper à la porte du temple ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Liénard, maçon au 33e degré, est avocat international.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie25 avr. 2017
ISBN9782390091240
Mais que font les francs-maçons en Loge ?: Propos d'un frère, ancien vénérable-maître

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    Aperçu du livre

    Mais que font les francs-maçons en Loge ? - Philippe Liénard

    fraternel.

    Avertissement

    Cet ouvrage s’adresse aux francs-maçons et aux profanes ; il présente la franc-maçonnerie sous le regard libre de l’auteur, d’autres ayant déjà largement contribué à la décrire dans de nombreux textes, et surtout, l’auteur a souhaité, par transparence, se pencher sur ce que n’est pas la franc-maçonnerie, tant dans le rétroviseur de l’Histoire que devant les théories du complot et les fantasmes de tous poils qui ont la vie dure.

    L’auteur entendait également partager ses réflexions personnelles couchées dans des interventions de maçon libre sur 33 sujets choisis ; les textes ne dévoilent aucun rituel ; ils se réfèrent à un symbolisme richement analysé par d’autres auteurs à qui il est fait référence, leurs ouvrages étant disponibles en librairies.

    La couverture du livre est accrocheuse ; quant au titre, il laisse supposer une information, laquelle demeure saine dans l’intérêt d’une compréhension meilleure et d’une approche constructive.

    Les puristes diront, avec justesse, qu’il n’y a pas d’anciens Vénérables-Maîtres mais seulement des anciens ou des Passés-Maitres ; il se fait que ces deux dernières dénominations parlent aux maçons mais pas aux profanes, d’où le choix du sous-titre, puisque, pour le répéter, cet ouvrage s’adresse à tous.

    L’auteur

    Initié sous les auspices de la Grande Loge de Belgique, Philippe Liénard y occupa diverses fonctions maçonniques, dont celles d’orateur entre 2003 et 2005, et de vénérable maître, de 2005 à 2008, dans la Loge qui lui donna la Lumière jadis, à Namur, capitale de la Région de Wallonie ; il fut une seconde fois vénérable de 2009 à 2011 dans une autre Loge.

    Parallèlement, il s’est investi dans la franc-maçonnerie des Hauts Grades, au Rite écossais ancien et accepté tant au niveau capitulaire qu’aréopagique.

    Il a participé, avec d’autres, à la fondation d’une Loge de recherche écossaise en Hainaut, et a buriné nombre de « planches » initiatiques, notamment sur « les apparences », « la conscience », « dieu », « le diable », « l’Académie néo-platonicienne de Florence », « le bouddhisme », « les religions », outre neuf pièces de théâtre, dont des textes théâtraux « maçonniques », lesquels ont connu un certain succès au sein des Ateliers de la Grande Loge, du Grand Orient, de la Grande Loge féminine et du Droit humain, en France autant qu’en Belgique.

    Il a aussi tenté de jeter, avec d’autres, les bases d’une Grande Loge mixte en Belgique en 2009, vu la progression du nombre de Loges ouvertes aux hommes et femmes en divers pays.

    Dans sa vie « profane », Philippe Liénard est juriste, diplômé de l’Université libre de Bruxelles, celle qui fut fondée jadis par de célèbres francs-maçons dont Théodore Verhaeghen, un frère de la Loge « Les Amis philanthropes » à Bruxelles (Grand Orient ; il est avocat en droit des affaires, depuis quasi trente ans, juge suppléant au tribunal de première instance depuis 1995, et, curateur auprès du tribunal de commerce.

    Entre autres activités, dont l’écriture d’un roman de politique fiction inédit, Entre Ténèbres et lumière, l’auteur a créé, dans les années quatre-vingt, un cercle de réflexion dénommé « Phoïbos » à l’université, a présidé aux destinées d’une association laïque active, membre du Centre d’action laïque de Bruxelles, et s’est mis, notamment, au service de l’aide aux enfants abandonnés au Viêt-Nam il y a un peu plus de vingt ans.

    L’auteur entend contribuer à une réflexion qui interpelle la « tradition » et la « modernité » sous l’angle maçonnique, outre qu’il expose son approche personnelle de la maçonnerie, notamment pour tout qui serait sensible à l’idée mûrie de frapper à la porte d’un temple.

    Il tente d’alimenter, avec toute la foi d’un franc-maçon passionné, la spiritualité maçonnique au service d’une réflexion participant de la construction d’un monde meilleur plus fraternel pour toutes et tous, sans clivages sociaux, philosophiques, religieux, ou liés aux origines culturelles géographiques.

    Les textes repris dans cet ouvrage sont donc une partie de ceux qu’il a rédigés et développés en sa qualité d’orateur ou de conférencier en divers cénacles maçonniques européens.

    *

    * *

    Ouvrages (en préparation) du même auteur

    La mixité maçonnique au XXIe siècle.

    Regards croisés autour de la franc-maçonnerie et de l’islam, dialogue impossible ? (titre provisoire).

    Entre Ténèbres et Lumière (roman ésotérique de politique-fiction).

    La Tristesse de l’inadéquation (roman)

    Les franc-maçonnes les plus marquantes de l’Histoire.

    Les plus « grands » devenus pauvres.

    Hitler, grand fraudeur fiscal méconnu ?

    Dumping social, à nouveaux modèles de concurrence, nouveaux mécanismes de lutte (Éditions Wolters Kluwer, Bruxelles, 2016).

    Pièces de théâtre écrites et mises en scène par l’auteur

    Publiques :

    Énigme pour Carillon (enquête policière) (1980).

    On demande Monsieur l’éditeur ! (vaudeville) (1981).

    Dixi ou l’Affaire Rosillac (procès des valeurs démocratiques) (1982)

    Maçonniques :

    Accusés de la Loge, levez-vous ! (2003)

    Humains, ni plus ni moins (2004)

    De l’Amour, diamant d’Humanité (2006)

    Des Templiers à la Royal Society (2006)

    Mots et clavicules… en toute fraternité (2007)

    Sur le chantier, précurseur de pensée libre, l’Art royal grave ses vertus dans la Pierre et dans nos Cœurs (2008)

    1. Préambule pour tous, aux profanes tant qu’en adelphité

    « Ni la foi, ni la science, n’ont un accès complet et plein à la vérité ; quand la foi le prétend, elle devient dogmatisme que la science doit corriger, quand la science le prétend, elle devient scientisme que la foi se doit de rectifier ; cette correction mutuelle de la foi et de la science est le propre de la démarche maçonnique. »

    Michel Barat, ancien Grand-Maître de la Grande Loge de France.

    Que font les francs-maçons en Loge ?

    Le trou de serrure de la couverture n’est pas celui du voyeurisme, mais celui où s’insère la clé que l’on possède en soi et que chacun de nous peut utiliser ; la franc-maçonnerie est ouverte à tous ; j’y reviendrai ; et surtout, la porte du changement s’ouvre de l’intérieur pour chacun de nous.

    La question paraît simple aux frères et aux sœurs, quoique…

    D’aucuns parmi eux avanceront que les maçons se rencontrent entre équerre et compas, deux symboles connus, pour travailler à leur progrès intérieur et « extérieur », et à celui de l’humanité, jusqu’à convertir leur regard sur eux-mêmes et sur l’humanité¹, ce qui, il est raisonnable d’en convenir, s’annonce pour le moins ardu et peut signifier beaucoup, même au risque de vouloir exprimer trop, mal ou trop peu, avec les dérapages collatéraux d’une compréhension édulcorée ou carrément erronée.

    Les francs-maçons s’opposent à tous les fanatismes, aux intégrismes et aux radicalismes, au nom de la fraternité humaine, de la raison spirituelle et du progrès de l’humanité vers un monde meilleur, une société nouvelle², bien plus que fraternelle, des lendemains pour lesquels l’espérance prend tout son sens, cette espérance qui se conçoit à plus long terme que l’espoir.

    En effet, les progrès de l’humanité ne relèvent pas de la révolution brutale ; l’Histoire enseigne que tout excès engendre l’excès.

    Bien plus, les humains semblent apprécier le progrès mais craindre le changement, de sorte que l’amélioration de la société en sa pluralité constitue un travail de longue haleine de chaque personne de bonne volonté respectueuse de l’altérité qui s’impose à l’intelligence constructive.

    D’autres prétendront, et à juste titre, travailler à tailler leur « pierre brute »³ et œuvrer à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, ce qui convoque une perception encore plus malaisée pour tel ou telle qui n’en serait pas…

    Il en est qui voient la participation aux réunions maçonniques comme une thérapie de groupe⁴, ou des rassemblements osmotiques, voire transcendantaux.

    À chacun de nous, en particulier les Maçons, mais évidemment pas eux uniquement, de devenir des jardiniers de l’amour⁵.

    On dit, dans la Tradition, que les francs-maçons « rassemblent ce qui est épars » ; à titre personnel, si le principe est beau, j’émets des réserves devant les divergences et les egos des humains, si compliqués à surmonter, mais d’un point de vue initiatique et philosophique, je partage entièrement ce principe d’une richesse intense ; la maçonnerie est une réalité initiatique⁶.

    La franc-maçonnerie a une vision à travers ses individualités riches d’une réflexion⁷ démultipliée, de fraternité du monde à travers la compréhension entre les humains, dans la concorde, sans haine de l’autre, avec intelligence et raison, notamment par l’amélioration de soi par un travail sur soi-même⁸.

    En fait, il y a un peu de tout cela et ce que font les frères ou les sœurs en Loge procède d’une élévation teintée à forte dose d’une fraternité initiatique constructive, laquelle constitue une bonne part de l’essence de la franc-maçonnerie, qu’elle soit spirituelle ou sociétale, à des degrés divers, et peut-être même les deux à la fois car, en somme, qu’importe l’option générique d’une Loge, spirituelle ou sociétale, la frontière étant poreuse et cette option non suffisante pour l’insérer dans une catégorie, ce qui serait réducteur.

    Cela étant, des échos de la vie quotidienne, il apparaît que la franc-maçonnerie est assez largement mal comprise ou qu’elle engendre malaise et questions, bien que les ouvrages ne manquent pas pour l’expliquer et la décrire⁹, même pour en dévoiler les rituels, les symboles, son histoire ou encore notamment diverses analyses pertinentes ou tenant de la désinformation.

    Il convient de souligner que nul maçon ne saurait être habilité à parler pour définir la maçonnerie ou la représenter, fut-il Grand Maître d’une obédience ou d’une puissance maçonnique.

    Non seulement la maçonnerie est diversité et peut être vue comme une fraternité de bâtisseurs¹⁰, mais ses membres sont libres et lorsqu’ils élisent un Grand Maître d’obédience ou tout autre président (aux titres divers, dont celui, par exemple, de Souverain Grand Commandeur, au Rite écossais ancien et accepté), dans les systèmes de Hauts Grades, ce dernier, ou cette dernière, n’a pas vocation à s’exprimer pour tous les membres en public.

    Un Grand Maître assume, dans sa charge à durée limitée et élective, une fonction ne relevant ni de l’initiatique, puisqu’il n’initie pas de profanes, ni de la représentation dans le monde extérieur à la franc-maçonnerie, mais de la direction d’une obédience.

    Une Obédience constitue une fédération, une structure organisée de rites ou de Loges, avec notamment le souci d’aider les Loges, de créer des liens entre elles et de veiller à un « sérieux » maçonnique évitant des fantaisies non adéquates pour la qualité des rituels, de la Tradition et de la « valeur de reconnaissance » des tenues (réunions) qui s’y déroulent.

    Il n’en demeure pas moins que depuis quelques années de nouvelles obédiences fleurissent un peu partout.

    Il existe, disent certains maçons, autant de définitions de la franc-maçonnerie que de maçons, manière de souligner encore et encore que tout maçon est libre dans une Loge libre, que chacun est libre de pensée et de perception, de cheminer à son rythme et en fonction de ses moyens, de ses capacités ou aspirations, ou… de ne guère cheminer, à dire vrai, pour certains.

    Définir la franc-maçonnerie s’avère être un exercice périlleux ; en dégager les lignes conductrices ou les caractéristiques implique de bien la cerner.

    On a beaucoup écrit à ce sujet ; chaque Maçon est susceptible de donner sa propre définition de la franc-maçonnerie en fonction de sa perception et de son expérience¹¹.

    Sur Wikipédia¹², encyclopédie publique, l’internaute trouvera la longue définition suivante, fruit de la contribution du collectif qui alimente le site, et donc aussi de profanes probablement (avec les références et notes incomplètes de l’auteur, notamment car cette définition n’a de valeur qu’indicative et prête le flanc à la critique) :

    « Le mot franc-maçonnerie¹³, désigne un ensemble d’espaces de sociabilité sélectifs, formé de phénomènes historiques et sociaux très divers.

    Le recrutement des membres est fait par cooptation¹⁴ et pratique des rites initiatiques se référant à un secret maçonnique et à l’art de bâtir.

    Difficilement traçable historiquement, la franc-maçonnerie (NDLA : spéculative) semble apparaître en 1598 en Écosse (Statuts Schaw)¹⁵, puis en Angleterre au XVIIe siècle.

    Elle se décrit, suivant les époques, les pays et les formes, comme une « association essentiellement philosophique et philanthropique », comme un « système de morale illustré par des symboles » ou comme un « ordre initiatique ».

    Organisée en obédience depuis 1717 à Londres¹⁶, la franc-maçonnerie dite « spéculative »¹⁷ – c’est-à-dire philosophique – fait référence aux rites des Anciens Devoirs de la « maçonnerie » dite « opérative » formée par les corporations¹⁸ de bâtisseurs qui édifièrent, entre autres, les cathédrales¹⁹.

    Elle prodigue un enseignement ésotérique progressif à l’aide de symboles et de rituels. Elle encourage ses membres à œuvrer pour le progrès de l’humanité et laisse à chacun le soin d’interpréter ces mots. Sa vocation se veut universelle²⁰, bien que ses pratiques et ses modes d’organisation soient extrêmement variables selon les pays et les époques (voir articles Wikipédia : franc-maçonnerie par pays).

    Elle s’est structurée au fil des siècles autour d’un grand nombre de rites et de traditions, ce qui a entraîné la création d’une multitude d’obédiences, qui ne se reconnaissent pas toutes entre elles.

    Elle a toujours fait l’objet de nombreuses critiques et de dénonciations, aux motifs très variables selon les époques et les pays. »

    Devenir maçon et l’être, c’est un état d’esprit, un comportement, un rayonnement, un cheminement de Beauté, de Lumière, de Foi²¹…

    Cet aspect sera traité infra ; il y a des personnes dont il eut mieux valu que jamais elles ne deviennent membres de la maçonnerie car elles en ternissent l’image, mais on est maçon à vie, même si la Loge peut prendre la décision de mettre un maçon « en sommeil ».

    Nombreuses sont les personnes qui s’interrogent sur ce que font les maçons en Loge.

    Il n’est pas question ici de dévoiler des rituels ou d’aborder l’examen des symboles, d’abord parce que ce n’est pas l’objet de cet ouvrage, que d’autres auteurs abordent cette analyse de manière approfondie²², mais aussi, parce que la maçonnerie est une école moderne de sagesse initiatique, de sorte que ceux et celles qui n’en sont pas membres peuvent effectuer des démarches pour solliciter le devenir.

    Être initié n’est pas un droit, mais le demander est légitime pour qui est libre, probe et de bonnes mœurs ; lourde aussi est la responsabilité des maçons qui estiment pouvoir juger une personne non susceptible d’être initiée aux mystères de la franc-maçonnerie, car qui sont-ils pour juger ?

    Il ne se conçoit de tenter d’avoir une opinion, et pas un jugement, au sujet d’autrui, qu’après avoir sondé son cœur et scruté ses intentions, tâche ardue.

    Le présent ouvrage n’a pour ambition que d’ouvrir une fenêtre sur les sujets traités (planches ou morceaux d’architecture) en maçonnerie, s’agissant surtout des Loges dites des trois premiers degrés, ceux d’apprenti, de compagnon et de maître.

    On les qualifie de Loges « bleues » en la plupart des obédiences, sauf notamment au Droit humain, ordre international mixte dont la structure diffère.

    L’ouvrage reprend aussi mes travaux personnels, à divers degrés de l’initium, lesquels ont conduit à des exposés de ma part, à des contributions.

    Il s’agit donc aussi de « planches », conférences ou encore, selon les dénominations, « travaux » ou de « morceaux d’architecture ».

    Ce qui suivra convoque en outre une présentation succincte des tendances et structures maçonniques dans les grandes lignes.

    Il sera rappelé comment on peut devenir franc-maçon, du premier contact jusqu’à l’initiation, moment indicible unique et à jamais gravé dans la mémoire de ceux et celles qui reçoivent la lumière lors de ce rituel, outre le rôle jamais achevé des parrains indispensables.

    Point n’est question ici de voyeurisme mais d’information, sans trahir quiconque, ni quelque secret que ce soit

    Il n’y a d’ailleurs pas de secret, au sens de quelque chose qui soit caché ou qui soit à cacher.

    Le seul « secret », si l’on peut dire, est ce que vit chaque membre d’une Loge en lui lorsqu’il participe aux réunions nommées « tenues », ce qui est réservé aux initiés puisque la maçonnerie est une « fraternité initiatique »²³.

    Les maçons, hommes ou femmes, assistent à des tenues auxquelles ils entendent des « conférenciers » ou y burinent librement des planches, c’est-à-dire des conférences, en somme, pensent, et échangent des points de vue dans une fraternité qui cimente les frères et les sœurs sur les deux hémisphères, outre la participation à des tenues dites initiatiques au sens plus étroit parce qu’elles sont organisées pour consacrer le passage d’un degré à un autre pour celles et ceux qui en sont reconnus dignes.

    Cette dignité se conçoit à travers divers critères d’appréciation, par l’écoulement du temps, l’intégration à la Loge et la réalisation d’un travail (planche), tout cela passé au crible de l’avis de la Loge, qui ne juge pas, mais sonde les cœurs et les intentions d’une personne en évolution qui « devient ce qu’elle est ».

    Dans une Loge, l’orateur²⁴ est un frère (ou la sœur) officier dignitaire représentant la conscience de l’atelier ; il s’agit du gardien de l’application des règlements.

    Surtout, l’orateur tire, après chaque conférence, les utiles conclusions maçonniques ramenant le sujet traité à la symbolique maçonnique ou à son action en général, les paroles de l’orateur étant soumises à la réflexion des membres puisqu’il a le dernier mot en ses « conclusions », « mot » à manipuler avec précaution car les propos de l’orateur ne sont pas contraignants ni constitutifs d’une parole révélée ou d’une vérité imposée.

    Ce sont donc surtout ces textes-là qui ont été repris dans le présent ouvrage ; ils sont l’expression d’un homme libre et n’engagent que lui en toute son imperfection.

    L’orateur peut assumer aussi la première instruction des nouveaux maçons, ainsi que celle des nouveaux compagnons ou maîtres, ce qui fut mon cas.

    Cependant, les textes d’instructions ne seront repris ici que partiellement.

    Que le curieux même légitime mais non maçon veuille bien le comprendre, car il ne saurait être question ici, ni de révéler ce qui se vit en Loge, ce vécu étant d’ailleurs personnel, ni de trahir ce qui se dit en Loge à l’occasion des rituels initiatiques en leur partie indicible ou à ce point spécifique qu’elle enlèverait à celles et ceux qui ont à les vivre le plaisir d’en découvrir la substance, entre l’Équerre et le Compas²⁵.

    Les francs-maçons quittent les tenues sous la loi du silence, un silence qui doit rester relatif aux symboles et aux rituels, afin de ne pas « déflorer la mariée » pour ceux qui sont en demande d’initiation ou non, de sorte qu’ils ne seraient plus en mesure de profiter du bonheur des profonds messages du rituel d’initiation à vivre.

    Il ne s’agit pas d’un secret mais d’un corollaire de l’aspect initiatique du fonctionnement maçonnique, à peine de le vider de son sens.

    Les rituels doivent être vécus pour être compris au mieux ; rien n’interdit de publier des conférences ou des travaux personnels, avec la retenue qui s’impose d’elle-même.

    Certains auteurs ont ainsi permis de rendre la maçonnerie plus transparente²⁶, objectif que poursuit aussi le présent ouvrage.

    Offrir à la lecture publique des textes écrits initialement pour des francs-maçons à divers degrés procède d’un sincère désir d’information dans la transparence, sans que rien ne soit dévoilé des « mystères » de la franc-maçonnerie, de sorte qu’elle ne perde rien de son rayonnement initiatique.

    La perception profane de la maçonnerie fait apparaître des sentiments partagés au sujet du temps investi par les francs-maçons dans leurs ateliers.

    Des questions fusent souvent au sujet de ce que font les francs-maçons : à quoi ils travaillent, à quoi ils réfléchissent en ces lieux de paix et de sérénité que sont les Loges, les Maçons travaillant sous la voûte étoilée en des endroits ou pourtant jamais il ne pleut.

    Puisse cet ouvrage apporter quelques éléments de réponse…

    Comme déjà rappelé, de nombreux ouvrages exposent l’histoire de la Franc-Maçonnerie, en décortiquent les rituels ou le symbolisme.

    Des écrits multiples analysent les valeurs maçonniques, leur devenir, les bienfaits ou réalisations de certains maçons, et même les dérives ponctuelles qui ont pu ternir les Loges.

    Le soi-disant secret²⁷ attise la curiosité et les rumeurs ; il n’y a rien de secret et la curiosité peut être très saine ; certains auteurs ont tenté de la satisfaire en livrant des éléments utiles, en dévoilant des aspects méconnus et dignes d’intérêt dans le souci d’informer²⁸ avec un ressenti factuel et objectif.

    Le maçon alimente toutefois les rumeurs en toute bonne foi, puisque, hors du temple, il se doit d’observer partout et toujours la loi du « secret maçonnique » ; il s’y engage et cela nourrit tous les fantasmes.

    Encore conviendrait-il de définir ce que signifie ce secret puisqu’il ne masque rien de répréhensible, rien qui soit contraire à l’honneur ou à la dignité ; il n’y a de secret que ce que chacun vit, comme déjà souligné.

    Il n’en existe pas d’autre, si tant est que l’on accepte comme logique de ne pas révéler le contenu des rituels initiatiques à peine d’en déflorer la valeur aux esprits de ceux qui, peut-être, les vivront.

    Même entre maçons, on ne dévoile pas les rituels de degrés supérieurs à ceux qui ne les ont pas encore atteints ; bien plus, les maçons eux-mêmes s’abstiennent, bien que rien ne leur interdise sauf leur sagesse de conscience, de lire les rituels non encore vécus par eux ou les éléments symboliques qu’ils comportent.

    Cela étant, presque tout se trouve en librairies pour comprendre ce qu’est et n’est pas la franc-maçonnerie²⁹, de son histoire, ses rituels, ses symboles, à l’étude approfondie des degrés de l’initium maçonnique à tous les stades.

    Les maçons semblent frileux, surtout en Europe, pour des raisons historiques notamment liées aux persécutions dictatoriales dont celles des nazis et des fascistes, et donc ils sont discrets, pas secrets.

    Cette discrétion implique que tel maçon ne s’accorde pas le droit d’en dévoiler un autre sans son accord ; cette discrétion d’origine traumatique, devenue pour une part, irrationnelle, n’est pas de mise dans le monde anglo-saxon, surtout en Grande-Bretagne et aux États-Unis où il n’est pas rare de voir des maçons défiler en « décors » en rue et où les Loges sont indiquées par des panneaux sur les chaussées… et même sur Google… 

    Internet et les réseaux sociaux foisonnent de maçons dévoilés ou non discrets qui sont « amis » ou en relation avec de nombreuses personnes maçonnes ou pas, pour divers motifs qui leur appartiennent, au point que des auteurs s’intéressent à juste titre à la « compatibilité » de la franc-maçonnerie et d’Internet³⁰, utilisé par les francs-maçons ; de nombreuses Loges ont un « site », réservé ou semi-public, de même que les obédiences et les puissances des Hauts Grades.

    Discrétion aussi pour les reproductions photographiques ; en Europe, hormis des photos de temples vides reprises dans la presse ou des revues, les maçons n’acceptent pas d’être photographiés en décors à destination des profanes ; dans le monde anglo-saxon, les photographies sont pléthoriques.

    C’est donc bien qu’il n’y a pas de secret, mais une culture de discrétion régionale liée à des usages culturels.

    La vie d’une Loge est rythmée par des rites de passage, des conférences, des séminaires, des fêtes solsticiales, mais aussi par le renouvellement de la commission des officiers dignitaires, installée tous les deux ou trois ans, en principe.

    Le premier parmi ses égaux, celui qui tient le premier maillet, comme disent les maçons, est le Vénérable Maître³¹.

    J’eus cette charge à deux reprises, au total pendant cinq ans, soit une fois trois ans et ensuite une fois deux ans au sein d’une autre Loge.

    La franc-maçonnerie n’est pourvue d’aucune structure pyramidale, sauf notamment pour le Droit humain en laquelle il n’y a pas de Loges bleues séparées de manière complète des ateliers où se poursuit le cheminement initiatique ; en tous cas la maçonnerie n’est pourvue d’aucun gourou, prêcheur, savant ou guide spirituel, et ne présente pas la moindre caractéristique d’une quelconque secte ou association autoritaire à l’égard de ses membres.

    Être franc-maçon, c’est « être un humain libre dans une Loge libre ».

    Cet adage rappelle la liberté de pensée et d’expression de tout membre de l’ordre tout autant que la liberté souveraine d’un atelier maçonnique de travailler sous les auspices de telle ou telle obédience de son choix, voire d’être indépendant de toute fédération de Loges.

    Un maçon se doit à lui-même de ne rien accepter qui ne soit passé au crible de sa critique intelligente, de son libre examen, de sa conscience, et dès lors librement consenti, et donc aucune vérité révélée.

    Il est considéré comme ardu d’entrer en maçonnerie, mais aisé, pour ne pas dire totalement libre de s’en distancier ou de ne plus fréquenter la maçonnerie ; c’est tout le contraire des sectes et des conversions religieuses.

    L’absent manque mais nul ne le retient si ce n’est l’amitié dont chacun fait en somme ce qu’il veut ; il n’est pas rare que des maçons, pour des motifs qui ne regardent qu’eux, décident provisoirement ou de manière prolongée ou définitive, de ne plus assister aux réunions ou de quitter l’adhésion administrative à la maçonnerie ; ils restent néanmoins considérés comme maçons à vie dans le cœur des autres.

    Les textes du présent ouvrage, tous issus de ma plume sur base de recherches personnelles en mes qualités, s’adressent tant aux initiés qu’à toutes autres personnes désireuses de découvrir ce dont il peut être « traité » en maçonnerie.

    Ont été volontairement exclus la plupart des textes relatifs à des sujets de société, susceptibles d’entrer dans des thèmes profanes de conférences hors Loges et donc accessibles à tous sans être maçon.

    Puissent ces zakouskis modestes vous entraîner sur les chemins oxygénés de la réflexion du citoyen humaniste sensible à l’univers dans lequel il passe trop vite !


    1. Michel Barat, La Conversion du Regard, Éditions Albin Michel, Paris, 1992.

    2. Daniel Beresniak, Demain la franc-maçonnerie, Éditions Tredaniel, Paris, 1994.

    3. Olivier Doignon, La Pierre brute, Éditions La Maison de Vie, Fuveau, 2003.

    4. Francis Baudoux, La Franc-maçonnerie, psychothérapie de groupe pour gens dits normaux, Éditions Labor, Bruxelles, 2004.

    5. Ibidem.

    6. Marcel Bolle de Bal, La Fraternité maçonnique, Éditions maçonniques de France (EDIMAF), 2001.

    7. Pierre Guelff, Le Petit Livre de la sagesse et de l’esprit maçonniques, Éditions Jourdan, Bruxelles, 2008.

    8. René Le Moal et Georges Lerbert, La Franc-maçonnerie, Éditions Armand Colin, Paris, 2005.

    9. Pierre Buisseret et Jean-Michel Quillardet, Initiation à la franc-maçonnerie, Éditions Marabout, 2007.

    10. Luc Nefontaine, La Franc-maçonnerie, une fraternité révélée, Éditions Gallimard, 1994.

    11. Pierre Guelff, Sur les pas des francs-maçons, Éditions Jourdan, Bruxelles, 2010.

    12. www.wikipedia.org, franc-maçonnerie.

    13. De l’anglais « freemason », composé de « free » (libre) et « mason » (maçon). Définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales.

    14. C’est-à-dire que les membres décident de l’admission d’un nouveau membre. À ne pas confondre avec la candidature qui peut être spontanée.

    15. Voir notamment : Jean Ferré, La Franc-maçonnerie par les textes, Éditions du Rocher, Paris, 2001.

    16. Thèse historique critiquée de façon documentée notamment par le Pr Robert Stevenson in Les premiers francs-maçons, Éditions Ivoire Clair, Paris, 2000.

    17. Roger Dachez, L’invention de la franc-maçonnerie, des opératifs aux spéculatifs, Éditions Vega, Paris, 2008.

    18. Voir notamment : Jean-Pierre Bayard, Le Compagnonnage en France, Éditions Payot, Paris, 1977 ; Henri Gray, Les origines compagnonniques de la franc-maçonnerie, Éditions Tredaniel, Paris, 1988 ; Encyclopédie du Compagnonnage, Éditions du Rocher, 2000.

    19. Maurice Vieux, Les Secrets des bâtisseurs, Éditions Laffont, Paris, 1975.

    20. Sans pour autant qu’il soit possible de déduire de l’’étude des textes de sa tradition une définition univoque de ce mot.

    21. Richard Dupuy, La Foi d’un franc-maçon, Éditions Plon, Paris, 1975.

    22. Voir notamment : Irène Mainguy, La Symbolique maçonnique du troisième millénaire (de 3 à 7 ans), Éditions Dervy, Paris, 2002 ; Jules Boucher, La Symbolique maçonnique, Dervy, Paris, 1988 ; Jean Lhomme, Édouard Maisondieu et Jacob Tomaso, Ésotérisme & spiritualité maçonniques, Dervy, Paris, 2002 ; Julien Behaeghel, Symboles et initiation maçonnique, Éditions du Rocher, Monaco, 2000 ; Daniel Beresniak, Rites et symboles de la franc-maçonnerie, « les Loges Bleues », Dedrad, Paris, 1995.

    23. François Figeac, La Fraternité initiatique, mythe ou réalité, Éditions Maison de Vie, 2009.

    24. Gilbert Alban (pseudo), Manuel pratique de l’orateur, collection « Les Officiers de la Loge », Éditions Dedrad, Paris, 1995.

    25. Pierre Fontaine, Sous la loi du silence, Éditions Vega, Clamecy, 2001.

    26. Pierre Fontaine, op. cit. ; Livre anonyme commenté par Marc Halévy, Journal d’un orateur de Loge, Éditions Dangles, Paris, 2009.

    27. Collectif, Secret et transparence dans la franc-maçonnerie, Éditions Dervy, Paris, 2003.

    28. Pierre Guelff, Sur les pas des francs-maçons, Éditions Jourdan, Bruxelles, 2010.

    29. Notamment : Laurent Kupferman (préface de Jacques Ravenne), 3 minutes pour comprendre les 50 principes fondamentaux de la franc-maçonnerie, Éditions Le Courrier du Livre, Payot, Paris, 2016 ; Bruno Étienne et Jean Solis, Les 15 sujets qui fâchent les francs-maçons, Éditions de la Hutte, Bonneuil-en-Valois, 2006 ; Daniel Beresniak, La franc-maçonnerie en 33 questions, Éditions Dedrad, Paris, 2005.

    30. Jiri Pragman, Franc-maçonnerie et Internet sont-ils compatibles ?, Éditions Dervy, Paris, 2016.

    31. Voir notamment : Daniel Beresniak, Le Vénérable Maître, Éditions maçonniques de France (EDIMAF), Paris, n. d. ; Jean Delaporte, Le Vénérable Maître, fonctions, devoirs et symbolique, Éditions Maison de Vie, Paris, 2009 ; Gilbert

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