Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Sur les pas des Francs-Maçons: Essai historique
Sur les pas des Francs-Maçons: Essai historique
Sur les pas des Francs-Maçons: Essai historique
Livre électronique404 pages4 heures

Sur les pas des Francs-Maçons: Essai historique

Évaluation : 5 sur 5 étoiles

5/5

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Francs-Maçons : leurs secrets dévoilés

Qui, mieux qu’un Franc-Maçon à la fois, écrivain, chroniqueur et journaliste, peut dévoiler aux lecteurs les « Secrets des Loges » et les emmener dans les dédales de ces « mystères » dont on donne souvent une interprétation erronée ? Qui, mieux qu’un reporter, peut leur faire partager un dialogue, véritable moment unique et historique, entre un archevêque pressenti au pontificat et un grand maître d’une Obédience maçonnique principalement laïque ? Qui, encore, peut les entraîner au coeur d’une manifestation intégriste antimaçons ou leur faire découvrir l’un des derniers survivants de l’épopée de la Loge « Liberté Chérie » créée dans un camp nazi en 1943 ? Qui, mieux qu’un chroniqueur, peut dévoiler les coulisses « maçonniques » nouvelles d’Internet, de Facebook et de divers studios de radio et de télévision ? Qui, mieux qu’un journaliste, peut relancer certains débats en nous révélant que Mozart était pour la mixité des Loges et qu’on peut établir un parallélisme entre des rituels bouddhistes et maçonniques ? Outre ces sujets nouveaux nous dévoilant des faces cachées ou occultées d’une institution méprisée, crainte, jalousée ou admirée qui ne cesse de défrayer la chronique, l’auteur publie encore de manière inédite des Planches, c’est-à-dire ces fameux exposés réalisés au sein de Loges. Il nous fait entrer de plein pied dans les débats autour et dans la Franc-Maçonnerie, il va même jusqu’à parcourir de nombreux sites à l’architecture franc-maçonne…

Fruit d’un réel travail de terrain entrepris depuis plus de vingt ans, cet ouvrage marquera d’une pierre angulaire les Francs-Maçons soucieux d’approfondir leur connaissance, comme les profanes qui veulent découvrir un univers inconnu, alors qu’il est si proche d’eux !

EXTRAIT :

Il y a quelque trois siècles, la Franc-Maçonnerie dite « moderne », venant d’Angleterre, a commencé à essaimer en France. À peu près à la même époque, elle s’est implantée en Belgique, du moins sur un territoire proche de celui que nous connaissons à l’heure actuelle. En somme, la Franc-Maçonnerie belge est beaucoup plus ancienne que la Nation elle-même !
Un peu plus tard, quelques Anglais et Genevois formèrent une Loge en Suisse, alors que la Franc-Maçonnerie fit son apparition au Duché de Luxembourg vers 1770, sous une forme mi-militaire mi-civile.
La diversité de la Franc-Maçonnerie française, belge, suisse et luxembourgeoise (sans omettre la Franc-Maçonnerie anglosaxonne, italienne, espagnole, scandinave…), est une véritable
richesse qui, depuis trois siècles, donc, propose, certes un tronc commun, mais aussi de nombreux courants : anciens, modernes, matérialistes, spiritualistes, unisexes, mixtes, réguliers, irréguliers…
Cet ouvrage se veut une pierre ajoutée au grand édifice de cette vénérable société initiatique et une ouverture supplémentaire vers le monde profane. Une pierre qui, néanmoins, a une spécificité : elle a été façonnée sur le « terrain » (d’où, des sujets principalement dévolus à la France et à la Belgique, car l’auteur y excelle) et pas exclusivement dans des cénacles.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie2 mars 2015
ISBN9782390090540
Sur les pas des Francs-Maçons: Essai historique

En savoir plus sur Pierre Guelff

Auteurs associés

Lié à Sur les pas des Francs-Maçons

Livres électroniques liés

Encyclopédies pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Sur les pas des Francs-Maçons

Évaluation : 5 sur 5 étoiles
5/5

1 notation1 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

  • Évaluation : 5 sur 5 étoiles
    5/5
    Rejoignez le chemin lumineux de la franc-maçonnerie

    Devenez membre de la prestigieuse société de la franc-maçonnerie dès aujourd'hui ! Nos portes sont désormais ouvertes et accueillent des personnes désireuses d’enrichir leur vie. Inscrivez-vous maintenant et suivez notre processus de sélection complet pour garantir votre adhésion.

    En tant que membre apprécié, vous bénéficierez de nombreux avantages qui remodèleront votre vie de manière positive. Tout d’abord, bénéficiez d’un soutien financier sans précédent qui offrira une base solide à vos démarches. Accédez à un vaste réseau de personnes influentes, vous donnant le pouvoir de faire une différence dans diverses sphères. Débloquez la profonde sagesse spirituelle et les connaissances anciennes chères à la société franc-maçonnerie, éclairant ainsi votre chemin vers la croissance et l’épanouissement.

    À la Franc-maçonnerie, nous accordons la priorité à votre sécurité et à votre bien-être, en vous offrant un environnement stimulant et solidaire. Faites l’expérience d’un véritable sentiment d’amour, d’honnêteté et de respect de la part des autres membres qui partagent vos aspirations. De plus, soyez prêt à adopter l’inspiration divine et les idées révolutionnaires qui façonneront un avenir meilleur pour vous et pour la société.

    La discrimination n'a pas sa place dans notre société. Nous accueillons des individus de tous horizons, prêts à s’unir sous la bannière de la connaissance et de l’illumination. Laissez la lumière rayonnante de la franc-maçonnerie briller avec brio dans votre vie, guidant votre cheminement personnel et professionnel vers le succès.

    Pour plus de détails et pour vous lancer dans ce voyage transformateur, n'hésitez pas à nous contacter pour une projection :
    Courriel : worldunitedpowersociety@gmail.com

    Rejoignez-nous aujourd'hui et débloquez les possibilités illimitées que la franc-maçonnerie a à offrir. Ensemble, illuminons le monde et créons un avenir meilleur.

Aperçu du livre

Sur les pas des Francs-Maçons - Pierre Guelff

Orient.

Avertissement

Le lecteur constatera plusieurs répétitions dans cet ouvrage (références au dialogue historique entre un cardinal et un grand maître maçon, parcours maçonnique de l’auteur, symbolisme des outils...).

Il ne s’agit pas de redondances, de flagornerie ou de copinage, mais la volonté de ne pas tronquer des situations (interviews, émissions, articles, conférences...) aboutissant à des répliques particulières ou à des dialogues spécifiques.

En ce sens aussi, « Sur les pas des francs-maçons » est bien un livre de « terrain ».

Une véritable richesse

Il y a quelque trois siècles, la Franc-Maçonnerie dite « moderne », venant d’Angleterre, a commencé à essaimer en France. À peu près à la même époque, elle s’est implantée en Belgique, du moins sur un territoire proche de celui que nous connaissons à l’heure actuelle. En somme, la Franc-Maçonnerie belge est beaucoup plus ancienne que la Nation elle-même !

Un peu plus tard, quelques Anglais et Genevois formèrent une Loge en Suisse, alors que la Franc-Maçonnerie fit son apparition au Duché de Luxembourg vers 1770, sous une forme mi-militaire mi-civile.

La diversité de la Franc-Maçonnerie française, belge, suisse et luxembourgeoise (sans omettre la Franc-Maçonnerie anglo-saxonne, italienne, espagnole, scandinave…), est une véritable richesse qui, depuis trois siècles, donc, propose, certes un tronc commun, mais aussi de nombreux courants : anciens, modernes, matérialistes, spiritualistes, unisexes, mixtes, réguliers, irréguliers…

Cet ouvrage se veut une pierre ajoutée au grand édifice de cette vénérable société initiatique et une ouverture supplémentaire vers le monde profane. Une pierre qui, néanmoins, a une spécificité : elle a été façonnée sur le « terrain » (d’où, des sujets principalement dévolus à la France et à la Belgique, car l’auteur y excelle) et pas exclusivement dans des cénacles.

Cet ouvrage se veut, encore, tout aussi modestement, un carrefour d’idées, un peu comme celle émise par Michel Mamine, chroniqueur au magazine « Initiations », qui y aborde le mot « sacré » :

« (…) Les cultures traditionnelles nous offrent, dans la plupart des cas, des textes sacrés, une langue sacrée, des nombres sacrés, des alphabets sacrés, des objets sacrés, des rites sacrés.

N’en serait-il pas de même en Franc-Maçonnerie ? Ne pourrait-on pas proposer de réserver justement le mot sacré à la Franc-Maçonnerie, pour le remplacer dans les religions par consacré, saint ou sanctifié ?

Quid du substantif « sacrement » directement apparenté à sacré, mais qui n’est jamais employé en Franc-Maçonnerie ?

Qu’il est difficile de retrouver ses petits entre monde profane et monde sacré !

(…) Le sacré n’est pas seulement ce qui procède d’un Dieu, mais ce qui élève l’Esprit au-dessus de la matière.

(…) Ce sacré est choisi par l’Initié, et non imposé par un dogme.

(…) Pour nous (les francs-maçons) le sacré, c’est l’Homme, l’Humanité, et non un principe religieux révélé autre que l’Homme. »

Un délicat sujet

Sur un autre plan, d’aucuns stigmatisent ceux qui se dévoilent en tant que francs-maçons. C’est un débat qui fait « rage » sur certains blogs, Facebook, voire au sein de divers Ateliers.

Pour ma part, tout en reconnaissant à chacun le choix de se dévoiler ou non, et en le respectant, j’ai pris le parti de me déclarer franc-maçon, dès mon initiation, en privé comme en public, car je suis fier de l’être.

Que je sache, la Franc-Maçonnerie est une société honorable – malgré quelques brebis galeuses… comme dans toute société humaine –, et il n’y a pas de honte à en faire partie.

Je pense, sincèrement, que si tous les francs-maçons dignes de ce nom (donc, par corollaire, en excluant lesdites brebis galeuses, les affairistes…) se dévoilaient, cela ferait tomber pas mal de préjugés à leur égard, ainsi que des fantasmes et calomnies qui circulent depuis de nombreuses décennies.

Je suis saturé que l’on compare la Franc-Maçonnerie à une sorte de mafia et je ne peux qu’emboîter le pas de Jacques Lafouge, Grand Maître du Grand Orient de France, quand il dit : « Nous avons trop cultivé une espèce de goût du secret mal gardé. Et nous avons laissé se développer des légendes qui finalement nous desservent. »

Est-ce avoir du « courage » que de se dévoiler ? Est-ce être gêné de son appartenance à cette Société initiatique en ne se dévoilant pas ? S’agit-il vraiment de cette « discrétion » portée par certains comme un étendard ou d’une frilosité « maladive » à se déclarer franc-maçon au nom d’une « excuse » professionnelle ou familiale, voire corroborer implicitement tous ceux qui évoquent une « déviance » à être membre de cet Ordre universel et pourtant, ô combien, démocratique ?

Ce n’est pas à moi de juger, certes, mais je constate que tout ce climat contribue fortement à donner du grain à moudre aux anti-maçons !

« Secrète, la Franc-Maçonnerie ? »

C’est sous ce titre que Jean-François Maury, rédacteur en chef de la nouvelle parution « Franc-Maçonnerie Magazine » (remplaçant, fin 2009, « Initiations Magazine », dont il sera question dans le présent ouvrage), écrivit son premier édito :

« Club d’entraide, voire mafia, ou alors secte ? C’est ce que répandent ceux qui ont des idées reçues sur la Franc-Maçonnerie. Quant aux sociologues, ils se demandent pourquoi elle a tant d’ennemis ou de faux amis. Y aurait-il, là derrière, quelque chose de caché pour donner à la Franc-Maçonnerie autant de mystères ? »

Ce sujet de l’anti-maçonnisme, comme tant d’autres, sera abordé dans mon ouvrage qui, je le répète, se veut surtout le reflet d’une Franc-Maçonnerie de terrain.

De cette Franc-Maçonnerie spéculative qui prolonge la tradition initiatique des Anciens, perpétue leur Sagesse, leur Connaissance et la symbolique à travers ses rituels et ses rites.

Opératifs et spéculatifs

Il n’est pas question de revenir de manière détaillée sur les origines historiques de la Franc-Maçonnerie, tant de livres, films, DVD, thèses et autres Morceaux d’Architecture ou Planches (exposés en Loges), parfois regroupés dans des ouvrages spécifiques, regorgent de discours, déclarations, proclamations, entretiens… sur la question.

Néanmoins, par-ci par-là, une touche « historique » fera son apparition afin, bien entendu, d’illustrer, de développer ou de compléter mes propos.

Ainsi, pour d’aucuns, la Franc-Maçonnerie est issue des chantiers des édifices sacrés romans et gothiques, là où des artisans formant une véritable élite, ont jeté les bases de ce que l’on intitule aujourd’hui la « Franc-Maçonnerie opérative » (« Operare » : de travailler de ses mains).

Tailleurs de pierre, charpentiers, imagiers ou sculpteurs, maîtres et ouvriers travaillant, de chantier en chantier, à l’édification d’abbayes, d’églises, de cathédrales…

D’une manière générique, on peut dire « maçons » parce qu’ils taillaient, façonnaient et assemblaient les pierres, « francs » parce qu’ils bénéficiaient de franchises (droit, charte…) allouées à une corporation ou communauté de gens du Métier, les « Bâtisseurs » pratiquants de l’« Art Royal ».

Certains voient aussi dans le Compagnonnage et la Franc-Maçonnerie (opérative, donc) une seule et même origine « légendaire », celle de l’érection du Temple de Jérusalem par le Maître architecte Hiram (Xe siècle avant Jésus-Christ) avec sa fameuse classification d’Apprentis et de Compagnons.

Ensuite, après la Renaissance, est apparue la « Modernité ». À savoir, un déclin de la Franc-Maçonnerie traditionnelle. Alors, des Loges recrutèrent des personnes qui ne relevaient pas obligatoirement dudit « Métier », mais qui, cependant, étaient « philosophiquement » proches des opératifs et s’intéressaient donc à leur symbolisme et à leurs rites.

Tailleurs de pierre, imagiers, charpentiers, maîtres… à l’œuvre au Moyen Âge.

Ainsi est née, en 1717, à Londres, ce que l’on appelle à ce jour la « Franc-Maçonnerie spéculative » ou « Franc-Maçonnerie moderne » (« Speculare » : de travailler avec sa pensée).

Pour résumer, c’est au XIXe siècle que les Compagnons du Tour de France ont redonné à la Franc-Maçonnerie opérative toutes ses lettres de noblesse.

À l’heure actuelle, parmi de nombreuses définitions, on peut dire que la Franc-Maçonnerie est un Ordre initiatique universel qui se base sur la fraternité et qui vise à réunir les Hommes par-delà leurs différences.

En d’autres termes, les francs-maçons spéculatifs œuvrent à l’édification du « Temple de l’humanité ».

Quant aux Compagnons, ils se distinguent des autres ouvriers et artisans pour trois raisons particulières :

1. Leurs compétences professionnelles sont au-dessus de la moyenne.

2. Ils ont voyagé de maître en maître, de ville en ville, parfois de pays en pays pour les acquérir (Compagnons du Tour de France).

3. Ils pratiquent des coutumes, des rites initiatiques et tissent des liens fraternels entre eux.

Pratiquants de l’Art Royal.

En 2007, lors de la première conférence internationale sur l’histoire de la Franc-Maçonnerie, la filiation entre Francs-Maçons opératifs médiévaux et Francs-Maçons spéculatifs dits modernes, a été confirmée, selon l’auteur Marc Halévy, dont il sera abondamment question dans le chapitre « Irréguliers, réguliers, dogmatiques et autres ». Cette filiation est également confirmée dans l’excellent documentaire « La Clef écossaise » de Christian Bourlard et François De Smet.

Quel complot mondial ?

Avant d’expliciter davantage l’épineuse rumeur qui affirme que c’est grâce à un complot maçonnique que différents Frères régentent la planète, une autre réponse peut être apportée à ce fantasme en faisant, tout simplement, une démonstration par l’absurde : comment voulez-vous régenter le monde quand au sein de votre propre organisation, malgré un « tronc commun » sur le plan idéologique – et encore ! –, il y a tant et tant de différences aux niveaux des rites, des Obédiences, des fonctionnements… ?

Cet exemple est celui de la Franc-Maçonnerie belge, mais, en France, il en est de même quand on assiste aux débats, souvent houleux, qui se déroulent au sein du Grand Orient de France à propos de l’initiation féminine qui est catégoriquement rejetée par d’aucuns, ardemment souhaitée par d’autres, ou à la Grande Loge Nationale Française au sein de laquelle des dizaines de Frères s’élèvent publiquement depuis décembre 2009 « contre une minorité de frères qui salissent l’obédience toute entière », s’élèvent contre, je cite toujours, « l’étalage médiatique excessif du grand-maître » ou « le manque cruel de démocratie ».

Ainsi, à l’instigation de l’Antenne Interuniversitaire Université Libre de Bruxelles-Université Catholique de Louvain, Yvon Poncin a donné une conférence sur le thème de « La Franc-Maçonnerie en Belgique » à l’Espace Toots d’Evere, au printemps 2009.

Être franc-maçon, c’est tailler sa pierre brute pour l’insérer dans le temple de l’Humanité, selon Yvon Poncin, conférencier.

Voici l’essentiel de sa présentation :

« La Franc-Maçonnerie belge est assez atypique, mais, c’est, aussi, un objet de controverses que je vais exposer… »

Le conférencier rappelle tout d’abord l’objectif principal de la Franc-Maçonnerie :

« C’est une association d’hommes et de femmes libres, animés d’un idéal de fraternité, respectant les diversités, aspirant au progrès individuel et collectif. En d’autres termes, le franc-maçon taille sa pierre brute pour l’insérer dans le temple de l’Humanité. »

Origines et principes fondamentaux

La Franc-Maçonnerie débute en Angleterre avec le fils d’un pasteur huguenot, Jean-Théophile Desaguliers (1683-1714). Il fut le premier Grand Maître et avait pour idéal de faire partager le progrès (scientifique) à toute la population.

Parallèlement, James Anderson institua des « Constitutions ».

1er problème : dans ces Constitutions, il est spécifié : « Le franc-maçon ne sera jamais athée stupide, ni libertin irréligieux… »

« En Belgique, il y a déjà un problème : ce sont surtout des athées… mais ils ne sont pas stupides ! »

2e problème : toujours dans ces mêmes Constitutions, « on y exclut de la Franc-Maçonnerie les infirmes et les femmes, d’où une dissension dans les Loges continentales et l’Angleterre. »

La Franc-Maçonnerie a connu un grand succès et, en 1721, création de la première Loge en Belgique, à Mons.

À Bruxelles, la Loge « Union » essaime à cinq reprises.

Marie-Thérèse d’Autriche, qui a eu pour mari un franc-maçon, n’aime pas trop la Franc-Maçonnerie. Elle considère que les francs-maçons doivent uniquement s’occuper de philanthropie.

Son fils Joseph II, despote éclairé, veut tout maîtriser, y compris la Franc-Maçonnerie. Il supprime vingt Loges dans le pays et n’en laisse subsister que trois à Bruxelles.

Joseph II fâche la population.

(…) Joseph Bonaparte devient Grand Maître, ainsi que Guillaume d’Orange, Grand Maître de la Franc-Maçonnerie en Belgique, Frédéric d’Orange est initié à la Loge bruxelloise « L’Espérance », dès lors, les francs-maçons de Belgique ne sont pas poursuivis ou martyrisés comme dans d’autres pays (Grèce, Espagne, Portugal…)

(…) La Belgique devient indépendante en 1830 suite à l’action, entre autres, de francs-maçons épris de liberté : Alexandre Gendebien, Charles de Brouckère, Charles Rogier…

Léopold Ier, « personnage complexe qui n’a jamais dit qu’il avait été reçu franc-maçon à la Loge « Espérance » à Berne, assied cependant son autorité sur quatre piliers : l’armée, la banque, l’Église catholique (alors qu’il était luthérien) et la Franc-Maçonnerie. »

(…) Le Grand Orient de Belgique est fondé en 1833, c’est une rupture avec les Pays-Bas et un camouflet pour Frédéric d’Orange.

« Les catholiques profitant un peu trop du pouvoir (Université Catholique de Malines devient l’Université Catholique de Louvain), les libéraux réagissent.

Lors du Solstice d’été 1834, Théodore Verhaegen et d’autres décident de créer l’Université Libre de Belgique qui deviendra l’Université Libre de Bruxelles. »

Les papes (Clément XII, Benoît XIV, Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII), l’archevêque et les évêques de Belgique condamnent la Franc-Maçonnerie : les francs-maçons n’avaient plus droit aux sacrements, étaient excommuniés…

Réaction de la Franc-Maçonnerie en Belgique : « Elle reste religieuse mais devient férocement anticléricale. En 1976, fort heureusement, les évêques peuvent autoriser la Franc-Maçonnerie, donc plus d’excommunications obligatoires. Mais, ceci n’est pas suivi par tous les évêques… Ainsi, Monseigneur Léonard a déclaré que la Franc-Maçonnerie était la secte la mieux protégée de Belgique… » (En janvier 2010, Monseigneur Léonard a été nommé archevêque de Malines-Bruxelles par le pape Benoît XVI, il succède au cardinal Danneels.)

(…) Cette situation a pour effet que la Franc-Maçonnerie recrute des catholiques modérés, des libres-penseurs, des gens viscéralement opposés au clergé…

À ce propos, Hervé Hasquin (historien, auteur…) a écrit que « les condamnations papales allaient donner un souffle nouveau et de nouveaux idéaux : combattre le cléricalisme et défendre la laïcité. »

Dans ce contexte, le Grand Orient de Belgique a supprimé quelques notions des Constitutions puisqu’il voulait traiter de libre examen.

Politique et antimaçonnisme

Le conférencier poursuit :

« On quitte le domaine religieux pour le domaine politique, et on assiste à un antimaçonnisme avec la création d’une Ligue antimaçonnique, l’Union nationale, avec l’imposteur Taxil qui édite « Les mystères de la Franc-Maçonnerie » y montrant un rituel d’inspiration satanique et des orgies dans les temples, avec « l’alliance entre les francs-maçons et les juifs pour exclure les royautés catholiques », selon « Les Protocoles des Sages de Sion ». Des notions de complot qui sont encore présentes à des degrés divers à l’heure actuelle. »

Le statut de la femme

« Le machiste Grand Orient de Belgique a dit que la Franc-Maçonnerie est exclusivement masculin. » (remous dans la salle)

Pourquoi ?

« Par références aux Constitutions, aux statuts du Grand Orient de Belgique, parce que la présence des femmes dans les temples modifierait l’ambiance, certains hommes n’arrivant pas à maîtriser leur séduction… »

(…) « Gatti de Gamond est la première franc-maçonne belge, elle fut initiée à Paris car les Belges étaient assez rétrogrades. »

Aujourd’hui…

Après avoir cité les principales Obédiences (« La Grande Loge de Belgique continue à honorer le Grand Architecte de l’Univers. Ce terme peut signifier un dieu ou cela peut-être le « hasard » qui a créé la nature »), l’orateur explique quelques raisons d’entrer en Franc-Maçonnerie :

« Parce qu’on cherche des amis, autant réfléchir avec d’autres, par besoin de satisfaire un aspect social, par curiosité, par besoin de mystérieux, pour promotion sociale…, mais rentrer en Franc-Maçonnerie est difficile. »

Et, de citer Bertrand Fondu, le Grand Maître du Grand Orient de Belgique en 2009 :

« La Franc-Maçonnerie a un caractère initiatique, prône une liberté individuelle absolue de conscience, la tolérance et le respect des minorités, refuse tout dogme comme vérité fondamentale… »

Le conférencier, à l’aide de photographies, explique encore :

– les trois Lumières : un livre blanc, la Bible ou les Constitutions, le compas et l’équerre ;

– les outils : l’équerre est un instrument de droiture, de probité, de justice, la matière, la rationalité…, le compas est un instrument faisant référence à l’équilibre, à la sagesse, c’est l’expression de la spiritualité…

– les temples : avant, il s’agissait d’arrière-salles de cafés, aujourd’hui ce sont de vrais temples que l’on peut d’ailleurs, parfois, visiter lors des journées du Patrimoine (rues du Persil et de Laeken à Bruxelles) ;

– tenues vestimentaires : gants, médailles, sautoirs, tabliers…

Controverses

« La Franc-Maçonnerie est discrète, pas secrète. »

Et les « affaires » ?

« Il y a des titres accrocheurs dans la presse (l’orateur brandit deux exemplaires du magazine « Le Vif-L’Express »)… La justice noyautée par les francs-maçons ? Non ! Deux francs-maçons ont cependant été expulsés dans le cadre d’une affaire à Charleroi. »

Et le secret ?

« C’est ne pas dévoiler qui est franc-maçon, c’est ne pas révéler ce qui se passe lors des tenues car la confidentialité doit permettre l’expression. Ce n’est pas parce qu’on lit comment faire l’amour, qu’on ressent ce que c’est… »

Qui ? Où ? Quand ? Comment ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet et pour mieux percevoir la démarche qui est mienne et, de la sorte, mieux cibler différents prochains chapitres, voici mes réponses à quelques questions basiques sur ce très vaste sujet de la Franc-Maçonnerie.

Ce sont quelques-unes parmi celles d’une interview que j’ai donnée au magazine français « Sacrée Planète » au premier trimestre 2010.

– La Franc-Maçonnerie est-elle une société secrète ?

– Contrairement à une idée répandue ou à certaines rumeurs, la Franc-Maçonnerie n’est pas secrète. D’ailleurs, on peut trouver des rayons entiers dans les librairies et bibliothèques traitant du sujet, y compris des rituels, des Planches (exposés en Loge)... À dire vrai, on doit parler de société discrète au lieu de secrète, ne fût-ce que sur l’appartenance de Sœurs et de Frères, chacun étant libre ou non de se dévoiler de manière personnelle.

Je désire apporter une double précision en débutant cet entretien : lorsque je parle de francs-maçons, il s’agit du terme générique comprenant les francs-maçonnes et les francs-maçons, bien entendu. Dans la foulée, et ce n’est pas par forfanterie, je trouve normal de mettre des F et M majuscules au terme Franc-Maçonnerie comme on le fait pour l’Église qui désigne l’institution religieuse et non une construction.

– Une sagesse ?

– Indiscutablement, la Franc-Maçonnerie est une école de sagesse, d’éveil. Certes, elle ne détient pas le monopole en la matière, ce serait fort vaniteux de le prétendre, mais, pour illustrer ma réponse, je préfère laisser parler deux ou trois préceptes qui guident la démarche des francs-maçons : Aime les bons, plains les faibles, fuis les méchants, mais ne hais personne. Dis la vérité, pratique la justice, pense avec droiture. Ne juge pas légèrement les actions des hommes ; loue peu et blâme encore moins ; pense que pour bien juger les hommes, il faut sonder les cœurs et scruter les intentions.

– Un ordre ?

– Oui, dans le sens noble du terme. C’est-à-dire, celui d’une société dont les membres sont reliés par des vœux solennels, initiés à la même source… Si je prends, c’est un exemple parmi d’autres, l’article 2 du Droit Humain (Ordre Maçonnique Mixte International), il est écrit : Composé de Francs-Maçons des deux sexes, fraternellement unis, sans distinction de races, philosophies, religions, l’Ordre s’impose, pour atteindre ce but, une méthode rituelle et symbolique, grâce à laquelle ses membres édifient leur Temple à la perfection et à la gloire de l’Humanité.

– Un mouvement initiatique ?

– C’est la base, le pilier, de la Franc-Maçonnerie ! Celle-ci prend ses racines dans la Tradition, le Sacré, pont entre le visible et l’invisible, elle véhicule les préceptes de Tolérance et de Fraternité et l’Initiation fait partie intégrante de sa démarche. On peut dire qu’initier est un concept à prendre dans le sens de début d’un mécanisme personnel de travail intérieur. Les francs-maçons disent : Tailler sa pierre brute pour obtenir une pierre polie, d’où la symbolique omniprésente des outils (équerre, compas, maillet, jauge, ciseau, règle, niveau…). Pour ma part, plus modestement, je dis tenter d’être moins « mauvais » que ce que l’on peut être ! Sur le Chemin de Compostelle, la devise est Mourir pour renaître à un nouvel Homme.

J’ai récemment lu dans la revue Initiations (aujourd’hui remplacée par Franc-Maçonnerie Magazine), quelques similitudes exposées entre la Franc-Maçonnerie et la pérégrination à Compostelle : Le vieil homme est mort, place au nouveau-né que le Chemin vient d’enfanter. Le maçon initié vient de renaître et a tourné une page de sa vie. La Loge a accouché d’un homme nouveau. Ayant entrepris les deux démarches, celle de Compostelle en tant que cherchant et non chrétien, j’adhère assez bien à cette comparaison.

– Comment définir ce groupement ?

– Pour faire bref, je reprends la définition générique que je donne généralement lorsque je suis interrogé sur ce sujet et que le temps ou l’espace m’est compté : La Franc-Maçonnerie est une association qui fait référence à diverses formes traditionnelles des enseignements initiatiques. Elle est donc héritière d’antiques traditions. Le principe de tolérance la domine et elle se veut une école de vie, de perfectionnement, d’éveil à la liberté.

– Que représente le mouvement quantitativement aujourd’hui ? Je suppose qu’il n’y a pas de statistiques puisque par définition l’appartenance à une Loge reste souvent dans le domaine du secret, mais pouvez-vous nous donner un ordre de grandeur de l’importance du mouvement ?

– Selon François De Smet, co-auteur du remarquable documentaire La Clef Écossaise, il y aurait quelque 4 millions de francs-maçons dans le monde.

– N’existe-t-il qu’en Occident ou trouve-t-on des francs-maçons ailleurs dans le monde ?

– La Franc-Maçonnerie est présente sur les cinq continents.

Vous aimez cet aperçu ?
Page 1 sur 1