L'identité bretonne est très forte et traverse notre Histoire. Les Bretons sont particulièrement attachés à leur identité régionale qui s'exprime de multiples manières, à travers la culture, la langue, l'histoire, la gastronomie notamment, et, bien sûr, le patrimoine. Cette mobilisation se manifeste chaque année lors de l'élection du village préféré ou du monument préféré des Français, mais également dans la défense de joyaux du patrimoine, qu'ils soient monumentaux ou plus modestes. Cette sélection, forcément incomplète, résume l'engagement mené par les Bretons avec la Mission Bern et la Fondation du patrimoine : de l'emblématique Fort Cigogne à Fouesnant, sur l'archipel des Glénan, à l'église Saint-Léon de La Baussaine; du château du Plessis Kaër, qu'il faut sauver du péril qui le menace, à la ville de Dinan et ses 76 monuments historiques, dont les remparts et la maison Pourcel partie en fumée en 2019; de l'île de Sein sur la mer d'Iroise, près de la pointe du Raz, à l'ancienne manufacture des tabacs de Morlaix dans son écrin du XVIIIe siècle; des alignements des mégalithes de Lampouy, en Ille-et-Vilaine, à l'atelier du père de Bécassine, Joseph-Porphyre Pinchon, installé à Landéda, dans l'abbaye Notre-Dame-desAnges de 1933 à 1953; sans oublier l'orgue du XVIIIe siècle de l'église Saint-Jean de LamballeArmor classé Monument historique et restauré avec l'aide de la Fondation du patrimoine.
DINAN LA MÉDIÉVALE NE BAISSE PAS LA GARDE!
Emblème breton par excellence, la ville entame un vaste chantier de restauration de ses célèbres remparts et de maisons séculaires à pans de bois. Un patrimoine culturel inestimable pour cette cité fortifiée de toute beauté, semblant tout droit surgie du passé.
Leur toponymie similaire, à laquelle s’ajoute une étroite proximité géographique, sème souvent la confusion. Dinard et Dinan n’ont pourtant pas grand-chose à voir. Quand la première invite au farniente en bord de mer, la seconde convie à un voyage dans le temps au milieu de ses maisons à pans de bois et ses remparts chargés d’histoire. Il faut dire que cette histoire est millénaire. Elle s’inscrit dans celle du Poudouvre, pays traditionnel du nord-est de la Bretagne et dans celle de siècle. Là, après s’être approprié une partie de la ville, le duc de Bretagne Jean le Roux ordonne l’édification de 2,7 km de remparts. Cette ceinture fortifiée sera progressivement renforcée par l’érection d’une quinzaine de tours alternant avec cinq percées: les portes de Brest, de Saint-Malo, du Jerzual, du Guichet puis, en 1620, la porte Saint-Louis. Dinan, dont l’origine proviendrait du mot gaulois (« colline fortifiée »), et du mot breton (« vallée »), porte bien son nom. La ville domine en effet une cuvette où la Rance s’écoule jusqu’à Saint-Malo et la Manche. Ainsi, un port, au pied de ses murs, a permis à la ville de se positionner comme un axe stratégique du commerce fluvial. De même, elle constitue un point de défense idéal, aux portes de la Normandie, et le théâtre d’une guerre de succession au duché de Bretagne dont Jean de Montfort, ou Jean IV, sort vainqueur en 1364. Celui-ci fait alors ériger une large tour ducale à Dinan, château qui domine toujours le sud de la ville. Au fil des siècles suivants, par son artisanat et l’exploitation de ses sources d’eaux minérales, Dinan devient économiquement incontournable. Relativement épargnée par la Révolution et les deux guerres mondiales, mais aussi soigneusement entretenue, Dinan a conservé une authenticité que de nombreuses villes peuvent lui envier.
