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Quand l'alcool et la drogue tuent: Histoires vraies
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Livre électronique223 pages4 heures

Quand l'alcool et la drogue tuent: Histoires vraies

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À propos de ce livre électronique

Quand l'addiction devient un fléau et entraîne violence et délinquance dans son sillage...

Sans conteste, la question de l’addiction est parmi les plus difficiles à appréhender, selon les spécialistes qui se succèdent comme « experts » devant les tribunaux.
En reportage aux « Alcooliques Anonymes », un homme d’une quarantaine d’années confia à l’auteur qu’il en était arrivé à boire de l’Eau de Cologne pour assouvir son assuétude à l’alcool. Lors d’un autre reportage, un jeune toxicomane avoua se prostituer pour se payer ses doses journalières de drogue. Jusqu’à quand ? A-t-il tué pour étancher son assuétude ? A-t-il rejoint le box des accusés d’une Cour d’assises ou a-t-il pu s’extirper de la nasse tendue par les dealers ?
Les procès relatés dans le présent ouvrage font tous état de ces violences extrêmes guidées par l’alcool et les drogues.
Toutes les affaires évoquées dans cet ouvrage se basent exclusivement sur des faits avérés et non de la fiction.

L'auteur, journaliste, a suivi de nombreux procès liés à l'alcoolisme et la toxicomanie et en donne un témoignage dans cet ouvrage surprenant !

EXTRAIT

Léon S., 46 ans, a tué à coups de couteau sa compagne, Marcelle M., 39 ans. Ils s’étaient rencontrés lors d’une cure de désintoxication au sein d’un hôpital, mais le couple qui partageait une vie commune chaotique avait rapidement sombré à nouveau dans l’alcool. La violence n’était pas exempte de cette situation qui mena l’homme à la Cour d’assises du Centre, où il déclara : « Elle déjeunait à l’alcool ! »
Il s’était quelque peu démené pour récupérer ses enfants, mais le vin et la bière restaient les plus forts. Et puis, les disputes éclataient : « Elle me parlait souvent de ses anciens amants… »
S’il a reconnu le drame, le jury populaire et la Cour apprenaient, aussi, qu’il avait déjà été condamné pour des actes de violence et des faits de mœurs…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Guelff, chroniqueur judiciaire, a assisté à quelque 300 procès de Cour d’assises et a suivi des dossiers aussi importants que les affaires Dutroux, Fourniret, Cons-Boutboul, Tapie-Valenciennes, de grand banditisme, du génocide du Rwanda, d’islamistes…, mais, aussi, à ces « tranches de vie et de mort », véritables reflets de notre société, qui font le quotidien de procès moins médiatisés et que l’auteur, devenu chroniqueur radio-TV, nous relate dans le présent document exceptionnel de « vérité ».
LangueFrançais
ÉditeurPIXL
Date de sortie25 avr. 2017
ISBN9782390091608
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    Aperçu du livre

    Quand l'alcool et la drogue tuent - Pierre Guelff

    tuent

    Pierre Guelff aux Éditions Jourdan

    Charleroi-Bagdad, vie et parcours d’une kamikaze, 2006.

    Belgique mystérieuse, insolite et sacrée, 2007. (*)

    L’Impératrice et l’Enlumineur, roman historique, 2008. Cet ouvrage a obtenu les Prix « Arts et Lettres de France » et de la Ville de Rouen.

    Le Petit Livre de la Sagesse et de l’Esprit maçonniques, 2008.

    Histoires de crimes, l’amour et la passion, 2009.

    France mystérieuse, insolite et sacrée, deux tomes, 2009. (*)

    Sur les pas des francs-maçons, 2010.

    Curieuse histoire d’une stigmatisée, 2011.

    Meurtres au féminin, 2013.

    Ces jeunes devenus criminels, 2013.

    Les plus grands procès, 2013.

    Quand l’amour et la passion tuent, 2013.

    Dutroux, l’affaire, les pistes, les erreurs, 2013.

    Les grands dossiers d’assises, 2013.

    Mémoires d’un journaliste révolté, 2015.

    (*) Chroniques en télévision (RTBF, TV5 Monde) et en radio (Viva Cité, Fréquence Terre en partenariat avec Radio France Internationale).

    La liste complète des ouvrages et pour en connaître davantage sur l’auteur ou dialoguer avec lui : http://www.pierreguelff.info (site web officiel)

    Également sur son blog « Littérature sans Frontières » et Facebook.

    Préface

    Un fait de société ravageur

    ¹

    « La vie réelle est plus forte que la fiction », selon l’auteur Marek Halter² et dans le présent ouvrage (sixième de la collection PIXL consacrée aux procès d’assises), les affaires qui y sont développées ne relèvent effectivement pas de l’affabulation ou du polar.

    L’alcool et la drogue sont deux fléaux (dans le sens de « grandes calamités publiques ») qui font des ravages dans toutes les couches de la société et touchent des êtres de plus en plus jeunes. Des êtres qui, bien souvent, et, quel que soit leur âge, sont en quête d’une existence dans une société « idéale ». Mais ce concept est-il réalisable ? Existe-t-il, seulement ?

    Luc Ferry, philosophe de renom, a posé la question : « Qu’est-ce qu’une vie réussie ? »³

    Je résume l’un de ses développements :

    « Imaginons que tous les individus vivant aujourd’hui en ce monde se mettent à observer parfaitement dans leur(s) existence(s) quotidienne(s) l’idéal du respect de l’autre tel qu’il s’est incarné dans les principes humanistes. Chacun prendrait dès lors pleinement en compte la dignité de tous, le droit égal de chaque individu à accéder à ces deux biens fondamentaux que sont la liberté et le bonheur.

    Il n’y aurait plus désormais ni guerre, ni massacre, ni génocide, ni crime contre l’humanité, ni choc des civilisations, ni racisme, ni xénophobie, ni viol, ni vol, ni domination, ni exclusion, et les institutions répressives ou punitives, l’armée, la police, la justice ou les prisons pourraient disparaître. C’est dire que la morale n’est pas rien, c’est dire à quel point elle est nécessaire à la vie commune et combien nous sommes loin de sa réalisation, même approximative.

    Pourtant, et il faut peser chacun de ces mots : aucun, je dis aucun, de nos problèmes existentiels les plus profonds ne serait pour autant résolu. »

    Sans conteste le fléau de l’addiction est parmi les plus difficiles à appréhender, selon les spécialistes. Parmi eux, le docteur Nicole Boulanger⁴ pose des questions essentielles et fournit des réponses accessibles au grand public. Je résume quelque peu…

    — Qu’est-ce qu’une drogue ?

    — C’est un produit qui agit sur l’organisme, en particulier sur le psychisme. Il modifie l’activité mentale, stimule, calme, peut rendre agité ou agressif, causer des hallucinations…

    — Quels sont ces produits ?

    — L’alcool, le café, le tabac, des médicaments, le haschisch, l’héroïne, la cocaïne… Certains sont légaux, d’autres pas. Tous les consommateurs de drogue ne sont donc pas des « drogués ».

    — D’autres constats ?

    — Certaines drogues produisent davantage de réactions biochimiques et conduisent plus facilement à un abus. Différentes situations ou certains sentiments (tristesse, peu d’estime de soi, isolement social, stress…), qui paraissent soulager lorsqu’on utilise la drogue, poussent aussi à en augmenter la consommation, surtout lorsque la personne se sent impuissante à opérer des changements.

    — D’où, parfois, des comportements délinquants…

    — Étant donné le prix des drogues illicites, lorsque la dépendance à celles-ci est importante, elle s’accompagne parfois rapidement de comportements délinquants. Beaucoup de toxicomanes vivent dans des conditions très précaires ; un grand nombre d’entre eux ont fait un ou plusieurs séjours en prison avec notamment comme conséquence l’absence de traitement médical.

    — Des « solutions » pratiques ?

    — Il existe divers centres d’aide traitant les patients en ambulatoire ou les accueillant en communauté thérapeutique. Également, de plus en plus de médecins de famille se forment à ce sujet.

    Cette prise en charge est toujours difficile : (sans généraliser) le sevrage provoque des souffrances physiques, il y a, aussi (souvent) des difficultés existentielles et/ou une pathologie psychiatrique…, d’où la nécessité d’une collaboration étroite entre les différents intervenants (médecin, psychothérapeute, travailleurs sociaux…)

    Il est question de souffrance psychique dans cette importante problématique et des difficultés majeures à la gérer : « Des spécialistes affirment que l’usage de drogue est avant tout le signe d’une souffrance et d’un conflit intrapsychiques. Les motivations sont multiples et complexes : fuite devant les angoisses de l’existence certes⁵, mais aussi soulagement de la douleur, recherche du plaisir, expansion de la conscience, recherche de la performance… »⁶, sans omettre un instinct de survie pour maintes personnes.

    Malheureusement, le diagnostic, la prise en charge et le suivi ne sont pas toujours exempts de vives critiques, comme celle proférée fin septembre 2014 par une présidente de tribunal belge : « Plus il y a de psys, moins on y voit clair ! »⁷, et pour l’une de ses homologues françaises, autre constat : « Les drogués et les alcooliques ne méritent pas d’aller en prison avant d’avoir essayé un traitement adapté. »⁸

    La discussion réside, peut-être, comme le suggère le docteur B., entre le comportement de la Justice qui considère le toxicomane comme un délinquant et la Médecine, comme un malade : « S’occuper de toxicomanes, c’est beaucoup de désillusions et quelques satisfactions magnifiques. » constate-t-il également.

    En reportage aux « Alcooliques Anonymes »¹⁰, un homme d’une quarantaine d’années me confia qu’il en était arrivé à boire de l’eau de Cologne pour assouvir son assuétude à l’alcool. Visiblement, il entrevoyait le bout du tunnel, à défaut de clamer que son problème d’addiction était définitivement résolu puisque, pour paraphraser Luc Ferry, il savait très bien que la vigilance s’imposait jour après jour, car « son problème existentiel profond ne serait jamais résolu ». J’ai beaucoup d’estime pour ces gens qui luttent contre leurs « démons ».

    Lors d’un autre reportage, un jeune toxicomane avoua se prostituer pour se payer ses doses journalières de drogue. Jusques à quand ? A-t-il rejoint un box d’accusés ou, je le lui souhaite, a-t-il pu s’extirper de la nasse tendue par les dealers ? J’en connais quelques-uns qui y sont arrivés. Quelle magnifique victoire !

    Pierre Guelff


    1. Tous mes remerciements au docteur B., médecin et maître de stage, qui m’a conseillé de façon notable dans la rédaction de la préface et de l’annexe.

    2. Le vent des Khazars, Pocket, Paris, 2001.

    3. Essai aux Éditions Grasset, Paris, 2002.

    4. Toxicomanie et parentalité, Fonds Houtman, Bruxelles, 1996.

    5. « Dès la naissance et la vie durant, nous sommes aux prises avec un conflit entre la connaissance de notre mort à venir et le refus de notre finitude. », selon « Psychologie médicale », Faculté de Médecine de Montpellier-Nîmes, 2007-2008.

    6. Site « Lien social » (publication 678 au sujet de « Peut-on civiliser les drogues ? » d’Anne Coppel, La découverte, 2002).

    7. Le Soir du 1er octobre 2014.

    8. Évelyne Sire Marin, magistrate, « C dans l’air », France 5, le 2 octobre 2014.

    9. Voir, aussi, l’annexe en fin d’ouvrage.

    10. Mouvement mondial – fondé en 1935 – d’entraide dont le but de ses membres est de demeurer abstinents et d’aider d’autres alcooliques à le devenir.

    1. Marcelle déjeunait à l’alcool…

    Léon S., 46 ans, a tué à coups de couteau sa compagne, Marcelle M., 39 ans. Ils s’étaient rencontrés lors d’une cure de désintoxication au sein d’un hôpital, mais le couple qui partageait une vie commune chaotique avait rapidement sombré à nouveau dans l’alcool. La violence n’était pas exempte de cette situation qui mena l’homme à la Cour d’assises du Centre, où il déclara : « Elle déjeunait à l’alcool ! »

    Il s’était quelque peu démené pour récupérer ses enfants, mais le vin et la bière restaient les plus forts. Et puis, les disputes éclataient : « Elle me parlait souvent de ses anciens amants… »

    S’il a reconnu le drame, le jury populaire et la Cour apprenaient, aussi, qu’il avait déjà été condamné pour des actes de violence et des faits de mœurs…

    Dans ce procès, il est question de « déchéance due à l’alcoolisme ». D’emblée, l’avocat général, Claude X., met les choses au point :

    — J’accuse Léon S. de meurtre, c’est-à-dire d’homicide volontaire.

    — Quel est son passé ?

    — Issu d’une famille de sept enfants nés de deux mariages différents, il a été placé, dès l’âge de 4 ans, dans un centre d’accueil de l’État. L’accusé déclara à ce propos : « La direction ne nous croyait pas quand on lui disait que nous étions battus. C’était dégueulasse ! J’y suis resté jusqu’à 16 ans. » Après les études primaires, il entreprit des études professionnelles en ajustage. Il dit encore : « Je n’avais pas assez de temps pour étudier. On m’a supprimé une activité sportive. Alors, j’ai décidé de ne plus faire d’efforts. » À partir de 17 ans, on note des vols avec violence, des faits de mœurs et de l’alcoolisme dans son comportement.

    Deux enfants décédés

    — Expliquez-nous les deux faits tragiques qui auraient fortement influencé Léon S., demande le président de la Cour, Robert G.

    — Il y a vingt-cinq ans, l’accusé se maria. Trois enfants sont nés de ce mariage, mais deux sont décédés en bas âge. « L’un avait 3 mois et est décédé de mort subite ; l’autre avait 7 ans et est mort d’un cancer du cerveau. J’ai très mal supporté ces épreuves et cela me poussa à boire davantage. Je m’entendais bien avec mon épouse, sauf quand je buvais. Elle venait parfois me rechercher au café et, de retour à la maison, je la giflais puis je retournais boire. Elle aurait pu me faire la leçon autrement qu’en me jetant le verre à la figure ! » Le couple s’est séparé et l’accusé s’est mis en ménage avec une auditrice de la radio locale où il était animateur. Puis, ce fut une autre liaison avant la cure de désintoxication en milieu hospitalier, il y a deux années.

    — Comment le drame s’est-il déroulé ?

    — Léon S. et Marcelle M. se sont connus lors de la cure de désintoxication. Ils ont rapidement cohabité, la jeune femme accueillant Léon chez elle. C’est à l’occasion d’un anniversaire que le couple est retombé dans l’alcool. Il dépensait beaucoup d’argent par jour en bière et en vin. « Lorsque Marcelle avait bu, elle excitait ma jalousie. Elle n’a jamais eu de paroles blessantes à mon égard, mais elle disait que je ne lui donnais pas assez d’affection… » Ce soir-là, il a acheté du vin rouge, de la Chimay, de la Christmas…, des bières fortes. « Nous avons regardé la télévision et joué aux cartes tout en buvant. Plus tard, je suis retourné acheter de la bière. Nous avons fait l’amour. La nuit a été agitée, j’ai mal dormi et, au réveil, j’ai encore bu de la bière. Nous nous sommes disputés parce qu’elle me parlait de ses anciens amants. »

    — À savoir ?

    — Marcelle lui aurait dit que ses « ex » la consolaient quand elle avait trop bu. « Ferme-la. », lui a lancé Léon. « Je n’ai pas peur de toi, j’ai déjà été menacée par le passé. », lui répondit-elle. « J’ai élevé la voix et j’ai jeté ses produits de maquillage par la fenêtre. On se montait la tête l’un l’autre, quoi ! » Léon S. s’est alors rendu dans la cuisine et s’est emparé d’un couteau. Elle n’aurait pas réagi. La lame s’est brisée du premier coup. Il est retourné à la cuisine chercher un deuxième couteau. Elle ne bougea toujours pas. « Elle a continué à parler de ses anciens amants. Alors, j’ai enfoncé la lame plusieurs fois. J’ai vu qu’elle saignait abondamment… J’ai appelé les secours, fait le bouche-à-bouche, rappelé les secours, mais elle est décédée. Je regrette amèrement mon geste. »

    — Quel est l’avis de l’expert-psychiatre ?

    — « Léon S. est responsable de ses actes. Il représente un danger pour la société, et il n’est pas impossible qu’il devienne un danger pour lui-même. »

    Interrogatoire de l’accusé

    Cheveux grisonnants, moustache, fines lunettes, Léon S. est interrogé par le président Robert G. C’est un très important moment durant les trois journées du procès.

    — En quoi consistait cette affaire d’attentat à la pudeur sur une mineure d’âge pour laquelle vous avez été condamné ?

    — Ce n’était pas une mineure, mais une femme ! C’était un attentat à la pudeur. J’avais bu. C’est tout !

    — Pourquoi avez-vous à cinq reprises refusé de sortir de la prison pour

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