MIKO KONTENTE
Attention, elle arrive. Elle fut Anubis chez les Égyptiens, Hadès chez les Grecs, Hela chez les Vikings, parfois munie d’une faux ou d’une paire de ciseaux, et aujourd’hui, elle peut même prendre la forme d’une lumière au bout d’un tunnel. La mort nous fascine autant que nous la redoutons, et nous lui ouvrons nos pages en grand. Sauf que ce n’est pas n’importe quelle mort qui nous intéresse ici… Non, ce dossier entreprend de dévoiler l’originale, la toute première. Un jour, nos ancêtres ont pris conscience de leur mortalité. Ils ont alors imaginé une coupable, raconté comment elle nous fauchait, et même où elle vivait. C’est ce récit fondateur que nous tâchons de retrouver : le tout premier mythe de l’au-delà.
Quand est-il apparu ? Difficile de l’estimer. Certes, les premières sépultures et rituels funéraires humains semblent dater d’au moins 100 000 ans et attestent une sorte de spiritualité. Mais ces preuves archéologiques restent peu bavardes sur les croyances elles-mêmes. Alors comment faire ? Pour Julien d’Huy, historien CNRS/EHESS/ EPHE affilié au pointe-t-il.